- Ennery (Moselle)
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Ennery
La mairieAdministration Pays France Région Lorraine Département Moselle Arrondissement Metz-Campagne Canton Vigy Code commune 57193 Code postal 57365 Maire
Mandat en coursJean-Marie Bauer
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes de Maizières-lès-Metz Démographie Population 1 850 hab. (2005) Densité 256 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 154 m — maxi. 228 m Superficie 7,24 km2 Ennery (Enerchen en Francique lorrain) est une commune française située dans le département de la Moselle en Lorraine.
Sommaire
Géographie
Le village est situé sur la rive droite de la Moselle, à douze kilomètres au nord de Metz, huit kilomètres au nord-ouest de Vigy et à quinze kilomètres au sud-sud-est de Thionville.
Il est implanté entre la Moselle et une ancienne voie romaine et non loin d’une ancienne voie antique établie sur la rive gauche de la rivière. Celle-ci traverse le ban communal du sud au nord, inondant régulièrement les prés avoisinants et pouvant même atteindre les abords du village (crues de 1947, 1982 et 1983).
Le pont entre Ennery et Hauconcourt avait été dynamité par les Français en 1940. Le pont suspendu, actuellement en place, a été créé en 1948 par l'ingénieur Rapilly. Avec son armature en acier lorrain et les immenses câbles qui le tiennent suspendu, le pont « Rapilly » a fière allure. De plus, en raison de ses dimensions, cet ouvrage d'art est le seul de cette taille dans tout l'est de la France[réf. nécessaire].
Ennery est desservie par l'autoroute A4 qui relie d'est en ouest Strasbourg à Paris et se situe à quelques kilomètres de la croix d' Hauconcourt qui est en liaison nord-sud avec l'autoroute A31 - A6 - A7. La desserte routière du village est assurée par les RD 1 et 52.
La voie ferrée industrielle dessert la ZAC des Jonquières, le pôle industriel d'Ennery, siège de très nombreuses entreprises.
Toponymie
Anciens noms et orthographe d’Ennery (date du document dans lequel le nom apparait) : – Hunneriaca villa in pago Musellense (898) ; – Aneriacum (1181) ; – Henerey (1224) ; – Hennery (1225) ; – Ennery (1256) ; – Annerey (1315 et 1441) ; – Anerey (1317) ; – Haultchetel-d’Ennery (XVe siècle) ; – Annery (1408) ; – Anery (1437) ; – Haut-chastel-d’Ennery (1480) ; – Aignery (1514) ; – Anereyum, Annereyum, Anneceyum, Ennecey (1544) ; – Eneri (1638) ; – Henery (1644) ; – Ennereyum (1668) ; – Ennerie (1713).
Blasonnement
De gueules à la bande d’argent chargée de trois coquilles de sable.
Ce sont les armes de la famille de Heu, membre des paraiges messins, qui a possédé la baronnie d’Ennery de 1324 au début du dix-septième siècle.
Histoire
Ennery est un endroit très ancien, déjà cité en 898 dans les annales de Gorzco Hartulars.
En 881, Ennery a dû être détruit par les Normands. Ennery appartenait avec toutes les terres d'alentour à l'église de Metz.
En 1065, Ennery est tombé au pouvoir d'une famille seigneuriale du nom de Enntry.
En 1172, Frédéric de Pluvoise, évêque de Metz, fait l'acquisition d'Ennery pour l'évêché (partie Haut Châtel et donjon).
Puis, la possession de l'église de Metz, fut donné en fief à des particuliers. En 1236, Ennery devient la propriété de Robert, comte de Fleuranges, qui prend le titre de "Sires de Florehanges et d'Annerey".
Dans la première moitié du XIIIe siècle, Ennery a été partagé entre les seigneurs de Fenetrange, de Florchinger et de Rodemachern.
Au commencement du XIVe siècle, Thiébault de Heu, maître-échevin de la ville de Metz, fait l'acquisition du village.
En 1360, Thiébaut de Heu acquiert la totalité du domaine d'Ennery. Le château-haut d'Ennery que Wernzel de Luxembourg avait détruit en 1380 est reconstruit par Nicolas de Heu en 1390. Nicolle IV de Heu offrit à Ennery la place du village (actuellement place Robert Schumann). Scellé dans le mur d'une maison, en prolongement de la mairie, on peut voir un cartouche discret, pouvant passer inaperçu, car placé à environ 6 mètres du sol. En le regardant, on ne saisit pas de prime abord de quoi il est question, car écrit en latin, et l'on pourrait passer son chemin sans chercher à comprendre. Pourtant, ce cartouche se révèle d'une grande importance pour les habitants d'Ennery tant sur le plan historique que sur celui de la vie actuelle puisqu'il est question de la grande place du village que Nicolle IV de Heu a bien voulu mettre à la disposition de la population d'hier et d'aujourd'hui.
