Sonia Lagarde

Sonia Lagarde

Sonia Lagarde est une femme politique néo-calédonienne anti-indépendantiste, née Boyer[1] le 29 août 1948 à Nouméa.

Sommaire

Carrière professionnelle

Sonia Lagarde, sous son nom de jeune-fille (Boyer), a été l'une des premières speakerine de la radio-télévision publique locale en Nouvelle-Calédonie (ORTF Radio et Télé Nouméa puis FR3-Nouvelle-Calédonie)[2]. Elle devient ensuite mannequin, avant de lancer un commerce de vente de prêt-à-porter féminin dans le centre-ville de Nouméa.

Carrière politique

Engagement provincial et territorial

Les débuts aux côtés de Didier Leroux

Membre de plusieurs associations, notamment de commerçants, durant les années 1980 et 1990, elle est d'abord militante (mais non élue) du parti historique de l'opposition à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) du député Jacques Lafleur, fondé en 1977 et qui constitue la première force du territoire à partir de 1989. Elle entre véritablement en politique en 1995 lorsque, avec Didier Leroux et d'autres dissidents du RPCR, elle participe à la constitution du mouvement « Une Nouvelle-Calédonie pour tous » (UNCT). Cette nouvelle formation sert alors surtout à réunir certaines figures du RPCR déçues par la décision de Jacques Lafleur de soutenir la candidature d'Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995 et qui décident quant-à-eux d'appeler à voter pour Jacques Chirac. Et Sonia Lagarde apparaît depuis comme une fidèle chiraquienne, soutenant à nouveau ce dernier en 2002 alors que Didier Leroux soutenait lors de ce scrutin François Bayrou.

Lors des élections provinciales du 9 juillet 1995, elle est élue une première fois membre du Congrès du Territoire et de l'Assemblée de la Province Sud, en troisième position sur la liste UNCT emmenée par Didier Leroux qui a obtenu 17,53 % des suffrages et 7 des 32 sièges à pourvoir. Elle est réélue le 9 mai 1999, sous l'étiquette de l'Alliance, nom du nouveau parti fondé en 1999 par Didier Leroux par la fusion de l'UNCT avec d'autres petits mouvements anti-indépendantistes et anti-Lafleur (la Fédération pour une nouvelle société calédonienne du maire de Bourail Jean-Pierre Aïfa, Calédonie Demain du maire de Dumbéa Bernard Marant et Développer ensemble pour construire l'avenir du maire de Koumac Robert Frouin). Elle est une nouvelle fois la troisième sur la liste menée par Didier Leroux en Province Sud, qui réalise toutefois un score moins important que quatre ans auparavant, retombant à 9,74 % des suffrages exprimés et 4 élus sur 40 à l'Assemblée de la Province Sud, dont 3 sur les 32 également envoyés au Congrès.

Une figure de l'Avenir ensemble

En 2004, elle participe avec le reste de l'Alliance à la liste Avenir ensemble, formée avec des dissidents plus récents du RPCR (Marie-Noëlle Thémereau qui en est la tête de liste, Harold Martin, Philippe Gomès) en Province Sud. Cette formation finit par obtenir la victoire aux élections provinciales du 9 mai 2004 en Province Sud (33,89 % des suffrages, 19 sièges sur 40 dont 15 des 32 envoyés au Congrès) : Sonia Lagarde, cinquième candidate de la liste, est donc réélue dans ces deux assemblées mais devient également l'une des figures de la nouvelle majorité. Elle accède le 14 mai suivant le scrutin à la fonction de 1re vice-présidente de l'Assemblée provinciale du Sud, aux côtés de Philippe Gomès qui en est le nouveau président à la place de Jacques Lafleur. Lorsque l'Avenir ensemble se transforme officiellement en nouveau parti politique le 28 août 2004, Sonia Lagarde en est l'un des dix « membres fondateurs » qui en constituent le premier bureau exécutif (avec Marie-Noëlle Thémereau, Harold Martin qui devient le 1er octobre suivant le premier président de ce mouvement, Didier Leroux, Philippe Gomès, Philippe Michel, Éric Babin, Isabelle Ohlen, Alain Descombels et Bernard Nénou)[3]. Au Congrès, elle est notamment le rapporteur du projet de loi du pays portant création des allocations familiales de solidarité servies par le régime des prestations familiales de solidarité et diverses dispositions d'ordre social, adopté le 11 mars 2005.

Soutien de Philippe Gomès et Calédonie ensemble

À partir de 2007, comme une majorité des élus du parti à la Province Sud, elle soutient Philippe Gomès dans la rivalité interne à l'Avenir ensemble qui l'oppose à Harold Martin et Didier Leroux, essentiellement au sujet de la stratégie à adopter après les échecs électoraux subis lors des élections législatives (les second prônant un rapprochement ou tout du moins une confrontation moins poussée avec le Rassemblement-UMP, nouveau nom du RPCR, tandis que le président de la Province Sud et ses partisans prônent au contraire de rester strictement fidèle au programme et à l'esprit de la campagne de 2004)[4]. Le 7 septembre 2008, la division est définitivement consommée puisque les pro-Philippe Gomès, dont Sonia Lagarde, annoncent alors leur démission collective de l'Avenir ensemble, pour fonder le 11 octobre suivant un nouveau parti baptisé Calédonie ensemble[5]. Membre de son comité exécutif provisoire, Sonia Lagarde en anime le 13 décembre 2008 la troisième « rencontre citoyenne » sur le programme pour les élections provinciales de 2009, consacrée à l'environnement[6], puis fait partie des 17 personnalités élues le 31 janvier 2009 par le Comité directeur du mouvement pour former une direction collégiale[7].

