- Politique en Nouvelle-Caledonie
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Politique en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie le clivage politique traditionnel est celui qui oppose les courants indépendantistes de gauche aux courants loyalistes de droite. Ce paysage se diversifie au fur et à mesure que l'enjeu est, plus que le statut de l'île, sa gestion.
Sommaire
Partis politiques
Loyalistes
Né face à la montée de la revendication indépendantiste dans les années 1970, le camp anti-indépendantiste, souvent appelé également « loyaliste », a longtemps été fédéré au sein du Rassemblement pour la Calédonie dans la République de Jacques Lafleur, fondé en 1977 sous le nom de Rassemblement pour la Calédonie (RPC), et dénommé aujourd'hui Le Rassemblement-UMP. Mais depuis les années 1990 et la signature des Accords de Matignon et de Nouméa, le leadership de Lafleur a fortement été remis en question et a conduit à la création de plusieurs partis politiques, à quoi s'ajoutent les mouvements qui ont toujours été hostiles au RPCR. Depuis la défaite de ce dernier aux élections provinciales du 9 mai 2004 en Province Sud et le retrait de Jacques Lafleur du devant de la scène politique, cette division s'est accentuée. Si la tendance anti-indépendantiste n'était représentée après le scrutin de 2004 que par 3 partis au Congrès, il est dispersé aujourd'hui entre 7 formations.
- Rassemblement-UMP : le courant anti-indépendantiste historique, fondé en 1977 sous le nom de Rassemblement pour la Calédonie (RPC) par Jacques Lafleur et devenu en 1978, après son affiliation au RPR national de Jacques Chirac, Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) puis Rassemblement-UMP après la création de l'UMP. Son leader fut jusqu'en 2005 Jacques Lafleur, son fondateur. Pierre Frogier lui a depuis succédé. Le RPCR gérait traditionnellement jusqu'en 2004 la Province Sud et disposait jusqu'alors de la majorité au Congrès. S'il est aujourd'hui dans l'opposition, il reste le premier parti du territoire en nombre de voix, les deux députés de la Nouvelle-Calédonie ont tous été issus de ses rangs depuis 1986 et il contrôle toujours 6 communes sur 33 dont la plus importante, celle de Nouméa. Il est apparenté à l'UMP.
- Avenir ensemble : à l'origine listes présentes aux élections provinciales du 9 mai 2004 en Province Sud et Nord, rassemblant les membres de la l'Alliance (ancien parti anti-indépendantiste opposé au RPCR et à Jacques Lafleur, fondé en 1998 par Didier Leroux par plusieurs formations anti-Lafleur), et des membres dissidents du RPCR (Harold Martin, Philippe Gomès, Marie-Noëlle Thémereau), elle s'est transformée en parti politique après sa victoire électorale avec pour président Harold Martin. Depuis 2004 elle contrôle la Province Sud ainsi que la présidence du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. La plupart de ses leaders sont apparentés à l'UMP mais une partie, emmenée par Didier Leroux, se revendique de l'UDF et du MoDem, tandis que le Nouveau Centre a également son représentant au sein de ce parti en la personne de Pascal Vittori. Il s'est scindé en 2008 en deux partis :
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- Avenir ensemble : héritier officiel du parti créé en 2004, présidé par Didier Leroux. S'il a perdu la plupart de ses élus à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès, qui ont rejoint l'autre tendance, il conserve toutefois une forte base militante, les 4 membres Avenir ensemble du gouvernement élus en 2007 et notamment son président, Harold Martin.
- Calédonie ensemble : fondé le 11 octobre 2008 par des dissidents de l'Avenir ensemble qui se veulent les héritiers de l'esprit et de la philosophie qui a fait, selon eux, le succès du parti en 2004. Emmené par Philippe Gomès, président de l'Assemblée de la Province Sud, et Marie-Noëlle Thémereau, ancienne tête de liste en 2004 et ancienne présidente du gouvernement de 2004 à 2007, il emporte avec lui l'immense majorité des élus de l'Avenir ensemble à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès.
- Rassemblement pour la Calédonie (RPC) : parti créé par Jacques Lafleur en 2006 et présidé par le sénateur Simon Loueckhote jusqu'en 2008, il reprend le nom d'origine du RPCR lorsqu'il fut fondé en 1977 par Jacques Lafleur.
