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Henri Labrouste
Henri LabroustePrésentation Naissance 11 mai 1801
ParisDécès 24 juin 1875 (à 74 ans)
Fontainebleau (France)Nationalité France Formation ENSBA, atelier Lebas Œuvre Réalisations Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris
Bibliothèque nationaleDistinctions Grand prix de Rome (1824)
Académie des beaux-arts (1867)Entourage familial Famille Théodore Labrouste (frère) modifier Henri Labrouste (Paris, 11 mai 1801 - Fontainebleau, 24 juin 1875) est un architecte français. Après avoir séjourné six ans à Rome, il ouvrit un atelier de formation d'architectes qui devint centre du courant rationaliste. Il fut l'un des premiers à saisir l'importance du fer en architecture.
Il est le frère de l'architecte Théodore Labrouste, prix de Rome en 1827.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Henri Labrouste, né à Paris sous le consulat est issu d’une famille de juristes bordelais favorables aux idées révolutionnaires quoique modérées. Son père, François-Marie Labrouste, membre du Conseil des Cinq-Cents en 1796 puis du Tribunat jusqu’en 1807, sera un soutien de l’Empire. Parmi ses trois frères, Henri comptera un autre architecte, Théodore, né en 1804, et Alexandre, né en 1796, célèbre directeur du collège de Sainte-Barbe.
Labrouste entre dans ce dernier établissement comme élève en 1809. Il est admis à la deuxième classe de l'École royale des beaux-arts dans l'atelier Lebas-Vaudoyer en 1819. En 1820, il accède en première classe. En compétition pour le grand prix, Labrouste arrive en deuxième position derrière le projet de Palais de Justice de Guillaume Abel Blouet en 1821. En 1823, vainqueur du prix départemental, il travaille comme sous-inspecteur sous la direction d'Étienne-Hippolyte Godde sur le chantier de l'église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
L'année 1824 est un tournant dans la vie de Labrouste. Il remporte le grand prix de Rome sur le thème d'une Cour de cassation. Il quitte en novembre Paris pour l'Italie. Sur son chemin, il s'arrête à Turin, Milan, Lodi, Plaisance, Parme, Modène, Bologne, Florence, Arezzo.
Séjour à Rome
Pensionnaires de l'État pendant cinq ans, les lauréats sont logés à la Villa Médicis. Dans l'étude des monuments de l'Antiquité, ils « doivent rechercher les lois des proportions pour les réduire en formules à l'usages des maîtres et des étudiants de Paris »[1]. Cette obligation se traduit par un envoi annuel adressé à l'Académie des Beaux-Arts ; « exposés publiquement à Paris, ces envois consistent pour la première année, détails d'architecture relevés sur les restes d'architecture antique. Pour la deuxième année en un relevé d'ensemble (état actuel) d'un de ces édifices. Les envois de troisième et quatrième années comportent la restauration et la restitution, plus ou moins hypothétiques ou basées sur des données historiques du monument précédemment relevé et d'un autre d'importance plus considérable[2]. »
Pour son envoi de première année, il soumet en avril sept dessins du Temple d'Antonin et de Faustine (1826). Les études romaines commencées l'année précédente nourrissent l'envoi de cette troisième année (1828) qui propose à l'aide de cinq dessins une comparaison entre le Colisée et le Théâtre de Marcellus. Il séjourne la même année par deux fois à Paestum. À son retour, il commence la préparation de son envoi de quatrième année consacré aux temples de Paestum.
L'année de changement de direction de l'Académie de France à Rome (Vernet remplace Guérin en 1829), voit Labrouste visiter les tombes étrusques de Tarquinia et de Sutres mais aussi Tivoli. Il travaille à son cinquième envoi - un pont destiné à réunir le France et l'Italie - quand arrive à Rome un rapport de l'Académie critiquant la restauration qu'il a faite de Paestum.
Retour à Paris
À son retour à Paris en 1830, la polémique sur la restauration du Paestum prend de l'ampleur. Durant l'été, il ouvre son atelier le 1er août 1830 (professeur libre d'architecture). En 1834, Labrouste travaille avec Duban sur le nouvel aspect à donner à l'Ecole des Beaux-Arts.
Toujours inspecteur à l'École des Beaux-Arts, l'année même où il se marie (1836), il reçoit le programme pour la compétition pour un asile d'aliénés à Lausanne. Nommé architecte de la décoration du pont de la Concorde, il fournit avec son frère Théodore plus de dix projets ; aucun ne sera retenu. Le projet qu'il soumet à Lausanne en 1837 remporte le premier prix. Il ne sera pas réalisé pour autant ; Labrouste concentre son activité sur les tombes du Baron de Ridèle et de la famille Brunet pour le cimetière parisien de Montparnasse.
Nommé en janvier 1838 architecte des Monuments historiques, Labrouste entreprend ses premiers travaux de restauration. Il est en même temps relevé de sa fonction d'inspecteur à l'École des Beaux-Arts dont les travaux ont bien avancé. Le 6 juin, Labrouste est nommé architecte du Dépôt des marbres sur l'île des Cygnes et le 18 juin architecte de la bibliothèque Sainte-Geneviève.
