- Inhibiteur selectif de la recapture de la serotonine
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Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS ; SSRI en anglais) sont une classe d'antidépresseurs. Ils opèrent dans le cerveau afin d'augmenter le taux de sérotonine (5-hydroxytryptamine ou 5-HT), un neurotransmetteur, dans la synapse par inhibition de sa recapture.
Les ISRS sont fréquemment prescrits dans les cas d'anxiété, de trouble obsessionnel compulsif et de troubles de l'alimentation. Ils sont aussi efficaces pour 60% des hommes pour traiter l'éjaculation précoce.
Les ISRS induisent une légère dépendance. Ils ne semblent pas significativement plus efficaces que les antidépresseurs tricycliques qui étaient indiqués dans ces pathologies avant l'avènement des ISRS, mais ils présentent l'avantage d'être nettement moins toxiques et présentent moins de risques de surdose accidentelle ou non (suicide). Ils présentent aussi moins d'effets secondaires.
Sommaire
Liste d'ISRS
Les médicaments de cette classe comprennent divers principes actifs. Les noms commerciaux entre parenthèses sont ceux que l'on trouve en France, il existe de nombreuses autres appellations en fonction des pays et des laboratoires. Pour chacun d'entre eux, il existe des génériques vendus sous leur dénomination commune internationale.
- le citalopram (Seropram®) ;
- la fluoxétine (Prozac®) ;
- le maléate de fluvoxamine (Floxyfral®) ;
- l'oxalate d'escitalopram (Seroplex®) ;
- la paroxétine (Deroxat®, Divarius®) ;
- la sertraline (Zoloft®)
Mode de fonctionnement
Dans le cerveau, l'information passe d'un neurone à l'autre par l'intermédiaire de la synapse, un espace entre les deux neurones où le neurone qui envoie l'information décharge des neurotransmetteurs. Ces neurotransmetteurs sont ensuite capturés par les récepteurs du neurone récepteur de l'information, qui transmet lui-même l'information par le même processus de neurones en neurones. Environ 10% des neurotransmetteurs libérés sont perdus dans le processus.
La dépression est liée à un manque de stimulation du neurone récepteur. Pour le stimuler les ISRS empêchent la recapture de la sérotonine. De fait, elle reste plus longtemps dans l'espace synaptique, augmentant les chances d'être reconnue par le neurone récepteur.
Les ISRS sont décrits comme sélectifs parce qu'ils agissent seulement sur les pompes de recapture responsables de la sérotonine, par opposition à d'autres antidépresseurs qui agissent sur d'autres neurotransmetteurs.
Grossesse
Depuis le début des années 80, les scientifiques ont utilisé une technique appelée "neonatal clomipramine" pour produire des animaux utilisés dans la recherche de dépression. Si on a donné à des rats l'antidépresseur tricyclique clomipramine quand ils avaient de 8 à 21 jours, ils mettront au point des changements de comportement à l'âge adulte qui ressemble à la dépression chez l'homme. [1][2] En 1997 Lundbeck a trouvé que le traitement avec l'ISRS LU-10-134-C, qui diffère seulement de son produit citalopram par deux atomes pourrait donner des résultats similaires comme clomipramine [3] Plus tard ont été trouvés le citalopram néonatal et escitalopram : ils opèrent des changements persistants de la transmission sérotonergique du cerveau qui cause des changements comportementaux, [4][5] qui sont renversés par le traitement avec antidépressifs. [6] En traitant des souris normales et des souris knock-out qui manquent du transporteur serotonina avec fluoxétine, des scientifiques ont montré que les réactions émotionnelles normales dans l'adulte, comme une courte latence pour éviter des chocs de pieds et l'inclination pour explorer de nouveaux environnements dépendaient du processus de déblocage des transporteurs de sérotonine pendant la période néonatale. [7][8]Mais quand de jeunes souris ont été traitées avec la SNRI desimipramine ils se sont développés comme des adultes normaux, ce qui suggère que la sérotonine et la noradrénaline ont des effets différents sur le développement du cerveau.[9]
Critiques des ISRS
Les ISRS sont au centre de certaines polémiques.
Certains observateurs[Qui ?] estiment qu'ils sont trop facilement prescrits par les médecins ou les psychiatres dans des cas où leur utilisation n'est pas la principale indication, et où des efforts sur l'hygiène de vie pourraient avoir le même effet. Ils estiment donc qu'ils constitueraient une réponse thérapeutique chimique systématique.
D'autres pensent[Qui ?] que les causes biologiques supposées de la dépression, qui servent de base à la prescription des ISRS, n'ont pas été établies scientifiquement et que ces types de mécanismes ne sont pas encore suffisamment compris.
Par ailleurs il semblerait[réf. nécessaire] qu'il y ait une corrélation entre l'utilisation des ISRS et une très sensible augmentation du taux de suicide, notamment chez les adolescents. Ceci pourrait entre autres, s'expliquer par le simple fait que les patients concernés présentent à la base des troubles du comportement. D'où, la nécessité d'un suivi médical rapproché lors de la prescription des ISRS, notamment dans les premières semaines suivant l'administration du médicament.