Aux élections provinciales du 10 mai 2009, Sonia Lagarde est 2e sur la liste Calédonie ensemble en Province Sud, venant juste après Philippe Gomès[8]. Elle obtient le deuxième meilleur score, derrière celle du Rassemblement-UMP de Pierre Frogier mais assez loin devant l'alliance entre l'Avenir ensemble et le Mouvement de la diversité (LMD, parti du sénateur Simon Loueckhote, dissident du Rassemblement-UMP en 2006 puis du Rassemblement pour la Calédonie de Jacques Lafleur en 2008), avec 23,6 % des suffrages exprimés et 11 sièges sur 40 (dont 9 sur les 32 envoyés également au Congrès)[9]. Aucun parti ne disposant de majorité nette ni à l'Assemblée de la Province Sud, ni au Congrès, les trois listes non-indépendantistes arrivées en tête (le Rassemblement-UMP, Calédonie ensemble et l'Avenir ensemble-LMD) décident de passer un accord de majorité (dit de l'« Entente républicaine ») et de partage des responsabilités : Pierre Frogier devient président de l'Assemblée de la Province Sud, Harold Martin celui du Congrès et Philippe Gomès celui du gouvernement. Ce partage se poursuit dans le choix le 15 mai 2009 des vices-présidences de l'Assemblée provinciale : Calédonie ensemble en obtient deux, la 2e et la 3e, respectivement pour Philippe Gomès et Sonia Lagarde, qui reste donc membre de l'exécutif du Sud, tandis que la 1re revient au Rassemblement-UMP Éric Gay[10]. Elle est alors réélue vice-présidente par 34 voix contre 4 à la candidate FLNKS Odette Moindou et 2 bulletins blancs (ceux du RPC de Jacques Lafleur)[11]. Elle obtient du nouveau président provincial délégation permanente de signatures pour l'action sociale, la culture, les actions relevant du bureau de l'image et de l'aide au tournage et la condition féminine[12]. Elle est également portée à la présidence du GIE « Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud » (NCTPS), chargé de la promotion touristique de la destination Province Sud mais aussi de l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie sur les marchés extérieurs, en partenariat avec les professionnels du secteur[13]. Dans ces responsabilités, elle s'oppose, en vain, aux coupes des dépenses décidées dans les secteurs culturels et touristiques, militant plutôt pour un équilibre budgétaire par une augmentation des recettes de la Province Sud, notamment par une modification de la clé de répartition[14],[15].

En 2011, Calédonie ensemble passe totalement dans l'opposition au Rassemblement-UMP allié à l'Avenir ensemble. Par conséquent, le 27 octobre 2011, Pierre Frogier démissionne de la présidence de l'Assemblée de la Province Sud, afin de provoquer un renouvellement du bureau le 9 novembre suivant : Sonia Lagarde comme Philippe Michel perdent alors leurs postes de vices-présidents.

Chef de l'opposition municipale à Nouméa

Elle s'est engagée dans la vie politique nouméenne. Ainsi, en 2001, elle présente une liste baptisée « Nouméa, c'est capital"e" » unissant des personnalités de son parti Alliance, mais aussi d'autres du Mouvement pour la France (MPF) local et des personnalités de la société civile. La liste RPCR du maire sortant Jean Lèques est réélu dès le 1er tour, avec 53,39 % et 39 élus sur 49, mais « Nouméa, c'est capital"e" » réalise alors un assez bon score pour une première tentative dans ce bastion RPCR avec 22,54 % des suffrages et 5 élus (dont 3 de l'Alliance qui rejoindront plus tard l'Avenir ensemble et 2 MPF) et Sonia Lagarde devient alors la principale chef de l'opposition au conseil municipal. Toutefois, en 2006, les 2 élus MPF ont fait sécession du groupe « Nouméa c'est capital"e" » pour critiquer la position de l'Avenir ensemble au sujet du corps électoral[16] (le MPF s'opposant à toute restriction du corps électoral et donc à fortiori au principe de corps gelé, tandis que l'Avenir ensemble, tout en marquant son attachement au principe « un citoyen français, une voix », soutenait à demi-mot le gel du corps électoral en mettant en avant l'engagement qui aurait pris par l'État et le RPCR au Comité des signataires de 2003).

