Fièvre d'Ebola

Fièvre d'Ebola

Ebolavirus

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Virus Ebola
 Virus Ébola (au microscope électronique) montrant la structure filamenteuse de la particule virale. Les filaments mesurent entre 60 et 80 nm de diamètre.
Virus Ébola (au microscope électronique)
montrant la structure filamenteuse de
la particule virale.
Les filaments mesurent entre 60 et 80
nm
de diamètre.
Classification classique
Règne Virus
Groupe Groupe V
Ordre Mononegavirales
Famille Filoviridae
Genre
Ebolavirus
— auteur incomplet —
Espèces de rang inférieur
  • Ebola-Zaïre
  • Ebola-Soudan
  • Ebola-Côte d'Ivoire
  • Ebola-Reston
  • Ébola-Gabon
 Virus Ebola (au microscope électronique en transmission)

Virus Ebola (au microscope électronique
en transmission
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Le nom de virus Ébola provient du nom d'une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut identifié pour la première fois le filovirus, lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976. La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à l'humain et aux autres primates. Son apparition chez l'homme semble récente (premier cas recensé en 1976) bien que l'on retrouve chez certaines populations africaines des traces d'anticorps.

On a identifié 5 souches différentes :

Sommaire

Historique

  • 1976 : première épidémie recensée par l'OMS, au Soudan : 150 morts pour 284 cas
  • 1976 : épidémie au Zaïre : 280 décès pour 318 cas
  • 1977 : un cas mortel au Zaïre
  • 1979 : contaminations au Soudan : 22 décès pour 34 cas
  • 1989 : épidémie à Reston aux États-Unis touchant les singes d'une animalerie, aucune mortalité humaine, mais présentant la particularité d'une contamination par voie aérienne
  • 1992 : Ébola-Reston chez des singes en Italie
  • 1994 : contaminations au Gabon : 31 décès pour 52 cas
  • 1995 : épidémie au Zaïre : 250 décès sur 315 cas
  • 1996 : contaminations au Gabon : 21 décès pour 37 cas
  • 1996 : Ébola-Reston chez des singes aux États-Unis
  • 1996 - 1997 : contaminations au Gabon : 45 décès pour 60 cas
  • 2000 - 2001 : épidémie en Ouganda : 224 décès pour 425 cas
  • 2001 - 2002 : contaminations au Gabon : 53 décès pour 65 cas
  • 2001 - 2002 : contaminations au Zaïre : 44 décès pour 59 cas
  • 2002 - 2003 : épidémie au Zaïre : 128 décès pour 143 cas
  • 2003 : contaminations au Zaïre : 29 décès pour 35 cas
  • 2004 : contaminations au Soudan : 7 décès pour 17 cas
  • 2005 : épidémie à Etoumbi.
  • 2007 : contaminations en république du Congo
  • 2007 : contaminations en République démocratique du Congo : Ébola seule ou combinée ? Dans la région de Mweka et Luebo, la souche est moins virulente puisque la mort a frappé un peu moins de la moitié des malades : 168 décès pour 400 malades en quatre mois.
  • 2007 : contaminations en Ouganda, dans la région du lac Albert. Apparemment il s'agirait de la même souche « moins violente » que celle observée plus récemment cette année-là en République démocratique du Congo.
  • 2007 - 2008 : épidémie des élevages de porcs dans les provinces de Nueva Ecija et Bulacan aux Philippines, confirmée par l'ONU le mardi 24 décembre 2008, par le virus Ebola-Reston associé à une souche très virulente du syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP).
  • 2008 : La République démocratique du Congo a annoncé, vendredi 26 décembre, qu'une nouvelle épidémie s'est déclarée dans le centre du pays, dans la province du Kasaï occidental. Selon le ministre de la Santé, neuf morts et 21 malades infectés ont été recensés.

Modes de transmission

La transmission par contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, excrétions, salive) d’une personne infectée est la plus considérable de toutes. Les risques de propagation chez le personnel hospitalier sont très élevés, particulièrement si la stérilisation du matériel n’est pas assurée. Dans les zones endémiques, des manquements en matière d'hygiène et de sécurité ont causé la mort de plusieurs médecins et infirmières lors d'épidémies et favorisent les contaminations nosocomiales.

