Fernandel

Fernandel

Fernandel

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Nom de naissance Fernand Joseph Désiré Contandin
Naissance 8 mai 1903
Marseille Vème Arrondissement
Nationalité France Française
Décès 26 février 1971 (à 67 ans)
Paris
Profession Chanteur, acteur, réalisateur
Films notables François Ier
Le Schpountz
Topaze
La Vache et le Prisonnier
série Don Camillo

Fernandel, de son vrai nom Fernand Joseph Désiré Contandin[1], est un chanteur, acteur et réalisateur français né le 8 mai 1903 à Marseille et mort le 26 février 1971 à Paris.

Issu du music-hall, il fut durant plusieurs décennies l'une des plus grandes stars du cinéma français, champion du box-office qui attira plus de 100 millions de spectateurs dans les salles. Comique emblématique du cinéma d'après-guerre, beaucoup de ses films sont devenus des classiques, comme Le Schpountz, L'Auberge rouge, Ali Baba et les Quarante voleurs ou La Cuisine au beurre, au même titre que plusieurs de ses personnages, à l'image de Don Camillo. Il a également brillé dans les compositions plus dramatiques notamment dans La Vache et le Prisonnier, Naïs ou Heureux qui comme Ulysse.

Chanteur populaire, il a également laissé une discographie importante, parsemée là aussi de classiques tels que Félicie aussi, Ignace ou Le Tango corse. Reconnaissable grâce à sa fameuse « gueule de cheval » comme il se plaisait à le dire lui-même, il acquit une popularité telle en France et dans le monde que le général de Gaulle déclara qu'il était le seul Français à être aussi célèbre que lui[2]. Son succès ne s'est jamais démenti. Marcel Pagnol dit aussi de lui : « Il a été l'un des plus grands et des plus célèbres acteurs de notre temps et l'on ne peut le comparer qu'à Charlie Chaplin ».

Il est le père du chanteur comédien Franck Fernandel et le grand-père de l'écrivain Vincent Fernandel ainsi que le frère du comédien Fransined.

Sommaire

Biographie

Né le 8 mai 1903 au 73, boulevard Chave à Marseille, il est le fils de M. et Mme Denis Contandin qui lui attribuent les prénoms de Fernand, Joseph et Désiré[3]. Son père, comptable, mais aussi comédien-chanteur amateur sous le pseudonyme de Sined et sa mère, comédienne amatrice également, décèlent rapidement le talent du jeune Fernand. Celui-ci suit souvent son père lors des concerts qu'il organise dans la banlieue marseillaise en montant sur les planches. C'est à l'occasion d'un concours pour petits chanteurs amateurs qu'il remporte le premier prix des enfants prodiges au théâtre du Châtelet de Marseille.

Fernandel a deux frères, Auguste Marcel Sined (anagramme de Denis, prénom de leur père) , son aîné de 6 ans (avec lequel il sera un temps Fernand Sined), et Francis Fransined (plus jeune que lui de 11 ans), ainsi qu'une sœur.

À sa sortie de l'école, le père de Fernand le place à la Banque nationale du crédit de laquelle il ne tarde pas à se faire congédier. Il enchaîne ensuite les petits boulots alimentaires, portant des sacs de sucre dans le port de Marseille (il tient une semaine), travaillant dans une maison de tissus et dans de nombreuses banques, mais sa passion du tour de chant et son caractère volage ne lui permettent pas de s'assurer une situation stable.

En parallèle, il monte sur scène comme chanteur, comique troupier dans les cafés-concerts, où il surprend par son profil chevalin.

Andrex, comédien et ami de l'acteur, raconte à son propos : « Fernandel, qui n'était alors que Fernand, fit ses débuts sur scène à cinq ans en chantant le répertoire militaire avec son frère aîné, Marcel. Il connut son premier grand succès à sept ans, un jour où, paralysé par le trac, il fut propulsé sur la scène par son père, d'un grand coup de pied au derrière ; il s'empêtra dans son sabre et s'étala de tout son long sous une tempête de rires. Par la suite, il n'eut plus jamais peur d'affronter le public[4]. »

Le 4 avril 1925, à 22 ans, il épouse Henriette Manse, la sœur d'un inséparable copain[1]. Ils auront trois enfants : Josette en 1926, Janine en 1930 et Franck en 1935. C'est à la mère d'Henriette que fut attribuée l'origine de son pseudonyme Fernandel, celle-ci, voyant le jeune Fernand si empressé auprès de sa fille dit en riant : « Fernand d'Elle... », phrase qui fit immédiatement mouche et fut adoptée par le comédien pour en faire son nom de scène[3]. Cependant il est aussi probable que Fernandel vienne directement de l'occitan, qui signifie "petit Fernand". Il effectue son service militaire un mois après son mariage. Affecté au 93e régiment d'artillerie de montagne de Grenoble, il est libéré le 29 avril 1926.