- Le Mouvement de la Diversité (LMD) : parti créé en 2008 par Simon Loueckhote sur la base de la liste qu'il avait menée aux élections municipales de 2008, « Nouméa, la diversité en mouvement ». Elle comporte de nombreux militants issus du RPC.
- Mouvement calédonien français (MCF) : parti créé en 2008 par Guy George, ancien secrétaire et n°1 de la fédération locale du Front national, avec pour but de regrouper toutes les formations anti-indépendantistes.
- Mouvement pour la France (MPF) emmenée par Claude Sarran qui préside également la fédération Outre-mer du parti de Philippe de Villiers. Claude Sarran a fondé le MPF local en 1999, suite aux Accords de Nouméa auquel il s'est opposé, et était un ancien membre du premier parti créé par Didier Leroux en 1995, l'Union pour une Nouvelle-Calédonie pour Tous (UNCT), mais a refusé ensuite de participer à son nouveau mouvement Alliance à partir de 1998.
- Front national dont la fédération locale est emmenée depuis février 2009 par Bianca Hénin.
Indépendantistes
L'action politique indépendantiste est née à la fin des années 1960 par la création de deux groupes d'extrême gauche, les Foulards rouges et le Groupe 1878. Il s'est développé dans les années 1970, notamment par l'action de Jean-Marie Tjibaou qui théorise le concept d'Indépendance kanak socialiste (IKS) et fonde le Front indépendantiste en 1979 puis le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en 1984. Très combatif durant les Évènements des années 1980, au cours desquels il s'oppose de manière violente aux anti-indépendantistes du RPCR, le mouvement indépendantiste a depuis les accords de Matignon et Nouméa accepté le principe de coopération entre les différentes ethnies du territoire, tout en gardant toujours l'essentiel de son électorat au sein de la population kanak. De plus, tout comme le camp loyaliste, il a connu de fortes divisions depuis que le débat politique néo-calédonien a transcendé la simple question d'opposition ou de soutien à l'indépendance.
- Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), courant fondé en 1984 par Jean-Marie Tjibaou, regroupe un ensemble de partis indépendantistes plus ou moins autonomes qui se sont particulièrement déchirés à partir des années 1990, jusqu'à revenir depuis les élections législatives de 2007 a une stratégie unitaire. Il revendique toujours l'idée d'une indépendance basée sur le principe du socialisme mélanésien et est proche, tout en n'en faisant pas partie, du Parti socialiste :
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- Union calédonienne (UC) : le plus ancien parti néo-calédonien encore existant, fondé en 1953 par les anciens députés Maurice Lenormand et Rock Pidjot sur une base autonomiste et de cohabitation entre les différents groupes culturels du Territoire, il a adopté officiellement la revendication de l'indépendance lors de son congrès de Bourail en 1977 sous l'impulsion de Jean-Marie Tjibaou. Il s'agit de la composante du FLNKS la plus proche du centre, proche de la démocratie chrétienne.
- Union nationale pour l'indépendance (UNI) : alliance électorale entre plusieurs composantes du FLNKS autour du Palika à l'époque où ce dernier s'opposait de manière frontale à l'Union calédonienne, et servant de ciment au maintien d'une unité au sein du FLNKS :
- Parti de libération kanak (Palika) : fondé en 1975 par la fusion de plusieurs groupuscules indépendantistes dont les Foulards rouges et le Groupe 1878, il a longtemps constitué la tendance la plus radicale du FLNKS et, s'il a largement modéré son propos aujourd'hui vis-à-vis du mouvement anti-indépendantiste et de l'État, il reste la composante la plus à gauche du front indépendantiste, proche des idéaux marxistes.
- Union progressiste mélanésienne (UPM) : fondé en 1974 par des dissidents kanaks de l'Union calédonienne (avant que cette dernière ne prenne officiellement parti pour l'indépendance), il s'agit d'un petit parti dont la revendication porte essentiellement sur les intérêts de la population mélanésienne de l'archipel sur des positions progressistes et modérées.
- Rassemblement démocratique océanien (RDO) : fondé en 1994 par des dissidents de l'Union océanienne, il fédère les membres de la communauté wallisienne et futunienne favorables à l'indépendance.
