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Ivaïlovgrad
Ivaïlovgrad
HéraldiqueAdministration Pays Bulgarie Région Haskovo Département Ivajlovgrad Code postal 6570 Maire Stefan Tanev (BSP) Géographie Latitude Longitude Altitude 104 m Démographie Population 4 046 hab. (2008) Localisation Ivaïlovgrad (en bulgare : Ивайловград, « ville d'Ivajlo », translitération internationale Ivajlovgrad) est une ville de Bulgarie du sud-est, située à l'est du massif des Rhodopes. Elle se trouve près de la rivière Arda, dans l'oblast de Haskovo et est le centre administratif de l'obština d'Ivajlovgrad.
Sommaire
Géographie
Ivajlovgrad se trouve dans l’extrémité orientale du massif des Rhodopes, sur le cours moyen de l’Arda. Elle se trouve dans une zone climatique qui représente une transition avec le climat méditerranéen. Ivajlovgrad est la seule ville de Bulgarie depuis laquelle on peut atteindre la frontière grecque en allant vers le nord.
Histoire
Pendant le Moyen Âge se dressait, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le quartier de Lădža, la forteresse de Ljutica, construite aux IXe et Xe siècles. Les Ottomans rebaptisèrent la ville Ortaköy, ce qui signifie littéralement en turc « village du milieu » ou « village central ». À l’époque ottomane, ainsi qu’à l’époque de la Renaissance bulgare, les témoignages concernant la ville sont rares : sa région est une partie plutôt insignifiante du vilayet d’Edirne. Les guerres civiles de l’Empire ottoman provoquèrent à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle l’émigration massive de la population bulgare vers l’Asie mineure. La Guerre russo-turque de 1877-1878, la Première guerre balkanique puis la Deuxième guerre balkanique et les traités de paix qui en résultèrent eurent pour conséquence une première concentration de la population bulgare des Rhodopes, de la Thrace égéenne et de l’Asie mineure sur le territoire de la principauté de Bulgarie récemment libérée. Après la libération de la Bulgarie, la région d’Ivajlovgrad, selon les clauses du Traité de Berlin de 1878, demeura dans le cadre étatique ottoman.
Pendant l’été 1913, en prélude à la Deuxième guerre balkanique, fut constitué dans la région de Gümülcine (Komotiní), le Gouvernement provisoire de Thrace occidentale ou République de Gümülcine. Les unités armées de cette entité autonomiste turque atteignirent la ville d’Ivajlovgrad le 29 juin 1913. Les bachi-bouzouks, ainsi que des bandes de déserteurs y commirent des massacres, parmi les pires qui furent commis contre les populations civiles au cours de ce conflit. Des unités bulgares mirent fin aux massacres et rattachèrent le territoire au royaume de Bulgarie.
Jusqu’en 1913, la population d’ Ortaköy était essentiellement grecque. Dans les villages environnants en revanche, la population turque et bulgare (orthodoxe et musulmane) dominait. Lors de la Première guerre balkanique, des unités militaires turques et grecques détruisirent les villages bulgares environnants afin de contrecarrer les revendications des populations locales et de l’État bulgare. Après le rattachement de la région à la Bulgarie suite à la Deuxième guerre balkanique, les populations grecques s’enfuirent pour éviter des représailles bulgares, et la ville se dépeupla.
Après les guerres, qui obligèrent la Bulgarie à céder la Thrace égéenne et orientale à l’Empire ottoman et à la Grèce, de nombreux Bulgares quittèrent leur région natale et s’installèrent en Bulgarie. C’est ainsi que la ville et les villages de la région se repeuplèrent, après l’arrivée de réfugiés bulgares de Thrace égéenne, de la région d’Edirne, d’Asie mineure, et, dans une moindre mesure, de Macédoine.
