Jean Lèques

Jean Lèques
Jean Lèques
US Navy 090925-N-8721D-037 Capt. Thom Burke, commanding officer of the amphibious command ship USS Blue Ridge (LCC 19) receives a wreath to lay at the U.S. war memorial during a ceremony.jpg
Jean Lèques (2e en partant de la droite) lors d'un dépôt de gerbe au Monument américain de Nouméa

Mandats
Maire de Nouméa
Actuellement en fonction
Depuis le 24 janvier 1986
(&&&&&&&&&&&0943325 ans, 9 mois et 28 jours)
Élection 19 janvier 1986
Réélection 12 mars 1989
11 juin 1995
11 mars 2001
16 mars 2008
Prédécesseur Roger Laroque
1er président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
28 mai 19993 avril 2001
(&&&&&&&&&&&&06761 an, 10 mois et 5 jours)
Gouvernement Lèques
Prédécesseur Aucun (fonction créée)
Successeur Pierre Frogier
1er président du Conseil de la Région Sud
4 octobre 198524 janvier 1986
(&&&&&&&&&&&&01123 mois et 20 jours)
Élection 29 septembre 1985
Prédécesseur Aucun (fonction créée)
Successeur Pierre Frogier
5e, 12e, 14e et 16e président de l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie
29 septembre 197010 septembre 1972
(&&&&&&&&&&&&07121 an, 11 mois et 11 jours)
Prédécesseur Armand Ohlen
Successeur Michel Kauma
23 avril 198026 mai 1981
(&&&&&&&&&&&&03981 an, 1 mois et 3 jours)
Prédécesseur Jean-Pierre Aïfa
Successeur Jean-Pierre Aïfa
21 avril 198226 avril 1983
(&&&&&&&&&&&&03701 an, 0 mois et 5 jours)
Prédécesseur Jean-Pierre Aïfa
Successeur Jean-Pierre Aïfa
22 novembre 198429 septembre 1985
(&&&&&&&&&&&&031110 mois et 7 jours)
Prédécesseur Jean-Pierre Aïfa
Successeur Dick Ukeiwé (président du Congrès)
Biographie
Nom de naissance Jean, Georges Lèques
Date de naissance 31 août 1931 (1931-08-31) (80 ans)
Lieu de naissance Nouméa
Nationalité Drapeau de France Française
Parti politique UC (1967-1971)
MLC (1971-1978)
RPCR (1978-2004)
Rassemblement-UMP (2004-)
Conjoint Évelyne Lacheret
Diplômé de Faculté de droit de Grenoble
Profession Notaire

Jean Lèques est un homme politique français, né le 31 août 1931 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Il est le maire de Nouméa depuis 1986 et a été de 1999 à 2001 le premier président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie issu de l'Accord de Nouméa de 1998 et de la loi organique de 1999.

Sommaire

Jeunesse et carrière professionnelle

Jean Georges Lèques est né à la Vallée-du-Tir (où il réside toujours) à Nouméa au sein d'une vieille famille calédonienne, présente sur le Territoire et dans le chef-lieu depuis 1861. Son grand-père Louis Lèques (1847-1927), joaillier arrivé à Nouméa le 1er octobre 1868 à l'instigation de son frère aîné François qui lui-même était dans la colonie depuis 1861, fut conseiller municipal et adjoint au maire de Nouméa pendant 13 ans[1]. Son père Georges Lèques (1890-1983) fut un horloger et un vétéran de la Grande Guerre, titulaire pour cela du Mérite combattant, chevalier de l'Ordre national du Mérite et de la Légion d'honneur, et dont le nom fut donné à une rue du quartier de Tina au nord-est de Nouméa en 1984[2]. Après avoir suivi sa scolarité au Collège La Pérouse, il part en Métropole où il suit des études de droit à Grenoble et ouvre à Nouméa une étude de notaire en 1965 avec son épouse Évelyne. Ils sont aujourd'hui à la retraite, et leur étude a été reprise par leur fille aînée Jacqueline Calvet-Lèques.

Carrière politique

Du militant de l'Union calédonienne à l'anti-indépendantisme

Jean Lèques rentre très tôt en politique. Il adhère ainsi au parti à vocation multiculturelle et autonomiste qui domine la vie politique à l'époque: l'Union calédonienne et se fait élire sous cette étiquette pour la première fois à l'Assemblée territoriale en 1967. Il présidera cette assemblée de 1970 à 1972[3].

