- John Milton
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John Milton John MiltonActivités Pamphlétaire, poète, fonctionnaire Naissance 9 décembre 1608
Cheapside, Londres,
AngleterreDécès 8 novembre 1674 (à 65 ans)
Bunhill, LondresLangue d'écriture Anglais
LatinŒuvres principales - Le Paradis perdu (1667)
- Le Paradis retrouvé (1671)
John Milton (1608 - 1674) est un poète et un pamphlétaire anglais, célèbre pour être, en particulier, l’auteur de plusieurs poèmes épiques, Paradise Lost, Paradise Regained et Samson Agonistes, et aussi de sonnets.
Né en 1608 à Londres, alors dans le royaume d'Angleterre, il fréquente de prestigieux établissements, St Paul's et Christ's College, Cambridge. Cependant, son désaccord avec son tutor (« directeur d'études ») rend son éducation, dans un premier temps, tumultueuse. À bien des égards, cependant, c'est un autodidacte qui ne cesse d'étudier et approfondir ses connaissances en langues anciennes et modernes, philosophie, littérature et théologie.
À la victoire puritaine du Commonwealth de l'Angleterre, il est nommé Secrétaire d'État aux langues étrangères, poste qui le conduit à gérer l'image du nouveau régime auprès de l'étranger. Il publie de nombreux pamphlets et traités en latin ou en anglais. Sa vue baisse inexorablement et, à l'âge de 40 ans, il est complètement aveugle. Il reçoit alors l'aide d'assistants, en particulier celle du poète Andrew Marvell.
Lors de la Restauration, il est arrêté et emprisonné à la tour de Londres pendant quelques semaines, mais se voit assez rapidement libéré. Il se consacre alors à l'écriture de ses longs poèmes épiques, d'une Histoire de l'Angleterre et aussi de sonnets plus intimes, dont le célèbre « On His Blindness » (« Sur sa cécité »).
Il meurt le 8 novembre 1674. Il est considéré comme l'un des géants de la poésie anglaise.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Le père de John Milton est un notaire puritain qui écrit des madrigaux pour la reine Elizabeth Ire. Il s’installe à Londres aux alentours de 1583, pour avoir caché son protestantisme car son propre père, Richard Milton, riche propriétaire du comté d’Oxford et dévot catholique, l’a déshérité. Vers 1600, le père du poète épouse Sara Jeffrey et John Milton naît le 9 décembre 1608 à Cheapside, Londres.
John Milton commence à écrire dès l’âge de dix ans. Puis, il débute ses études à l’école de St Paul's à Londres. À cette époque, Milton se destine au ministère du culte anglican et pour cela, il se montre très assidu dans ses études. Il est admis le 12 février 1625 au Christ’s College de Cambridge. Cette période à Cambridge, de 1625 à 1632, est plutôt tumultueuse. Il s'avère en profond désaccord avec son directeur d’étude William Chappel, peut-être pour avoir été fouetté par lui. Milton est temporairement révoqué (« rusticated ») durant un trimestre, de janvier à mars 1626. À son retour, le 19 avril 1626, il se voit attribuer un nouveau directeur d’études qu’il garde jusqu’à la fin de ses années d’université. Il obtient son diplôme « cum laude », c'est-à-dire avec les félicitations du jury, le 3 juillet 1632. Durant cette période, Milton écrit plusieurs poèmes en latin et des lettres en prose, et donne des cours d’hébreu au théologien américain Roger Williams en échange de cours de néerlandais.
Manifestement, les expériences de Milton à Cambridge n’ont pas été particulièrement fructueuses et ont contribué pour une bonne part à ses vues sur l’éducation. Après l’obtention de son diplôme, John Milton va vivre pendant six ans, de 1632 à 1638, dans la maison de ses parents à Hammersmith, puis à Horton dans une retraite studieuse. Il approfondit ses connaissances en grec et en latin, mais aussi en hébreu, en français, en espagnol, en italien et en vieil anglais, et dans des disciplines anciennes ou modernes comme la théologie, la philosophie, l’histoire, la politique, les lettres, la science, pour préparer sa future carrière de poète. Il acquiert ainsi une formidable érudition et rédige plusieurs œuvres importantes en prose comme en poésie. Il publie son premier poème en 1632. C’est durant cette période que Milton va progressivement abandonner son projet de prêtrise et que s'affirme sa vocation de poète.
Après la mort de sa mère en avril 1637, Milton envisage, comme il est alors d’usage chez les jeunes gens de bonne famille, de partir en voyage sur le continent, en France et en Italie, puis de retourner à Londres pour continuer ses études et donner des cours privés. Il embarque donc pour la France au début de l’année 1638, passe par Paris et Nice, puis arrive en Italie où il visite de nombreuses villes, Gênes, Pise, Florence, Sienne, Rome, Naples, Venise, etc. Il rencontre nombre de personnalités célèbres et d'influence, dont le cardinal Francesco Barberini, mais aussi l’astronome Galilée dont la condamnation renforce l’attachement que Milton porte aux libertés religieuses de son pays. Milton, informé des prémices de la guerre civile qui gronde en Grande-Bretagne, se décide à rentrer en passant d’abord par Genève.