En octobre de la même année, l'architecte reçoit la commande du nouveau bâtiment destiné aux collections de la bibliothèque Sainte-Geneviève. En décembre 1839, le projet pour la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève est soumis au Conseil des bâtiments civils. Labrouste conçoit le frontispice de la Revue générale de l'Architecture et des Travaux Publics. Le projet pour la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève est soumis et approuvé en 1840 par le Conseil des bâtiments civils à la fin du mois de janvier, mais sa présentation devant les chambres est en revanche ajournée. Labrouste est au même moment déclaré vainqueur dans la compétition pour la prison d'Alexandrie en Italie, qui ne fut pas réalisée.
Architecte de la cérémonie de la Translation des cendres de Napoléon en collaboration avec Visconti, Labrouste donne les dessins de l'embarcadère de Courbevoie, du bateau Catafalque-Char, des Champs-Élysées, du pont de la Concorde et de l'Esplanade des Invalides.
Tandis que le projet pour la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève est ajourné, Labrouste est déclaré vainqueur de la compétition des abattoirs de Provins en 1841. Il reçoit la légion d'honneur pour sa participation à la Translation des cendres napoléoniennes.
Jugé l'un des meilleurs de dix projets, son dessin pour le Tombeau de Napoléon aux Invalides remporte la médaille d'or. L'année suivante, le projet original de la bibliothèque Sainte-Geneviève est de nouveau soumis et approuvé par le Conseil des bâtiments civils. Labrouste rejoint la Société centrale des Architectes, fondée deux ans auparavant.
La construction de la Bibliothèque Sainte-Geneviève
Son projet pour la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève reçoit l'approbation définitive auprès des chambres en 1843. Les travaux de fondation commencent le 1er août de la même année. Deux ans plus tard, Labrouste entreprend la construction de la Colonie agricole de Saint-Firmin. Le 7 mars 1848, il est nommé membre de deux commissions : l'une, pour le ministère des Cultes, chargée du budget des édifices religieux, l'autre, de la forme à donner au tombeau de l'Empereur aux Invalides. Il conçoit également le jeton de la Société Centrale des Architectes. En 1849, Labrouste est élu vice-président de la Société centrale des architectes.
Le 4 février 1851, la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève est ouverte au public. Le 23 février 1852, Labrouste est promu au rang d'officier de la légion d'honneur pour le bâtiment de la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève.
Dernières années
Labrouste est successivement nommé architecte du séminaire de Rennes et de la Bibliothèque nationale, chantier pour lequel il succède à Visconti en 1854. Deux ans plus tard, le projet approuvé, la construction du séminaire de Rennes commence ; entre-temps, l'architecte a choisi de fermer son atelier parisien. Labrouste propose un projet d'agrandissement pour la Bibliothèque nationale dont la réalisation est entreprise à l'automne 1857. C'est le moment que l'architecte choisit pour séjourner à Londres où il visite longuement le British Museum. Le projet est approuvé en 1859, la construction de la nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque nationale commence.
Labrouste édifie l'Hôtel Vilgruy sur la place François-Ier à Paris en 1865. C'est en remplacement d'Hittorf que Labrouste est finalement élu à l'Académie en 1867. La nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque nationale ouvre au public le 2 juin 1868. Durant le mois de mai, Labrouste a été élu membre de l'Académie royale des architectes anglais. Cinq ans plus tard, il est aussi élu à la tête de la Société centrale des architectes ainsi qu'à l'American Institute of Architecture. Il installe en 1874, sur le palier de la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève, un monument rendant hommage à Ulrich Gering, l'un des premiers imprimeurs parisiens. Labrouste meurt le 24 juin 1875 à Fontainebleau.
Notes et références
- Académie de France à Rome, tome 1, p.28. Correspondance des directeurs de l'
- Encyclopédie de l'Architecture et de la Construction
Ses réalisations
- 1834 Transformation de la façade des Beaux-Arts de Paris
- 1837 Tombe Brunet et Ridèle au cimetière du Montparnasse à Paris
- 1838-1851 La Bibliothèque Sainte-Geneviève, place du Panthéon à Paris
- 1840 Décor urbain du Retour des cendres de Napoléon Ier
- 1845-1848 La Colonie de Saint-Firmin
- 1853 Tombe Albouse
- 1853-1872 Le Grand Séminaire de Rennes
- 1854-1875 La salle de lecture dite « salle Labrouste » et le magasin attenant de la Bibliothèque nationale, rue Richelieu à Paris
- 1856-1858 Hôtel Fould
- 1857 Tombe Cugny à Fontenay-aux-Roses
- 1860 Hôtel Thouret
- 1861 Hôtel Rouvenat
- 1862 Siège Administratif du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée
- 1865 Tombe d'Émile Zola au cimetière de Montmartre à Paris
- Hôtel de Vilgruy
- 1872 Tombeau de Louise Thouret, cimetière de Montmartre à Paris
- 1874 Monument Ulrich Gering
Ses écrits
- Notes recueillies et classées par ses enfants, Paris, 1928
Lien externe
- Biographie complète
- Académie d'Architecture : Un architecte dans son siècle ou la continuité d’une pensée. Henri Labrouste (1801-1875)
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