Emile Littré

Emile Littré

Émile Littré

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Émile Littré
Portrait photographique d'Émile Littré (1801-1881)
Portrait photographique d'Émile Littré (1801-1881)

Naissance 1er février 1801
Paris
Décès 2 juin 1881 (à 80 ans)
Paris
Nationalité France France
Profession(s) lexicographe, philosophe

Émile Maximilien Paul Littré, né à Paris le 1er février 1801 et mort à Paris le 2 juin 1881, est un lexicographe et philosophe français, surtout connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé Le Littré.

Sommaire

Biographie

Enfance

Son père, Michel-François, originaire d'Avranches, fils d'orfèvre, avait reçu une certaine éducation, mais, s'ennuyant de la maison paternelle, se rendit à Paris. Là, apprenant que son père était dans la gêne, il s'engagea dans l'artillerie de marine, et envoya à Avranches le prix de son engagement. Il fut canonnier pendant plusieurs années et parvint au grade de sergent-major. Lorsqu'il revint à terre, il était imbu des idées révolutionnaires de l'époque. Mais il fallait vivre, et après quelque emploi en province, il parvint à devenir chef de bureau à la direction générale des Contributions indirectes à Paris. Il épousa Sophie Johannot, libre-penseuse comme lui, et ils eurent deux fils, Émile et Barthélémy, qui naquirent à Paris. Possédant le goût de l'étude, il avait assemblé une très bonne bibliothèque, et, mettant en œuvre ses idées philosophiques, il se consacra à l'éducation de ses deux fils. Pour cela, il apprit le grec et, plus tard, le sanscrit. Le jeune Émile, qui portait le plus le cachet paternel, fut envoyé au lycée Louis-le-Grand, où il eut pour amis Louis Hachette et Eugène Burnouf.

Quand, en 1819, Émile termina ses études secondaires, il hésita un peu sur la profession qu'il devrait choisir, temps qu'il mit à profit pour se perfectionner en anglais, en allemand, en italien, en latin et en grec, d'une façon telle qu'il savait non seulement écrire dans ces langues, mais aussi y composer des vers. Quelques années plus tard, en 1823 Eugène Burnouf lui donna des leçons de sanskrit, en même temps qu'à Barthélémy-Saint-Hilaire, renforçant ainsi les bases de sa science philologique.

Études médicales et premiers engagements politiques

Entre-temps il se décida pour la médecine et, en 1822, s'y inscrivit comme étudiant. Pendant huit ans, il se consacra presque sans partage à ces études, passa tous les degrés de l'externat et de l'internat, et eut pour condisciples et collègues Louis-Marie Michon, Antoine Constant Danyau et Natalis Guillot. Il n'avait plus que sa thèse à préparer pour obtenir le diplôme qui lui aurait permis d'exercer quand, en 1827, son père mourut, laissant sa mère absolument sans ressources. Il renonça immédiatement à passer le doctorat et, tout en conservant un vif intérêt pour la médecine, donna des cours de latin et de grec pour subvenir aux besoins de sa famille.

Pendant la Révolution de juillet 1830, fervent républicain, il fit le coup de feu du côté des insurgés, qui chassèrent Charles X de Rambouillet. Il avait endossé pour l'occasion un uniforme de garde national, geste séditieux, puisque cette milice avait été dissoute en 1827, et il s'était coiffé d'un chapeau rond. Son ami Farcy fut abattu à ses côtés, et son corps fut ramené à son propre domicile.

Journalisme et travaux littéraires

En 1831 il fut recommandé à Armand Carrel, rédacteur en chef du National, qui lui donna la tâche de lire les journaux anglais et allemands pour y trouver les extraits intéressants. En 1835 Carrel découvrit par hasard les grandes capacités de son lecteur, qui, à partir de ce moment, devint un collaborateur régulier.

Il reprit ses études médicales, assistant assidûment aux conférences de Rayer à La Charité, convenant avec le libraire Baillière, spécialisé dans les ouvrages de médecine et de sciences naturelles, la traduction et l'édition d'Hippocrate. Il se concentra dès lors principalement sur cet ouvrage, tout en commençant en 1836 ses contributions à la Revue des deux mondes avec des articles sur toutes sortes de sujets, dont certains révélaient le médecin et le philosophe naturaliste :

  • Les Grandes Épidémies (15 janvier 1836) ;
  • Recherches sur les ossements fossiles de Cuvier ;
  • Nouvelles recherches des géomètres sur la chaleur de la terre.

