Fellation homosexuelle

Fellation homosexuelle

Fellation

Fellation, bord d'une coupe attique du Peintre de Pédieus, v. 510 av. J.-C., musée du Louvre


La fellation (du latin fellatio) est une pratique sexuelle qui consiste à stimuler le pénis du partenaire avec la bouche, les lèvres et la langue. La fellation peut être employée comme préliminaire sexuel ou pour conduire l'homme à l'orgasme. Cette pratique est également désignée par un grand nombre de termes familiers.

La fellation étant un rapport bucco-génital, c'est le symétrique pour un homme du cunnilingus pour une femme.

Sommaire

Pratique de la fellation

La fellation vise la stimulation du pénis à l'aide de la langue, des lèvres et de la bouche du partenaire. Les sensations de la fellation peuvent être amplifiées en masturbant la verge en même temps, ainsi qu'en stimulant les testicules et l'anus.


La fellation peut aboutir à une éjaculation, notamment dans la bouche ou sur une partie du corps de la fellatrice ou du fellateur. Certains hommes préfèrent éjaculer dans la bouche de leur partenaire ; cependant, si le fait d'éjaculer dans la bouche ou sur une partie du corps n'est pas un plaisir partagé d'un commun accord par les deux partenaires, cela peut être considéré comme une pratique humiliante. Dans le même sens, l'homme devra s'assurer avant de se laisser aller à l'éjaculation, que la fellatrice ou le fellateur a une certaine expérience de cette réaction ou du moins s'attend à ce qui va se passer. Des réactions de dégoût, sous la surprise, peuvent avoir lieu dans le cas contraire, et gâcher une première expérience. De même, pratique répandue dans les films pornographiques, l'homme peut éjaculer sur le visage du partenaire. Là aussi, il convient que cela se fasse en accord avec lui ou elle.

La fellation est largement répandue dans la plupart des cultures. Dans les pays industrialisés, des préservatifs spécialement parfumés pour cette pratique (fraise, vanille, réglisse principalement) sont disponibles en pharmacie, en grande surface, et auprès de distributeurs automatiques.[réf. souhaitée]

La fellation ne peut pas causer de grossesse.

Fellation et MST

La possibilité de transmission des maladies sexuellement transmissibles entre les deux partenaires est faible, mais existe. De nombreuses MST sont concernées : le VIH-SIDA mais aussi la syphilis, l'herpès, les chlamydiaes, les gonorrhées, et plusieurs types d'hépatites, cette liste n'étant pas exhaustive. À titre d'exemple, on estime le risque d'être contaminé par le VIH lors d'une fellation sans préservatif avec une personne contaminée de 0,5 à 1 pour 10 000[1].

Lors d'une fellation, ce risque peut apparaître s'il y a des lésions aux lèvres et à l'intérieur de la bouche du partenaire. Une bonne hygiène bucco-dentaire est donc recommandée, mais se laver les dents peu de temps avant la fellation peut faire saigner les gencives, et avoir un effet contraire à celui recherché. On suspecte aussi une possibilité de transmission du SIDA en cas d'éjaculation dans les yeux du partenaire.

Le préservatif permet d'éviter le contact entre la personne qui effectue la fellation et les fluides sexuels de l'homme. Afin de cacher le goût du latex, de nombreux fabricants proposent des préservatifs parfumés. Cependant, le conseil d'utilisation du préservatif est ici moins suivi que pour les rapports sexuels génitaux, en raison tant de l'absence de campagnes de prévention axées sur ce point - même si cela commence à changer - que d'une plus grande modification des sensations physiques par la présence du préservatif dans le cas de la fellation, par rapport aux rapports génitaux ou anaux.

Les risques liés à la fellation semblent peu pris en considération par la population. Peu d'études existent sur le sujet, compte tenu de la difficulté d'établir avec certitude qu'une maladie s'est transmise par sexe oral et non par une autre pratique. Certaines études[2],[3] établissent un risque plus élevé de développer un cancer (de l'oropharynx, en particulier) chez les personnes ayant des relations bucco-génitales avec des partenaires différents.

Origine de la fellation

Pour quelles raisons pratique-t-on la fellation ?

Dans les années 2000, les recherches en neurosciences ont montré que les êtres humains stimulent leurs zones érogènes car cela procure des récompenses / renforcements dans le cerveau[4]. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. En simplifiant, l'être humain recherche les activités sexuelles, comme la fellation, car elles procurent des plaisirs érotiques intenses.