Le 7 décembre 1928, il monte à Paris et se produit au Bobino. Devant le succès de cette prestation, il signe dès le lendemain un contrat de dix-neuf semaines pour le circuit des cinémas Pathé de Paris. Malgré la mort de son père le 10 mars 1930, il poursuit sa carrière de comique à Paris. Installé dans un modeste hôtel de Ménilmontant, rue Pelleport, il débute à l'Élysée-Palace de Vichy. C'est là qu'Henri Varna, directeur du Casino de Paris et du théâtre Mogador le voit et l'engage pour la revue d'hiver du concert Mayol, revue déshabillée à succès de l'époque réunissant le tout-Paris. Fernandel et Parisys y interprètent trois sketchs intercalés entre les numéros de danse. Le réalisateur Marc Allégret qui y assiste est frappé par le physique et la personnalité de Fernandel ; il décide de lui offrir le rôle d'un groom dans le film qu'il prépare avec Sacha Guitry Le Blanc et le Noir[3]. 1930 marque ainsi le début de la carrière cinématographique de Fernandel.

L'année suivante en 1931 Jean Renoir lui offre un rôle plus important aux côtés de Michel Simon dans "On purge bébé", d'après la pièce de Georges Feydeau. Toujours en 1931 il est pour la première fois la vedette d'un film "Le rosier de madame Husson" de Bernard Deschamps tiré d'une nouvelle de Guy de Maupassant, où il interprète un rôle qu'on lui confiera souvent par la suite : celui d'un jeune homme niais (en l'occurrence ici un puceau qui perd sa virginité dans un lieu de plaisir).

Par la suite, ses triomphes se multiplient, notamment dans les films de Christian-Jaque, Un de la légion et François Ier (1936), mais surtout dans ceux de Marcel Pagnol : Angèle (1934), Regain (1937), Le Schpountz (1938), La Fille du puisatier (1940), et plus tard Topaze (1951).

Les succès cinématographiques n'empêchent pas Fernandel de continuer une carrière de chanteur. Il joue dans de nombreuses comédies musicales, le plus souvent transformées en film par la suite. Certaines des chansons qui y sont interprétées deviennent des « tubes », comme Ignace, Simplet ou Félicie aussi.

En 1939, suite à la déclaration de guerre à l'Allemagne, il est mobilisé pendant la « drôle de guerre » à Marseille dans le 15e escadron du train des équipages. Il est cantonné dans la cour de son unité après avoir provoqué une émeute lors de son premier tour de garde[5], puis démobilisé suite à la signature de l'armistice. Il a entre temps enregistré Francine[6] (1939), chanson très engagée contre la propagande allemande.

Statue de Don Camillo à Brescello (Italie)
Tombe de Fernandel au cimetière de Passy.

Ses films des années 1940 seront peu marquants, essentiellement des navets (« Turkey en anglais »)[7] tournés pour la Continental-Films[8]. Dans les années 1950, il retrouve le succès grâce à Julien Duvivier et à la série des Don Camillo, tirés de l'œuvre de Giovannino Guareschi, où un curé et un maire communiste se livrent une lutte d'influence dans un petit village en Italie : Le Petit Monde de Don Camillo (1951), Le Retour de Don Camillo (1953). Puis, avec d'autres réalisateurs, La Grande Bagarre de Don Camillo (1955), Don Camillo Monseigneur (1961), Don Camillo en Russie (1965) et enfin Don Camillo et les Contestataires, film qu'il commence à tourner en 1970 mais qu'il ne pourra achever, victime d'un cancer du poumon qui allait l'emporter.

Parmi les autres grands succès cinématographiques de Fernandel, notons aussi L'Auberge rouge (1951), Ali Baba et les Quarante voleurs (1954), film de Jacques Becker et surtout La Vache et le Prisonnier, film d'Henri Verneuil tourné en 1959.

Il a fondé avec Jean Gabin la société de production Gafer en 1963[9]. Leur première production sera L'Âge ingrat de Gilles Grangier.

Fernandel a également remporté un grand succès avec les enregistrements des textes des Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses, Le Secret de maître Cornille ou Le Sous-préfet aux champs.

Fernandel a aussi été le réalisateur de trois de ses films : Simplet en 1942, Adrien en 1943 et sur un scénario de Sacha Guitry : Adhémar ou le Jouet de la fatalité en 1951.

Le 18 janvier 1953 alors qu'il était à Rome avec sa fille Jeanine, Pie XII le pria de venir au Vatican afin, dit-il, de faire la connaissance « du plus connu des prêtres de la chrétienté après le pape ».

Il a été écrit que Fernandel souffrait d'acromégalie. Atteint d'un cancer, il meurt d'un arrêt cardiaque, à cause de la fatigue imposée par la maladie et les traitements, le 26 février 1971 dans son appartement de l'avenue Foch à Paris. Il est inhumé au cimetière de Passy[1].

Il était propriétaire d'une villa à Carry-le-Rouet et d'une vaste demeure à Marseille, Les Mille Roses.

Filmographie

Article détaillé : Filmographie de Fernandel.