Milton pamphlétaire
À son retour, Milton devient le professeur privé de ses neveux mais aussi de plusieurs enfants de la haute noblesse. Il écrit d’ailleurs un traité sur l’éducation en 1644. Parallèlement à cette activité, immergé dans la controverse religieuse, il rédige cinq pamphlets contre la hiérarchie de l’Église[1]qui le font connaître et attirent sur lui l’ire des défenseurs du clergé.
En mai ou en juin 1642, John Milton se marie avec Mary Powell dont le père est débiteur de John Milton senior. La différence d’age (16 et 33 ans), le caractère sévère et introverti de Milton, les opinions royalistes de la famille Powell sont autant de facteurs qui peuvent expliquer la fuite de Mary après seulement un mois de mariage. Celle-ci profite, en effet, d’une visite chez ses parents pour ne plus revenir au domicile conjugal. Milton va alors écrire "The Doctrine and Discipline of Divorce" (« La doctrine et la discipline du divorce ») où il défend la légalisation et la moralité du divorce, ce qui lui attire les foudres de nombre de ses contemporains (la loi anglaise sur le mariage, inchangée ou presque depuis le Moyen Âge catholique, n’acceptant le divorce que pour stérilité). Face à la virulence de ses détracteurs et contre la censure qui s’applique à ses pamphlets, il écrit Areopagitica: A speech of Mr John Milton for the liberty of unlicensed printing to the Parliament of England (« Aeropagitica : Discours de Mr John Milton au Parlement de l’Angleterre pour la liberté de libre publication »)[N 1]qui s’attaque à une loi autorisant la censure instituée un an plus tôt[N 2],[2]. Mary et John se réconcilient en 1645 et la famille Powell emménage tout entière chez le couple. Mary donne le jour à quatre enfants : Anne, Mary, John (mort à l'âge de 15 mois) et Deborah. Malgré leur première séparation, l'entente semble avoir règnée dans la famille. Mary, cependant, décède prématurément à l'âge de 26 ans en 1652. C’est à cette époque aussi qu’apparaissent chez Milton les premiers signes d’une faiblesse oculaire due sans doute à un glaucome qui le rendra progressivement aveugle.
Commonwealth
La victoire Parlementaire et le procès du roi Charles Ier à la fin de l’année 1648 et au début de l’année 1649 donnent à Milton l’espoir de voir émerger une plus grande liberté. Il apporte son soutien à un régime parlementaire et argumente en défaveur du roi dans The Tenure of Kings and Magistrates (« Le mandat des rois et des magistrats »). Cette œuvre en prose ne prône pas ouvertement le régicide mais le soutient implicitement. Sa réputation politique et son érudition le font connaître du parlement qui le nomme, le 15 mars 1649, Secrétaire d’État aux langues étrangères. Il est chargé des relations épistolaires avec les puissances étrangères et du compte-rendu des communications relatives à ce ministère au parlement. Plus tard, il est également conduit à exercer des fonctions de censeur.
Son poste est important dans la mesure où la jeune république tient à se faire reconnaître diplomatiquement en Europe. Milton a aussi la charge de rédiger des ouvrages de propagande en faveur du régime. Le premier écrit sur commande est Eikonoklastes de 1649 qui répond à un ouvrage en faveur du roi, "Eikon Basilike", dont la popularité croissante inquiète le Conseil d’État. Une autre commande, Pro Populo Anglicano Defensio (« Pour la défense du peuple anglais »), écrite en 1651, est rédigée en réponse à l’ouvrage de Claude Saumaise publié par la famille royale en exil, Defensio regia pro carolo I. Ces ouvrages déclenchent de nombreuses réactions en Europe et les défenseurs de la Maison des Stuart n’hésitent pas à affirmer que la cécité qui touche Milton est une punition divine due à ses prises de position et à son mode de vie dissolu.
Sa cécité le contraint à progressivement diminuer son activité et l’importance de son poste s'en trouve réduite. Pour l'aider dans ses travaux, il bénéficie désormais d’assistants dont le jeune poète Andrew Marvell. John Milton reste en poste jusqu’à la fin de l’année 1659, après la mort d’Oliver Cromwell et la démission de son fils Richard. Face à la dégradation de la situation politique et à l’émergence d’une tendance au retour à la monarchie, il écrit plusieurs ouvrages pour défendre la cause de la liberté et dénoncer les dangers d’un État religieux.
Restauration
À la Restauration, malgré l’autodafé que subissent ses livres, Milton n’est, dans un premier temps, pas inquiété. En octobre 1660, cependant, il est arrêté et emprisonné à la Tour de Londres où il reste jusqu’au 15 décembre. Ses amis, dont Andrew Marvell, alors membre du Parlement, sont intervenus pour obtenir sa libération.
