- Giraffa camelopardalis
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Girafe
Pour les articles homonymes, voir Girafe (homonymie).GirafeGiraffa camelopardalis Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Mammalia Sous-classe Theria Ordre Artiodactyla Famille Giraffidae Genre Giraffa
Brünnich, 1771Nom binominal Giraffa camelopardalis
(Linnaeus, 1758)Répartition géographique Statut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la zoologie sur Wikipédia : La girafe (Giraffa camelopardalis) est une espèce de mammifère ongulé artiodactyle et ruminant, originaire des savanes africaines et répandue du Tchad jusqu'en Afrique du Sud. Le mot girafe vient de l'arabe زرافة zarāfah signifiant charmante.
Au terme de millions d'années d'évolution, la girafe a acquis une anatomie unique lui permettant notamment de brouter la cime des arbres.
Les Grecs pensaient que la girafe résultait de l'union du chameau et du léopard. (d'où le terme de camelopardalis.)
Le sage arabe Al-Qazwini dit d'elle : « Sachant qu'elle se nourrirait dans les arbres, Allah lui donna des membres antérieurs plus longs que les postérieurs ». Elle a été décrite, pour la première fois en France, par Pierre Belon (1517-1564)
En 1809, Lamarck pensait qu'à force d'allonger le cou, elle avait transmis ce trait à sa descendance.
En 1872, Darwin pensait que son long cou était dû à une sélection liée aux périodes de famines, où un ou deux pouces faisaient la différence et permettaient de survivre.Sommaire
Caractéristiques
- Il s'agit de l'animal le plus grand en hauteur, pouvant, grâce à son cou tout en longueur, atteindre jusqu'à 5,50 m ou même 5,80 m. Cependant celui-ci ne comporte pas plus de vertèbres cervicales (7, de plus ou moins 40 cm chacune) que celui des autres mammifères ;
- Son poids est de 950 à 1100 kilogrammes pour les femelles et peut aller jusqu'à 1500 kg pour les mâles ;
- Son espérance de vie est de l'ordre de 25 ans[1] ;
- Son pelage à dominante rousse est réticulé ou tacheté de jaune ;
- Son ventre est blanc ;
- La tête porte deux (ou trois chez le mâle) ossicônes, sortes de petites cornes recouvertes de peau.
Sous-espèces
Il y a des divergences entre scientifiques sur les sous-espèces. Il y a 9 sous-espèces généralement acceptées, avec quelques variations de couleurs et de répartition géographique :
- G.c. reticulata — nord-est du Kenya, Éthiopie, Somalie.
- G.c. angolensis — Angola, Zambie.
- G.c. antiquorum — Ouest et Sud-Ouest du Soudan.
- G.c. tippelskirchi — Centre et Sud du Kenya, Tanzanie, Est du Rwanda (P.N. de l'Akagera, introduite en 1986).
- G.c. camelopardalis — Est du Soudan, Nord-Est de la République démocratique du Congo.
- G.c. rothschildi — Ouganda, Centre-Nord du Kenya.
- G.c. giraffa — Afrique du Sud, Namibie, Botswana, Zimbabwe, Mozambique.
- G.c. thornicrofti — Niger, Cameroun.
Gravité et circulation
Pour la NASA, étant le plus "haut" des animaux, elle est le modèle idéal pour étudier l'effet de la gravité sur la circulation. Les phlébologues de la NASA ont copié son réseau sanguin pour réaliser la combinaison anti-G des pilotes de chasse et astronautes.
Son cœur de 11 kg pompe 60 litres de sang par minute. Dans les artères du cou, tout un réseau de muscles annulaires aident à hisser le sang jusqu'au cerveau. Dans les veines, les valvules, véritables soupapes, orientent le sang vers le cœur.
Lorsque l'animal baisse la tête au sol, les valves de la jugulaire sont fonctionnelles et empêchent le sang de retomber vers le cerveau (ce qui conduirait à un "voile rouge").
La veine jugulaire de la girafe est la plus longue et la plus droite du monde animal et possède 9 valves. En 1993, à Vincennes, son endoscopie confirma que les constituants anatomiques d'une veine sont orientés en fonction de son axe d'aplatissement et donc qu'une veine a bien deux faces et deux bords.
En bas des jambes où la pression est énorme, un système de capillaires sanguins très résistants, comparables aux nôtres, empêche l'œdème fatal.
Sa course
Lorsqu'elle court, elle va à l'amble, à l'instar du chameau ou de l'ours, c'est-à-dire qu'elle lève ensemble les deux pieds du même côté. En vitesse de croisière, elle court à 15 km/h mais peut accélérer à 55 km/h en prenant un curieux galop. Les pattes avant se lèvent ensemble mais largement écartées pour éviter l'entrechoc des sabots et de s'emmêler les échasses.
