- Giorgio Vasari
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Giorgio Vasari (30 juillet 1511 à Arezzo - 27 juin 1574 à Florence) est un peintre, un architecte et un écrivain italien auteur des Vite, premier recueil d'histoire de l'Art.
Sommaire
Biographie
Né dans une famille modeste, sur la recommandation de son cousin Luca Signorelli, il devient l'élève de Guglielmo da Marsiglia, un peintre habile de vitrail.
À 16 ans, le cardinal Silvio Passerini l'envoie poursuivre ses études à Florence, près d'Andrea del Sarto et de ses élèves Rosso Fiorentino et Jacopo Pontormo.
Son éducation d'humaniste n'est pas négligée et il rencontre Michel-Ange dont le modèle de peinture l'a influencé.
En 1529, il visite Rome et étudie les travaux de Raphaël et d'autres artistes de la Haute-Renaissance romaine. Ses propres peintures maniéristes ont été davantage admirées pendant sa vie qu'après.
Il est employé par les maîtres des maisons de la famille Médicis à Florence et à Rome et il travaille aussi, entre autres, à Naples, à Arezzo.
Plusieurs de ses travaux existent encore, du plus important, les peintures des murs et du plafond dans la grande Salle de Cosme Ier du Palazzo Vecchio à Florence, datant de 1555, aux fresques inachevées à l'intérieur de la vaste coupole du Duomo, terminées par Federigo Zuccaroet avec l'aide de Giovanni Balducci.
Il organise la décoration du Studiolo de François Ier du Palazzo Vecchio, plutôt comme directeur des productions artistiques qui doivent y apparaître que comme artiste producteur d'œuvres.
Sa production architecturale est plus importante que celle de peintre. La loggia des Offices allant du Palazzo Vecchio et débouchant sur l'Arno ouvrant une vue au bout de sa longue cour étroite est un morceau unique d'urbanisme qui fonctionne comme une place publique, le piazzale des Offices, unique rue de la Renaissance avec un seul traitement architectural.
Il est, à partir de 1553, un proche des Médicis à Florence et fonde l'Académie de dessin de Florence en 1563, avec le grand-duc et Michel-Ange comme premiers directeurs de l'établissement et de 36 artistes choisis comme membres.
En mars 1565, il écrit, pour le mariage de François de Médicis et de Jeanne d’Autriche, la Mascarade de la généalogie des dieux, dont il publie le livret.
La même année, il conçoit à Florence le Corridoio reliant le Palazzo Vecchio au Palais Pitti, le construit en cinq mois, commandité par Cosme Ier et inauguré pour le mariage de son fils François. Ce corridor permettra aux Médicis de circuler sans escorte et sans descendre dans la rue pour traverser l'Arno par le Ponte Vecchio, tout en admirant les nombreux tableaux qui l'ornent (beaucoup d'autoportraits depuis Léopold de Médicis) et la ville par ses fenêtres.Il rénove également les églises médiévales Santa Maria Novella et Santa Croce, et transforme le jubé et la chaire dans le goût maniériste de son temps.
À Rome, Vasari travaille avec Giacomo Barozzi da Vignola et Bartolomeo Ammanati pour la Villa Giulia du pape Jules III.
Vasari apprécié pendant toute sa vie, a amassé une fortune considérable. En 1547, il se fait construire une maison à Arezzo (maintenant un musée qui lui est consacré), et consacre beaucoup de son temps et de son énergie à décorer les murs et les voûtes. Il est élu au conseil et priori municipal de sa ville natale, et est finalement élevé au titre suprême de gonfalonier.
Écrivain également, il est l'auteur du précieux recueil intitulé Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori) (1560-1570). Cet ouvrage est d'une importance majeure, car il pose les bases des premières approches méthodologiques de l'histoire de l'art - (approche historique et méthode biographique).
Citations à son propos
« Ce fut un homme aimable, d'une belle figure, doué de quelques petits talents, de beaucoup d'adresse, et de persévérance, et d'une de ces âmes froides, très convenables pour faire son chemin dans le monde, et pour être un plat artiste. »
— Vasari vu par Stendhal dans Histoire de la peinture en Italie
« Vasari, le Georges à tout faire de Michel-Ange, quinze siècles après le ministre d'Auguste, est le Mécène de la renommée. Il a fait et défait les réputations. Peintre détestable, architecte sans goût, juge sans équité, Jules Romain de la critique et de la Toscane, Vasari n'en est pas moins un des plus précieux Italiens de la Renaissance, et son livre un des trésors que l'on doit à l'Italie. »
— André Suarès, Le Voyage du condottière, p. 362
Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes
Article détaillé : Le Vite.Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori (1550-1568).
Édité une première fois en 1550, il fait l'objet d'une seconde édition en 1568. La première édition ne comportait, en réalité, que les vies des auteurs décédés durant l'écriture de son ouvrage. Pourtant une exception venait infirmer la règle, c'est celle de Michel-Ange qui y figurait déjà lors de la première édition. Giorgio Vasari y ordonne les artistes qui l'ont précédé ou qui lui sont contemporains dans une perspective historique. Il rassemble des données, tant sur les artistes que sur leurs œuvres (enquêtes biographiques, catalogues des œuvres, anecdotes et légendes). Il est le premier, dans les Vite, à utiliser le terme Renaissance pour qualifier son époque (rinascimento de la bella maniera incarnée par Raphaël et Michel-Ange dont le but est l'imitation du travail des anciens et qui apparaît selon lui dans la seconde moitié du XIIe siècle). Cet ouvrage apparaît, aujourd'hui, comme un des éléments fondateurs de l'Histoire de l'art.