- UC Renouveau : parti dissident de l'Union calédonienne dans les Îles Loyauté fondé en 2004, non reconnu comme une composante du FLNKS.
- Libération kanak socialiste (LKS) : fondé en 1981 par Nidoïsh Naisseline, grand-chef du district de Guahma à Maré et ancien fondateur des Foulards rouges, du Groupe 1878 puis du Palika, il a quitté ce dernier et le Front indépendantiste pour protester à l'époque contre le rapprochement entre les indépendantistes et le PS national. À l'origine plutôt de tendance marxiste, proche de l'extrême gauche française et plus radical que le FLNKS, il a subi assez rapidement un certain virage idéologique, refusant notamment la politique de confrontation et de boycott des élections locales adopté par le front indépendantiste durant les Évènements. Il est partisan d'un dialogue permanent avec les anti-indépendantistes et d'une indépendance gagnée par le respect du jeu institutionnel, et soutien depuis lors les candidats du PS aux élections présidentielles. Il est surtout présent à Maré, fief électoral et coutumier de Nidoïsh Naisseline, et dans les Îles Loyauté.
- Fédération des comités de coordination indépendantistes (FCCI) : fondé en 1998 par des dissidents du FLNKS refusant la stratégie de ce dernier d'attendre des contreparties minières pour ouvrir des négociations avec le camp loyaliste. Parfois considéré comme la droite du courant indépendantiste, de par son alliance entre 1999 et 2004 avec le RPCR, il refuse toute idée d'indépendance ethnique et souhaite un dialogue permanent avec les anti-indépendantistes. Elle est en perte de vitesse, n'ayant plus aucun élu au Congrès de la Nouvelle-Calédonie ni dans les Assemblées de Province, il reste toutefois bien implanté dans certaines communes du nord de la Nouvelle-Calédonie (Kaala-Gomen et les îles Belep, dans une moindre mesure Canala).
- Front pour le développement des îles Loyauté (FDIL) : fondé en 1993 par des dissidents de l'Union calédonienne aux Îles Loyauté emmenés par Cono Hamu, elle a participé en 1998 à la fondation de la FCCI avant de s'en détacher en novembre 2004 et de retrouver une existence autonome.
- Parti travailliste : parti récemment créé en 2007 sur la base du principal syndicat du territoire, l'Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), connu pour ses actions sociales musclées. Nettement plus à gauche et plus radical que le FLNKS, dont il reproche l'élitisme et la bureaucratie, il allie lutte sociale militante et revendication indépendantiste. Il est proche des milieux altermondialistes et est soutenu par José Bové.
« Progressistes » et « Accordistes »
À côté de ces deux blocs qui dominent traditionnellement le paysage politique néo-calédonien, de nouvelles formations sont apparues depuis les années 1990 dans le but de sortir de ce clivage. Pour autant, aucun de ces mouvements n'a obtenu d'élus autres qu'à l'échelon municipal (essentiellement Jean-Raymond Postic, conseiller municipal de Nouméa de 1995 à 2008) :
- Génération destin commun : fédération plusieurs petits mouvements et associations fédérées autour de Jean-Raymond Postic et héritière des différents partis fondés par ce dernier depuis 1995 : Génération calédonienne de 1995 à 2002, le Mouvement pour réussir l'Accord de Nouméa (MPRAN) de 2002 à 2003 puis Calédonie mon pays en décembre 2003. Se définissant comme « ni loyaliste, ni indépendantiste, mais simplement "accordistes" »[1], il n'hésite pas à s'allier avec les indépendantistes du FLNKS lors des élections municipales de 2001 à Nouméa, où il est réélu (il était déjà conseiller municipal depuis 1995) en seconde position sur la liste « Alternative citoyenne » emmenée par l'Union calédonienne Gérald Cortot. Pour lui, la priorité est de sortir du clivage traditionnel et de se concentrer sur la mise en application pleine et entière de l'Accord de Nouméa, en particulier des notions de « citoyenneté calédonienne » et de « destin commun ». Il appelle aussi à une définition rapide des signes identitaires (drapeau, hymne, nom de pays, devise, graphie des billets de banque) pour qu'ils servent de symboles rassembleurs de l'ensemble de la population néo-calédonienne.