Bien qu'il fût lui-même agnostique, il se maria en 1835 ou 1837 avec une jeune fille simple, pieuse et pratiquante, dont il eut une fille, Sophie, qui fut élevée chrétiennement selon la foi de sa mère. En 1839 parut le premier volume de son édition des travaux d'Hippocrate. La valeur de ce travail fut immédiatement reconnue par l'élection de son auteur, le 22 février de cette même année, à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. À cette époque — il avait alors près de 40 ans — il découvrit par hasard les travaux d'Auguste Comte, qui le séduisirent par leur caractère scientifique et méthodique, et dont la lecture constitua, comme il l'a dit lui-même, « le point cardinal de sa vie ». À partir de ce moment se manifesta l'influence du positivisme sur sa propre vie et, ce qui est plus important, sa propre influence sur le positivisme, car il a donné au positivisme autant qu'il a reçu de lui. Il devint bientôt l'ami de Comte et vulgarisa ses idées dans de nombreux travaux sur la philosophie positiviste, donnant un premier résumé lucide et habile de ces idées sous le titre Analyse raisonnée des cours de Philosophie positive. En même temps il continuait son édition d'Hippocrate, qui ne fut pas terminée avant 1862, et publiait de la même façon une édition de l’Histoire naturelle de Pline pour la Collection des auteurs latins dirigée par Nisard. Après le décès de Fauriel en 1844, il prit la place de celui-ci à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans le comité qui se consacrait à l’Histoire littéraire de la France. Sa connaissance de l'ancien français et de la littérature s'y révéla inestimable, et il fut un des principaux auteurs des tomes XXI, XXII et XXIII.

Il accueillit avec joie la Révolution de 1848, et accepta les fonctions non retribuées de conseiller municipal de Paris. Mais il ne tarda pas à donner sa démission, en voyant la marche des événements. Il refusa le ruban de la Légion d'honneur qui lui était offert, et prit part à la répression contre l'insurrection de juin, tout en se remettant au travail avec une ardeur nouvelle. Les articles qu'il publia pendant cette période au National, ont été recueillis et publiés en 1852 sous le titre de Conservation, révolution et positivisme, montrant sa complète adhésion à toutes les doctrines de Comte. Pourtant, pendant les dernières années de la vie de ce dernier, il allait comprendre qu'il ne pourrait pas entièrement accepter tous les dogmes ni toutes les idées mystiques de celui qui était son maître et son ami ; il cacha cependant ses divergences d'opinion et Comte ne remarqua pas que son élève était allé plus loin que lui, comme lui-même avait été plus loin que Saint-Simon, son maître.

Pendant toute la durée de l'Empire, il se tint à l'écart de la politique, se consacrant uniquement aux labeurs littéraires et scientifiques qui ont fait de lui un des éminents savants de ce temps. Il reprit le cours de ses recherches sur la médecine, et le Dictionnaire de médecine et de chirurgie, qui n'avait dû être au début qu'un remaniement du travail de Nysten, devint peu à peu, entre les mains de Littré et de son collaborateur Robin, un ouvrage essentiellement original et personnel.

Son Dictionnaire

Première page du Littré, dans son édition de 1889.

Mais son travail capital et son principal titre, c'est incontestablement le Dictionnaire de la langue française, dont il avait conçu de bonne heure le projet. Il l'avait en effet fait accepter dès 1841 au chef de la maison Hachette, son condisciple et ami, Louis Hachette, mais ce projet ne reçut un commencement d'exécution que six ans plus tard. La rédaction dura de 1847 à 1865, et l'impression, commencée le 27 septembre 1859, ne fut terminée qu'en novembre 1872, après une interruption d'environ neuf mois en 1870-1871. On peut se rendre compte du travail qu'exigea ce Dictionnaire quand on sait que la copie comptait 415 636 feuillets, et qu'elle était rangée par paquets de mille feuilles dans huit caisses de bois blanc, déposées dans la cave de la maison de campagne de Littré au Mesnil-le-Roi. Au mois d'août 1870, en prévision d'opérations militaires aux environs de Paris, Littré fit transporter ces caisses à Paris, dans les sous-sols de la maison Hachette, pour les mettre hors de portée des obus. C'était le plus grand travail lexicographique entrepris jusque là sur la langue française, et on ne sait ce qu'on doit admirer le plus chez l'auteur de cette œuvre : la sûreté de sa méthode, la sagacité de ses jugements, la profondeur de son érudition, la patience de ses recherches ou son infatigable activité, tout cela au milieu des plus vives angoisses patriotiques.