Sa seconde femme, Katherine Woodcock, épousée en 1656, et leur fille meurent toutes deux au début de l’année 1658. Milton vit alors seul avec les trois filles de son premier mariage jusqu’en février 1663 où il se marie avec Elisabeth Minshull. En 1662, son notaire ayant fait faillite, il perd tous ses biens. Milton va vivre ses dernières années dans un certain dénuement, consacrant son temps à une retraite vouée à l’étude, à la dévotion et à la rédaction de ses œuvres les plus célèbres. Milton voit sa santé s'altérer mais reste intellectuellement actif. Il reçoit encore la visite de divers dignitaires étrangers, d’amis et de connaissances, mais ces rencontres s’espacent de plus en plus. Il se fait faire la lecture et dicte ses œuvres à ses assistants dont ses deux plus jeunes filles, Mary et Deborah.
Son chef d’œuvre, le poème épique Paradise Lost est publié en 1667 mais ne rencontre pas immédiatement le succès ; il faut attendre 1688, une dizaine d’années après la mort de Milton, pour que le poème soit largement reconnu. Il publie également en 1670, son History of Britain (« Histoire de la Grande-Bretagne ») puis en 1671 Paradise Regained (« Le paradis retrouvé ») et encore Samson Agonistes, toutes, des œuvres poétiques majeures. En 1674, paraît la seconde édition de Paradise Lost en douze livres. John Milton meurt le 8 novembre de cette même année.
Œuvre, influences et style
À cause de sa cécité, Milton s'est astreint à mémoriser de vastes pans de ses œuvres pour en poursuivre l'agencement et aussi les réciter. C'est là une prouesse qu'il est possible de mesurer à l'aune de leur complexité.
Malgré l’étendue de l’érudition de Milton, certaines influences cruciales sur sa création poétique peuvent être décelées. La Bible en a constitué le premier matériau, en particulier la Genèse, le livre de Job, les psaumes, le Nouveau Testament, ce dernier pour les Sonnets. Des poètes comme Homère, Virgile ou Lucain, l’historien Salluste apparaissent aussi en filigrane dans ses vers. De plus, si la culture classique de Milton reste prépondérante, on retrouve chez lui des traces de ses contemporains, Edmund Spenser, Sir Philip Sidney, John Donne et William Shakespeare. Certains commentateurs ont émis l'idée qu’il cherchait à revivifier dans les conversations d’Adam et Ève les figures de style employées par des poètes chevaliers tels que John Wilmot, comte de Rochester et Sir John Suckling.
La carrière littéraire de Milton a éclipsé la poésie des XVIIIe et XIXe siècles, si bien qu’on l’a souvent préféré à tous les grands poètes anglais, y compris Shakespeare. On peut citer l'épopée de Lucy Hutchinson sur la chute de l’humanité, « Ordre et désordre », et l’opéra de John Dryden, « L’état d’innocence et la chute de l’homme », comme exemples de son influence immédiate dans le champ culturel.
Le projet inégalé du Paradis perdu dresse le portrait de Dieu justifiant ses actes. Le poème dépeint aussi la création de l'univers, de la terre, et de l'humanité ; il exprime l'origine du péché, la mort et le Mal, imagine des événements dans le royaume des cieux, le jardin d'Eden et l'histoire sainte d'Israël ; il aborde et discute les idées politiques de tyrannie, liberté et justice ; il défend les idées théologiques de Milton sur la prédestination, le libre arbitre et le salut.
L'influence de Milton sur le romantisme a été très profonde. John Keats, cependant, trouvait le joug de son style trop difficile à porter. Il ajoutait que le Paradis perdu était une belle et grandiose curiosité. Il s'est lui-même essayé au genre dans Hyperion, mais sans vraiment réussir à trouver un ton épique original. Plus tard dans le siècle, George Eliot et Thomas Hardy se sont eux aussi inspirés de l'exemple miltonien. En revanche, le siècle dernier, sensible aux critiques exprimées par T. S. Eliot et Ezra Pound, a vu temporairement régresser l'intérêt porté à Milton.
La carrière de Milton a eu un impact sur le monde moderne dans d'autres domaines, en particulier celui de la langue. Comme Rabelais ou les poètes de la Pléiade en France, Milton a forgé de nombreux mots : le Paradis perdu est truffé de néologismes comme dreary, pandæmonium, acclaim, rebuff, self-esteem, unaided, impassive, enslaved, jubilant, serried, solaced, satanic qui sont restés dans la langue anglaise. Enfin, les écrits républicains de Milton, en particulier l'Areopagitica, ont été consultés pendant l’élaboration de la constitution des États-Unis d'Amérique.