- Rassemblement océanien pour une Calédonie plurielle (ROC Plurielle), présidé par Mikaële Tuifua, soutenu par son autre leader Seleone Tuulaki, secrétaire général du mouvement, et Jean-Pierre Selefen, ancien militant de la FCCI, est né d'une transformation du Rassemblement océanien pour la Calédonie, lui-même créé en janvier 2004 en vue des élections provinciales de cette année là et suite aux évènements ethniques de Saint-Louis. Visant à « sensibiliser sur les problèmes dont souffre la communauté wallisienne et futunienne » et sur « l’épuration ethnique de Saint-Louis », le ROC était initialement censé réfléchir à une alliance sur une liste loyaliste non-RPCR. Mais ce nouveau mouvement s'oriente petit à petit vers la constitution d'une nouvelle liste ethnique, provoquant le départ de certains de ses dirigeants, dont Jean-Baptiste Felomaki, pour le Front national. Il s'est rebaptisé ROC Plurielle en 2008 pour se préparer aux élections provinciales du 10 mai 2009. Présent cette fois-ci avec un programme de tendance sociale, il défend la notion de « destin commun » définie par l'Accord de Nouméa et dans lequel les wallisiens et futuniens doivent avoir toute leur part, et au rapprochement océanien entre Polynésiens et Mélanésiens. Il se déclare totalement indépendant des loyalistes qu'il accuse d'être à l'origine de l'entretien du clivage entre Kanaks et Polynésiens.
Élus
Au Congrès de la Nouvelle-Calédonie
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est composé de 54 membres issus proportionnellement des trois Assemblées de Province élus tous les 5 ans au suffrage universel direct par les citoyens calédoniens (ceux pouvant attester d'une présence sur le territoire avant 1998) au scrutin proportionnel de listes à un tour. Le précédent congrès était issu des élections provinciales du 9 mai 2004. L'actuel est issu des élections provinciales du 10 mai 2009.
Depuis le 22 mai 2009, le président du Congrès est Harold Martin (Avenir ensemble, Province Sud) :
- Anti-indépendantistes : 31 élus sur 54 :
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- « Pacte de stabilité » - « Rassemblement républicain » - « Plate-forme commune » : 29 élus :
- Rassemblement-UMP : 13 élus
- Calédonie ensemble : 10 élus
- Avenir ensemble : 6 élus
- RPC : 2 élus
- « Pacte de stabilité » - « Rassemblement républicain » - « Plate-forme commune » : 29 élus :
- Indépendantistes : 23 élus sur 54 :
Dans les Assemblées de Province
Les Accords de Matignon ont divisé la Nouvelle-Calédonie en trois provinces :
- la Province Sud, la plus peuplée qui correspond plus ou moins à la moitié sud de la Grande Terre et à l'île des Pins, traditionnellement dominée par le camp anti-indépendantiste.
- la Province Nord, correspondant à un peu plus de la moitié nord de la Grande Terre et aux îles Belep, et la Province des îles Loyauté qui sont toutes deux des fiefs indépendantistes.
Province Sud
Depuis les élections provinciales du 10 mai 2009, aucune majorité stable n'est possible, entraînant la nécessaire alliance des principales tendances jusqu'ici adverses du camp anti-indépendantiste, tandis que les indépendantistes, absents de la précédente mandature, retrouvent une représentation. Composée de 40 membres, elle envoie 32 élus au Congrès. Son président depuis le 15 mai 2009, élu avec la quasi-totalité des voix loyalistes (34 voix), est Pierre Frogier, par ailleurs président du Rassemblement-UMP :
- anti-indépendantistes : 36 élus, dont 29 au Congrès :
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- « Pacte de stabilité » - « Rassemblement républicain » - « Plate-forme commune » : 34 élus, dont 27 au Congrès :
- Rassemblement-UMP : 15 élus, dont 12 au Congrès.
- Calédonie ensemble : 11 élus, dont 9 au Congrès.
- Avenir ensemble : 7 élus, dont 6 au Congrès.
- Mouvement de la diversité : 1 élue, plus aucun au Congrès depuis l'accession de Simon Loueckhote au Gouvernement.
- RPC : 2 élus, dont 2 au Congrès.
- « Pacte de stabilité » - « Rassemblement républicain » - « Plate-forme commune » : 34 élus, dont 27 au Congrès :
Province Nord
Elle est composée de 22 élus, dont 15 envoyés au Congrès. Elle est présidée depuis 1999 par Paul Néaoutyine, du FLNKS-UNI-Palika.
