- Préférence sexuelle
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Les préférences sexuelles correspondent au développement, en raison des expériences sexuelles vécues au cours de la vie, de préférences pour certaines caractéristiques : la taille des seins, la forme du pénis, la couleur des cheveux, le genre et le nombre de(s) partenaire(s), les positions et les activités érotiques, l'utilisation de certains jouets sexuels, les lieux et l'heure de l'activité sexuelle, etc.
Sommaire
Psychobiologie : origine des préférences sexuelles
Dans les années 2000, les recherches en neurosciences ont montré que les êtres humains stimulent leurs zones érogènes car cela procure des récompenses / renforcements dans le cerveau[1]. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. Pour simplifier, en schématisant, l'être humain recherche les activités sexuelles car elles procurent du plaisir érotique et surtout l'orgasme.
Chez l'être humain (et le Chimpanzé, le Bonobo, l'Orang outan et le Dauphin), le comportement sexuel n'est plus un comportement de reproduction, mais devient un comportement érotique[2]. Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[3] et des phéromones[4],[5] sur le comportement sexuel a diminué. Au contraire, l'importance des récompenses est devenue majeure[1].
Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal, mais la recherche du plaisir érotique. Ce plaisir intense est procuré par la stimulation du corps et des zones érogènes, et en particulier par la stimulation du pénis, du clitoris et du vagin. Ce comportement, où le plaisir érotique est le but recherché, est un comportement érotique[2]. La reproduction, chez l'être humain, est une conséquence indirecte de la recherche du plaisir[6].
Article principal : Comportement érotique.C'est au cours de ces différentes activités de stimulation du corps, avec soi-même, avec un ou plusieurs partenaires ou avec des objets, que se forment les préférences sexuelles par conditionnements et par apprentissages. Par exemple, des chercheurs ont montré que des préférences pour des vêtements ou des chaussures sont apprises par conditionnement classique (ou Pavlovien)[7]. Plus que la quantité, c'est la qualité des expériences érotiques qui est déterminante[8].
Les préférences sexuelles se forment de la même manière que toutes les autres préférences[9] : chaque personne a des préférences alimentaires[10], des préférences musicales, des préférences olfactives ou des préférences pour certaines activités de loisirs, etc.[11]. La préférenciation n'est pas une caractéristique particulière de la sexualité humaine. C'est un phénomène psychologique général.
Les récompenses, les conditionnements et les autres formes d'apprentissages sont les processus cérébraux qui sont à l'origine du développement des préférences sexuelles[12],[13],[14].
Chez les animaux qui ont un système nerveux très simple, comme les insectes, il n'existe pas de préférences sexuelles.
Préférences sexuelles & Orientation sexuelle
Les préférences sexuelles sont à distinguer de l'orientation sexuelle.
Les préférences sexuelles apparaissent après des conditionnements et des apprentissages.
L'orientation sexuelle correspond au sexe désiré du partenaire (celui ou ceux vers lequel on est attiré, celui ou ceux que l'on recherche), et dépend chez les animaux des phéromones. Chez les insectes, la femelle émet des phéromones qui attirent les mâles. En manipulant génétiquement ces phéromones, on peut provoquer chez les mâles une attirance homosexuelle[15].
Chez les mammifères, l'orientation sexuelle dépend de manière innée des phéromones et du système olfactif voméronasal[16],[17]. Mais chez l'Homme (et les hominidés), comme les phéromones n'ont plus qu'un effet faible[4],[5] et que les conditionnements et les apprentissages ont des effets majeurs, il se forme surtout des préférences sexuelles.
Notes et références
- (en) AGMO Anders Functional and dysfunctional sexual behavior Elsevier 2007.
- Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage Reproduction (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo. Les distinctions entre "comportement sexuel", "comportement de reproduction" et "comportement érotique" sont expliquées dans les articles
- BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996
- ZHANG J. , WEBB D. M. Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 100(14):8337-8341, 2003
- FOIDART A. , LEGROS J.J. , BALTHAZART J. : Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue, Revue médicale de Liège, 49/12:662-680, 1994
- (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [PDF] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
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- YATES Alayne. Biologic perspective on early erotic development, Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America, 13(3):479-496, 2004
- HOLSTEGE G, BANDLER R, SAPER C.B, The emotional motor system, Elsevier 1996
- SAPER CB, CHOU TC, ELMQUIST JK, The need to feed: homeostatic and hedonic control of eating, Neuron, 36:199-211
- BOISACQ-SCHEPENS N, CROMMELINCK M, Neuro-psycho-physiologie du comportement, Masson, 3e édition, 1996
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Annexes
Articles connexes
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