- Silure glane
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Silure glane Silurus glanis Classification Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Super-classe Osteichthyes Classe Actinopterygii Sous-classe Neopterygii Infra-classe Teleostei Super-ordre Ostariophysi Ordre Siluriformes Famille Siluridae Genre Silurus Nom binominal Silurus glanis
Linnaeus, 1758Statut de conservation UICN :
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sont disponibles sur CommonsLe silure glane (Silurus glanis) est un grand poisson d'eau douce, originaire d'Europe de l'Est, aux alentours des mers Baltique et Caspienne et de l'Asie.
Ce poisson autrefois endémique du bassin du Rhin et du Danube est cité dans l'Histoire naturelle de Buffon éditée au XIXe siècle. Il s'est récemment propagé dans toute l'Europe, dans les canaux, fleuves et rivières suite à l'interconnexion des bassins et réseaux hydrographiques et dans de nombreux lacs, étangs et gravières suite à de nombreuses introductions par l'Homme pour la pêche de loisir. C'est une des six espèces de poissons jugés les plus invasifs.
Sommaire
Morphologie
C'est un très gros poisson de forme massive sur la tête et allongée sur le corps, aux écailles minuscules (à peine visibles), à peau vert-brun/blanc-noir, très glissante. Son ventre est clair, jaune ou blanc. Quelques spécimens albinos ont été observés ainsi que des spécimens dits « mandarins » (jaune à orangé) victimes d'une dépigmentation de la peau.
Sa tête est massive et plate avec une très large bouche, celle-ci peut représenter jusqu'à 30% de son poids total, pourvue de lignes de dents petites et nombreuses, que l'on appelle « rapes ». Sa bouche lui permet d'engloutir de grosses proies.
Il a 6 barbillons ; deux longs sur la mâchoire supérieure, mobiles et quatre courts sur la partie inférieure de la tête. Grâce à des « bourgeons gustatifs », surtout situés sur leur portion distale, ces organes sensoriels lui servent à localiser ses proies ou toute nourriture potentielle, même cachées dans la vase ou le gravier. D'autres organes lui servent aussi à détecter tout mouvement proche (la nage d'une écrevisse jusqu'à 10 mètres).
Ses yeux minuscules lui seraient peu utiles pour la détection, mais ils lui servent sans doute à distinguer les couleurs, la direction de la lumière et sont importants pour la régulation de ses rythmes biologiques.
Les nageoires sont au nombre de sept : deux nageoires pectorales très larges, deux ventrales légèrement moins larges, une nageoire dorsale minuscule (de texture adipeuse), une nageoire ventrale très longue partant de l'orifice anal jusque la nageoire caudale, et la nageoire caudale. Il peut créer un tourbillon à l'aide de celle-ci dans le but de désorienter, ou assommer sa victime qu'il peut ensuite avaler.
La taille des sujets les plus rencontrés est de un à deux mètres. Mais ce silure peut atteindre un peu plus de deux mètres cinquante, pour un poids de plus de cent kilos. Des sujets de cent cinquante kilos auraient été pêchés en Grèce[réf. nécessaire].
Origines
Le groupe des siluriformes est extrêmement ancien. Les siluriformes existaient avant la séparation de l'Amérique du Sud et de l'Afrique, car on connaît de nombreuses espèces d'eau douce sur les deux continents. Les siluriformes existent donc depuis environ 110 millions d'années. Le silure serait arrivé (ou revenu) en Europe il y a environ 10 000 ans, à la fin de la dernière glaciation.
Le Silurus glanis, est originaire des fleuves de l'Est tel que le Danube. Il a peu à peu colonisé l'Allemagne, le Rhin, pour finalement plus récemment coloniser l'ensemble de l'Europe (les premiers individus pêchés en France ne l'auraient été que dans les années cinquante). Localement, dans certaines pièces d'eau isolées notamment, le silure a été introduit par l'homme volontairement. Dans certains lieux isolés, canaux et cours d'eau, sa colonisation pourrait être spontanée, et parfois selon le principe de déplacements de propagules (œufs fécondés) par l'intermédiaire d'oiseaux d'eau (canards, oies, cygnes, etc.).