La transmission du virus peut aussi s’effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certaines populations d'Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont souvent favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt. Des cas de transmission par le sperme se sont déjà produits jusqu’à sept semaines après la guérison clinique du malade. La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des primates infectés par le virus, morts ou vivants. Sous des conditions expérimentales, le virus arrive également à se propager par des gouttelettes ou des particules aérosol.

L'origine des épidémies se fait par le biais des grands singes de la forêt équatoriale ; ceux-ci sont contaminés par des fientes ou des morsures de trois espèces de chauves-souris qui sont porteuses du virus sans en présenter les symptômes. Les habitants des zones frontalières à la forêt vivent en grande partie de la chasse des grands singes; ils sont contaminés par le sang de leur gibier, voire en chassant directement les chauve-souris comme l'Hypsignathus monstrosus pour les manger[1],[2].

Précautions

L’imposition de la quarantaine, l’interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles ainsi que la mise à l’écart des malades dans des huttes séparées qui sont désinfectées (de l'eau de javel à deux semaines d'intervalle suffit), parfois brûlées après la mort de ses occupants, permettent d'endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n’existe toujours pas de mesures plus sécuritaires si ce n’est le port du filtre à air.

Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d'installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un système de ventilation spécialisé, un sas d’entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.

En Europe, un seul laboratoire a reçu l’autorisation de travailler sur Ébola, en l'an 2000 : le laboratoire P4 Jean Merieux, à Lyon (France).

Symptômes

La fièvre hémorragique Ébola se caractérise par une soudaine montée de fièvre accompagnée d’asthénie, de myalgie, de céphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l’insuffisance rénale et hépatique. Des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas. Les signes hémorragiques peuvent être très frustes à type d’hémorragies conjonctivales. Elles peuvent aussi être profuses à type d’hématémèse et de melæna. La contagiosité des malades est donc très variable bien qu’il ne suffise que de 5 à 10 particules virales d’Ébola pour déclencher une amplification extrême du virus dans un nouvel hôte.

Pouvoir pathogène

La période d’incubation varie de 2 à 21 jours (généralement de 5 à 12 jours). Une semaine après le début des symptômes, les virions envahissent le sang et les cellules de la personne infectée. La progression de la maladie entraîne généralement la désagrégation des organes vitaux, en particulier les reins et le foie. Ceci provoque des hémorragies internes importantes. La mort survient, peu de temps après, par choc cardio-respiratoire.

Ébola est un parasite qui sature tous les organes et les tissus de particules virales à l’exception des os et des muscles moteurs. Il forme d’abord de petits caillots de sang dans les veines, ce qui ralentit la circulation sanguine. Les caillots se collent ensuite, aux parois des vaisseaux sanguins pour former un « pavage ». Plus l’infection progresse, plus les caillots sont nombreux, ce qui bloque les capillaires. Finalement, ils deviennent si nombreux qu’ils bloquent l’arrivée sanguine dans les divers organes du corps. Quelques parties du cerveau, du foie, des reins, des poumons, des testicules, de la peau et des intestins se décomposent alors car elles souffrent d'un manque de sang oxygéné.

Une des particularités d’Ébola est la brutalité avec laquelle il s’attaque aux tissus conjonctifs. Il provoque aussi des taches rouges appelées pétéchies ; ce sont des hémorragies sous-cutanées. Il se multiplie dans le collagène de la structure de la peau. Les sous-couches de la peau meurent et se liquéfient ce qui provoque des bulles blanches et rouges dites maculopapulaires. À ce stade, le simple fait de toucher la peau la déchire tant elle est amollie. La bouche commence, elle aussi, à saigner. L’hémorragie s’écoule par les glandes salivaires et les gencives. La surface de la langue pèle et s’arrache au cours des vomissements.

Le cœur saigne et les muscles qui l’entourent s’affaissent. Le sang s’écoule dans les cavités cardiaques et sort du muscle cardiaque à chaque battement de cœur en immergeant la cavité thoracique. Le cerveau est encombré de cellules mortes et de sang ce qui provoque un "ramollissement cérébral". Le virus déclenche une nécrose rampante attaquant tous les organes internes, le foie et les reins étant les plus durement touchés. Le foie vire au jaune, se gonfle, se liquéfie pour finalement se rompre. Les reins cessent de fonctionner tant ils sont saturés de cellules mortes et de caillots de sang. L’urée, faute de pouvoir être éliminée, intoxique le sang. La rate n’est plus, quant à elle, qu’un énorme caillot de sang de la grosseur d’une balle de tennis.

