Jean Leques

Jean Leques

Jean Lèques

Jean Lèques
Maire français
Naissance 31 août 1931
Décès
Mandat {{{mandat}}}
Début du mandat 1986
Fin du mandat 2014
Commune Nouméa
Parti politique Rassemblement-UMP
Ve république

Jean Lèques est un homme politique français, né le 31 août 1931 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Il est le maire de Nouméa depuis 1986 et a été de 1999 à 2001 le premier président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie issu de l'Accord de Nouméa de 1998 et de la loi organique de 1999.

Sommaire

Jeunesse et carrière professionnelle

Jean Georges Lèques est né à la Vallée-du-Tir (où il réside toujours) à Nouméa au sein d'une vieille famille calédonienne, présente sur le Territoire et dans le chef-lieu depuis 1861. Son grand-père Louis Lèques (1847-1927), joaillier arrivé à Nouméa le 1er octobre 1868 à l'instigation de son frère aîné François qui lui-même était dans la colonie depuis 1861, fut conseiller municipal et adjoint au maire de Nouméa pendant 13 ans[1]. Son père Georges Lèques (1890-1983) fut un horloger et un vétéran de la Grande Guerre, titulaire pour cela du Mérite combattant, chevalier de l'Ordre national du Mérite et de la Légion d'honneur, et dont le nom fut donné à une rue du quartier de Tina au nord-est de Nouméa en 1984[2]. Après avoir suivi sa scolarité au Collège La Pérouse, il part en France où il suit des études de droit et ouvre à Nouméa une étude de notaire. Il est aujourd'hui à la retraite, et son étude a été reprise par sa fille Jacqueline Calvet-Lèques.

Carrière politique

Du militant de l'Union calédonienne à l'anti-indépendantisme

Jean Lèques rentre très tôt en politique. Il adhère ainsi au parti à vocation multiculturelle et autonomiste qui domine la vie politique à l'époque: l'Union calédonienne et se fait élire sous cette étiquette pour la première fois à l'Assemblée territoriale en 1967. Il présidera cette assemblée de 1970 à 1972[3].

Néanmoins, opposé à l'hégémonie exercée par l'ancien député Maurice Lenormand sur ce parti, il fonde en 1971 son propre parti avec d'autres calédoniens d'origine européenne, ou « caldoches », de l'UC (Georges Nagle, Max Frouin, Claude Parazols): le Mouvement libéral calédonien (MLC)[4]. Très critique envers l'Union calédonienne dont il dénonce notamment l'évolution vers les idées indépendantistes, il continue néanmoins à défendre une plus grande autonomie pour le Territoire en réclamant notamment l'abrogation des lois Billotte qui ont placé depuis 1969 l'ensemble des activités économiques calédoniennes, et notamment le secteur du nickel, sous le contrôle direct de l'État.

Il continue à mener le MLC jusqu'en 1978, date à laquelle son parti s'est fondu dans le nouveau Rassemblement pour la Calédonie dans la République de Jacques Lafleur, mouvement réunissant alors toutes les forces anti-indépendantistes. Lors des élections législatives de 1978, Jean Lèques est choisi par le nouveau député Lafleur pour devenir son suppléant (il le restera jusqu'en 1986). Sans cesse réélu à l'Assemblée territoriale puis au Congrès de 1967 à 2009, il sera de nouveau président de l'assemblée délibérante du Territoire de 1980 à 1981 et de 1982 à 1983. Il sera également pendant un temps président de la Région Sud du Statut Pisani de 1985 et 1987 et donc de ce fait membre du Conseil Exécutif du Territoire[5].

La mairie de Nouméa

Jean Lèques est élu conseiller municipal du chef-lieu en 1983 et devient le 1er adjoint du maire Roger Laroque. Lorsque celui-ci décède en décembre 1985, il est élu pour le remplacer le 24 janvier 1986 et depuis lors a sans cesse été reconduit à la tête de la commune. En effet, ses listes ont toutes été reconduites au 1er tour à chaque élection municipale depuis lors. Il a hérité dans les premières années d'une ville sous couvre-feu et coupée de la brousse lors des Évènements des années 1980. Cette période de crise passée, il engage dans les années 1990 une politique de réaménagement urbain avec la réhabilitation de certains quartiers (comme le quartier où il réside lui-même, la Vallée-du-Tir, mais aussi ceux de Ducos et de Rivière-Salée). Il a fait également totalement rénover la Place des Cocotiers et a fait aménager le tour des baies. Celui que ses administrés appellent affectueusement « Fifils » (du nom d'un des personnages de la Bande Dessinée La Brousse en Folie de Bernard Berger) est généralement considéré comme le père du visage actuel de la capitale. Néanmoins, certains lui reprochent de plus en plus d'avoir faciliter l'élaboration de certains projets immobiliers controversés, comme la construction d'immeubles et d'une marina à la Baie de l'Orphelinat ou encore l'édification d'immeubles sur les flancs de la colline du Ouen Toro dans le sud de la péninsule, terrains qui étaient pourtant considérés comme non constructibles.