Pour les élections municipales de 2008, elle est désignée le 12 décembre 2007 candidate de l'Avenir ensemble par acclamation lors de primaires qui l'opposaient à deux autres personnalités du parti (Alain Descombels et Frédéric de Greslan) qui sont intégrées à sa liste[17]. Celle-ci reprend pratiquement le même nom qu'en 2001, à savoir « Changer, c'est capital ». L'un des projets phares de son programme est alors la création d'un tramway reliant les banlieues nord du Grand Nouméa, et notamment Dumbéa, au centre-ville nouméen afin de désengorger les flux de circulations automobiles[18]. Elle met aussi l'accent sur l'environnement (avec la proposition de créer un label « écoquartier », l'idée de développer le tri sélectif ou encore la mise en place d'une « brigade verte » pour sensibiliser les populations)[19], sur la sécurité (avec le développement d'une police municipale « de proximité » ou encore de punir les délinquants par des travaux d'intérêt général)[20].

Au 1e tour le 9 mars 2008 elle arrive à la seconde position avec 24,74 % des suffrages, donc assez loin derrière celle Rassemblement-UMP du maire sortant Jean Lèques (43,49 %), mais pour la première fois ce dernier n'est pas réélu dès le premier tour, du fait du nombre important de listes présentées (sept en tout, dont quatre ouvertement anti-indépendantistes, deux seulement indépendantistes et une « accordiste »). Entre les deux tours, un rapprochement est un temps envisagé avec la liste « Nouméa, la diversité en mouvement » du sénateur et encore président à l'époque du RPC Simon Loueckhote, arrivé en troisième position avec 12,53 % des voix et lui aussi qualifié pour le second tour, mais ce dernier a finalement refusé la fusion afin de « marquer le paysage politique et être encore là demain »[21]. Le deuxième tour le 16 mars 2008 prend donc la forme d'une triangulaire dont Jean Lèques et sa liste sortent vainqueurs en manquant de peu la majorité absolue en voix (de 149 votes, avec 49,41 % des suffrages) mais en l'obtenant en siège (40 élus sur 53), tandis que « Changer, c'est capital » obtient un assez bon score avec 33,11 % des suffrages et 9 conseillers municipaux, suivi de Simon Loueckhote (17,47 %, 3 élus)[22]. Le maire sortant est donc réélu pour un nouveau mandat le 31 mars 2008 et Sonia Lagarde reprend alors la tête de l'opposition la plus importante au sein du conseil municipal du chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie.

Références

  1. Le nom de jeune fille de Sonia Lagarde est cité sur la page retraçant les élections provinciales de 1999 dans les archives du site du Congrès
  2. « Le jour où... La télévision est arrivée », Les Nouvelles Calédoniennes, 04/01/2007
  3. « L’Avenir ensemble affiche ses ambitions », Les Nouvelles Calédoniennes, 31/08/2004
  4. « Philippe Gomès veut déjouer le congrès de l'Avenir ensemble », Les Nouvelles Calédoniennes, 11/07/2008
  5. H. Lepot, « Philippe Gomès lance "Calédonie ensemble" », Les Nouvelles Calédoniennes, 13/10/2008
  6. « Calédonie ensemble se met au vert et bleu », Les Nouvelles Calédoniennes, 11/12/2008
  7. La direction collégiale de Calédonie ensemble sur son site officiel
  8. [PDF] Trombinoscope de la liste Calédonie ensemble pour les élections provinciales du 10 mai 2009 dans le Sud, site officiel de Calédonie ensemble
  9. [PDF] Résultats des élections provinciales du 10 mai 2009 sur le site du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, 11/05/2009
  10. « Provinces, les nouveaux rouages du pouvoir », Les Nouvelles Calédoniennes, 19/05/2009
  11. F. THERIAUX, « Le combat des chefs. Acte 1 - Les Provinces », Calédosphère, 15/05/2009
  12. [PDF] Arrêté n° 10499-2009/DJA du 18 mai 2009 portant délégation de signature au deuxième vice-président de l'assemblée de la province Sud, JONC n°8325, 18/05/2009, p. 4236
  13. Propos recueillis par S. AMIOTTE, « Sonia Lagarde : "Reconstruire notre image" », Les Nouvelles Calédoniennes, 20/05/2010
  14. D. MARTIN, « Calédonie ensemble donne les clés au Congrès », Les Nouvelles Calédoniennes, 18/01/2011
  15. D. MARTIN, « La Calédonie s’efface », Les Nouvelles Calédoniennes, 27/03/2011
  16. H. LEPOT, « Divorce à Nouméa c'est capital (e) », Les Nouvelles calédoniennes, 20/12/2006
  17. P. FRÉDIÈRE, « Sonia Lagarde candidate à la mairie de Nouméa », Les Nouvelles Calédoniennes, 14/12/2007
  18. « Un tramway Nouméa-Dumbéa ? », Les Nouvelles Calédoniennes, 13/02/2008
  19. [http://www.noumea.nc/index_fichiers/Page535.htm La partie environnement de son programme sur le site de campagne de « Changer, c'est capital"e" »
  20. P. CALONNE, « Sonia, la garde rapprochée », Les Nouvelles Calédoniennes, 05/03/2008
  21. P. CALONNE, « Nouméa : Chronique d’une fusion avortée », Les Nouvelles Calédoniennes, 12/03/2008
  22. Résultat des élections municipales de 2008 à Nouméa d'après le ministère de l'Intérieur, sur le site du Figaro

Liens internes

Liens externes


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