- Joseph Chinard
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Joseph Chinard Joseph Chinard peint par J.F. Soiron Naissance 12 février 1756
Lyon, FranceDécès 20 juin 1813
Lyon, FranceNationalité Française Activité(s) sculpteur modifier Joseph Chinard est un sculpteur français néoclassique, né à Lyon le 12 février 1756, et mort à Lyon, le 20 juin 1813.
Sommaire
Principaux jalons de sa carrière
Il entre d’abord à l'école de dessin de la ville de Lyon, dirigée par Donat Nonnotte, puis à l’atelier de sculpture de Barthélemy Blaise, un statuaire (né à Lyon en 1738, et mort à Paris en 1819) auquel on doit les statues de saint Étienne et de saint Jean-Baptiste de la primatiale Sain-Jean (1776).
De 1784 à 1789, il est à Rome pour améliorer sa technique et former son goût artistique. Il y copiera et rapportera nombre de statues antiques. Ce premier de ses trois séjours avait été payé par les travaux qui lui avaient été commandés en 1780 par le chapitre de l’église Saint-Paul, à savoir les pendentifs du dôme et les figures des quatre Évangélistes, ouvrages remarquables qui furent détruits sous la Terreur. En 1786, il obtient le 12 juin le premier Prix de l’Académie Saint-Luc de Rome, avec Persée délivrant Andromède.
En 1789, acquis aux idées nouvelles, il doit pourtant se soustraire à certaines suspicions car une couronne « végétale » tenue à la main par une figure allégorique éveilla la susceptibilité jacobine et lui coûta une détention de près de 6 mois. On rapporte que c’est une autre figurine « L’Innocence, sous les traits d’une colombe se réfugiant dans le sein de la Justice » envoyée à un des juges, qui le fit libérer. Il livre l’année suivante la statue colossale de la Liberté commandée par la ville de Lyon pour la Fête de la Fédération, prévue le 30 mai sur la plaine de Villeurbanne. Il devait concourir par la suite pour plusieurs décorations de fêtes nationales.
En 1791, il est enfermé 2 mois, jusqu’au 13 novembre, au château Saint-Ange sur ordre du Pape pour ouvrages subversifs. Il avait, en effet, créé deux groupes d’inspiration révolutionnaire, commandés avant son départ par M. Van Risambourg (ou Risamburgh) pour un trépied de candélabre: Jupiter foudroyant l’Aristocratie et le Génie de la Raison foulant aux pieds la Superstition (comprendre: la Religion). L'intervention de David devant la Convention en sa faveur nous apprend qu'il fut arrêté avec un certain Rater, jeune élève d'architecture lyonnais.
En 1800, de retour de son troisième et dernier voyage romain, il est accueilli à l’Académie de Lyon - réorganisée sous le nom d’Athénée - et nommé correspondant de l’Institut. Il ne quittera désormais plus guère sa ville natale. Il avait établi un premier atelier dans l’ancienne chapelle des Pénitents de Lorette, place Croix-Paquet.
En 1807, il avait été nommé par décret impérial, le 25 janvier, professeur de sculpture à l’École spéciale de dessin de Lyon[1], fonction qu’il gardera jusqu’à sa mort en 1813, à seulement 57 ans, survenue des suites d’une rupture d’anévrisme cardiaque. Il fut d'abord inhumé dans le jardin de sa maison de l’Observance, quai Pierre-Scize[2]. Il avait légué au Musée de Lyon : Persée et Andromède (en terre cuite), L’enlèvement de Déjanire et la statue en pied de sa personne (mais en modèle réduit). En 1808, il reçoit la Grande Médaille d’or du Salon de Paris.
Ayant vécu en une période troublée et agitée, il n'a pu mener à bien tous ses travaux. Quelques œuvres importantes sont restées inachevées. Elles furent parfois vandalisées et majoritairement dispersées soit par la variété des commanditaires, soit par l'imprévoyance des héritiers. L’exécution fidèle, délicate et gracieuse de ses bustes, qui rendait magnifiquement les chairs et faisait transparaître le sentiment des personnages, l’imagination, le goût et l’adresse de ses groupes allégoriques en font un des plus grands sculpteurs de son temps et un des meilleurs artistes français du portrait au ciseau. Il avait formé des artistes tels Vietty, Binon, Foyatier, Legendre-Héral, son élève favori, et Marin qui lui succédera à l’enseignement.
Expositions
- Salon 1800 : Andromède (plâtre) ; La Justice (terre cuite) ; Diane préparant ses traits.
- Salon 1802 : La Paix (terre cuite) ; L’Amour sur les flots, (allégorie citée dans les Annales de M. Landon); Hébé versant le nectar[3].
- Salon 1806 : buste du Prince Eugène.
- Salon 1808 : bustes de l’Impératrice Joséphine ; de la Princesse Piombino ; de la Princesse A. de Bavière ; du général Desaix, sur commande du général Bonaparte, après Marengo ; du général Leclerc ; de Mme de Verninac en Diane qui était la sœur du peintre Delacroix et l'épouse du préfet du Rhône.
