Gustave Lambert Brahy

Gustave-Lambert Brahy, expert-comptable de formation, fut un astrologue et occultiste belge. Né le 1^er février 1894 à Liège vers 22 h 30^[1], il mourut le 21 mai 1989 vers 15 h à Bruxelles. Il s'intéressa tout spécialement à l'astrologie boursière, domaine dans lequel il fut un précurseur.

Biographie

Fils unique d'une famille catholique romaine conservatrice^[2], il se lança d'abord dans la poésie et publia son premier recueil en 1913. La première guerre mondiale (1914-1918) interrompit sa carrière littéraire lorsqu'il fut appelé sous les drapeaux dans l'armée belge. Démobilisé, il souffrit de l'épidémie de grippe espagnole, qui fit rage en 1918^[3]. Mal soigné par un médecin militaire, il ne fut jamais entièrement guéri, souffrant de pertes de mémoire et de maux de tête violents pour le restant de ses jours. Sa convalescence fut longue et pénible. Pendant cette période d'inactivité relative, il étudia la comptabilité, une profession dans laquelle il excella bientôt. A la fin de la première guerre mondiale l'économie belge était en plein désarroi, Brahy renonça alors à des études universitaires et devint fonctionnaire au Ministère des Finances.

Il s'initia à la Magie blanche, prit des leçons de yoga et pratiqua des exercices respiratoires^[4]. La combinaison de ces disciplines, et peut-être sa mauvaise santé, l'amenèrent, selon ses propres mots, à un "déboitement" entre son corps physique et ses corps invisibles^[5], qui donna comme résultat des expériences de rêves éveillés, de somnambulisme et de cauchemars, qui durèrent jusqu'à ce qu'il eut développé une clairvoyance contrôlée. Il n'utilisa que rarement cette faculté, jusqu'à ce qu'il ait reçu plus tard une formation occulte plus avancée par des instructeurs qualifiés. Il aida par ce don beaucoup de personnes qui vinrent le consulter.

Il découvrit l'astrologie vers 1920, en assistant d'abord à une conférence et en étudiant ensuite les ouvrages d'Alan Léo et de Max Heindel^[6].

Gustave-Lanbert Brahy devint membre de la Société Théosophique en 1924, de la Section Esotérique en 1926 et y trouva l'entraînement occulte formel et la liberté de pensée auxquels il aspirait. Il y rencontra Monseigneur Ernest Nijssens et rejoignit l'Eglise Catholique Libérale, dans laquelle il put pratiquer la vie sacramentelle de sa jeunesse, en toute liberté. Plus tard, lorsque les dirigeants de la société Théosophique promurent Jiddu Krishnamurti comme le nouveau Messie, Brahy ne put accepter cette idée et il démissionna en 1929^[7]. Il demeura membre de l'Église Catholique Libérale et poursuivit l'étude de la Théosophie pour son propre compte.

Pendant l'hiver de 1926-1927, suite à un refroidissement, sa petite fille qui n'avait pas encore un an contracta une pneumonie, avec menace d'otite^[8]. A cette époque, cette maladie était souvent mortelle pour un enfant en bas-âge. La petite fille semblait donc être sur le point de mourir. Brahy se souvint alors de ses collègues astrologues de Californie et envoya un télégramme à l'Association Rosicrucienne d'Oceanside, fondée par Max Heindel, comme un dernier espoir. Le lendemain, vers une heure de l'après-midi, la petite fille ouvrit les yeux, reconnut ses parents et s'endormit. Elle fut guérie en quelques jours. Deux semaines après, une lettre d'Oceanside confirmait la réception de son télégramme et de sa demande d'aide. Elle promettait une aide spirituelle et lui offrait aussi la possibilité d'ouvrir un temple rosicrucien en Belgique. Brahy commença à travailler à ce projet après s'être libéré de ses obligations envers la Société Théosophique en 1929, il fut le Président de l'Association Rosicrucienne Belge jusqu'en 1935.

En 1926, avec Paul Choisnard et quelques autres, il fonda à Bruxelles l'Institut d'Astrologie de Belgique, devenu le Cé.B.E.S.I.A.(Centre Belge pour l'Étude Scientifique des Influences Astrales)^[9]. Cet Institut, qui avait commencé ses activités en novembre 1926 par une conférence de Choisnard, donna une impulsion positive à l'Astrologie, se spécialisant dans l'approche scientifique des influences astrales. Des prédictions mensuelles et journalières furent publiées, en particulier sur les fluctuations boursières. La même année il fonda la revue astrologique Demain, organe de cet Institut, dans laquelle il publia ses prévisions.

En 1927, Brahy fit la rencontre du Vicomte Charles de Herbais de Thun, qui apporta une aide financière considérable à sa revue et plus tard l'initia à l'une des branches du Martinisme belge, fondé par Augustin Chaboseau. Avec deux autres Martinistes, Emile Dantine et Emile Ehlers, qui tenait une librairie occultiste, Brahy fonda la F.U.D.O.S.I. (Fédération Universelle Des Ordres et Sociétés Initiatiques).

En 1931 Brahy fonda le centre rosicrucien de Bruxelles, où il commença à donner un cours oral d'astrologie^[10] et en 1935 une société coopérative dénommée Les Editions de la Revue Demain^[11], qui en 1937 devint une société anonyme au capital de cinquante-trois mille francs^[12].