Avec la forte dépendance automobile de la ville réaménagée, il doit faire face depuis le début des années 2000 au développement du problème de la circulation, notamment à la problématique de la congestion et du stationnement en centre-ville. L'habitude du "tout-voiture" de l'équipe municipale l'amène à lancer ainsi en 2007 le projet « Nouméa Grand Centre » qui prévoit notamment le réaménagement des voies de circulation du centre (Quartier-Latin dès 2007, centre-ville en 2008 et la liaison entre le centre et Nouville en 2008), avec notamment le projet de supprimer le carrefour giratoire Patch, ancien « rond-point du Pacifique », qui assurait jusqu'ici la liaison entre le centre-ville, Nouville à l'ouest et les zones du nord et de la banlieue nouméenne par la voie de dégagement ouest (VDO, voie rapide desservant le nord et l'ouest de l'agglomération nouméenne) et qui était depuis quelques années totalement congestionné aux heures de pointe. À l'entrée de la VDO, le carrefour giratoire Berthelot se verra quant à lui agrémenter de feux tricolores et d'un autopont, mais la pertinence de ce dernier demeure en suspens. Enfin, la construction de parkings publics à étage à périphérie du centre, la transformation d'une des rues de ce dernier en voie réservée aux transports en commun et l'aménagement progressif de la rue marchande de l'Alma en passage piétonnier lors des grandes manifestations proposent des solutions au problème de la circulation et du stationnement dans le centre-ville. Toutefois ce plan basé sur des conceptions anachroniques des déplacements urbains, le manque de transport en commun et l'absence de concertations avec les communes périphériques couteront quasiment son siège à Jean Lèques aux minicipales de 2008 où il sera pour la première fois mis en ballotage.

Le 31 août 2007, il a été le seul à présenter sa candidature pour Nouméa aux primaires organisées par le Rassemblement-UMP pour désigner les têtes de liste du parti en vue des élections municipales de 2008. Son 1er adjoint Gaël Yanno, député de la 1e circonscription depuis juin 2007, avait pendant un temps été pressenti pour le remplacer mais il a décidé finalement de ne pas se porter candidat, même s'il a été très présent durant la campagne et en formant en quelque sorte un « ticket » avec le maire sortant. Sa liste est arrivé en tête des scrutins le 9 mars 2008, avec 43,49 % des voix, étant mis en ballotage pour la première fois depuis son arrivée à la tête de la municipalité, du fait notamment de l'important éclatement alors de l'électorat anti-indépendantiste à Nouméa par rapport aux scrutins précédents. Il remporte le second tour du 16 mars 2008 avec 49,41 % des suffrages et 40 élus sur 53 dans une triangulaire qui l'opposait à la liste « Changer, c'est capitale » de l'Avenir ensemble Sonia Lagarde (qui avait déjà été sa principale challenger en 2001, 33,11 % et 9 élus) et à la liste « Nouméa, la diversité en mouvement » du sénateur UMP et président localement du RPC Simon Loueckhote (17,47 %, 4 élus)[6]. Seul candidat à sa succession au sein du conseil municipal, il est réélu maire le 22 mars 2008.

Jean Lèques est aussi président du Syndicat Intercommunal du Grand Nouméa (SIGN), la problématique de l'intercommunalité devenant majeure face au processus de métropolisation que connaît l'agglomération du Grand Nouméa.

La présidence du gouvernement

Président du
Gouvernement de
Nouvelle-Calédonie
Sin foto.svg
Parti politique RPCR
Élu le 28 mai 1999
Mandat 1999 - 2001
Prédécesseur Charge inexistante
Successeur Pierre Frogier
Autres fonctions Maire de Nouméa
Naissance 31 août 1931
Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
Cinquième République

Suite aux premières élections provinciales de l'après Accord de Nouméa, Jean Lèques est élu à la tête du premier gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie en mai 1999. Il est chargé alors de préparer les premiers transferts de compétence de l'État vers le Territoire tandis que son gouvernement négocie avec les partenaires sociaux le Pacte social signé le 20 octobre 2000 et qui doit servir de plan de développement à la Nouvelle-Calédonie en matière d'emploi (notamment augmentation du SMG progressivement à 100 000 Francs CFP soit 838 à partir du 1er juillet 2003, mais aussi la baisse de certaines cotisations patronales ou encore le fait de « donner la priorité à l'emploi local [qui] devra être donnée à compétence et à qualifications égales ») et de solidarité (représentation syndicale, généralisation de la couverture maladie unifiée, développement des mutuelles de retraite complémentaires)[7]. Réélu maire de Nouméa le 11 mars 2001, il est frappé alors par la loi sur les cumuls des mandats et doit choisir entre son poste de premier magistrat de la capitale et celui de chef de l'exécutif calédonien.

Il opte finalement pour la mairie et démissionne donc de la présidence du Gouvernement le 19 mars 2001, tout en restant en place pour gérer les affaires courantes jusqu'à l'élection de son successeur le 3 avril 2001. Il sera néanmoins ensuite 1er vice-président du Congrès de 2002 à 2004. Réélu à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès aux élections du 9 mai 2004, il ne se représente pas en 2009 mais soutient la liste du Rassemblement-UMP emmenée dans le Sud par le député et président du mouvement Pierre Frogier[8], et alors que son épouse, Évelyne Lèques, est présente en deuxième position au sein de la liste rivale Calédonie ensemble du président sortant de la Province Philippe Gomès[9].

Décorations

Divers

  • féru d'histoire, il a ainsi contribué à la création du Musée de la Ville de Nouméa et est l'un des partisans de la reconnaissance du vieux cimetière du 4e km comme monument historique.
  • passant pour être très croyant, il est parodié par le journal satirique local Le Chien Bleu en Super Maire, une sorte de super héros particulièrement dévôt.

Sources

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Précédé par Jean Lèques Suivi par
inexistant
GouvNC.gif
Président du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie
28 mai 1999 - 3 avril 2001
Pierre Frogier
Roger Laroque
NC Nouméa.gif
Maire de Nouméa
1986-
-
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