Néanmoins, opposé à l'hégémonie exercée par l'ancien député Maurice Lenormand sur ce parti, il fonde en 1971 son propre parti avec d'autres calédoniens d'origine européenne, ou « caldoches », de l'UC (Georges Nagle, Max Frouin, Claude Parazols, Armand Ohlen): le Mouvement libéral calédonien (MLC)[4]. Très critique envers l'Union calédonienne dont il dénonce notamment l'évolution vers les idées indépendantistes, il continue néanmoins à défendre une plus grande autonomie pour le Territoire en réclamant entre autres l'abrogation des lois Billotte qui ont placé depuis 1969 l'ensemble des activités économiques calédoniennes, et notamment le secteur du nickel, sous le contrôle direct de l'État. Jean Lèques est candidat à l'élection législative des 4 et 11 mars 1973, sous l'étiquette du « Front contre l'autonomie » réunissant l'opposition à la droite de l'UC (le MLC, l'EDS du sénateur RI Henri Lafleur et du maire de Nouméa Roger Laroque et l'UD gaulliste de Georges Chatenay). Arrivé en tête au premier tour (avec 16 040 voix contre 15 297 à Rock Pidjot), il se qualifie pour le second tour, mais perd alors avec 48,13 % des suffrages contre 51,87 % au député sortant (UC) Rock Pidjot[5].

Il continue à mener le MLC jusqu'en 1978, date à laquelle son parti s'est fondu dans le nouveau Rassemblement pour la Calédonie dans la République de Jacques Lafleur, mouvement réunissant alors toutes les forces anti-indépendantistes. Lors des élections législatives de 1981, Jean Lèques est choisi par le nouveau député Lafleur pour devenir son suppléant (il le restera jusqu'en 1982). Il est également le suppléant des deux sénateurs successifs depuis 1983, Dick Ukeiwé (de 1983 à 1992) puis Simon Loueckhote (depuis 1992). Sans cesse réélu à l'Assemblée territoriale puis au Congrès de 1967 à 2009, il est de nouveau président de l'assemblée délibérante du Territoire de 1980 à 1981, de 1982 à 1983 et de 1984 à 1985. Il est également pendant un temps président de la Région Sud du statut Fabius-Pisani de 1985 à 1986 et donc de ce fait membre du Conseil exécutif[6].

La mairie de Nouméa

Jean Lèques est élu conseiller municipal du chef-lieu en 1983 et devient le 1er adjoint du maire Roger Laroque. Lorsque celui-ci décède en novembre 1985, il est élu pour le remplacer le 24 janvier 1986 et depuis lors a sans cesse été reconduit à la tête de la commune, ses listes conservant à chaque nouvelle élection municipale une majorité jusqu'à nos jours, et cela au premier tour pour chaque scrutin sauf celui de 2008. Il a hérité dans les premières années d'une ville sous couvre-feu et coupée de la brousse lors des Évènements des années 1980. Cette période de crise passée, il engage dans les années 1990 une politique de réaménagement urbain avec la réhabilitation de certains quartiers (comme le quartier où il réside lui-même, la Vallée-du-Tir, mais aussi ceux de Ducos et de Rivière-Salée). Il a fait également totalement rénover la Place des Cocotiers et a fait aménager le tour des baies. Sur le plan culturel, il obtient de la Province Sud l'acquisition du « Théâtre de l'île » en 1998 et termine la transformation, commencée en 1994, de cet ancien bâtiment vieillissant du bagne de l'île Nou en un théâtre à part entière avec les installations acoustiques et techniques modernes qui s'y attachent[7]. Un Centre d'Art - structure, rattachée au service culture et fêtes, servant de scène artistique et culturelle des artistes amateurs et professionnels locaux et gérant tant le Théâtre de l'île de Nouville que le Théâtre de poche, plus intimiste, ainsi que leurs programmations - est créé en 1996. Un café musique (Le Mouv', ouvert en 2001) et une médiathèque municipale (en 2000) sont installés dans le quartier de Rivière-Salée tandis que l'ancienne mairie (maison coloniale du XIXe siècle abandonnée en tant qu'hôtel de ville depuis les années 1970), entièrement rénovée en 1995, accueille le nouveau musée de la ville et ses expositions permanentes sur les deux guerres mondiales.

