- Index (Rome)
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Index Librorum Prohibitorum
L’Index librorum prohibitorum (index des livres interdits) — aussi appelé Index expurgatorius, Index librorum prohibitorum juxta exemplar romanum jussu sanctissimi domini nostri — est une liste d'ouvrages que les catholiques romains n'étaient pas autorisés à lire, des « livres pernicieux », accompagnée des règles de l'Église au sujet des livres. Le but de cette liste était d'empêcher la lecture de livres jugés immoraux ou contraires à la foi.
Le premier Index romain fut publié par le pape Paul IV en 1559 à la demande de l'Inquisition, et confirmé en 1564. La Congrégation de l'Index fut instituée en 1571. L’Index fut régulièrement mis à jour jusqu'à l'édition de 1948, par ajout de la Congrégation de l'Inquisition ou du pape. La liste n'était pas un simple travail de réaction ; les auteurs étaient invités à défendre leurs travaux, qu'ils pouvaient corriger et rééditer s'ils désiraient éviter l'interdiction, et une censure avant publication était encouragée.
En 1948, la 32e et dernière édition contenait quatre mille titres censurés pour des raisons diverses : hérésie, immoralité, licence sexuelle, politiquement incorrect, etc. On y trouvait des écrivains et des philosophes connus tels que Diderot, Pascal, Rousseau, Descartes, Laurence Sterne, Voltaire, Daniel Defoe, Balzac, Larousse pour son dictionnaire du XIXe siècle, ainsi que le sexologue hollandais Theodor Hendrik van de Velde, auteur du manuel sur la sexualité Le Mariage parfait. Presque tous les philosophes occidentaux ont été inclus dans l’Index — même ceux qui croyaient en Dieu, tels que Descartes, Kant, Berkeley, Malebranche, Lamennais et Gioberti. Les athées, tels que Schopenhauer et Nietzsche, ne sont pas inclus en raison de la règle tridentine que les œuvres hérétiques (qui contredisent le dogme catholique) sont ipso facto interdites. Quelques œuvres importantes ne sont pas incluses, simplement parce que personne ne s'est soucié de les dénoncer. Darwin ne fut jamais mis à l’Index[1].
La mise à l’Index la plus célèbre dans l’histoire de l’Église est probablement celle des écrits de Copernic sur l'héliocentrisme (5 mars 1616). La condamnation de Galilée intervint dans ce contexte, même si l'on n'est pas tout à fait sûr, aujourd'hui, que la raison réelle et complète de la condamnation était bien celle-là. Les ouvrages de Copernic et celui de Galilée ont été rayés de l'Index, partiellement en 1757, et définitivement en 1835 [2].
Certaines mises à l’Index furent de nature politique : en 1926, le journal l'Action française, mouvement nationaliste et royaliste, y fut ajouté. Bien qu'on n'y trouve pas d'ouvrages de personnages comme Adolf Hitler ou Joseph Staline, on y trouve Le Mythe du vingtième siècle d'Alfred Rosenberg, considéré comme le livre fondateur du nazisme avec Mein Kampf. Ce dernier ne fut pas mis à l'Index car son évaluation fut reportée continuellement[réf. nécessaire]. On a pris le soin d'y condamner en latin l'anarchiste Edgar Bauer, aujourd'hui relativement oublié, mais non son frère aîné, Bruno Bauer, pour qui Jésus n'avait jamais existé. La Congrégation de l'Index n'était pas une mécanique impeccablement huilée mais une administration comme une autre.
Le dernier livre mis à l'Index a été, en 1961, sous le pontificat de Jean XXIII, La Vie de Jésus de l'abbé Jean Steinmann.
Les effets de l’Index se firent sentir d'un bout à l'autre du monde catholique. Pendant longtemps, au Québec ou en Pologne par exemple, il était difficile de trouver des copies des ouvrages interdits, particulièrement en dehors des villes importantes. L’Index cessa d'être une liste officielle le 14 juin 1966, sous Paul VI, après le concile de Vatican II, principalement pour des raisons pratiques.
L'expression « être mis à l'Index » signifie être exclu.
Sommaire
Quelques écrivains célèbres dont les œuvres figurent dans l’Index Librorum Prohibitorum
Voir aussi
Notes et références
- ↑ (en) Le Vatican ouvre ses archives sur la censure.
- ↑ La condamnation des livres coperniciens et sa révocation à la lumière de documents inédits des Congrégations de l'Index et de l'Inquisition, Pierre-Noël Mayaud, Université pontificale grégorienne, 1997 (Google Books)
- ↑ On the Origins and Perpetual Use of the Legislative Powers of the Apostolic Kings of Hungary in Matters Ecclesiastical. Vienna, 1764.
- ↑ Principes d’économie politique mis à l'Index en 1856; Seldes, G. 1934. The Vatican - Yesterday, Today, and Tomorrow. London. p. 180.
Liens externes
- Fac-similé de l'Index de 1559
- Index Librorum Prohibitorum 1948- Liste
- (en) Le Vatican ouvre ses archives sur la censure
- Aperçu des auteurs français mis à l'Index [1] [2]
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