Religion
Les habitants d’Ivajlovgrad sont aujourd'hui pour la plupart des chrétiens orthodoxes. La ville est le centre du vicariat d’Ivajlovgrad, qui constitue lui-même l’une des huit subdivisions de l’éparchie (diocèse, Ivajlogradsko arhierejsko namestničestvo) de Plovdiv. À environ 2 km du quartier de Lădža se trouve le monastère Saint-Constantin et Saint-Hélène ou monastère de Lădža (Lădžanski manastir), fondé au XIIIe siècle et reconstruit en 1846.
Patrimoine historique
Villa romaine (« villa Armira »)
Près de la ville se trouve la villa romaine dite « villa Armira », l’un des plus beaux site de la Thrace romaine. Elle a été découverte par hasard en 1964, lors de la construction du lac de barrage d’Ivajlovgrad, à 1,5 km du quartier de Lădža, et fut appelée « Villa Armira » (en bulgare : Вила Армира, du nom de affluent de l’Arda près de laquelle elle se trouve). Il s’agit d’un important complexe comportant des bâtiments d’habitation et d’exploitation, occupant une surface d’environ 2 200 m². Les bâtiments d’habitation, richement décorés et dans un état de conservation remarquable, y occupent 978 m² et comprennent une grande cour intérieure entourée d’une galerie à colonnes couverte (péristyle) et un impluvium en son centre. Des mosaïques présentant des motifs géométriques et figuratifs, très bien conservées, ont été découvertes sur le site, ainsi que de nombreux objets en céramique. La villa a été habitée à partir de la deuxième moitié du IVe siècle et a sans doute été incendiée après la défaite des armées du co-empereur romain Valens face aux Goths lors de la bataille d'Andrinople (aujourd’hui Edirne) en 378[1].
Près de la Villa Armira, sur le territoire du village de Svirači, se trouve également un tumulus romain, haut de 16 mètres, probablement utilisé au début du règne de Trajan [2].
Forteresse de Ljutica
Article principal : Ljutica.Manifestations
- Le 14 février, jour de la Saint-Tryphon (fête de saint Tryphon Zarezan ou saint Tryphon de Campsada) est la fête traditionnelle de la ville .
- Le premier samedi de juin, au lieu-dit Ilieva niva, a lieu la fête à la mémoire des enfants tués dans la région par les bachi-bouzouks au cours des Guerres balkaniques.
Personnalités nées à Ivajlovgrad
- Angelos Pimenidis (1904-1968), historien et militant politique grec.
- Ivajlo Balabanov, poète né en 1945.
Gastronomie
La cuisine locale utilise beaucoup d’herbes et aromates qui poussent dans les environs : origan, menthe verte, thym etc. La chasse et la pêche étant très pratiquées dans la région, on y cuisine beaucoup de gibier : sanglier, caille des blés ainsi que des poissons d’eau douce : silure glane, carpe commune, sandre, barbeau, chevesne, brème de Macédoine (Vimba melanops, Heckel, 1837, en bulgare alaj ou karabalăk, en grec Malamída) et d’autres. Pour les fêtes, on prépare le čeverme (du turc çevirme, « mouvement tournant »), agneau cuit à la broche comparable au méchoui d’Afrique du nord, souvent aromatisé au miel. La région d’Ivajlovgrad est par ailleurs réputée pour ses vins.
Liens externes
- (bg) Site de la ville d’Ivajlovgrad (consulté le 9 janvier 2009).
- (bg)Site de l’obština d’Ivajlovgrad (consulté le 9 janvier 2009).
- (bg) (en) Portail d’information touristique sur Ivajlovgrad (consulté le 9 janvier 2009).
- (bg) (en) Site officiel du chantier de fouilles et de restauration de la Villa Armira, « Splendeur d’Armira » (consulté le 9 janvier 2009).
Notes et références
- (bg) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en bulgare intitulé « Ивайловград ».
- Cet article utilise le système de l'Organisation des Nations Unies de translittération de l'alphabet cyrillique (également appelé « système scientifique de translittération »), le seul qui constitue une norme scientifique internationalement reconnue.
- ↑ Cf. (bg) (en) le site ivaylovgrad.info (consulté le 9 janvier 2009).
- ↑ Cf. (bg) (en) le site ivaylovgrad.info (consulté le 9 janvier 2009).
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