- Forest-Saint-Julien
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Forest-Saint-Julien Administration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Hautes-Alpes Arrondissement Arrondissement de Gap Canton Canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur Code commune 05056 Code postal 05260 Maire
Mandat en coursFabrice Borel
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 276 hab. (2008) Densité 40 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 1015 m — maxi. 1631 m Superficie 6,95 km2 Forest-Saint-Julien est une commune française, située dans le département des Hautes-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Sommaire
Géographie
La commune de Forest-Saint-Julien est située dans le Champsaur, sur la rive gauche du Drac, entre la plaine de Chabottes,dont elle est séparée par le ruisseau d'Ancelle, et Saint-Laurent-du-Cros, dont elle est séparée par le torrent de Riou[1]Gras.
Le village proprement dit est à une altitude de 1045 mètres, à proximité du Drac. Mais la commune s'étend vers le sud jusqu'au Puy de Manse, qui culmine à 1637 mètres. Le hameau de Manse, qui se situe approximativement au centre de la commune, et où se trouve la mairie, est à 1165 mètres, et de nombreuses habitations sont dispersées sur les hautes plaines jusqu'à 1300 mètres d'altitude.Histoire
Administration
Liste des maires successifs[2] Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 mars 2008 Jean Garnier mars 2008 Fabrice Borel Démographie
Évolution démographique
(Source : Insee[3])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 227 231 197 177 178 218 263 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
Lieux et monuments
La « voie romaine »
On appelle ainsi un chemin, pavé par endroits, qui descend du col de Manse vers le Drac en traversant la commune de Forest-Saint-Julien.
Les historiens n'attestent aucune voie romaine à proprement parler dans le Champsaur : la plus proche, la Via Domitia, qui reliait le col de Montgenèvre à la basse vallée du Rhône, passait par Gap[4],[5]. Cependant les Romains aménageaient des voies secondaires pour sécuriser leurs déplacements les plus fréquents autour des voies principales. Comme il est avéré qu'ils traversaient le Champsaur pour relier la vallée de la Durance à la région grenobloise, la présence d'une « voie » d'importance secondaire est plausible.
Un vieux Dictionnaire topographique des Hautes-Alpes évoque une voie qui « s'embranchait sur la voie Domitia à Ictodurum (aujourd'hui le Vieux-Manse, commune de la Rochette), traversait le Drac, et allait rejoindre aux environs de Saint-Firmin la voie de Briançon à Mens. »[6] Si cette thèse était confirmée, et surtout si son itinériare pouvait être précisé, il pourrait s'agir de cette « voie romaine ».
Une autre hypothèse est qu'il s'agirait d'une de ces nombreux « chemins de Rome » (camins roumieus en occitan), grands chemins parcourus par les « routiers » du Moyen Âge en Occitanie.
Le « chemin des morts »
Cet autre chemin descend aussi des hauteurs de la commune jusqu'au Drac, mais son histoire est tout autre.
A la fin du Moyen Âge, le forest[7] de Saint-Julien et le hameau de Manse dépendaient de la paroisse de Saint-Julien, située sur l'autre rive du Drac. Lorsqu'il y avait un mort au forest ou à Manse, il fallait le descendre en carriole jusqu'au pont sur le Drac, après lequel se trouvait le cimetière paroissial. Le trajet n'était pas facile, et un chemin fut spécialement aménagé pour ces transports.
Il fallut qu'un crue du Drac emporte le pont pour que les habitants de la rive gauche obtiennent d'avoir leur église et leur cimetière, avant de devenir une commune au sens actuel du terme.
Mais le chemin a gardé son nom.Les aqueducs du ruisseau d'Ancelle
Forest-Saint-Julien, comme les communes voisines, est parcourue par de nombreux canaux. Le canal de Pont-du-Fossé et le canal de Gap, principaux canaux de la région, arrivent tous deux de l'est, et doivent franchir le ravin du ruisseau d'Ancelle. Pour chacun d'eux un aqueduc a été construit.
Celui de Pont-du-Fossé, le plus ancien, est proche de Pont-de-Frappe. D'une hauteur d'environ 10 mètres, c'est un ouvrage en pierre, qui comporte une arche principale entre deux arches secondaires. Mais une de ses deux piles est en très mauvais état et l'ouvrage est menacé. La visite en est désormais interdite.