En 1932, pendant le 56^e Congrès Français pour la promotion de la Science, Brahy présenta une thèse sur les relations entre les rythmes solaires et planétaires et les phénomènes économiques. Ce travail, qui touchait en partie à l'Astrologie, fut publié en annexe dans son ouvrage Les Fluctuations Boursières et les Influences Cosmiques

En 1932 il participa aussi au Premier Congrès astrologique international à Wiesbaden^[13] et en 1935, à l'occasion de l'Exposition universelle de Bruxelles, il organisa le Congrès international astrologique de Bruxelles, qui eut lieu du 15 au 20 juillet et auquel prirent part une centaine d'astrologues d'Europe et d'Amérique^[14]. En 1936 il participa au troisième Congrès astrologique international, qui eut lieu à Dusseldorf du 1er au 7 septembre^[15].

Il voyagea aux Etats-Unis à deux reprises: en 1937 il pris part au Congrès international d'astrologie à New York City, du 12 au 17 mai, et en 1939, publiant ensuite un roman de voyage^[16].

Pendant la seconde guerre mondiale la revue Demain continua de paraître, soumise à la censure sous l'occupation allemande de la Belgique, jusqu'à son interdiction par l'occupant en décembre 1942^[17]; c'est ainsi qu'il fut amené à traduire en français de deux ouvrages de l'auteur anglais Edward Bulwer-Lytton (The Coming Race et Zanoni); à la libération, la hausse vertigineuse du prix du papier créa pour quelque temps une situation anormale, contraignant la revue à un chômage presque total^[18].

En 1945, la paix revenue, Dantine, qui en était le Président, crût impossible la reconstitution de la F.U.D.O.S.I. et rejoignit l'A.M.O.R.C.; le caractère universel de la fédération fut ainsi perdu.

A la fin de la seconde guerre mondiale, Brahy était membre d'honneur de plusieurs Sociétés de Recherche Scientifique en Belgique, en Angleterre, en France, en Suisse et aux États-Unis. Sa revue Demain était universellement connue et appréciée.

Le 9 février 1946, lors du banquet commémoratif du 20^e anniversaire de la fondation du Cébesia, l'astrologue "Georges Antarès, dans une allocution fervente, retraça alors rapidement les diverses étapes de la lutte incessante que Mr Brahy avait menée depuis la fondation de l'Institut en 1926 pour faire admettre le bien fondé de l'astrologie. Il rappela la carrière extraordinaire de la revue DEMAIN, qui atteignit rapidement une audience mondiale et le succès de des éditions; il parla également des congrès internationaux auxquels elle participa ou même qu'elle organisa; il évoqua en passant les intrigues et les jalousies auxquelles Mr Brahy dut faire face, surtout au lendemain de la dernière guerre, et le courage qu'il lui avait fallu pour ne pas céder au découragement."^[19]

En effet, Brahy fut fréquemment soumis aux accusations qui associent l'astrologie au charlatanisme. Des lois furent votées en France, interdisant la publication de prédictions astrologiques pour un usage commercial et des lois semblables furent incluses dans le Code Pénal belge. Elles imposaient des peines très sévères à toute infraction. Brahy arrêta donc la publication de ses prédiction commerciales vers 1950, mais continua à en fournir en privé à une nombreuse clientèle; il fut consulté par beaucoup de spécialistes, surtout des États-Unis. La popularité de la revue Demain, privée de ses prédictions à long terme, baissa graduellement et elle cessa de paraître dans les années 1960.

Brahy vécut discrètement le reste de ses jours et, dans l'espoir de restaurer l'esprit originel de la F.U.D.O.S.I., il reprit son travail pour le Martinisme. Il rejoignit l'Ordre martiniste ressuscité par Philippe Encausse, le fils de Papus, et sous son égide il fonda en 1968 l'Ordre martiniste de Belgique, dont il fut le Grand Maître jusqu'à sa mort en 1989.

Œuvres

• L'Astro-dynamique, son rôle possible dans l'étude de la conjoncture économique et financière, éditions de l'Institut Central Belge de Recherches Astro-dynamiques, Bruxelles, 1932.
• La Clef de la prévision des événements et des fluctuations économiques et boursières, Éditions Traditionnelles, Paris, 1987.
• Confidences d'un Astrologue, Ed. Flandres-Artois, s.l., 1946.
• Contribution à l'Étude de l'Astro-dynamique, chez l'auteur, Bruxelles, 1932.
• En touriste aux États-Unis - Roman de voyage, Ed. de l'Etoile, Bruxelles, 1943.
• L'éveilleur de consciences, ou révélation dans la montagne, messages d'un initié, Paris, Dervy Livres, 1961.
• Fluctuations boursières et influences cosmiques, Exposé d'un système de gestion scientifique des valeurs mobilières avec indications générales jusqu'en 1940, Editions de l'Institut de recherches astro-dynamiques, Bruxelles, s. d. (1933?).
• Infuences astrales ou simples réactions terrestres? Une radioscopie de l'astrologie d'aujourd'hui, Paris, Dervy, 1973.
• Le mystère des influences astrales, illusions et réalités, Ed. de la revue Demain, Paris-Bruxelles, 1943.
• Pour mieux comprendre l'astrologie, éditions Dervy-Livres, Paris, 1973 (2^e ed. 1981).
• Le problème des maisons astrologiques, éditions de la revue Demain.
• La rectification de l'heure de naissance par les événements de la vie, Dervy-Livres, Paris, 1985.
• Sous quelle étoile êtes-vous né?, Ed. de la revue Demain, Bruxelles, 1942.
• Soyez vous aussi astrologue! Méthode logique et intuitive, Dervy-Livres, Paris,1978.

Références et notes

Liens externes

• Biographie de Gustave-Lambert Brahy sur le blog de l'Ordre martiniste de Belgique
• Site du Cé.B.E.S.I.A.
• Site de la Rosicrucian Fellowship de Max Heindel

Sources

Gustave-Lambert Brahy, Confidences d'un Astrologue, Ed. Flandres-Artois, s.l., 1946.

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