C'est de Vasari que viendrait le terme « gothique », comparant l'étrange architecture du Moyen Âge avec la barbarie du peuple des Goths.Œuvres
- Deposizione di Cristo, (1532), huile sur panneau, 144 × 113 cm, Arezzo, Maison natale de Vasari.
- Ritratto di Lorenzo il Magnifico, (1534 ca), huile sur panneau, 90 × 72 cm, Galerie des Offices, Florence.
- Ritratto di Alessandro de' Medici (1534 ca), huile sur panneau, 157 × 114 cm, Galerie des Offices, Florence.
- Cristo in casa di Marta e Maria, (1539-1540), huile sur panneau, 404 × 250,6 cm, Bologne, Pinacoteca Nazionale.
- Deposizione dalla croce, (1540 ca), huile sur toile, 311 × 210 cm, Camaldoli, Chiesa dei Santi Donato e Ilariano.
- Cena di san Gregorio Magno (1540, huile sur panneau, 403 × 255 cm, Bologne, Pinacoteca Nazionale.
- Allegoria dell'Immacolata Concezione, (1541), huile sur panneau, 58 × 39 cm, Galerie des Offices, Florence.
- La tentazione di san Gerolamo (1541 ca), huile sur panneau, 169 × 123 cm, Florence, Palais Pitti, Galerie Palatine.
- Sacra Famiglia con santa Anna (1541-1547), Musée de Grenoble.
- Sacra Famiglia con san Francesco, (1542), huile sur toile, 184 × 125 cm, Los Angeles, County Museum of Art.
- La Giustizia (1542), huile sur toile, Venise, Gallerie dell'Accademia.
- Allegoria della Giustizia, della Verità e dei Vizi, (1543), huile sur panneau, 353 × 252 cm, Naples, Museo di Capodimonte.
- Venere e Cupido (1543 ca), huile sur panneau, 131 × 199 cm, Windsor, Royal Collection.
- Papa Paolo III Farnese dirige la costruzione di San Pietro, (1544 ca), fresque, Rome, Palazzo della Cancelleria.
- Resurrezione di Cristo, (1545), huile sur panneau, 117 × 73 cm, Musée Capodimonte de Naples.
- Natività, (1546 ca), huile sur toile, Rome, Galerie Borghèse.
- Sacra Famiglia, sant'Anna e san Giovannino (1546 ca), huile sur toile, 82 × 60,5 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
- Giuditta decapita Oloferne, (1554 ca), huile sur panneau, 108 × 79 cm, Saint-Louis, Art Museum.
- La toilette di Venere, (1558), huile sur toile, Stuttgart, Staatsgalerie.
- Lapidazione di santo Stefano, (1560 ca), huile sur toile, 300 × 163 cm, Musées du Vatican, Pinacoteca Vaticana.
- Sala del Cinquecento, (1565), fresque, Florence, Palazzo Vecchio.
- San Luca dipinge la Vergine (1565 ca), fresque, Florence, Chiesa della Santissima Annunziata.
- Autoritratto, (1566-1568 ca), huile sur panneau, 100,5 × 80 cm, Galerie des Offices, Florence.
- Cristo nell'orto del Gestsemani, (1570 ca), huile sur panneau, 143,5 × 127 cm, Tokyo, National Museum of Western Art.
- Adorazione dei pastori, (1570-1571), huile sur panneau, 131 × 69 cm, Chazen, Museum of Art.
- Perseo e Andromeda, (1570-1572), huile sur toile, 117 × 100 cm, Florence, Palazzo Vecchio.
- Le laboratoire de l'alchimiste, (1570 ca), Florence, Palazzo Vecchio.
- Les Quatre Eléments, (1560 ca), Florence, Palazzo Vecchio.
- Les Travaux d'Hercule, (1560 ca), Florence, Palazzo Vecchio.
- Incredulità di Tommaso, (1572 ca), huile sur panneau, basilique Santa Croce de Florence
- Le Jugement Dernier, (1572-74), fresque, 4000 m2, Florence, coupole de Santa Maria del Fiore.
Bibliographie
- Catherine Boyer-Le Treut, Le Jugement Dernier de Giorgio Vasari et Federico Zuccari à Santa Maria del Fiore, étude historique et iconographique, sous la direction de Philippe Morel, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, INHA, 2000.
- Catherine Boyer-Le Treut, L'invenzione dans la peinture religieuse de Giorgio Vasari, sous la direction de Philippe Morel, DEA, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, INHA, 2001.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Giorgio Vasari » (voir la liste des auteurs)
Voir aussi
Liens internes
• Giorgio Vasari se cite lui-même dans son recueil de biographies Le Vite :
Page ?? - édition 1568Liens externes
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