La commune appartient Colignon de Heu en 1420. Elle appartiendra à cette famille jusqu'à son extinction, vers la fin du XVIe siècle.
Ennery était avant la révolution une paroisse catholique de l'archiprêtre de Rombas. Appartenaient à la paroisse jusqu'en 1808, Chailly, et jusqu'en 1828, Rugy.
Lieu de résidence de nombreux juifs, Ennery disposait d'une synagogue. Construite en 1812, elle était située 7, rue des Jardins, à l'arrière d'une maison d'habitation. La galerie des dames, en bois avec de beaux motifs décorés, est encore en bon état et représente un élément important du patrimoine local. Le bâtiment du culte, devenu propriété privée en 1963, sert à présent de remise. On y accède par une demeure qui servait autrefois et au ministre officiant et de centre communautaire à partir de 1823.
En 1937, il ne restait que sept familles juives à Ennery et le dernier office a été célébré à Pâques 1940. Le 15 juin 1947, le consistoire décida de dissoudre la communauté d'Ennery et de rattacher les familles restantes (notamment les familles Baron, Lévy et Moïse) à celles d'Hagondange. La synagogue a été désaffectée en 1957 et classée à l'inventaire des monuments historiques en 1984.
Le cimetière, situé à la sortie du village en direction de Flévy, abrite les corps des membres de la communauté ainsi que ceux des localités voisines. Ce cimetière a été ouvert au XVIIIe siècle lorsque l'ancien cimetière, utilisé par la communauté de Luttange, fut abandonné.
Fouilles archéologiques
En 1935, Jules Barbe, exploitant agricole et maire du village, entreprit d’extraire d’un de ses prés le sable qui s’y trouvait à faible profondeur. C’est ainsi que furent mises à jour les premières sépultures mérovingiennes.
En l’absence de règlementation archéologique, les travaux se poursuivirent quelques années, mais de manière épisodique, jusqu’à ce que les autorités allemandes fassent procéder à une fouille en règle, sous la direction de M. Emile Delort.
Les travaux durèrent trois mois et demi, du 30 juin au 15 octobre 1941.
La nécropole mérovingienne était localisée à environ 200 mètres à l’ouest du village, à 150 mètres du carrefour des routes Metz-Thionville et Maizières-lès-Metz-Ennery, au lieu-dit « les trois arbres », aujourd’hui dans une zone industrielle. Cette nécropole comprenait 83 tombes, dont une sépulture double, toutes orientées vers l'est. Parmi le mobilier retrouvé, deux épées longues, des scramasaxes, haches, pointes de lances, boucles et plaques en bronze et une grande quantité de verrerie et de céramique, ainsi que des monnaies du IVe siècle. La nécropole a été implantée sur une petite terrasse - en fait un ancien bras de la Moselle qui coule à présent à 500 mètres à l’ouest - dominant un ruisseau. Ainsi s’explique l’existence de sable, omniprésent sous à peine un mètre de terre.
Mais ce n’est pas qu’une nécropole mérovingienne qui fut découverte par hasard en 1935, c’est un site occupé depuis une bonne dizaine de siècles. En effet, les tombes n’avaient pas été établies sur un sol vierge, loin s’en faut. Les objets trouvés dans les tombes et à proximité permirent d’établir que le site d'Ennery était occupé depuis l’époque gallo-romaine.
Les fouilles réalisées par le service régional de l’archéologie de Lorraine en 1990, 1991, 1992 et 1993 sur les diverses zones industrielles implantées sur le ban communal d'Ennery, ont permis la découverte de plusieurs sites intéressants. Ces sites ont révélé la présence de nécropoles du Néolithique et de l’âge du fer, des traces d’occupation du Néolithique moyen et final, du bronze final et de l’âge du fer ainsi que des habitats de l’âge du bronze final, de l’âge du fer et de l’époque romaine.