En fait sa technique unique de galop est facilitée par son long cou qui balance et crée l'équilibre, grâce à un petit muscle spécial qui le tire en avant.
Sa nourriture
La girafe se nourrit de feuilles d'arbre et ne broute ou ne s'abreuve au sol qu'en écartant les pattes de devant ou en pliant les genoux, après avoir bien inspecté les alentours, et lève souvent la tête entre deux gorgées, bien consciente de sa posture périlleuse.
Les acacias de la savane ont atteint des tailles leur permettant d'échapper aux zèbres et aux antilopes, mais leurs feuilles les plus tendres poussent entre 2 et 6 mètres, ce qui constitue pour la girafe la hauteur idéale et sa niche alimentaire.
Elle a la langue la plus puissante, la plus coriace et la plus longue (55 cm) parmi les ongulés. Elle peut l'allonger pour atteindre les pousses les plus tendres entre les barrières d'épines d'acacias.
La girafe n'a pas d'incisives à la mâchoire supérieure. Elle saisit donc les pousses d'acacias avec sa langue, puis les guide entre ses lèvres, referme la bouche et tire la tête en arrière pour racler les feuilles grâce à ses dents du bas.
Certains acacias (Acacia drepanolobium) se défendent en hébergeant dans des galles des fourmis agressives du genre Crematogaster,[2],[3] à la morsure cuisante à la bouche et aux lèvres des girafes. Les acacias broutés émettent de plus une hormone végétale de stress qui prévient en quelque sorte les acacias voisins d'une agression. Ces derniers augmentent leur production de tanin, qui rend les feuilles plus amères et moins appétissantes pour la girafe, laquelle s'éloigne alors pour aller brouter plus loin. Cette boucle de rétroaction expliquerait que les girafes et les éléphants n'ont jamais surexploité les acacias.
La girafe mâle
Le grand mâle parcourt les pâtures des femelles pour trouver une partenaire. Il tente de dominer ses rivaux en leur coupant le passage et en dressant sa tête le plus haut possible. Le combat éclate lorsqu'un rival refuse de baisser la tête, de laisser le passage, ou fronce la lèvre en sa présence.
Dans les combats de girafes, les mâles utilisent leur tête comme une massue, qui est lourde, cornue et bosselée. Ses ossicônes sont massifs et durs comme de l'ivoire et sur son front pousse une excroissance osseuse, la corne médiane.
Les deux mâles se cognent jusqu'à ce que l'un d'eux abandonne. La tête d'un mâle de 15 ans pèse 10 kg de plus que celle d'un jeune adulte de 7 ans, ce qui lui permet de gagner à tous les coups, mais le perdant est rarement tué ou blessé à mort et ils ne se battent jamais à coups de sabots.
Une fois qu'un mâle a conquis une femelle, ses amours sont caressants et paisibles, avec beaucoup de coups de langues.
Le girafon (ou girafeau)
La girafe peut commencer à mettre bas dès l'âge de 5 ans. La gestation dure environ 15 mois. La mise bas s'effectue debout et le girafon tombe de près de deux mètres de haut. Il y a des risques que le girafon meure à la naissance, car en tombant il peut se blesser, et notamment se briser la nuque, même si cela reste rare.
À la naissance, le girafon mesure 2 mètres pour un poids variant de 40 à 80 kg. Les jambes sont plus longues que le cou et sortent les premières. Le cou est proportionnellement moins long que celui des adultes. Sur la tête, deux touffes de poils noirs recouvrent les cartilages des futurs ossicônes, qui se souderont avec les os du crâne. Il s'agit de l'un des rares animaux dont les appendices crâniens existent dès la naissance.
La girafe n'adopte son petit que s'il est capable de se tenir rapidement debout et de stimuler la lactation. Au bout d'une heure, il doit tenir sur ses pattes pour atteindre les mamelles de sa mère où il pourra se nourrir d'un lait très gras. Dans le cas contraire, elle l'abandonne ou même le tue.
La mère se fait comprendre de son petit en le caressant avec le bout de son museau. Elle l'incite ainsi à la suivre et à la téter, créant ainsi le lien maternel.
Le girafon grandit de 1 mètre durant la première année de sa vie. À six mois, il approche les 3 mètres et à 7 ans, il aura sa taille d'adulte avec un minimum de 5 mètres.
La girafe et son prédateur
Adulte et en bonne santé la girafe peut résister au lion. Elle le voit approcher de loin et peut d'une ruade lui briser le crâne ou les côtes. Aussi les fauves n'attaquent les girafes qu'en groupe en tentant d'en éloigner une des autres. C'est ainsi que trois girafons sur quatre se font tuer avant l'âge de trois mois.