Les sonnets de Milton
Circonstances de leur composition
En tout, John Milton a composé vingt-trois sonnets. Ce sont des moments d'exception, dans lesquels il exprime ses impressions et ses sentiments sur des événements précis, historiques ou personnels. Ainsi, le premier est consacré à chanter le rossignol (O Nightingale), comme l'ont fait la plupart des poètes anglais, William Shakespeare, John Keats, en particulier. Le VIIe commente son entrée dans l'âge adulte (On his Being Arrived at the age of 23 [« Sur son arrivée à l'âge de 23 ans] »). Le XIe et le XIIe dénoncent la critique de certaines de ses œuvres (On the Detraction Which Followed Upon My Writing Certain Treatises [« Sur la critique malveillante ayant suivi ma publication de certains traités »]). Neuf s'adressent à des personnalités ou des amis, dont deux à des femmes. Parmi eux, un, le XIVe, sert de mémorial (On the Religious Memory of Mrs. Catherine Thomson [« Du souvenir religieux de Mrs. Catherine Thomson »]). Le XVIIIe concerne un massacre récent dans le Piémont (On the Late Massacre in Piemont). Le XXIIe est adressé à un ami, comme lui affligé de cécité (To Mr. Cyriack Skinner Upon His Blindness). Les plus personnels sont le XIXe (On His Blindness) [voir ci-dessous]) et le XXIIIe consacré à la vision de sa femme décédée (Methought I Saw my late Espousèd Saint [« Il me sembla que je vis ma sainte épouse décédée »], connu aussi sous le titre On His Deceased Wife [« Sur sa femme décédée »]). Un, le XVIe, s'adresse à Oliver Cromwell, chef de la révolution puritaine du Commonwealth.
John Milton et la liberté de publier
John Milton fait partie des premiers partisans de la liberté de la presse dans le royaume britannique au XVIIe siècle[3], et il est aussi considéré comme un des précurseurs du libéralisme[4]. Il a écrit un manifeste intitulé Pour la liberté d’imprimer sans autorisation ni censure (Areopagitica), où il exprime ses premières distances avec le gouvernement en vigueur.
Un sonnet commenté
Ce sonnet est choisi parce qu'il est le plus célèbre et aussi parce que son commentaire permet de retrouver certaines des attitudes philosophiques, religieuses et littéraires du poète puritain.
On His Blindness
When I consider how my light is spent
Ere half my days, in this dark world and wide,
And that one talent which is death to hide,
Lodged with me useless, though my soul more bent
To serve therewith my Maker, and present
My true account, lest he, returning, chide:
Doth God exact day labour, light denied?
I fondly ask. But Patience, to prevent
That murmur, soon replies: God doth not need
Either man's work or his own gifts. Who best
Bear his mild yoke, they serve him best. His state
Is kingly; thousands at his bidding speed
And post o'er land and ocean without rest;
They also serve who only stand and wait.Sur sa cécité
À mesurer que ma lumière s'est épuisée
Avant le midi de mes jours, dans l'obscurité du vaste monde,
Et que mon précieux talent, voué à la mort s'il demeure enfoui,
Est vainement niché en moi, alors que mon âme penche encore plus
À s'en servir pour mon créateur et lui présenter
Le compte qui est mien, de peur qu’il ne me tance à son retour :
« Dieu exige-t-il le labeur quotidien, quand la lumière est refusée ?
Questionné-je sottement. Mais Patience, pour prévenir
Ma fâcheuse récrimination, aussitôt répond : « Dieu n’a nul besoin
De la tâche de l'homme ou de ses offrandes. Qui mieux
Supportent son aimable joug, mieux le servent. Son état
Est souverain ; des milliers sont-ils qui à son appel se lancent
Et se hâtent par la terre et les océans sans répit.
Ils le servent aussi qui debout savent attendre.Commentaire
Commentaire du sonnet On His Blindness de John MiltonAnalyse de la structure, des sources, des influences et de la versification.
John Milton évoque en ce sonnet sa cécité. Il a attribué son mal à son acharnement à lire et étudier. Dans Defensio secunda, il écrivait qu'à partir de sa douzième année, il n'avait plus quitté ses leçons et n'allait jamais se coucher avant minuit. En 1650, son œil gauche ne voyait plus. Sans tenir compte des conseils de son médecin, il sacrifia délibérément sa vue plutôt que d'interrompre ses activités intellectuelles et politiques. Dans l'ouvrage cité ci-dessus, il raconte le dilemme auquel il dut faire face :
« Devant moi se présentait le choix d'abandonner un devoir suprême ou de perdre la vue ; dans les circonstances, il m'incombait de ne point écouter le médecin. Il m'apparut que beaucoup avaient acquis un moindre bien au prix d'un mal plus grand, qu'ils avaient donné leur vie pour ne récolter que la gloire, et sur ce, je résolus d'employer le peu de vision qui me restait à l'œuvre qui était mienne pour le plus noble service qu'il m'était loisible de rendre au bien commun. »
Le sonnet concerne sa cécité, certes, mais aussi et surtout le bien fondé ou non de sa plainte. C'est dans la foi qu'il trouve aussitôt la réponse à son interrogation, métamorphosant son malheur en source de courage et de force. Au vers 1, le substantif « light » (lumière) signifie « vue » et le participe attribut spent (épuisé) évoque le passage à l'extinction. Le vers suivant comporte la préposition de temps « ere », aujourd'hui archaïque, synonyme de « before » (avant). Le premier mot du sixain, fondly, donne souvent l'occasion de commettre un faux-sens, « affectueusement » ou « avec amour », quand, en anglais du XVIIe siècle, « fond » signifiait toujours « sot », au sens où l'emploie Shakespeare dans Julius Caesar : Be not fond (« Ne sois pas stupide »). Deux autres mots, « prevent » et « murmur », dérivent directement du latin. Le premier, de praevenire, dénote la prévention et non l'avertissement ; le second, de murmur signifiant « grondement », connote la protestation plutôt véhémente et non la voix basse et timorée, d'où le choix de « récrimination », que qualifie l'adjectif « fâcheuse » pour rendre compte de la péjoration exprimée par le démonstratif « that ».