Depuis 1990, le service régional de l'archéologie de Lorraine entreprend des fouilles préventives sur les différents sites industriels. Ces opérations ont permis de découvrir de nombreux sites archéologiques recouvrant plusieurs périodes, depuis le Néolithique moyen (-4500 ans avant Jésus-Christ) jusqu'au XVIIe siècle, illustré par la tombe militaire. La dernière découverte faite à Ennery s'inscrit parmi les plus importantes de ces dernières années. Il s'agit d'une statue menhir qui constituait la stèle funéraire d'une nécropole. C'est la plus ancienne trace d'art figuratif retrouvée en Lorraine, puisqu'elle date de -2500 ans avant Jésus-Christ. Il s'agit d'un mégalithe d'un poids de 500 kg environ en grès rose, décoré de bandes hachurées obliques limitées par un trait continu ainsi que par des ronds et des traits pouvant ressembler à une spirale et un poignard. Lors de ces dernières fouilles, la présence de quelques artefacts en pierre témoignent des premiers passages de l'homme aux époques paléolithique et mésolithique, c’est-à-dire juste avant la période néolithique.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité Jean Bussienne mars 1989 actuel Jean-Marie Bauer DVD Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique (Source : INSEE[1]) 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 380 637 1325 1656 1743 1758 1850 Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes Économie
- Zone Eurotransit (le premier pôle logistique de l’est de la France), avec GAROLOR géré par la Chambre de commerce et d'industrie de la Moselle.
Jumelage
Ennery est jumelé avec la commune de Janaillat depuis le 8 mai 1994. Ce village a accueilli un grand nombre d'expulsés d'Ennery durant la Seconde Guerre mondiale. Certains des habitants y sont nés.
Lieux et monuments
- la « nouvelle croix de Flévy », restaurée en 1988, on peut y lire l’inscription « O crux ave spes-unic » ;
- porche de la mairie, linteau à deux supports, l’un avec un écusson entoré de deux branches d’olivier, symbole de docer et de paix daté de 1604 ; le second avec sa petit lucarne « Gardons la loi du seigneur notre dieu et nos fhorces renaîtront. » ;
- oratoire de Marie-l’Immaculée-Conception, sur la route de Chailly, avec l’inscription « Donnez la paix à l’Algérie, protégez tos nos soldats, 1956. »
La Belle-Croix
Lorsque l’on venait par la route de Hauconcourt, on apercevait un petit édifice qui abritait une croix et qui porte le nom de la Belle-Croix.
Cet édifice se compose d’une voûte en croisée d’ogive appuyée contre quatre contreforts angulaires, et dont les nervures, se coupant à angle droit, se prolongent, sans tailloirs ni chapiteaux, jusqu’à une base octogonale reposant sur le sol dans chacun des angles de la petite chapelle.
Sur chacune des quatre faces est ouverte une large ogive de 2,50 m de large sur environ 3,80 m de haut. Un mur à hauteur d’appui fermait ces ogives sur trois côtés. Deux rosaces décorent deux faces opposées. Les contreforts sont à deux étages et se terminent par un pignon élancé, dans la partie duquel se dessinent deux crochets en relief. En dessous est gravée d’une part l’écusson des de Heu et, d'autre part, la date de 1462, en chiffres arabes.
Cet écusson caractérise les auteurs de cette construction et la date s’accorde quant à elle parfaitement avec le style de cette dernière pour fixer l’époque où elle fut élevée. C’est donc probablement un monument de la piété filiale de Jean de Heu, qui le consacra au souvenir de son père Nicolle II, le grand aumônier, mort en cette même année[travail inédit ?].
La croix, renversée par les jours néfastes de la Révolution, a été rétablie au début du vingtième siècle. Elle n’était pas dénuée d’une certaine élégance, mais son style n’était pas assorti avec celui de l’édicule qui l’abritait.
En 1921 l’édifice fut classé au répertoire des monuments historiques de France.
Durant la Seconde Guerre mondiale la croix fut enlevée pour être mise en sécurité dans une maison mais elle ne fut jamais retrouvée.
C’est en 1976 que des jeunes du village redonnèrent un peu de vie à cet édifice. Lors du nettoyage des lieux et en creusant le sol, deux statuettes, représentant des personnages, avaient été trouvées. Elles provenaient vraisemblablement des deux niches situées dans la partie haute des contreforts. Malheureusement, ces statuettes, qui appartenaient au patrimoine du village ont disparu. Les quêtes faites aux messes dominicales permirent de racheter une nouvelle croix. Un Christ de bronze fut offert par un habitant du village pour être fixé sur la croix. Le dimanche 12 décembre 1976 le monument restauré est béni.
L’année 1978 allait être une année important pour cet édifice. En effet, le doublement de la route départementale, qui passe à l’entrée du village, rend obligatoire son déplacement. En été, des spécialistes dépêchés par les Beaux-Arts, arrivent sur les lieux. L’une après l’autre les pierres sont numérotées, descellées et descendues au pied du monument. Il est réédifié à 48 mètres de son ancien emplacement. Un cartouche gravé dans la pierre indique la direction et la distance de l’ancien emplacement.