Chez l'être humain (et le Chimpanzé, le Bonobo, l'Orang outan ...), le comportement sexuel n'est plus un comportement de reproduction, mais devient un comportement érotique[5]. Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[6] et des phéromones[7],[8] sur le comportement sexuel a diminué. Au contraire, l'importance des récompenses est devenue majeure[4]. Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche des plaisirs érotiques, procurés par la stimulation du corps et des zones érogènes[9].

Article principal : Comportement érotique.

Le plaisir est clairement à l'origine de la fellation, mais surtout pour la personne qui recoit cette fellation. En effet, les activités de pénétrations procurent des sensations thermiques, de pressions et tactiles intenses sur le pénis, ce qui maximise les plaisirs érotiques. Pour ces raisons physiologiques, et comme le pénis est la principale source du plaisir érotique et de l'orgasme[10], recevoir une fellation est une des activités érotiques préférées des hommes.

Pour la personne qui réalise la fellation, les motivations sont en partie différentes. Mettre un pénis dans la bouche n'est pas spontanément érogène. Parfois, la personne ressent même du dégoût la première fois qu'elle pratique une fellation. C'est uniquement en répétant cette activité, par conditionnements, que la fellatrice (ou le fellateur) finit par ressentir du plaisir. Mais pour la majorité des personnes, réaliser une fellation ne devient pas une activité érotique préférée. Recevoir une fellation (ou son équivalent pour la femme, le cunnilingus) est nettement préféré[9].

Pour les personnes qui pratiquent régulièrement la fellation, c'est une préférence sexuelle, qui se forme au cours de la vie de la même manière que les préférences olfactives, musicales ou alimentaires.

Pour toutes ces raisons, la fellation est "biologiquement normale" et ne peut être considérée comme un acte "contre-nature", une maladie ou un trouble psychologique. Car chez l'être humain, le but du comportement érotique est la recherche des plaisirs sexuels, nouveaux, variés et intenses[11].

Histoire

On trouve des fresques de scènes de fellations à Pompéi ainsi que sur des bas-reliefs hindous et aussi dans les papyrus de l'Égypte antique. Les Romains pratiquaient l'irrumation, l'homme devant être actif, la passivité dans l'acte sexuel était assimilée à une perte de la virilité. On trouve des références à des fellations, hétérosexuelles, homosexuelles et pédéraste[12] dans la Vie des douze Césars de Suetone.


À en croire Voltaire dans la Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l'apparition du jésuite Berthier, le célèbre jésuite Sánchez se serait demandé : « Semen ubi femina effudit, an teneatur alter effundere, sive inter uxores, sive inter fornicantes ? », question que Roger Peyrefitte traduisait par : « Si l'on peut commencer dans les vases illégitimes » ; à quoi l'illustre théologien aurait répondu : « Utrum liceat intra vas praeposterum, aut in os feminae, membrum intromittere, animo consummandi intra vas legitimum », c'est-à-dire qu'il autorisait ces préludes « à condition de finir dans le vase légitime »[13]

La fellation fut également au cœur de plusieurs scandales politiques, dont la mort de Félix Faure en 1899, ou la procédure d’Impeachment contre Bill Clinton en 1998.

Irrumation

L’irrumation est une fellation active de la part de l'homme, il n'est plus passif mais effectue un mouvement de va-et-vient avec son sexe dans la bouche de sa ou son partenaire. La pénétration du sexe est en général plus profonde.

Instinctive (le réflexe naturel initial étant d'amener le sperme au plus près du col de l'utérus) ou volontaire (l'action est amenée par les sensations), cette pratique peut s'avérer difficilement supportable de la part de la personne qui subit l'irrumation, provoquer un réflexe de vomissement et entraîner des étouffements passagers ou des douleurs. Elle est assez peu répandue en dehors du cinéma pornographique[réf. nécessaire], dans lequel le sentiment de domination que cette pratique transmet au spectateur, généralement masculin, est parfois renforcé par d'autres pratiques sexuelles perverses ou violentes.

Terminologie

Les termes « actif » et « passif », lorsqu'ils sont employés pour désigner le rôle de chacun des deux partenaires impliqués dans une irrumation, pouvant être ambigus, il est parfois conseillé de parler plutôt des partenaires « insertif » et « réceptif »[14].