- indépendantistes : 20 élus, dont 13 au Congrès :
- Anti-indépendantistes : 2 élus, tous au Congrès :
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- Rassemblement-UMP : 1 élue, également au Congrès.
- Calédonie ensemble : 1 élu, également au Congrès.
Province des îles Loyauté
Elle est composée de 14 élus, dont 7 envoyés au Congrès. Elle est présidée depuis 2004 par Néko Hnepeune, du FLNKS-UC. Depuis les élections provinciales du 10 mai 2009, elle ne comporte plus que des indépendantistes.
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- Palika : 2 élus, dont 1 au Congrès.
- UC Renouveau : 1 élu, également au Congrès.
- FDIL : 1 élue.
- Parti travailliste : 2 élus, dont 1 au Congrès.
Dans les communes
Les communes traditionnellement détenues par le camp indépendantistes se situent surtout sur la côte ouest de la Grande-Terre (notamment toutes celles de la côte ouest de la Province Sud, seule la commune de Koumac étant un fief important loyaliste en Province Nord avec toutefois une forte présence sur les communes de Poya et Pouembout) et à l'île des Pins.
La côte est quant-à-elle, les îles Belep et les îles Loyauté sont quant-à-elle des bastions indépendantistes, même si la ville de Thio dispose depuis 2004 d'un maire anti-indépendantiste. Sur la côte ouest, les communes situées entre Koné et Kaala-Gomen (incluses) sont généralement considérées comme imprenables pour les anti-indépendantistes, à quoi s'ajoute Poum à l'extrémité nord de la Grande-Terre.
Depuis les élections municipales de 2008, les maires des 33 communes de la Nouvelle-Calédonie et les compositions des conseils municipaux sont les suivants :
Province Sud
- Nouméa : Jean Lèques (Rassemblement-UMP) depuis 1986. Le conseil comporte 53 sièges, tous détenus par des anti-indépendantistes :
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- « Rassemblement-UMP » : 40 élus.
- « Changer, c'est capital » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 9 élus.
- « Nouméa, la diversité en mouvement » (LMD) : 4 élus.
- Mont-Dore : Éric Gay (Rassemblement-UMP) depuis 2003. Le conseil comporte 35 sièges :
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- anti-indépendantistes : 33 élus.
- « Rassemblement-UMP » : 28 élus.
- « Ensemble pour l'avenir du Mont-Dore » (Avenir ensemble) : 4 élus.
- « Front national - Entente communale » : 1 élu.
- « Un avenir commun avec le FLNKS » : 2 élus.
- anti-indépendantistes : 33 élus.
- Dumbéa : Georges Naturel (Rassemblement-UMP) depuis 2008. Le conseil comporte 35 sièges, tous détenus par des anti-indépendantistes :
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- « Rassemblement-UMP » : 29 élus.
- « Dumbéa demain » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 6 élus.
- Païta : Harold Martin (Avenir ensemble) depuis 1995. Le conseil comporte 33 sièges, tous détenus par des anti-indépendantistes :
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- « Ensemble pour Païta » (Avenir ensemble) : 27 élus.
- « Rassemblement-UMP » : 6 élus.
- Bourail : Jean-Pierre Aïfa (Avenir ensemble) depuis 2008 (l'a déjà été de 1977 à 2001). Le conseil comporte 27 sièges :
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- anti-indépendantistes : 26 élus :
- « Intérêt communal de Bourail » (Avenir ensemble) : 20 élus.
- « Entente communale de Bourail » (Rassemblement-UMP dissidente du maire sortant) : 5 élus.
- « Rassemblement-UMP » : 1 élu.
- « Ensemble pour une communauté de destin » (apolitique, proche indépendantiste) : 1 élu.
- anti-indépendantistes : 26 élus :
- La Foa : Corine Voisin (Calédonie ensemble) depuis 2008. Le conseil municipal comporte 23 sièges :
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- anti-indépendantistes : 20 élus :
- « Ensemble pour l’avenir de La Foa » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 14 élus.
- « Rassemblement-UMP La Foa » : 6 élus.
- indépendantistes : 3 élus :
- « Cîrî 2014 » (divers) : 2 élus.