L'église Saint-Marcel d'Ennery
L'église d'Ennery occupe le fond d'une place plantée d'arbres et bordée sur le côté droit par des bâtiments d'une belle uniformité, dont la mairie. Cette place fut donnée aux habitants par Nicolas IV de Heu, conseiller de l'empereur Charles V dit Charles Quint, en 1537. Une plaque apposée sur la façade de la maison Folny, 4 place Robert Schuman, rappelle cette donation.
Cette église a été construite par les templiers à la fin du quinzième siècle. Elle ne se composait alors que du sanctuaire et du chœur. Elle renferme, dans le chœur et le transept, qui ont conservé intacte leur ancienne architecture, des détails d'un remarquable intérêt.
Le chœur, terminé par une abside semi-hexagonale, est éclairé par trois fenêtres géminées de forme ogivale, ayant à peu près un mètre de large sur deux mètres de hauteur. Les nervures des voûtes se prolongent pour former les colonnes, sans interposition de chapiteaux ni de tailloirs. Dans le chœur, ces nervures se découpent, de manière à former un faisceau de cinq colonnettes. Aux clefs de voûte on trouve cinq fois le blason des de Heu : coquille de sable sur champ de gueules. Le transept comprend une travée avec voûte étoilée entre deux travées à voûtes croisées. Les branches du transept sont éclairées par deux grandes fenêtres de même forme, d'un mètre trente sur deux mètres cinquante environ.
L'église a été restaurée et agrandie en 1857. On lui a élevé, sur la place, une nouvelle façade ornée d'un portail que décorent des crochets et des pyramides, et que surmonte une rosace élégante. La grande nef est surmontée d'une voûte en ogive moderne, supportée par des piliers carrés sans chapiteaux ; les collatéraux n'ont qu'un plafond plat.
Ce qui constitue la véritable richesse de l'église d'Ennery, ce sont les admirables vitraux qui décorent les fenêtres du chœur et du bras gauche du transept. Ces vitraux (datés de 1548) sont du grand peintre-verrier Valentin Bousch et ont été classés au répertoire des Monuments historiques le 18 novembre 1970[2].
Les fenêtres du chœur sont décorées des images de Saint Arnould et Sainte Catherine à gauche ; de Saint Sébastien et de Saint Roch au milieu ; de Saint Hubert et de Saint Jean-Baptiste à droite. Toutes ces figures, merveilleusement conservées, sont surmontées d'un charmant petit sujet, composé d'un ange jouant de la trompette du haut d'une tour, et aux pieds de cette tour de deux autres anges jouant de la cithare et du violon. Au-dessous est une ornementation en rinceaux qui sort des ateliers de M. Maréchal. Le quatrefeuille qui remplit l'espace au-dessus du meneau contient un soleil rayonnant.
Le château d'Ennery
Il a été construit en 990 par les Templiers. A cette époque, le propriétaire du château était le duc de Brandebourg qui, pendant son voyage en Terre Sainte pour délivrer le tombeau du Christ, a perdu sa femme la Duchesse de Brandebourg. Elle repose sous l'autel de la Vierge (à gauche vers l'autel en venant de la porte principale) dans l'église d'Ennery qui à cette époque était la chapelle du château. Le grand vitrail qui est sur le côté de cet autel la représente avec sa robe de velours rouge et sa couronne de Duchesse en or, telle qu'elle y est enterrée, ceci d'après les archives de Metz, si elles existent encore..., qui lui donnaient 22 ans. C'est le grand-père de la grand-mère de la Marquise de Beauregard, née de Tocqueville, qui l'a découverte en faisant agrandir la chapelle pour en faire une église qu'il a donnée au village[3]. Il ne faut considérer le château d’Ennery que comme la citadelle d’une place fortifiée.
Le village, en effet, était revêtu d’un caractère défensif. Il était entouré d’une solide muraille, percée de meurtrières, qui ne s’ouvraient qu’à deux endroits opposés. C’était la porte haute, qui communiquait avec les villages situés à l’est, et la porte basse qui donnait accès sur les rives de la Moselle. Il y avait aussi, sans doute, aux angles de la muraille et aux endroits exposés, ainsi que de chaque côté des portes, des tours percées de meurtrières et munies de créneaux et présentant plusieurs étages de feux.