Discographie

Distinctions et récompenses

  • 1914 : Second du concours Comœdia de la chanson organisé au théâtre du Châtelet de Marseille (devenu Capitole) derrière un certain Larquet, mais lui permettant néanmoins de débuter au cabaret du Palais de cristal
  • 1949 : Grand prix mondial du rire pour On demande un assassin
  • 1952 : Ruban d'argent du meilleur acteur étranger dans un film italien décerné par le syndicat des critiques cinématographiques italiens
  • 1952 : Victoire du meilleur acteur pour Le Petit Monde de Don Camillo
  • 1953 : Chevalier de la légion d'honneur (introduit par Marcel Pagnol)
  • 1953 : Chevalier du mérite
  • 1953 : Grand prix de l'Académie du disque pour Lettres de mon moulin
  • 1954 : Médaille de l'acteur le plus populaire en Belgique (puis 9 Oscars de la popularité en Belgique wallonne)
  • 1954 : Léopard d'or au Festival de Locarno 1954 grâce à ses six rôles dans Le Mouton à cinq pattes
  • 1957 : Citoyen d'honneur de la ville de Cassino (Italie)
  • 1960 : Chevalier des arts et des lettres
  • 1960 : Oscar européen de la popularité
  • 1964 : Médaille d'or du mérite civique
  • 1964 : Prix Georges-Courteline de l'humour remis par son colauréat Bourvil
  • 1964 : Prix orange de l'acteur le plus coopératif de l'année par la presse
  • 1964 : Orphée d'or du disque lyrique pour Mam'zelle Nitouche
  • 1967 (7 décembre) : Invité du Général de Gaulle au palais de l'Élysée pour une réception, en compagnie de Louis de Funès, Gérard Oury, Jean Delannoy...
  • 1968 : Intronisation au Grand conseil des vins de Bordeaux
  • 1968 : Grand prix de l'Académie du disque pour Lettres de mon moulin
  • 1970 : Grand prix du cinéma français remis lors de la Nuit du cinéma par Claude Dauphin

Box-office

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Fernandel est l'acteur français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles : 195 millions entre 1945 et 1970, soit environ 250 millions durant toute sa carrière. Ses films ayant eu la plus grosse audience sont  :

Citations

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  • Fernandel : « Le pastis, c'est comme les seins. Un c'est pas assez et trois c'est trop. »
  • Fernandel à propos de son personnage de Don Camillo : « Si je l'ai aimé ? Pensez donc ! J'avais Dieu comme partenaire. »
  • Marcel Pagnol à propos de Fernandel : « Il possède le don de faire rire des êtres qui ont tant de raisons de pleurer. »
  • Charles de Gaulle à son propos, l'ayant invité le 3 mai 1968 à l'Elysée devant un parterre de notables : « C'est le seul Français qui soit dans le monde plus célèbre que moi ! »

Documentaires

  • 1991 : Fernandel, de père en fils : Fernandel raconté par son fils, réalisateur André Halimi, 25'
  • 1996 : Fernandel, réalisateur Jacques Pessis, 90'
  • 2004 : Fernandel raconté par Franck et Vincent Fernandel, interviewés par Patrick Plessis, 60' (TVOR/Médiaset/StudioCanal)

Bibliographie

  • Les Merveilleuses aventures de Fernandel, Laurel et Hardy, etc., éd. S.E.I.N.E, 1946 (bande dessinée brochée)
  • Carlo Rim, Fernandel, coll. Masques et Visages, éd. Calmann-Levy, 1952
  • Jacques Lorcey, Fernandel, Anthologie du cinéma, l'Avant-Scène, Paris, 1973.
  • J.-J. Jelot-Blanc, Fernandel : Quand le cinéma parlait provençal, éd. Alain Lefeuvre, 1981 (ISBN 2-902639-62-7)
  • Jacques Lorcey, Fernandel, PAC, Paris, 1981.
  • Jacques Lorcey, Fernandel, coll. « Ramsay cinéma », Ramsey, Paris, 1990 (ISBN 2-85956-880-8)

Liens externes

Notes et références

  1. a, b et c (fr) Biographie sur fernandel.online.fr
  2. Le général de Gaulle présentant Fernandel lors d'une réception au palais de l'Élysée le 3 mai 1968. Source : Jacques Lorcey, Fernandel, 1990, p.126.
  3. a, b et c Biographie accompagnant Les Disques d'or de Fernandel
  4. Sélection du Reader's Digest, mai 1973.
  5. Valeurs actuelles n°3783, p. 77.
  6. Paroles de la chanson Francine
  7. Le cinéma français sous l'occupation sur www.diplomatie.gouv.fr
  8. documentaire L'Occupation sans relâche d'Yves Riou en 2010
  9. (fr) Fernandel, biographie et filmographie sur encinematheque.net. Consulté le 28 novembre 2010.
  10. J.-J. Jelot-Blanc, Fernandel : Quand le cinéma parlait provençal (1981)



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