Une structure quasi pétrarquienne
Ce sonnet se conforme à la tradition italienne qui exige deux quatrains formant l'octave et deux tercets constituant le sixain. Entre ces deux blocs, une pause conduit à un retournement (la volta). La seule différence d'avec la forme pétrarquienne est que cette volte-face ne se situe pas à la fin du deuxième quatrain mais légèrement en deçà, au début du huitième vers, avec l'expression « I fondly ask » (« Questionné-je sottement »). Cette entorse, habituelle chez Milton, accuse l'effet de surprise et permet de développer l'argument avec une amplitude accrue. Les deux parties du poème restent cimentées par deux assertions en miroir, l'une interrogative et l'autre affirmative : (« light denied? » [ — u — ] /« I fondly ask ». [ u — u —]), mais la réplique, comme poinçonnée au départ par la conjonction d'opposition « But » (« Mais ») empiète sur le dernier espace de l'octave.
En effet, deux parties distinctes et opposées structurent le sonnet. La première est un questionnement, la seconde, une réponse à ce questionnement. L'agencement intérieur de ces parties diffère de l'une à l'autre : une longue période interrogative, puis une série de phrases très courtes. Cette opposition de pensée et de rythme constitue un compromis entre deux nécessités, l'une littéraire et l'autre religieuse. D'un point de vue littéraire, chaque ensemble doit présenter une unité autonome, mais l'approche puritaine des problèmes personnels exige de brèves références à Dieu et à sa parole, autant de suppliques ou de résolutions. C'est la résolution qui domine ici : Milton énonce des évidences théologiques absolues en une liste péremptoire balayant le doute et créant par son sens aussi bien que sa dynamique une force qui se veut souveraine.
Chacune des parties est animée d'un crescendo la conduisant à un sommet. L'apogée de « light denied » (« sa lumière refusée ») est atteint au bout d'un long processus de montée, alors que celui du dernier vers est le résultat d'une accumulation de strates verbales culminant en un énoncé brutal et sans appel.
Un drame en deux paraboles évangéliques et une réponse biblique
La souffrance
Derrière chaque mot se niche une souffrance d'autant plus intense qu'elle est retenue. Le sentiment dominant, cependant, n'est pas celui de la mutilation, mais de la fierté bafouée d'un homme socialement annihilé par son infirmité. Ce que Milton déplore n'est pas la perte de son confort personnel, mais plutôt le manque d'un outil indispensable à l'accomplissement de sa tâche. Il se trouve victime d'un vol, privation le rendant impuissant à façonner son œuvre politique au service de la communauté (weal : bien commun, qu'on retrouve dans Commonwealth).
Les mots useless (inutile) et true (véritable) se détachent donc du contexte, l'un par sa position en fin de syntagme ouvrant le dernier vers de la première strophe, l'autre en plein enjambement et précédant de justesse le terrible « lest » (« de peur que »). Le contraste entre ces deux adjectifs résume en soi la situation, une réalité présente et une autre, passée et impossible à projeter dans l'avenir : useless, c'est ce que je suis maintenant, true, c'est ce que j'étais et aspire sans espoir à être encore. La réponse viendra sous les parements de la résignation. Milton impose deux châtiments à sa fierté, antidotes nécessaires et acceptées : la patience et l'humilité, la première se présentant sous la forme d'une allégorie (cf. la majuscule P), l'autre résultant d'une série de proclamations sonnant tels des édits.
Pour développer son argumentation, Milton a recours à la Bible, l' Authorised Version (« Version autorisée ») de 1611, au verbe puissant et poétique. Le quatrain est tout entier nourri de la lettre du Nouveau Testament, tandis que le sixain est pétri de la substance ou de l'esprit de l'Ancien.