De même que dans la plupart des villages fortifiés des environs de Metz, tous ces vestiges d’une époque lointaine ont disparu, même les deux portes. Le château, de forme presque carrée, était établi dans la partie la plus élevée du village et formait un bâtiment massif, défendu par quatre tours d’angle et entouré d’un large fossé. C’était l’habitation du seigneur et son dernier refuge lorsque l’ennemi s’était emparé du village. Un pont-levis conduisait de la plate-forme dans un deuxième réduit, également entouré de fossés et où s’élevaient les bâtiments des communs et les logements occupés par les défenseurs. En face de la porte d’entrée, un deuxième pont-levis reliait la fortification au village.
On comprend qu’avec un système aussi étendu, le château d’Ennery, comme celui de Vry, ait figuré parmi les meilleures places fortes du pays messin. Si la garnison était sur ses gardes, il n’était possible de s’en emparer qu’au moyen de l’artillerie, dont l’emploi était plutôt rare. La population était à l’abri des coups de mains de ces bandes indisciplinées qui désolaient les campagnes. De fait, le château ne fut jamais pris que par des armés munies de bouches à feu ou par trahison, comme en 1418. Cette année-là, la cité d'Ennery, qui avait une citadelle défendue par une garnison et de l'artillerie, fut prise par Ferry de Chambley. Le Duc de Lorraine la reprit et la rendit aux Messins qui y établirent le gouverneur Henry de Bahengnon, leur allié. Hélas, ce dernier les trahit en introduisant dans le château, au moyen de tonneaux, une troupe de gens d'armes qui le livrèrent à Vinchelin et à Henry de la Tour alors en guerre avec les Messins qui avaient contribué à la destruction du château de Sanry qui appartenait à ces deux seigneurs. En 1420, des soldats de Metz rencontrèrent Bahengnon, l'arrêtèrent et le conduisirent devant les magistrats de cette cité qui le condamnèrent au pilori devant la cathédrale ; de là, il fut traîné sur la claie jusqu'au Pont des Morts où on l'écartela.
En 1552, un peu avant l'arrivée de Charles Quint, les seigneurs de Metz allèrent attendre à Ennery le Duc de Guise.
En 1667, une ordonnance royale qui confère le titre de commandant du château d'Ennery au sieur Berot, montre qu'Ennery, au XVIIe siècle, était tout à fait passé à l'état de forteresse classée en raison de l'importance de ses fossés et de la solidité de ses remparts. Voici les termes de ce brevet : « Le Roy ayant jugé nécessaire pour son service de faire établir garnison dans le château d'Ennery, au pays messin, et voulant pourvoir à ce qu'elle y soit commandé par une personne capable de s'employer utilement à la garde dudit château, Sa Majesté à choisy le Sieur Berot, à qui il appartient pour avoir le dit commandement, ordonner aux gens de guerre estant et pouvant y estre envoyé en garnison ce qu'ils y auront à faire pour le service de Sa Majesté ». Fait à Paris le 10 décembre 1667 - Louis Letellier.
La famille de Heu marqua l’histoire de cet édifice et du village pendant plus de deux siècles. Le château fut rénové à maintes reprises mais ces restaurations l’avaient déparé. Le toit de la bâtisse s’est effondré en 1960 lorsqu’un avion passa le mur du son. Propriété privée, il est maintenant envahi par la végétation et sert de refuge aux oiseaux.
Personnalités liées à la commune
- Michel Vergnier, député de la première circonscription de la Creuse et maire de la commune de Guéret est né et a grandi à Ennery.
- Marie-Charlotte Vautrain, native d'Ennery, épouse en 1786 Karl Bochsa, hautboïste dans un régiment stationné à Montmédy et donne naissance à Nicolas Bochsa, harpiste célèbre et excentrique du XIXe siècle.
- La famille juive Lippmann, dont un descendant, Gabriel Jonas Lippmann, né à Hollerich, Grand Duché de Luxembourg le 16 août 1845, a obtenu le prix Nobel de physique en 1908, est originaire d'Ennery. Gabriel Jonas Lippmann est décédé à bord du paquebot France le 13 juillet 1921 en route d’Amérique du Nord vers l’Europe.
- Eugène Chabeaux, né le 19 novembre 1882 et décédé en septembre 1982 était le doyen d'Ennery.
Source
- Jean-Paul Phillips, Patrimoine rural en Pays messin, Éditions Serpenoise, 2006, ISBN 2-87692-698-9, p. 36-37.
Notes
- Ennery sur le site de l'Insee
- Ministère de la culture - palissy
- Extraits de la lettre en date du 13 juin 1965 adressée à Marcel Pierson, adjoint au maire, par la Marquise de Beauregard.
Liens externes
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