- « Union des citoyens de La Foa » (UC) : 1 élu.
- anti-indépendantistes : 20 élus :
- Thio : Thierry Song (Calédonie ensemble) depuis 2004. Le conseil comporte 23 sièges :
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- anti-indépendantistes : 13 élus :
- « Ensemble pour l'Avenir de Thio » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 9 élus.
- « L’Union pour le rassemblement de Thio » (Rassemblement-UMP) : 4 élus.
- « FLNKS pour le progrès communal » : 9 élus.
- « La commune au service de tous les citoyens » (indépendante) : 1 élu.
- anti-indépendantistes : 13 élus :
- Boulouparis : Alain Lazare (Rassemblement-UMP) depuis 1995. Le conseil comporte 19 sièges :
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- anti-indépendantistes : 16 élus :
- « Rassemblement-UMP » : 12 élus.
- « Boulouparis autrement » (Avenir ensemble) : 4 élus.
- « FLNKS » : 3 élus.
- anti-indépendantistes : 16 élus :
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- indépendantistes : 15 élus :
- anti-indépendantistes : 4 élus :
- « Entente pour un renouveau municipal » (Avenir ensemble) : 2 élus.
- « Rassemblement-UMP » : 2 élus.
- île des Pins : Hilarion Vendégou (Rassemblement-UMP), également grand-chef coutumier de l'île, depuis 1995. Le conseil municipal initialement élu en mars 2008, ingouvernable en raison d'une absence de majorité équilibrée, a démissionné le 26 juin 2008[2] entraînant un nouveau scrutin le 31 août suivant. Le conseil municipal comporte 19 sièges :
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- anti-indépendantistes : 10 élus :
- « Rassemblement-UMP » : 8 élus.
- « Kwegnii ensemble » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 2 élus.
- « FLNKS » : 9 élus.
- anti-indépendantistes : 10 élus :
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- Indépendantistes : 6 élus :
- « FLNKS Sarraméa » : 5 élus.
- « Avenir de Sarraméa pour demain » (divers indépendantistes) : 1 élu.
- « Liste d’entente communale » (liste d'ouverture du Rassemblement-UMP) : 5 élus.
- « Sarraméa dans la continuité » (apolitique, du maire sortant) : 4 élus.
- Indépendantistes : 6 élus :
- Moindou : Léon-Joseph Peyronnet (Calédonie ensemble) depuis 2008. Le conseil comporte 15 sièges :
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- Anti-indépendantistes : 10 élus :
- « Ensemble pour l’Avenir de Moindou » (Avenir ensemble puis Calédonie ensemble) : 5 élus.
- « Liste d’entente citoyenne de Moindou » (Avenir ensemble) : 2 élus.
- « Moindou autrement » (divers droite) : 2 élus.
- « Un développement durable pour Moindou » (divers droite) : 1 élu.
- « UNI Mwârû » (FLNKS-UNI) : 3 élus.
- « Entente communale de Moindou » (Rassemblement-UMP-FCCI) : 2 élus.
- Anti-indépendantistes : 10 élus :
- Farino : Ghislaine Arlie (Rassemblement-UMP) depuis 2001. Le conseil comporte 11 sièges, tous détenus par des anti-indépendantistes :
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- « Rassemblement-UMP » : 5 élus.
- « Entente communale » (FN) : 3 élus.
- « Ensemble pour Farino - Avenir ensemble » : 3 élus.
Province Nord
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- Indépendantistes : 26 élus :
- « FLNKS » : 21 élus.
- « Poindimié pour tous » (divers) : 4 élus.
- « Parti travailliste » : 1 élu.
- « Une commune pour tous » (Rassemblement-UMP) : 1 élu.
- Indépendantistes : 26 élus :
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- Indépendantistes : 24 élus :
- « Union municipale du pays Ajië » (Rassemblement-UMP) : 3 élus.
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- « Union indépendantiste - FLNKS » : 24 élus.
- « Entente communale de Koné » (anti-indépendantiste) : 3 élus.
- Canala : Gilbert Tyuienon (FLNKS-UC) depuis 2001. Le conseil comporte 27 sièges, tous indépendantistes :
- Koumac : Wilfried Weiss (Avenir ensemble) depuis 2008. Le conseil comporte 23 sièges :
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- Anti-indépendantistes : 20 élus :
- « Pour le progrès communal » (Avenir ensemble) : 10 élus.