Pendant ce temps, la mort de Comte en 1858 avait libéré Littré de toute crainte d'attrister les dernières années de son maître, et il publia ses propres idées dans Paroles de philosophie positive en 1859 et, plus longuement, dans son ouvrage Auguste Comte et la philosophie positive en 1863. Dans ce livre il étudie l'origine des idées de Comte chez Turgot, Kant et Saint-Simon, raconte ensuite de façon élogieuse la vie de Comte, parle de sa méthode philosophique, des grands services qu'il a rendus à la cause et des résultats de ses travaux, avant de montrer finalement les points sur lesquels il se sépare de lui. Il approuve pleinement la philosophie de Comte, ses grandes lois sur la société et sa méthode philosophique, qu'effectivement il a défendues chaleureusement contre Stuart Mill, mais déclare que, tandis qu'il croit à la philosophie positiviste, il ne croit pas dans une religion de l'humanité.

En 1863, il termina son Hippocrate et son Pline, tout en poursuivant sérieusement le travail sur son Dictionnaire de la langue française. La même année il fut proposé pour l'Académie française, mais fut écarté, suite à l'opposition de Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, qui l'avait dénoncé dans son Avertissement aux pères de famille comme le chef des matérialistes français. À cette époque Littré lança également avec Wyrouboff la revue Philosophie Positive, qui devait faire connaître les thèses des positivistes modernes. Il y publia, en 1870, sous le titre : Des origines organiques de la Morale, un article qui fit sensation, et fournit de nombreux arguments aux théoriciens catholiques qui accusaient Littré d'athéisme. La même année, il soutenait la veuve de Comte dans son procès contre les exécuteurs testamentaires de son mari, et s'opposait à la publication des dernières œuvres d'Auguste Comte, qu'il considérait comme indignes de lui.

Vie politique

Sa vie s'écoulait ainsi, consacrée au travail littéraire, jusqu'à ce que la chute de l'Empire l'amenât à prendre part à la politique. Mais, se sentant trop vieux pour supporter les privations du siège de Paris, il se retira avec sa famille en Bretagne. Gambetta le nomma alors professeur d'histoire et de géographie à l'École polytechnique, et le fit venir à Bordeaux. Bientôt après, il rentra dans la vie politique, mais sans renoncer à ses autres travaux.

Il fut élu à l'Assemblée nationale par le département de la Seine le 8 février 1871, le 33e sur 43, par 87 868 voix sur 328 970 votants. Il prit place à gauche, et vota constamment avec les républicains modérés, par exemple Contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, Pour la dissolution, Contre la chute de Thiers au 24 mai lors de la Semaine sanglante, Contre le septennat, la loi des maires et l'état de siège, Pour l'amendement Wallon et celui de Duprat, qui demandait que le futur Sénat soit nommé au suffrage universel, et Pour l'ensemble des lois constitutionnelles. Lors du renouvellement des conseils généraux, il fut nommé le 15 octobre 1871 membre du conseil général pour le canton de Saint-Denis, et cette assemblée le choisit pour son vice-président.

Dans la séance du 30 décembre 1871, il fut élu, en remplacement de Villemain, membre de l'Académie française malgré l'opposition réitérée de Mgr Dupanloup, qui voulut, avec éclat, démissionner de son fauteuil plutôt que de le recevoir.

À l'Assemblée nationale, Littré, éloquent seulement la plume à la main, ne prit aucune part aux débats parlementaires, et ne parut jamais à la tribune. Mais il n'en fut pas moins très assidu aux séances. « Tous les arrangements de ma vie, a-t-il dit en parlant de l'année 1872, pour me procurer la plus grande somme de temps disponible étaient bouleversés. Membre de l'Assemblée nationale, j'assistais régulièrement aux séances. N'ayant pu prendre résidence à Versailles, à cause de mes livres et de tout ce qu'à Paris j'avais sous la main, j'étais obligé de faire chaque jour le voyage. De la sorte, le milieu des journées m'était enlevé tout entier ; il ne me restait que les matinées, les nuits, les dimanches et les vacances de l'Assemblée. Ces heures dérobées aux devoirs publics, on imaginera sans peine avec quel soin jaloux je les employai, et combien je me réjouis quand je vis qu'elles me suffisaient »

Au mois d'avril 1873, Littré, qui avait fait adhésion à la "République conservatrice", protesta dans une lettre adressée au Temps contre la candidature radicale de Barodet en remplacement de Sauvage décédé, candidature approuvée par de nombreux députés simplement pour protester contre la loi qui avait enlevé à Lyon ses franchises municipales, et à Barodet son mandat de maire. Barodet fut néanmoins élu.