Cependant l'inconvénient majeur des ISRS reste leur incidence sur la libido. De façon générale, il est possible que le patient constate une baisse globale de la libido, et parfois une anorgasmie. Chez le sujet masculin on peut noter un retard à l'éjaculation. Ces effets secondaires dépendent pour beaucoup de l'âge et de la condition physique du patient.
Post SSRI Sexual Dysfunction (PSSD) est un dysfonctionnement sexuel qui est causé par un traitement par les médicaments antidépresseurs ISRS. Le PSSD est un problème sexuel qui persiste après la fin du traitement par l'ISRS et peut demeurer chronique.
Nouvelles médications
Les nouvelles thérapies s'orientent plutôt vers des antidépresseurs agissant non plus seulement sur la sérotonine mais sur plusieurs neurotransmetteurs comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et de la Noradrénaline.
Suppléments de 5-HTP au lieu d'ISRS
Une alternative à la prescription de ISRS est le supplément de 5-HTP, dont le mécanisme d'action est différent puisqu'au lieu d'interrompre la recapture de la sérotonine, le supplément de 5-HTP fournit de la matière première pour produire la sérotonine et donc en augmenter la concentration.
Liens externes
- ↑ Vogel G, Neill D, Hagler M, Kors D, « A new animal model of endogenous depression: a summary of present findings », dans Neurosci Biobehav Rev, vol. 14, no 1, 1990, p. 85–91 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Velazquez-Moctezuma J, Aguilar-Garcia A, Diaz-Ruiz O, « Behavioral effects of neonatal treatment with clomipramine, scopolamine, and idazoxan in male rats », dans Pharmacol. Biochem. Behav., vol. 46, no 1, September 1993, p. 215–7 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Hansen HH, Sánchez C, Meier E, « Neonatal administration of the selective serotonin reuptake inhibitor Lu 10-134-C increases forced swimming-induced immobility in adult rats: a putative animal model of depression? », dans J. Pharmacol. Exp. Ther., vol. 283, no 3, December 1997, p. 1333–41 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Popa D, Léna C, Alexandre C, Adrien J, « Lasting syndrome of depression produced by reduction in serotonin uptake during postnatal development: evidence from sleep, stress, and behavior. », dans J Neurosci., vol. 14, no 2, 2008, p. 3546–3554 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Maciag D, Simpson KL, Coppinger D, et al, « Neonatal antidepressant exposure has lasting effects on behavior and serotonin circuitry », dans Neuropsychopharmacology, vol. 31, no 1, January 2006, p. 47–57 [lien PMID lien DOI]
- ↑ Maciag D, Williams L, Coppinger D, Paul IA, « Neonatal citalopram exposure produces lasting changes in behavior which are reversed by adult imipramine treatment », dans Eur. J. Pharmacol., vol. 532, no 3, February 2006, p. 265–9 [lien PMID lien DOI]
- ↑ NEUROSCIENCE: Prozac Treatment of Newborn Mice Raises Anxiety - Holden 306 (5697): 792 - Science
- ↑ Early-Life Blockade of the 5-HT Transporter Alters Emotional Behavior in Adult Mice - Ansorge et al. 306 (5697): 879 - Science
- ↑ Inhibition of Serotonin But Not Norepinephrine Transport during Development Produces Delayed, Persistent Perturbations of Emotional Behaviors in Mice - Ansorge et al. 28 (1): ...
- (fr) antidepresseur : Les dangers des antidepresseurs ISRS. et des solutions.
- MEDLINEplus drug information database
- The FDA Ban of L-Tryptophan
- FDA "black box" warning for SSRIs
- FDA list of SSRIs reciving the "black box" warning
- FDA advisory regarding Suicidality in Adults Being Treated with Antidepressant Medications
Bibliographie
- guide critique des médicament de l'ame par le professeur david Cohen lien [1]
- professeur david Healy. Le Temps des antidépresseurs. Éditeur : Les Empêcheurs de Penser en Rond, 2002.
- professeur david Healy. The Creation of Psychopharmacology. Éditeur : Harvard University Press; Édition : New Ed (3 septembre 2004).
- (fr) Guy Hugnet, Antidépresseurs, la grande intoxication : ce que 5 millions de patients ne savent pas encore, Le cherche midi, 2004, 207 pages (ISBN 2-74910-239-1).
- (fr) Philippe Pignarre, Comment la dépression est devenue une épidémie, Editions la découverte, 2001, 149 pages, (ISBN 2-7071-3517-8).
- Tamam L, Ozpoyraz N. Selective serotonin reuptake inhibitor discontinuation syndrome: a review. Adv Ther 2002;19:17-26. PMID 12008858.
- Pelissolo A. Bien se soigner avec les médicaments psy. Odile Jacob, 2005.
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