- Exposition Universelle 1878: buste de Pierre-Pomponne-Amédée Pocholle (terre cuite).
Œuvres et commandes diverses
- Salon 1812 :
- modèle moulé de la tête de La Paix (commande marseillaise); modèle en plâtre de la statue du général Cervoni;
- La Victoire donnant une couronne ; Otriade mourant sur son bouclier ; L’Amour réveillé par Psyché;
- Niobé frappée par Apollon ; L’illusion du bonheur ; Phryné sortant du bain ; et une copie de Persée et Andromède (qui lui avait valu son prix de Rome).
- Paris : statue colossale du général Cervoni, exposée au Salon de 1812 et destinée au pont de la Concorde (considérée parfois comme son chef-d'œuvre);
- Paris : statue du Carabinier de l'Arc de triomphe du Carrousel, (4e à partir de la gauche, face est);
- buste de L'Albane (musée du Louvre).
- Versailles : bustes du général Desaix et du général Baraguay d’Hilliers.
- Bordeaux : Trophée en l’honneur de Bonaparte (placé, en 1805,porte des Salinières) ; ailes en bronze du groupe de La Renommée, au Château de Cadillac (remplaçant celles en bois). Buste de Mme Delacroix, mère du peintre et épouse du préfet de Gironde ; bas-relief, groupe Honneur & Patrie, exposé au salon de 1808, destiné à l’arc de triomphe prévu de la Porte de Bourgogne, il ne fut jamais livré car le projet fut abandonné.
- Marseille : une tête modelée sur une figure colossale de La Paix prévue pour la place de la Douane et un Janus formé des têtes des deux fondateurs mythiques de la cité phocéenne: Euthymènes et Pythéas pour surmonter la fontaine de la même place. Aigle sommital en marbre blanc de l’obélisque de la place de la Paille, dite aussi place Impériale (groupe de 900 kg).
- Lyon : statue de saint Pothin (église Saint-Nizier) ; statue en pied de la Lyonnaise Mme Van Risambourg en Minerve ; modèles en plâtre de La Liberté et de L’Égalité pour remplacer la figure équestre de Louis XIV effacée du fronton de l’Hôtel de Ville ; buste en pierre de L’abbé Rozier, botaniste réputé, aux Jardins des Plantes (parc de la Tête d'Or) ; buste en plâtre de l'architecte lyonnais Jean-Antoine Morand réalisé vers 1789, dont il existe au musée de Grenoble une version en marbre exécutée par son école vers 1810[4].
- Lyon : la ville de Lyon fait exécuter le buste en terre cuite de Pierre Pocholle qui est offert à ce dernier en raison de sa conduite humanitaire envers cette ville pendant la Terreur. Ce buste a été conservé à la bibliothèque de Neufchâtel-en-Bray où Pocholle fut nommé sous-préfet en 1804[5].
- Lyon : buste de Juliette Récamier, 1805 ou 1806, acquis par le Musée des Beaux-Arts de Lyon en 1909 ; L'Amour de la patrie, 1790, (terre cuite, Musée des Beaux-Arts de Lyon).
- Belley : dans la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, statue de la Vierge Marie. Commandée par Mgr Gabriel Cortois de Quincey, dernier évêque avant la Révolution, et qui est aussi à l'origine du palais épiscopal, la sculpture a été terminée en 1789. Elle trouve son inspiration dans un dessin de Canova et dans la statue Livie adorante du musée Pio-Clementino à Rome. Ressemblant plus à une dame romaine qu'à la Vierge, l'œuvre a été respectée par les révolutionnaires qui crurent peut-être à une transformation en déesse Raison.
Notes
- Palais Saint-Pierre rétablie par un décret du 15 avril 1805 et située au rez de chaussée du
- cimetière de Loyasse, allée 1 (quartier de Fourvière) On situe la propriété entre la montée de l'Observance (probablement côté de l'ancienne entrée) et la montée du Greillon (niveau n°12 aujourd'hui). Sa sépulture est désormais au
- Bourgoin et mise en vente à Lyon en 1921. la statue fut retrouvée en 1918 par M. Pillet, bouquiniste lyonnais dans la collection du château de Saint-Savin près de
- Inventaire « Joconde » ; MG384
- Théodore Lebreton: Biographie normande, tome 3 (1861); p.246
Sources et bibliographie
- Hoefer: Nouvelle Biographie Générale [T10], 1854
- L. Boitel : Revue du Lyonnais, [T1], 1835
- Mémoires de La Société littéraire de Lyon, 1891
- Lyon-Revue littéraire, historique et archéologique, 1880
Lien externe
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- Sculpteur français du XIXe siècle
- Sculpteur Rhône-Alpin
- Naissance à Lyon
- Naissance en 1756
- Décès en 1813
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