- Jeanne Lanvin
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Jeanne-Marie Lanvin (Paris, le 1er janvier 1867 - Paris VIIe, le 6 juillet 1946) est une styliste française. Elle fonde la plus ancienne maison de couture parisienne toujours en activité, la Maison Lanvin.
Sommaire
Biographie
Jeanne Lanvin est l'aînée des onze enfants de Bernard-Constant Lanvin, employé de presse, et de son épouse, née Sophie Blanche Deshayes. Son grand-père, Firmin Lanvin, ouvrier typographe, permit à Victor Hugo de fuir Paris lors du Coup d'État du 2 décembre 1851. La famille vit dans une grande pauvreté. Jeanne commence à travailler dès l'âge de 13 ans, en 1880, dans la boutique de chapeaux de « Madame Félix », rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Elle entre ensuite à la chapellerie Cordeau, qui l'envoie à Barcelone ; mais elle revient bientôt à Paris où, en 1885, elle ouvre son premier petit magasin de mode toujours dans la rue du Faubourg Saint-Honoré, puis sa première boutique dans la rue Boissy d'Anglas, en 1889. Elle y vend ses propres collections, qui se composaient encore surtout de chapeaux.
Le 20 février 1896 à Paris 8e, elle épouse le comte Emilio di Pietro, dont elle se sépare en 1903 après avoir donné naissance à une fille, Marguerite, dite "Marie-Blanche". Pour elle, Jeanne conçoit des robes qui lui inspirèrent très vite une collection pour enfants. Son talent se révèle si grand qu'une collection pour femmes est lancée en 1909. Depuis lors, c'est surtout pour ses robes que Jeanne Lanvin est connue. Son insistance pour les finitions de ses toilettes contribuèrent à sa renommée. Jeanne Lanvin apprécie énormément les couleurs ; sa couleur fétiche le bleu Lanvin ou encore le rose Polignac en hommage à sa fille ou bien le vert Vélasquez sont des classiques de la maison. Pour conserver l'exclusivité de ses couleurs, elle fonde ses propres ateliers de teinture à Nanterre en 1923. Malgré cet amour pour les couleurs, Jeanne Lanvin affectionne particulièrement le noir qu'elle considère comme représentant le "chic ultime" et qu'elle devait porter toute sa vie.
Dès 1901 elle figure à l'Annuaire de la Mode française, qui réunit les créateurs. En 1909, la maison Lanvin, faisant désormais partie de l'élite, devient membre de la Chambre Syndicale de la Haute Couture.
Sa fille unique, Marguerite, dite Marie-Blanche, précédemment épouse de René Jacquemaire, petit-fils de Georges Clemenceau, et qui épouse en secondes noces, le comte Jean de Polignac devient une mécène influente. Plusieurs écrivains et artistes, telles que Nadia Boulanger ou Louise de Vilmorin, lui dédièrent une de leurs œuvres. Marguerite dite "Marie-Blanche" reste pour sa mère une source d'inspiration essentielle. C'est pourquoi la maison Lanvin utilise une marguerite en guise de logo.
Caractérisés par une élégance typiquement française, ses vêtements réussissent à souligner la personnalité de chacun sans nullement l'étouffer.
Les années 1920 voient un développement considérable de la maison Lanvin, et en 1924, elle élargit son domaine d'activité aux parfums. Le premier, My Sin, est lancé en 1925. C'est vers cette époque qu'elle commence à collaborer avec le créateur Armand-Albert Rateau, qui s'occupe de la décoration de son hôtel particulier au 16, rue Barbet-de-Jouy, et de l'aspect intérieur de ses boutiques. De cette collaboration, il en sort une ligne d'intérieur, Lanvin Décorations. En 1926, suit aussi une collection pour hommes.