- « Le rassemblement pour Koumac » (Rassemblement-UMP) : 4 élus.
- « Koumac renouveau » (Divers droite) : 3 élus.
- « Koumac démocratie » (Divers droite) : 3 élus.
- « FLNKS » : 3 élus.
- Anti-indépendantistes : 20 élus :
- Ponérihouen : André Gopoea (FLNKS-UNI-UPM) depuis 2001. Le conseil comporte 23 sièges :
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- Indépendantistes : 16 élus.
- « UPM - FLNKS » : 6 élus.
- « FLNKS » (surtout UC) : 5 élus.
- « Parti travailliste » : 4 élus.
- « Tagötù-jè » (divers indépendantiste) : 1 élu.
- Anti-indépendantistes : 7 élus :
- « Faisons chemin ensemble » (Avenir ensemble) : 5 élus.
- « Une équipe à votre écoute » (Rassemblement-UMP) : 2 élus.
- Indépendantistes : 16 élus.
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- « FLNKS » : 20 élus.
- « Entente pour une nouvelle gestion communale » (Rassemblement-UMP) : 3 élus.
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- « Parti travailliste - Faire la politique autrement » : 7 élus.
- « Union calédonienne » (FLNKS-UC) : 6 élus.
- « Palika - Pour un développement durable » (FLNKS-UNI-Palika) : 6 élus.
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- Indépendantistes : 14 élus :
- Anti-indépendantistes : 5 élus :
- « Horizons nouveaux » (Avenir ensemble) : 3 élus.
- « Rassemblement-UMP » : 2 élus.
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- Indépendantistes : 14 élus :
- Anti-indépendantistes : 5 élus :
- « Ouégoa le changement » (Avenir ensemble) : 2 élus.
- « Nouvel élan communal » (Divers droite) : 2 élus.
- « Le progrès communal » (Rassemblement-UMP) : 1 élue.
- Kaala-Gomen : Alain Levant (indépendant ex-FCCI) depuis 1983. Le scrutin de mars 2008 a été annulé par le tribunal administratif de Nouméa le 22 mai 2008 suite à un recours déposé par les membres de la liste FLNKS[3]. La nouvelle élection a eu lieu le 31 août suivant. Le conseil comporte 19 sièges :
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- Indépendantistes : 10 élus :
- Anti-indépendantistes : 9 élus :
- « Union municipale pour Kouaoua » (Rassemblement-UMP) : 5 élus.
- « Kouaoua pour tous » (divers droite) : 3 élus.
- « Ensemble pour l'avenir de Kouaoua » (Avenir ensemble) : 1 élue.
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- Anti-indépendantistes : 9 élus :
- « Mouvement citoyen » (divers droite) : 4 élus.
- « Intérêts communs » (divers gauche proche anti-indépendantiste) : 2 élus.
- « Union en mouvement pour Pouembout » (Rassemblement-UMP) : 2 élus.
- « Rassemblés pour construire l’avenir » (Avenir ensemble) : 1 élu.
- Indépendantistes : 6 élus :
- Anti-indépendantistes : 9 élus :
- îles Belep : Albert Wahoulo (FCCI) depuis 2008. Le conseil comporte 15 sièges, tous indépendantistes :
Îles Loyauté
- Lifou : Néko Hnepeune (FLNKS-UC) depuis 2001. Le conseil comporte 33 sièges, tous indépendantistes :
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- « Union Citoyenne pour le Développement Né Drehu » (FLNKS) : 25 élus.
- « Parti travailliste ne Drehu » : 4 élus.
- « Unir et Construire dans le Renouveau » (UC Renouveau) : 4 élus.
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- « Rassemblement Autochtone » (LKS alliés à Hnoresa de Richard Kaloï) : 20 élus.
- « Palika Nengone » (FLNKS-UNI-Palika/UC Renouveau/Parti travailliste) : 5 élus (4 Palika et 1 UC Renouveau).
- « Union Citoyenne pour le Développement de Maré » (FLNKS-UC) : 4 élus.