Le premier emprunt concerne le Psaume 40 qui se préoccupe de l'âge de l'homme, Three score years and ten (« trois vingtaines et dix »), soit soixante-dix dont Milton a, en effet, atteint à un an près la moitié. Puis intervient la parabole des talents (Mathieu, XXV, 14-30). Le mot « talent » se réfère à une ancienne mesure de poids et de monnaie utilisée par les Grecs et les Hébreux. Ici, cependant, Milton, en une extrapolation symbolique, évoque sa propre vie dont la fructification se trouve anéantie. Cet or dérobé à la lumière s'avère inutile et devient superflu : l'homme, du coup, se désertifie, la vallée des gémissements et des grincements de dents ayant pris possession de lui. Le redoutable lest annonce l'inévitable censure du sévère maître.
À ce stade de son exposé, Milton se tourne vers un deuxième passage évangélique et s'exclame « Doth God exact day labour, light denied? » (« Dieu exige-t-il le labeur quotidien quand la lumière est refusée ?») [Rappelons ici que la traduction est impuissante à rendre la concision, donc la force concentrée du texte original, en particulier celle des deux derniers mots du vers, sorte d'ablatif absolu sonnant comme une sentence de mort]. Deux paraboles se trouvent alors tissées l'une dans l'autre. Nous voici chez saint Jean, IX, 4, lors de la rencontre entre Jésus et l'aveugle. Jésus répond : « Cet homme est né aveugle pour que Dieu puisse montrer Sa puissance en le guérissant. Tandis que dure le jour, il nous faut poursuivre la tâche que nous a confiée Celui qui m'envoie. Arrive la nuit et personne ne peut plus travailler. » D'où l'ardente question posée par le poète. Je suis dans la nuit : est-il légitime que moi aussi je « poursuive ma tâche ? »
La réponse, rude, irréfutable, catégorique, développée dans les deux strophes du sixain, tombe comme un couperet. C'est la voix même de Dieu qu'on entend résonner par delà les terres et les océans. Dieu énonçant des évidences pour l'homme de foi, édictant sa loi sans appel. Non plus Jésus rassurant et charitable, celui du Nouveau Testament, mais le Dieu lointain, sombre et sévère, possessif, qu'on dit aussi vengeur, de l'Ancien. La dure leçon rappelée est celle de l'humilité. Qu'est l'homme en face de Dieu ? Rien. À quoi lui sert-il ? À rien. Quel est son seul devoir ? Le courage pour sa plus grande glorification. Cette attitude est en conformité avec la rigueur doctrinale des Puritains, convaincus de l'insignifiance humaine et prêchant, pour seule conduite, l'abnégation du silence au regard de la terrible et toute puissante majesté divine. Ainsi, Milton a exposé son drame personnel à l'aide de la lettre du Nouveau Testament et a trouvé la réponse à son humble « récrimination » dans l'esprit de l'Ancien : servir, debout et en attente, autrement dit consentir à une posture contemplative plutôt qu'active, peut-être régulière plutôt que séculière.
Un vocabulaire et une syntaxe issus du latin et un style biblique
L'influence du latin
Milton a essayé de donner à l'anglais une résonance latine et c'est ce à quoi il s'emploie ici. Il n'y a là rien de surprenant : sa vie durant, le poète, hanté par la beauté et la majesté de la langue des grands classiques, écrivant lui-même de nombreux ouvrages en latin, des traités, des textes théoriques ou politiques, des poèmes, s'est forgé une langue marmoréenne, présente même dans ses œuvres plus personnelles.
Exemple : première phrase. Il a déjà été signalé l'usage du verbe « prevent » (« arrêter, mettre un terme, empêcher »), venu tout droit du latin praevenire. Autres mots, « lodged » (« logé, niché, gardé »), alors que « kept » aurait pu faire l'affaire, ou « return » au lieu de « come back » (retourner » , revenir » ), ou encore « murmur » qui ne signifie pas, comme il a été signalé, « chuchotement » ou « murmure », puis « labour » (« labeur ») et non « work » (« travail »), et encore « replies » (« répond ») au lieu de « answers ». Autrement dit, chaque fois qu'il a le choix entre un mot d'origine latine ou un autre d'ascendance saxonne, Milton préfère le premier. D'où, sans doute, la dignité première de son expression, son caractère lointain, sa montée soutenue vers le sublime.
Hérités aussi du latin privilégiant souvent la litote, peut-être ces vocables négatifs qui jalonnent le parcours du quatrain : « useless » (« inutile »), « denied » (« dénié, refusé »), etc. Et cet ablatif absolu déjà signalé, ce « light denied » (« la lumière refusée ») faisant penser au Partibus factis, dixit leo connu des latinistes, le participe passé ayant ici valeur de participe présent passif, « light being denied » (« la lumière étant refusée »). Enfin, cette ressemblance à une période cicéronienne, avec sa cascade de propositions relatives, chacune dépendant de l'autre et non forcément de la proposition principale, et sa conclusion équilibrant enfin un rythme d'attente comme, en musique, une tonique vient délivrer l'oreille d'une dominante longtemps poursuivie. C'est-là de l'éloquence, la rhétorique placée au service de l'émotion pour mieux la juguler et la contraindre à la statuesque sublimation de la deuxième partie du sonnet.