L'histoire de l'entreprise
Après la mort de Jeanne Lanvin en 1946 de nombreux designers continuèrent à créer au fil des années des articles de mode pour la maison Lanvin, entre autres sa fille Marie-Blanche (1946), qui resta propriétaire de la Maison jusqu'à sa mort en 1958, ainsi que Giorgio Armani (1989) et Claude Montana (1990). Jusqu'en 1989 Maryll Lanvin fut le dernier membre de la famille à y être designer.
Avec le temps les propriétaires de la maison Lanvin changèrent plusieurs fois eux aussi. Jusqu'à la fin des années 1980, l'entreprise resta la propriété de la famille élargie, en dernier lieu sous Bernard Lanvin - un petit-neveu de Jeanne - et de sa femme Maryll. Au début de 1989 des nécessités financières contraignirent Bernard Lanvin à vendre 34% de l'affaire à la Midland Bank londonienne. Au milieu de cette même année, la banque accrut sa part à 40% et retira à Maryll Lanvin son poste de designer[1]. Ses projets avaient été qualifiés de « jolis mais manquant de distinction »[2],[3]. Son successeur Claude Montana devait cependant avoir encore moins de succès[4]. En 1990, Orcofi, issu de la famille Louis Vuitton prit le contrôle du groupe, et en 1990 pour la somme de 500 millions de francs c'est le fabricant de cosmétiques L'Oréal qui entra à 50% dans l'entreprise Lanvin fortement endettée. Jusqu'en 1996, L'Oréal acheta peu à peu la totalité des parts d'Orcofi[5]. En 1993, on renonça à la Haute Couture et la maison Lanvin se limita par conséquent surtout au commerce de parfum et aux licences ; le Prêt-à-porter dont le succès était modeste - à l'époque on connaissait surtout des articles masculins comme les cravates et les chemises vendues en ‚Duty Free – ne connut un renouveau progressif, grâce à L'Oréal, qu'à la fin des années 1990, avec les marques Lanvin Classique et Lanvin Studio[6]. en 1999 une boutique Lanvin pour messieurs fut ouverte dans la Maximilianstraße de Munich mais ferma au début des années 2000[7].
Théâtre
- Costumes
- 1929 : Jean de la Lune de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1929 : Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1931 : Une taciturne de Roger Martin du Gard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1931 : L'Eau fraîche de Pierre Drieu la Rochelle, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1931 : Judith de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre Pigalle
- 1932 : La Margrave d'Alfred Savoir, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1932 : Domino de Marcel Achard, mise en scène Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées
- 1937 : Le Château de cartes de Steve Passeur, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l'Athénée
- 1938 : Cantique des cantiques de Jean Giraudoux, mise en scène Louis Jouvet, Comédie-Française
- 1947 : Les Bonnes de Jean Genet, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre de l'Athénée
- 1948 : Du côté de chez Proust de Curzio Malaparte, mise en scène Pierre Fresnay, Théâtre de la Michodière
Illustrations
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Illustrations de modèles de Jeanne Lanvin pour La Gazette du Bon Ton en 1915, dessin de Valentine Gross
Citations
« Il faut se méfier de l’imagination. L’imagination doit d’abord servir à voir d’avance les défauts de ce qu’on imagine. »
Bibliographie
- Hélène Guene-Loyer, Décoration et haute couture. Armand Albert Rateau pour Jeanne Lanvin, Paris, Les Arts Décoratifs, 2006.
- Jérôme Picon, Jeanne Lanvin, Paris, Flammarion, 2002.
Notes
- Unartige Neunziger, Der Spiegel, 29 janvier 1990
- pretty but undistinguished
- Patterns: A Lanvin departs, The New York Times (engl.), 30 mai 1989
- Unartige Neunziger, Der Spiegel, 29 janvier 1990
- Henri Racamier jette le gant du luxe. Sa filiale Lanvin devrait être vendue à L'Oréal et le holding Orcofi à Axa, Libération, 19 août 1995
- Lanvin kehrt zurück in die Mode, Textilwirtschaft, 1er février 1999
- Lanvin testet deutschen Markt, Textilwirtschaft, 25. Mai 1999
Liens externes
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