Parlementaires
Si seuls ceux inscrits sur la liste électorale spéciale et bénéficient donc de la citoyenneté double calédonienne, tous les citoyens français de Nouvelle-Calédonie votent pour les élections nationales, dont les législatives. La Nouvelle-Calédonie dispose ainsi de deux députés et d'un sénateur. Depuis 1986, les deux députés ont toujours été issus des rangs du RPCR, et pour la première circonscription de la Nouvelle-Calédonie surtout depuis 1978, et ont donc tous siégé au sein des groupes RPR puis UMP. De même, tous les sénateurs depuis 1958 ont été anti-indépendantistes et gaullistes puis chiraquiens.
Elections présidentielles
Article détaillé : Élections présidentielles en Nouvelle-Calédonie.Les électeurs calédoniens ont toujours eu une tendance gaulliste, ou tout du moins de droite, aux élections présidentielles, à l'exception de celle de 1974, à laquelle François Mitterrand fut vainqueur en voix sur le territoire. Elle a élu un candidat qui fut battu au plan national en 1974 (François Mitterrand au lieu de Valéry Giscard d'Estaing), 1981 (Valéry Giscard d'Estaing au lieu de François Mitterrand) et 1988 (Jacques Chirac au lieu de François Mitterrand).
En 1965, 1974, 1995 et 2002, le candidat qu'il plaçait en seconde position au premier tour arrivait 3e au plan national (respectivement Jean Lecanuet, Jacques Chaban-Delmas, Édouard Balladur et Lionel Jospin). Seuls deux candidats qui furent finalement élus auraient été éliminés dès le premier tour si la Nouvelle-Calédonie avait été seule à voter : Valéry Giscard d'Estaing en 1974 (arrivé derrière François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas) et François Mitterrand en 1988 (arrivé seulement en quatrième position, derrière Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen et Raymond Barre).
La Nouvelle-Calédonie a offert plus de la majorité absolue de ses suffrages exprimés dès le premier tour à un candidat en 1965 (Charles de Gaulle), 1969 (Georges Pompidou) et 1988 (Jacques Chirac).
En 2007, elle a voté en grande majorité pour Nicolas Sarkozy le candidat de l'UMP.
«corps électoral figé»
Il existe trois corps électoraux distincts en Nouvelle Calédonie.
- Tous les électeurs peuvent voter pour les élections nationales (présidentielle, législatives, municipales, référendums nationaux, européennes).
- Le corps électoral pour les référendums d'auto-détermination (article 218 LOI no 99-209 du 19 mars 1999 organique relative à la Nouvelle-Calédonie) prévus aux accords de Nouméa est figé à tous ceux
- qui étaient ou auraient pu être électeurs pour le référendum de 1998
- ou peuvent justifier d'une durée de vingt ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie à la date de la consultation et au plus tard au 31 décembre 2014.
- Le débat a porté sur le corps électoral concerné par les élections provinciales.
Pour les prochaines élections au Congrès de l'archipel issu des assemblées de province (élections provinciales), un débat avait lieu entre deux définitions du corps électoral :
- un « corps électoral figé », ou « gelé », ne comprenant que les seules les personnes présentes en Nouvelle-Calédonie avant le 6 novembre 1998. Cette option était soutenue par le FLNKS et Avenir ensemble (bien que se déclarant pour le principe « une personne égale une voix », ce parti soutient ce système dans le sens où il a été promis aux indépendantistes par le RPCR) ;
- un « corps électoral glissant », permettant l'extension de la citoyenneté calédonienne à toute personne pouvant justifier de 10 ans de présence continue sur le Territoire. Cette option était soutenue par Le Rassemblement-UMP, le RPC, nouveau parti créé par Jacques Lafleur, et le Front national.
Le Congrès réuni à Versailles le 19 février 2007 a entériné par 724 voix pour et 90 contre le gel du corps électoral.
Deux lois du pays à venir vont permettre de privilégier les citoyens calédoniens pour l'accès à l'emploi.
Références
Liens externes
- Site officiel du comité Rheebu Nuu
- Site officiel du FLNKS, parti travailliste
- Site officiel du RPCR
- Site officiel de l'association des Français et amis des français de Nouvelle-Calédonie (une association opposée à l'indépendance)
- Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE)
- Site officiel de l'Avenir Ensemble
- Site officiel du ROC Plurielle
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Catégorie : Politique de la Nouvelle-Calédonie
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