Les femmes, en plus d’avoir les lèvres bleues et gonflées, souffrent d’hémorragies vaginales massives. Si elles sont enceintes, le fœtus est spontanément expulsé. L'enfant, infecté lui aussi par le virus, naît les yeux rouges et le nez en sang. Pour les hommes, ce sont les testicules qui tournent au bleu et gonflent, leur sperme est infecté par le virus.

Après le décès, le cadavre se détériore très vite puisque la majorité des organes sont déjà partiellement ou complètement morts depuis au moins quelques jours. La peau et les organes sont surchauffés par la fièvre incessante des deux dernières semaines et sont parsemés de zones mortes. Endommagés par les convulsions et les tremblements ayant précédés la mort, ils commencent à se liquéfier. Ils sont saturés de particules virales du virus Ébola.

Traitement

Il n'existe aucun traitement curatif et l'évolution en est habituellement fatale.

Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe[3]. Il a été administré en mars 2009 à un chercheur travaillant sur le virus et qui s'est contaminé accidentellement. L'évolution en a été favorable[4].

Réservoir

Des chercheurs de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) ont identifié, pour une toute première fois, un réservoir naturel potentiel du virus Ébola chez des chauves-souris, notamment l'espèce de la roussette d'Égypte[5]. Des anticorps du sous-type Zaïre ont été détectés dans le sérum de trois espèces de chauves-souris frugivores tropicales : l'hypsignasthus monstrosus[6], l'Epomops franqueti[7] et la Myonycteris torquata[8]. Les résultats des recherches prouvent aussi la présence de séquences d’ARN viral dans le foie et la rate de ces mêmes petits mammifères volants. Cette présence démontre que ces chauves-souris sont porteuses du virus sans pour autant être malades, les désignant alors comme réservoir naturel potentiel du filovirus Ébola. Jusqu'à présent, on pensait que les chauves-souris contaminaient d'abord un autre animal avant que le virus n'atteigne l'homme. Une étude menée par l'équipe d'Éric Leroy, directeur de recherche à l'IRD, montre qu'elles peuvent contaminer directement l'homme. « La plupart des ethnies d'Afrique centrale chassent et consomment les chauves-souris, qui constituent pour elles une importante source de protéines », rappelle Éric Leroy. Le scientifique espère organiser un programme de capture de chauves-souris, afin de vérifier si elles sont porteuses du virus. « Cela nous permettrait de définir des zones à risques sur leur parcours et de mettre en place des équipes de sensibilisation pour informer les villageois. »

Ébola et culture populaire

Vu sa très grande virulence, sa mortalité très importante et ses symptômes « impressionnants », le virus Ebola est devenu l'une des meilleures incarnations de la peur moderne de danger biologique, à savoir celle d'un virus pandémique qui provoquerait à lui seul et via les moyens de transport humains, un désastre à l'échelle mondiale. Ceci a valu à Ebola, à l'instar du charbon ou de la variole d'être le « sujet principal » de nombreux films et de romans catastrophes exploitant le sujet. Le virus fictif 'Motaba' du film Alerte ! s'en inspire.

Le réalisateur de 28 jours plus tard a aussi déclaré s'être inspiré des effets de l'Ebola sur les victimes humaines par souci de réalisme.

Il est aussi le remplaçant du charbon dans le roman de Tom Clancy Sur ordre qui fut plébiscité pour avoir décrit à l'avance les événements du 11 septembre 2001.

Dans le jeu "Resident Evil", le virus Ebola est le virus souche du virus Précurseur.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Des chauves-souris réservoir du virus Ebola Fiche 231 - décembre 2005 sur le site de l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Site consulté le 03/03/2009
  2. Éric Leroy et al., Les chauves-souris, réservoirs du virus Ebola : le mystère se dissipe, dans Médecine/Science, janvier 2006, volume 22, n° 1. Site consulté le 03/03/2009
  3. Feldmann H, Jones SM, Daddario-DiCaprio KM, Geisbert JB, Ströher U, et als. Effective Post-Exposure Treatment of Ebola Infection, PLoS Pathog, 2007;3(1): e2. doi:10.1371/journal.ppat.0030002
  4. Tuffs A, Experimental vaccine may have saved Hamburg scientist from Ebola fever, BMJ, 2009;338:b1223
  5. Rousettus
  6. Hypsignathus
  7. Epomops
  8. Myonycteris
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