Alimentation et croissance
Les alevins se nourrissent d'abord de plancton et de micro-invertébrés. La taille de leurs proies grandit en fonction de leur croissance. À la fin de la première année, ils deviennent carnassiers opportunistes. Ils ont alors une croissance très rapide.
Ils mesurent trente cinq centimètres à un an, cinquante à deux ans et atteignent un poids de 2,5 à 3 kilos la troisième année.
Un silure de 25 ans pèse environ 65 kilos. Ce poids est variable selon les quantités de nourriture disponibles.Ils n'hésitent pas à attaquer des oiseaux d'eau, des rats musqués, voire des ragondins. Ils peuvent aussi manger des écrevisses et des amphibiens, également des moules d'eau douce, anodontes ou des larves de libellules. Mais leur alimentation principale est représentée par les cyprinidés tels que brèmes, carassins, carpes, gardons, rotengles.
Comportement
Le silure est territorial. Le silure adulte est agressif envers ses congénères et envers les intrus, ou s'il se sent en danger. Le silure apprécie les eaux profondes et abritées du fort courant, de préférence encombrées et tièdes en surface.
Il affectionne particulièrement les fonds mous ou vaseux, principalement en plaine.
Il passe la majeure partie de la journée près du fond, mais il peut chasser en journée si son attention est attirée par un poisson montrant des signes de faiblesse sur son territoire. Il s'active plutôt au coucher du soleil, à la recherche de toute nourriture jusqu'au crépuscule. L'adulte chasse seul et pour lui seul mais les jeunes silures se déplacent souvent en groupe de trois à quatre individus (ceci d'autant plus que le nombre d'individus est élevé sur un lieu donné).Sa réputation de prédateur vorace semble infondée, car bon nombre de silures pêchés sont retrouvés le ventre complètement vide de toute nourriture. Des études menées à l'aquarium de Touraine montrent qu'un silure de 2 mètres mange en moyenne 1 kg de poisson tous les 3 jours en été lorsque la température de l'eau se situe aux alentours de 22 °C. Cette quantité diminue très nettement lorsque la température de l'eau baisse : comme beaucoup d'animaux à sang froid, durant l'hiver le silure s'alimente peu.
Reproduction
La reproduction du silure s'effectue de mi-mai à la mi-juin.
La température de l'eau influe directement sur la date du frai.
La ponte a lieu le soir ou à l'aube dans une température de 18 à 21 °C.
Le silure fraye en couple, les œufs sont déposés dans un nid préparé à l'avance, le mâle défendra farouchement le nid durant l'incubation contre tout intrus.
Le nombre d'œufs est fonction du poids de la femelle, on compte de 20 000 à 26 000 œufs par kilo. Une femelle de cent kilos peut pondre jusqu'à 2 600 000 œufs.Le caractère eutrophe des eaux d'Europe occidentale, et le taux de fécondité de ce poisson, en l'absence de prédateurs à la hauteur de sa taille, ainsi que l'augmentation des températures moyennes (ce poisson est thermophile) pourrait expliquerait l'augmentation spectaculaire de l'aire occupée par ce silure.
Voir aussi
Très apprécié d'une nouvelle catégorie de pêcheurs : les siluristes. Le silure est reconnu pour sa force et les combats qu'il génère lors de sa pêche. Deux catégories de pêcheurs s'affrontent vis-à-vis du silure et de sa place dans les écosystèmes Français : les anti-silures et les pro-silures qui acceptent sa présence dans des régions où il n'était pas implanté le siècle dernier.
Articles connexes
Bibliographie
- Jean-Pierre Proteau, Olivier Schlumberger et Pierre Elie, Le silure glane, Quae, 2008, 224 p. (ISBN 978-2-7592-0069-6)
Notes et références
- Référence Fauna Europaea : Silurus glanis (en)
- Référence FishBase :
- Référence ITIS : Silurus glanis Linnaeus, 1758 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Silurus glanis (en)
- Référence NCBI : Silurus glanis (en)
- Référence UICN : espèce Silurus glanis Linnaeus, 1758 (en)
- Référence DORIS : espèce Silurus glanis (fr)
- Référence Catalogue of Life : Silurus glanis (non Linnaeus, 1758) (en)
Catégories :- Statut UICN Préoccupation mineure
- Siluriforme (nom vernaculaire)
- Siluridé
- Aquaculture
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