Autofellation

L'autofellation consiste, pour les hommes très souples, à se contorsionner pour pratiquer une fellation sur leur propre sexe.

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Autres désignations

La fellation est aussi connue sous les noms plus ou moins familiers ou vulgaires suivants : baiser au grand chauve, pipe, pipou, bouffarde, pompier, plume, turlutte[15], flûte, flûte enchantée, descendre au barbu, remonter la grande échelle du chef de la police, fournir le dentifrice, sucette, gâterie, faire un karaoké, chanter dans le micro. Elle sera dite couverte si elle est effectuée avec un préservatif, nature sans celui-ci. Elle pourra aussi être royale si elle se termine par une éjaculation buccale, et impériale si cette éjaculation est ensuite avalée par le partenaire l'effectuant.

Ses prosélytes ont forgé le faux proverbe : la fonction fait l'orgasme et la bouche fait l'action.

Est-ce un rapport sexuel ?

Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) le présente effectivement comme un acte sexuel en le définissant comme suit: "Pratique sexuelle consistant à lécher et à manœuvrer la verge d'un partenaire à l'aide de la bouche". Bien que la fellation soit donc définie comme un acte sexuel, et donc assimilée à une perte de la virginité, le CNRTL, apparait quelque peu contradictoire en définissant la virginité comme une "Très jeune fille qui n'a jamais eu de relations sexuelles" ou encore "Qui n'a jamais eu de rapports sexuels.", pourtant il précise également "[En parlant d'une femme] Qui possède encore l'hymen". Le Littré quant à lui, se veut sans équivoque: "Jeune fille intacte de tout commerce avec un homme".

La fellation en droit pénal

En France

« tout acte de fellation constitue un viol au sens des articles précités, dès lors qu'il est imposé par violence, contrainte, menace ou surprise, à celui qui le subit ou à celui qui le pratique  » 
Crim. 16 décembre 1997, pourvoi no 97-85455
  • Crim, 21 février 2007 : « Encourt la censure pour violation des articles 111-4 et 222-23 du code pénal l'arrêt qui renvoie devant la cour d'assises, sous l'accusation de viols aggravés, un médecin qui, agissant dans un contexte sexuel et animé par la volonté d'accomplir un acte sexuel, a contraint trois jeunes patientes à introduire dans leur bouche puis à sucer un objet de forme phallique dès lors que, pour être constitutive d'un viol, la fellation implique une pénétration par l'organe sexuel masculin de l'auteur et non par un objet le représentant. »

La fellation imposée à un homme ou une femme non consentant est donc un viol (il y a bien pénétration de la victime par le sexe de l'auteur).

En revanche, la fellation pratiquée sur un homme non consentant n'est pas un viol (ici c'est l'auteur, homme ou femme, qui impose sa propre pénétration à la victime), mais une agression sexuelle :

«  l'élément matériel du crime de viol n'est caractérisé que si l'auteur réalise l'acte de pénétration sexuelle sur la personne de la victime  » 
Crim. 22 août 2001, pourvoi no 01-84024

(rejetant l'argument de la partie civile selon lequel « la fellation abusivement pratiquée sur l'organe génital de la victime constitue un viol »)

La fellation pratiquée sur l'organe génital de la victime peut recevoir une autre qualification, comme celle d'agression sexuelle.

Pour être constitutive d'un viol, la fellation implique une pénétration par l'organe sexuel masculin de l'auteur et non par un objet le représentant (Crim. 21 février 2007, pourvoi n° 06-89543).

Aux États-Unis

Jusqu'en 1961, les 50 États américains avaient des sodomy statutes, certaines interdisant toute pratique consensuelle de la sodomie, terme qui regroupait le sexe oral et anal, d'autres seulement celle ayant lieu entre deux personnes non mariées ou entre des personnes du même sexe[16]. En 2003, alors que 13 maintiennent encore cette interdiction, concernant l'affaire Lawrence v. Texas la Cour suprême juge que les sodomy statutes visant uniquement les homosexuels sont inconstitutionnels car discriminatoires[16],[17],[18]. Ces lois sont encore valables dans les États où elles s'adressent aux hétérosexuels et aux homosexuels[18] .