Celui du canal de Gap, restauré récemment, est de plus grande dimension. C'est une structure linéaire, où la conduite est couverte. Mais il est situé dans une zone plus difficilement accessible, et on ne peut pas le voir d'en bas, ce qui limite son intérêt touristique.La « gare » et le « chemin de fer »
Au début du XXe siècle, la ville de Gap et les communes du Champsaur s'unirent pour construire, avec l'aide de l'État, une voie ferrée qui devait rejoindre à Corps la ligne du chemin de fer de la Mure, réalisant ainsi une liaison vers Grenoble. Il s'agissait d'une ligne à voie métrique, plus facile à installer dans ce relief difficile.
Dès 1906, les travaux avaient commencé entre Gap et le col de Manse (altitude 1269 mètres). En 1913, la construction de la descente du col jusqu'à la vallée du Drac fut entreprise. Longeant d'abord la route en direction du nord-ouest, la voie --ou du moins la plateforme-- contournait Serre-Richard (commune de Saint-Laurent-du-Cros), et, faisant un crochet vers l'est, revenait vers Forest-Saint-Julien par une ligne droite comportant deux viaducs, sur le Riou Gras et sur le Riou Faubert, suivie d'une boucle de 180 degrés en tranchée, qui débouchait à l'emplacement de la future « gare de Pont-de-Frappe ». De là elle allait rejoindre la route nationale au pied du col Bayard (Brutinel, altitude 1000 mètres).
La première Guerre mondiale n'interrompit pas complètement les travaux : des prisonniers y furent employés. Mais les deux viaducs ne furent achevés qu'en 1930. Il restait encore fort à faire pour atteindre Corps, mais l'heure n'était plus aux investissements coûteux dans les voies ferrées d'intérêt secondaire. Tandis que le SG-LM prolongé jusqu'à Corps rencontrait un succès incontestable, la construction du tronçon sud fut suspendue en 1932, et la ligne n'atteignit jamais Corps, rendant inutiles tous les travaux préparatoires réalisés dans le Champsaur.
Article détaillé : Ligne du Champsaur.La plateforme, avec ses deux viaducs intacts, reste une belle promenade.
Le bois du « pas de l'ours »
On raconte que, en l'an 605, alors que saint Arey, évêque de Gap, revenant de Rome, descendait du col de Freissinières, son attelage fut attaqué par un ours, qui tua l'un des bœufs qui le tirait. Arey ordonna alors à l'animal de prendre sous le joug la place du bœuf disparu. L'ours, docile, se laissa atteler, et Arey arriva à Gap dans cet équipage original. Reconnaissant à l'animal qui finalement ne l'avait guère dérangé, il le libéra. L'ours partit se réfugier dans les bois sous le col de Manse[8].
Toutes les curiosités décrites ici ont été balisées sur le terrain et reliées entre elles par un « sentier de découverte » à l'initiative d'une association locale[9].Personnalités liées à la commune
- Saint Arey, évêque de Gap de 579 à 614.
Voir aussi
Articles de Wikipédia
Liens externes
Notes et références
- riou, nom occitan pour ruisseau
- Site de la préfecture des Hautes-Alpes, consulté le 9 mai 2008 (fichier au format Excel)
- Forest-Saint-Julien sur le site de l'Insee
- ISBN 2-906162-81-7), page 15 Philippe Auran, Guy Barruol, Jacqueline Hursch, D'une rive à l'autre, éd. Les Alpes de Lumière, 2006 (
- l'Almanach Dauphinois 2003, pp. 64 à 69.
- ISSN 2-84406-757-3), page XXI J. Roman, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes, Imprimerie nationale, Paris, 1884, rééd. Lacour, Nîmes, 2000, (
- nom local donné aux pâturages, et par extension, aux hameaux qui se constituaient autour de ces pâturages
- Arey ou Boscodon. Cette légende est racontée ailleurs sous d'autres formes. Voir à ce sujet
- Association le Pont blanc, siège : Mairie de Forest-Saint-Julien
Catégories :- Commune des Hautes-Alpes
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