Celui que ses administrés appellent affectueusement « Fifils » (surnom conservé depuis le lycée) est généralement considéré comme le père du visage actuel de la capitale. Néanmoins, certains lui reprochent de plus en plus d'avoir faciliter l'élaboration de certains projets immobiliers controversés, comme la construction d'immeubles et d'une marina à la Baie de l'Orphelinat ou encore l'édification d'immeubles sur les flancs de la colline du Ouen Toro dans le sud de la péninsule, terrains qui étaient pourtant considérés comme non constructibles. Les critiques concernent également les transports, avec l'absence de réelle alternative à l'automobile ou de concertation entre les communes du Grand Nouméa, tandis que la réorganisation totale à partir de 1999 du réseau communal d'autocars, baptisé depuis lors Karuïa Bus, ou l'aménagement de pistes cyclables (notamment tout au long du « tour des baies ») ne peut remettre en question cet état de fait.

Or, du fait de cette forte dépendance automobile de la ville, il doit faire face depuis le début des années 2000 au développement du problème de la circulation, notamment à la problématique de la congestion et du stationnement en centre-ville. L'habitude du « tout-voiture » de l'équipe municipale l'amène à lancer ainsi dans son nouveau plan d'urbanisme directeur (PUD) défini en 2007 le projet « Nouméa Grand Centre » qui prévoit notamment le réaménagement des voies de circulation du centre afin d'orienter globalement les flux de véhicules selon un axe est-ouest et les déplacements de piétons ou en transports en communs du nord au sud (Quartier-Latin dès 2007, centre-ville en 2008 et la liaison entre le centre et Nouville en 2009). S'y ajoute la suppression en 2011 du carrefour giratoire Patch, ancien « rond-point du Pacifique », qui assurait jusqu'ici la liaison entre le centre-ville, Nouville à l'ouest et les zones du nord et de la banlieue nouméenne par la voie de dégagement ouest (VDO, voie rapide desservant le nord et l'ouest de l'agglomération nouméenne) et qui était depuis quelques années totalement congestionné aux heures de pointe[8]. À l'entrée de la VDO, le carrefour giratoire Berthelot se verra quant à lui agrémenter de feux tricolores et d'un autopont, mais la pertinence de ce dernier demeure en suspens. La construction de parcs de stationnement publics à étage à périphérie du centre, la transformation d'une des rues de ce dernier en voie réservée aux transports en commun, l'aménagement progressif de la rue marchande de l'Alma en passage piétonnier lors des grandes manifestations proposent également des solutions au problème de la circulation et du stationnement dans le centre-ville. Le programme « Nouméa Grand Centre » vise également à repeupler le centre-ville, afin de réduire l'étalement urbain dévoreur d'espace en périphérie et dans les banlieues, facteur de développement des mouvements pendulaires (et donc des problèmes de circulation) et du risque d'apparition de « cités dortoirs ». Cela passe par certains projets d'urbanisme et la densification des logements en centre-ville (et donc plus de verticalité dans la construction des bâtiments, symbolisée par les tours jumelles de 16 étages Pacific Arcade au bord du carrefour Patch et la future tour voisine Pacific Plaza de 25 étages) : requalification du front de mer (dont l'élaboration du schéma directeur a été confié en janvier 2011 au cabinet australien Woods Bagot), réaménagement du « quartier chinois » (ou Chinatown, en y développant notamment une architecture plus représentative des cultures asiatiques qui y vivent), édification du centre commercial du « Carré Alma » (16 000 m2), projet de construction d'un bâtiment multifonctionnel (commerces, logements, bureaux, services publics, salles d'exposition et de spectacle, crèche, parkings à étages, nouvelle station de taxi) sur l'îlot Rolland, entre autres.

Le 31 août 2007, il a été le seul à présenter sa candidature pour Nouméa aux primaires organisées par le Rassemblement-UMP pour désigner les têtes de liste du parti en vue des élections municipales de 2008. Son 1er adjoint Gaël Yanno, député de la 1e circonscription depuis juin 2007, avait pendant un temps été pressenti pour le remplacer mais il a décidé finalement de ne pas se porter candidat, même s'il a été très présent durant la campagne en formant en quelque sorte un « ticket » avec le maire sortant. Sa liste est arrivée en tête des scrutins le 9 mars 2008, avec 43,49 % des voix, mais est mise en ballotage pour la première fois depuis son arrivée à la tête de la municipalité, du fait notamment de l'important éclatement alors de l'électorat anti-indépendantiste à Nouméa par rapport aux scrutins précédents. Il remporte le second tour du 16 mars 2008 avec 49,41 % des suffrages et 40 élus sur 53 dans une triangulaire qui l'opposait à la liste « Changer, c'est capitale » de l'Avenir ensemble Sonia Lagarde (qui avait déjà été sa principale adversaire en 2001, 33,11 % et 9 élus) et à la liste « Nouméa, la diversité en mouvement » du sénateur UMP et président localement du RPC Simon Loueckhote (17,47 %, 4 élus)[9]. Seul candidat à sa succession au sein du conseil municipal, il est réélu maire le 22 mars 2008.