L'éloquence et la poésie bibliques
Alors prévalent le ton dictatorial, les phrases courtes, presque agressives, égrenées comme autant de commandements, agencées en versets : série de deux vers constituant une unité de sens et aussi de poésie, une poésie née de la satisfaction éprouvée à partager la vie d'antithèses trouvant en elles-mêmes leur propre résolution, poésie, enfin, de la monotonie répétitive du rythme, proche de la psalmodie incantatoire, lancinantes certitudes inexorablement assénées. Une prière, en fait, dépassant l'horizon de l'homme solitaire pour englober l'humanité tout entière.
Un contrepoint de sens et de rythme
Les structures sémantiques se poursuivent alors que les cellules rythmiques sont parvenues à leur terme. Les deux ne se recouvrent pas, mais les secondes prennent un temps de retard qu'il leur faut ensuite rattraper. Le vers métrique n'est plus en mesure avec le sens qui le déborde sans cesse et se répand sur le vers suivant. Certes, les deux éléments finissent par se rejoindre, mais en dernier ressort, lorsque toutes les possibilités d'attente ont été épuisées.
Dans la première phrase, puis dans la première partie du sixain, les vers en pentamètres iambiques, (syllabe inaccentuée + syllabe accentuée [u —]), donc de dix syllabes, sont manifestement trop courts pour retenir le sens qu'ils véhiculent. Chaque unité de rythme est une tunique que le corps sémantique boursoufle et disloque, d'où les constants enjambements (vers 2, 5, 6, 8, 9, 10, 11), qui soulignent une expression, créent une pause en syncope, brisent la rigueur du tempo initial, si bien que la régularité se fragmente, l'équilibre se fait en suspens et que le poème se retrouve projeté vers l'avant, ne serait-ce que pour atteindre enfin cet équilibre qui s'est sans cesse dérobé à lui.
Il n'en demeure pas moins que le strict cadrage de la rime, riche d'une syllabe tour à tour longue (spent, bent) et diphtonguée (wide, hide), enserre le sonnet dans son corset traditionnel : a,b,b,a / a,b,b,a / c,d,e / c,d,e. Il y a donc comme trois corps vivants, le sens, le rythme métrique, la rime, qui se meuvent tout au long en ordre légèrement décalé pour atteindre au seul final le nécessaire et harmonieux rassemblement.
Conclusion
Voilà, au-delà des sentiments et des certitudes, la recette de l'ampleur miltonienne qui fait d'un petit poème de quatorze vers une épopée spacieuse, et d'un chant sobrement plaintif puis pathétiquement résolu, un choral à échos résonant aux grandes orgues de l'univers.
Ce sonnet contient en soi tout le drame et le génie de Milton. Drame d'un homme meurtri par l'invalidité mais dont la fierté trouve la paix de l'âme dans la solitude métaphysique confrontée à la majesté souveraine de Dieu ; génie du puritain sachant fusionner sa culture latine et ses convictions religieuses en une miniature de dignité musicale et poétique offerte à soi, à l'humanité et au-delà, à la divinité.Œuvres
- Comus (Un masque a présenté au château de Ludlow), (1634)
- L'élégie Lycidas, (1638)
- De la réforme touchant à la discipline de l'Église, (1641)
- Raison du gouvernement de l'Église contre les prélats, (1641)
- Animadversions, (1641)
- The Reason for Church Government, (1642)
- Apology for Smectymnuus, (1642)
- Doctrine et Discipline du divorce, (1643)
- De l'éducation, (1644)
- Judgement of Martin Bucer Concerning Divorce, (1644)
- Areopagitica, (1644)
- Tetrachordon, (1645)
- Colasterion, (1645)
- Poems of Mr John Milton, Both English and Latin, (1645)
- Tenure of Kings and magistrates, (1649)
- Eikonoklastes, (1649)
- Défense du peuple anglais, (1651)
- Seconde défense, (1654)
- A treatise of Civil Power, (1659)
- The Likeliest Means to Remove Hirelings from the Church, (1659)
- Ready and Easy Way to Establish a Free Commonwealth, (1659)
- Brief Notes Upon a Late Sermon, (1660)
- Le Paradis perdu, (1667)
- Accedence Commenced Grammar, (1669)
- History of Britain, (1670)
- Samson Agonistes, (1671)
- Paradis reconquis, (1671)
- Art of Logic, (1672)
- Of True Religion, (1673)
- Poems, &c, Upon Several Occasions, (1673)
- Epistolae Familiaries, (1674)
- Prolusiones, (1674)
Divers
- La société John Milton pour les aveugles a été fondée en 1928 par Helen Keller pour développer un service interreligieux qui apporte des conseils spirituels et la littérature religieuse aux sourds et aux aveugles.