  • Lors de l'affaire Monica Lewinsky, Bill Clinton nia avoir eu un rapport sexuel avec la stagiaire. Accusé de parjure après les révélations, il argumenta qu'il n'estimait pas que recevoir une fellation constituait un rapport sexuel. En fait, avec la définition d'un rapport sexuel qui fut arrêtée pour juger l'affaire, cette interprétation n'est pas fausse, quoique difficile à défendre : en définissant le rapport sexuel comme toucher les parties intimes d'une personne pour lui procurer du plaisir, on peut conclure que la fellation ne constitue un acte sexuel que pour celui qui la donne[19].
  • En 2002 sort la série X "Gag Factor" chez JM Productions sur l'irrumation. En octobre 2007 un agent du FBI arrête un transporteur avec ses vidéos X, un jury de Phoenix les condamne pour transport d'un matériel (vidéo) obscène. L'avocat Jeffrey Douglas (de Five Star Video) dit que le juge Rosalyn O. Silver n'a pas voulu comparer et montrer les preuves de l'affaire (vidéo X) aux membres du jury sélectionné. Le distributeur Five Star Video devant payer une amende et l'affaire s'arrêta là. Le journaliste "Robert Jensen" a considéré cette série de vidéo sur la fellation comme ultradégradant et dangereuse pour les femmes.[20]

Annexes

Bibliographie

  • « La pipe est-elle déculottée ? », in Libération, no 7523, 18 juillet 2005.
  • Thierry Leguay, Histoire raisonnée de la fellation, GECEP/Le Cercle, 1999
  • Franck Evrard, De la Fellation dans la littérature, Paris, Le Castor astral, 2000.
  • Note sous Cass. crim., 22 août 2001, 01-84024, Gazette du Palais, 30 juillet 2002 no 211, p. 33s

Articles connexes

Notes et références

  1. Reducing the risk of sexual HIV transmission: quantifying the per-act risk for HIV on the basis of choice of partner, sex act, and condom use
  2. (en)http://content.nejm.org/cgi/content/full/356/19/1944 Étude du lien entre les relations sexuelles orales et le cancer de l'oropharynx
  3. (en) Voir par exemple : Article de NewScientist.com et article de BBC News
  4. a  et b (en) AGMO Anders Functional and dysfunctional sexual behavior Elsevier 2007.
  5. Les distinctions entre "comportement sexuel", "comportement de reproduction" et "comportement érotique" sont expliquées dans les articles Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage Reproduction (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo.
  6. BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996
  7. ZHANG J. , WEBB D. M. Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 100(14):8337-8341, 2003
  8. FOIDART A. , LEGROS J.J. , BALTHAZART J. : Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue, Revue médicale de Liège, 49/12:662-680, 1994
  9. a  et b (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [pdf] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
  10. MASTERS William, JOHNSON Virginia. Human sexual response, Bantam Books 1980
  11. Philippe Brenot, Serge Wunsch. Neurobiology of pleasure, Sexologies, 13(50):17-27, 2004
  12. Vie des douze Césars Suetone, Vie de Tibère, Chap XLIII
  13. in Les Clés de saint Pierre. C'est l'un des graves problèmes sur lesquels, à en croire l'auteur, on faisait plancher les jeunes séminaristes pour les préparer à leur futur métier de confesseurs.
  14. « Homosexual men and women », Robin Bell, British Medical Journal, 13 février 1999, no 7181, vol. 318 ; p. 452
  15. Ne pas confondre avec le chant québecois, la turlutte.
  16. a  et b (en) Jeffrey M. Shaman, Equality and Liberty in the Golden Age of State Constitutional Law, Oxford University Press US, 2008, 237 p. (ISBN 0195334345), p. 211 
  17. (en) Shahid Shahidullah, Albert R. (FRW) Roberts, Crime Policy in America: Laws, Institutions, and Programs, University Press of America, 2008, 324 p. (ISBN 0761840982), p. 212 
  18. a  et b (en) Elaine Cassel, Douglas A. Bernstein, Criminal Behavior, Routledge, 2007, 386 p. (ISBN 0805848924), p. 5 
  19. (en)Perjury about sexual relations from the Paula Jones deposition
  20. [1] www.xbiz.com, Jury Finds ‘Gag Factor 18’ Obscene in Five Star Case, 25 octobre 2007,Gag Factor sur en.wikipedia.org
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