Jean Lèques a également été le premier président, de 2005 à 2010 du Syndicat intercommunal du Grand Nouméa (SIGN), la problématique de l'intercommunalité devenant majeure face au processus de métropolisation que connaît l'agglomération du Grand Nouméa.

La présidence du gouvernement

Suite aux premières élections provinciales de l'après Accord de Nouméa, Jean Lèques est élu à la tête du premier gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie en mai 1999. Il est chargé alors de préparer les premiers transferts de compétence de l'État vers le Territoire tandis que son gouvernement négocie avec les partenaires sociaux le Pacte social signé le 20 octobre 2000 et qui doit servir de plan de développement à la Nouvelle-Calédonie en matière d'emploi (notamment augmentation du SMG progressivement à 100 000 Francs CFP soit 838 à partir du 1er juillet 2003, mais aussi la baisse de certaines cotisations patronales ou encore le fait de « donner la priorité à l'emploi local [qui] devra être donnée à compétence et à qualifications égales ») et de solidarité (représentation syndicale, généralisation de la couverture maladie unifiée, développement des mutuelles de retraite complémentaires)[10]. Réélu maire de Nouméa le 11 mars 2001, il est frappé alors par la loi sur les cumuls des mandats et doit choisir entre son poste de premier magistrat de la capitale et celui de chef de l'exécutif calédonien.

Il opte finalement pour la mairie et démissionne donc de la présidence du Gouvernement le 19 mars 2001, tout en restant en place pour gérer les affaires courantes jusqu'à l'élection de son successeur le 3 avril 2001. Il sera néanmoins ensuite 1er vice-président du Congrès de 2002 à 2004. Réélu à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès aux élections du 9 mai 2004, il ne se représente pas en 2009 mais soutient la liste du Rassemblement-UMP emmenée dans le Sud par le député et président du mouvement Pierre Frogier[11], et alors que son épouse, Évelyne Lèques, est présente en deuxième position au sein de la liste rivale Calédonie ensemble du président sortant de la Province Philippe Gomès[12].

Décorations

Divers

  • féru d'histoire, il a ainsi contribué à la création du Musée de la Ville de Nouméa et est l'un des partisans de la reconnaissance du vieux cimetière du 4e km comme monument historique.
  • passant pour être très croyant, il est parodié par le journal satirique local Le Chien Bleu en Super Maire, une sorte de super héros particulièrement dévôt.

Sources

  1. P. O'Reilly, Calédoniens : Répertoire bio-bibliographique de la Nouvelle-Calédonie, éd. Musée de l'Homme, coll. « Publications de la Société des Océanistes, n°3 », Paris, 1953, p. 158
  2. M.T. Faure-Bourdoncle, G. Kling, Les Rues de Nouméa, éd. Société d'Études historiques de la Nouvelle-Calédonie, n°40, Nouméa, 1988, p. 184-185
  3. http://www.congres.nc/fr/051_french.php?art=institution Liste des anciens présidents de l'Assemblée territoriale]
  4. L. STEINMETZ, « Congrès de la Nouvelle-Calédonie et Assemblées de Province : Composition et partis politiques représentés après les élections du 9 mai 2004 », Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie, n°4, Nouméa, octobre 2004, p. 12, mis en ligne sur le site du vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie.
  5. « Un demi-siècle de législatives en Nouvelle-Calédonie », Les Nouvelles Calédoniennes, 06/07/2002
  6. Fiche sur le site du Congrès
  7. Historique du Théâtre de l'Île sur son site officiel
  8. Travaux Patch : suppression du rond-point et réorganisation des flux de circulation, site de la ville de Nouméa
  9. Résultats des élections de 2008 sur le site du ministère de l'intérieur
  10. Pacte social, signé le 20 octobre 2000 à Nouméa, Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie, 02/11/2000
  11. « Jean Lèques soutient "totalement" le Rassemblement », Les Nouvelles Calédoniennes, 08/05/2009
  12. H. LEPOT, « Évelyne Lèques rejoint Gomès », Les Nouvelles Calédoniennes, 09/04/2009

Voir aussi

Liens internes

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean Lèques de Wikipédia en français (auteurs)

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