Conservation
La girafe est chassée pour sa viande et sa peau. De plus, elle est menacée par la destruction de son habitat, notamment dans le Sahel où la déforestation est répandue. La population des girafes d'Afrique occidentale a baissé fortement dans les décennies récentes. D'autre part, les populations de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe sont stables, et dans certaines régions elles ont même augmenté. La girafe est une espèce protégée dans la plupart de sa répartition.
On a estimé que la population totale des girafes représente 110 000 et 150 000 animaux. Les plus grandes populations nationales sont dans le Kenya (45 000), en Tanzanie (30 000), et dans le Botswana (12 000).
Anecdotes
- Le cortège ramenant à Rome Vercingétorix vaincu comprenait une girafe, comme le relate Pline l'Ancien.
- En Asie de l'Est et notamment au Japon ou elle porte ce nom, la girafe est associée au qilin (ou kirin), animal mythique proche de la licorne. En effet, une girafe fut ramenée d'Afrique en Chine dès 1414 par Zheng He et accueillie par l'empereur Ming Yongle comme un qilin, témoignage de son bon gouvernement.
- La première girafe à entrer vivante sur le sol français fut emmenée en 1827 par Étienne Geoffroy Saint-Hilaire : elle parcourut près de 800 km (dont plus de la moitié à pied) entre Marseille et le Jardin des Plantes à Paris. L'évènement eut à l'époque une portée considérable. Elle est actuellement visible, naturalisée, au Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle.
Article détaillé : Girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali.
- Sophie la girafe est un jouet en caoutchouc, créé en 1961, et destinée à être mordillée par les nourrissons.
Expression
- Peigner la girafe : ne rien faire ou perdre son temps. L'origine de cette expression, qui n'est pas attestée avant 1900, est inconnue[4]. On sait cependant que lorsqu'une girafe fut offerte à Napoléon III par le pacha d'Égypte, celle-ci fut présentée à la France dans un grand tour où elle était accompagnée en permanence de quatre soigneurs[5], dont l'un avait en effet pour charge de la peigner (de l'étriller, pour être plus précis) chaque jour, travail qui en regard de la condition ouvrière à l'époque ne devait pas paraître exténuant..
Références artistiques
- Une girafe est visible sur une fresque de Giorgio Vasari au Palazzo Vecchio de Florence.
- Honoré de Balzac a écrit Discours de la girafe au chef des six Osages prononcé le jour de leur visite au jardin du Roi, traduit de l’arabe par l’interprète de la girafe.
- François-René de Chateaubriand a écrit un pamphlet : La girafe ou le gouvernement des bêtes.
- Salvador Dali a peint en 1935 la Girafe en feu visible au musée des Beaux-Arts de Bâle.
- La girafe n'existe pas est un texte de Jacques Bergier paru en 1965 dans Planète et destiné à se moquer des esprits trop fermés selon lui aux idées inhabituelles[6]. Il présente le mérite de montrer quels argument rationnels pertinents pourraient être opposés aux témoignages de l'existence de cet animal.
Galerie
Annexes
Note
- ↑ Citée par l'encyclopédie Universalis version 9 (2003)•
- ↑ (en) Truman P. Young, Maureen L. Stanton, Caroline E. Christian (2003) Effects of natural and simulated herbivory on spine lengths of Acacia drepanolobium in Kenya. Oikos April 2003, 101 (1), 171–179. DOI:10.1034/j.1600-0706.2003.12067.x
- ↑ (en) Stapley L (1999) Physical worker castes in colonies of an acacia-ant (Crematogaster nigriceps) correlated with an intra-colonial division of defensive behaviour. Insectes sociaux 1999, vol. 46, no2, pp. 146-149.
- ↑ Laurent Herz, « Dictionnaire des animaux et des civilisations : linguistique et symbolique », L'Harmattan, 2004, p.115
- ↑ http://www.expressio.fr/expressions/peigner-la-girafe.php , commentaire 17
- ↑ http://www.ufofu.org/blog/2009/04/08/la-girafe-nexiste-pas/
Voir aussi
- Okapi, une autre espèce plus petite de giraffidé.
- Sophie la girafe, le jouet pour nourrisson
Liens externes
- Référence ITIS : Giraffa camelopardalis (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Giraffa camelopardalis (en)
- Référence NCBI : Giraffa camelopardalis (en)
- Référence IUCN : espèce Giraffa camelopardalis (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Giraffa camelopardalis (en)
- Photos de Girafes
- Introduction à l’Histoire de la girafe au Moyen Âge
Vidéo :
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