- Une édition de 1668 du Paradis perdu, donnée pour être celle de Milton en personne est déposée dans les archives de l’université de l’Ontario occidental.
- Dans le film Seven (1995, David Fincher), le premier meurtre (la gourmandise) fait référence à "Le Paradis perdu". En effet, lorsque l'inspecteur Sommerset (Morgan Freeman) déplace le frigo de la victime, on retrouve l'inscription suivante "Long is the way, and hard, that out of hell leads up to light" ("Long et dur est le chemin qui de l'enfer conduit à la lumière").
- Le personnage du film L'Associé Du Diable, joué par Al Pacino (le Diable), porte le nom de John Milton.
- De même, le personnage principal du film Hell Driver, joué par Nicolas Cage, porte le nom de John Milton.
- Des références à John Milton sont également présentes dans de multiples œuvres mettant en scène des univers futuristes en proie au chaos. Parmi celles-ci, citons le jeu vidéo Deus Ex ou le film Ghost in the Shell 2: Innocence.
- Quelques citations de John Milton sont utilisées au début de nombreux chapitres du livre de Philip Pullman Le Miroir d'Ambre, de la saga A la croisée des Monde aux éditions Gallimard Jeunesse.
- Quelques citations de John Milton sont également utilisées dans leu jeu Medieval II : Total War.
- On peut parfois trouver un whisky portant son nom en supermarché.
- Dans la séquence d'introduction du jeu de simulation de sous-marins "Silent Hunter 4", le poème "On time" est récité.
- "Song of Joy", morceau de Nick Cave & The Bad Seeds sur l'album "Murder Ballads", comporte deux citations tirées du Paradis Perdu de Milton
Annexes
Notes
- Aeropagus : site où se réunissait le Conseil d’État à Athènes dans la Grèce ancienne.
- Le parlement est en majorité constitué de Presbytériens.
Références
- Andrew Sanders, The Short Oxford History of English Literature, Oxford, Clarendon Press, 1996, page 225.
- Andrew Sanders, 1996, page 226.
- Yves Charles Zarka, Monarchie et république au XVIIe siècle, PUF.
- Pierre Manent, Les Libéraux (1986, rééd. Gallimard, 2001)
Bibliographie
- David Masson, The Life of John Milton and History of His Time, vol. 1. Cambridge, 1859.
- John Toland, Life of Milton in The Early Lives of Milton. Ed. Helen Darbishere. London, Constable, 1932.
- T. S. Eliot, "Annual Lecture on a Master Mind: Milton", Proceedings of the British Academy, 33, London, 1947.
- Oliver Lawson Dick, Aubrey's Brief Lives. Harmondsworth, Middl., Penguin Books, 1962.
- Christopher Hill, Milton and the English Revolution". New York, Viking Press, 1977.
- William Bridges Hunter,A Milton Encyclopedia. Lewisburg, Bucknell University Press, 1980.
- A. N. Wilson, The Life of John Milton. Oxford, Oxford University Press, 1983.
- Edward Chaney, The Grand Tour and the Great Rebellion, Geneva, 1985.
- Andrew Sanders, The Short Oxford History of English Literature (Revised Edition), Oxford, Clarendon Press, 1996, page 225 à page 235.
- Nicholas von Maltzahn, "Milton's Readers" in The Cambridge Companion to Milton. ed. Dennis Richard Danielson, Cambridge, Cambridge University Press, 1999.
- Edward Chaney, "Milton's Visit to Vallombrosa: A literary tradition", The Evolution of the Grand Tour, 2nd ed., London, 2000.
- Iain McCalman et al., An Oxford Companion to the Romantic Age: British Culture, 1776-1832, Oxford, Oxford University Press, 2001.
- Barbara K.Lewalski, The Life of John Milton. Oxford, Blackwells Publishers, 2003.
- Nicole Berry, John Milton, Le Paradis perdu, Des tenèbres à la lumière, Paris, Éditions L'Àge d'Homme, 2005.
- Anna Beer,Milton: Poet, Pamphleteer and Patriot, New York: Bloomsbury Press, 2008.
- Gordon Campbell and Thomas Corns, John Milton: Life, Work, and Thought. Oxford, Oxford University Press, 2008.
Liens externes
- Milton Reading Room - site en ligne de toute la poésie de Milton et d'une bonne part de sa prose.
- « Milton and De Doctrina Christiana » by Gordon Campbell et al., 1996.
- Milton at Christ's College Cambridge Exposition en ligne qui célèbre le 400e anniversaire de la naissance de Milton.
- « The masque in Milton's Arcades and Comus » by Gilbert McInnis.
- Milton links
- Milton And Satan
- Gravures pour une édition du Paradis perdu par Johann Jacob Flatters, 1863
- Comus, Lycidas et d'autres œuvres (en anglais) au format HTML.
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