Son Dictionnaire de la langue française fut finalement achevé en fin 1872. Une interprétation sûre y est donnée de l'usage de chaque mot, fondée sur les divers sens qu'il eut dans le passé et étayée d'exemples tirés des œuvres d'auteurs anciens ou modernes. Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnèrent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (loge « La Clémente amitié »), et une grande publicité au discours que Littré prononça le jour de son initiation. Il fut reçu en même temps que Jules Ferry et Grégoire Wyrouboff. Le 15 décembre 1875 Littré fut élu par l'Assemblée nationale sénateur inamovible, le 52e sur 75, par 343 voix sur 676 votants. Il siégea à la Chambre haute dans les rangs de la gauche modérée. Il vota Contre la dissolution de la Chambre en 1877, se montra, lors de la Crise du 16 mai, l'adversaire du gouvernement qui en fut issu, puis le partisan du ministère Dufaure, et favorable à la plus large tolérance en matière religieuse. Il s'abstint volontairement lors du scrutin sur la nouvelle loi au sujet de l'enseignement supérieur.

Il continua à rédiger des articles, et les plus remarquables de ces productions au cours de ces années furent ses écrits politiques où il dévoilait et attaquait l'entente des Orléanistes et des Légitimistes et se prononçait en faveur de la république. Il fit rééditer un grand nombre de ses anciens articles et de ses anciens ouvrages, entre autres Conservation, révolution et positivisme de 1852 (qu'il réimprima mot pour mot, y joignant une renonciation formelle et catégorique à beaucoup de doctrines comtistes qu'il contenait) et une petite brochure Pour la dernière fois, où il maintenait sa conviction inaltérable dans le matérialisme, et où il se livra à un de ses rares épanchements intimes. Il y répond avec beaucoup de tact et de simplicité aux sollicitations religieuses qui l'ont touché, sans chercher à blesser les convictions qu'il ne partage pas, affirmant qu'il n'éprouve ni le désir de croire, ni l'angoisse de quelques incrédules. « Je me suis interrogé en vain, je n'éprouve rien de ce qu'ils ont éprouvé. [...] je suis sans regret d'être en dehors de ces croyances, et ne puis découvrir en moi aucun désir d'y rentrer. »

Cependant, quand elles se rendirent compte que le vieil homme n'avait plus longtemps à vivre, sa femme et fille, ferventes catholiques, s'efforcèrent de le convertir. Il avait eu pendant longtemps des entretiens avec le père Millériot, célèbre controversiste, et il avait été très affligé de sa mort; mais il n'est guère probable qu'il se serait laissé un jour véritablement convertir. Malgré tout, quand il fut à l'article de la mort, il fit cette concession suprême aux sentiments catholiques de sa femme et de sa fille de consentir à recevoir les sacrements, y compris ceux du baptême et du mariage; et sa femme lui fit donner des funérailles catholiques.

Il fut enterré au cimetière du Montparnasse. Suivant sa volonté expresse, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe.

Le lycée public d'Avranches s'appelle lycée polyvalent Émile-Littré pour rappeler les origines de la famille du grand homme.

Œuvres

Traductions

  • Traduction et édition des Œuvres d'Hippocrate (1839-1861) ;
  • Traduction de la Vie de Jésus de David Strauss (1839-1840), où il expose dans la préface sa doctrine, substituant l'ordre surnaturel à un autre idéal, celui de l'Humanité ;
  • Traduction et édition de l'Histoire naturelle de Pline (1848-1850) ;
  • Traduction du Manuel de physiologie (Handbuch der Physiologie) de Müller (1851), où il ajouta une préface philosophique, assignant à la physiologie son vrai rôle dans l'ordre des sciences ;

Dictionnaires

Écrits philosophiques

  • Analyse raisonnée du cours de philosophie positiviste d'Auguste Comte (1845) ;
  • Application de la philosophie positive au gouvernement (1849) ;
  • Conservation, révolution et positivisme (1852) ;
  • Paroles de la philosophie positive (1859) ;
  • Auguste Comte et la philosophie positive (1863) ;
  • La Science au point de vue philosophique (1873) ;
  • Fragments de philosophie et de sociologie contemporaine (1876) ;
  • Pour la dernière fois.

Collaboration à des journaux

  • L'Expérience, journal médical qu'il créa en 1837 avec Dezeimeris ;
  • Le National ;
  • La Revue des deux mondes ;
  • Le Journal des débats ;
  • Revue germanique ;
  • Remise en ordre des Œuvres politiques d'Armand Carrel (1854-1858).

Sources

  • (en) « Émile Littré », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
  • Biographie de Littré par Sainte-Beuve en tête du Littré
  • Adolphe Robert et Gaston Cougny : Dictionnaire des parlementaires français (1889)
  • Michel Gaudard de Soulages et Hubert Lamant : Dictionnaire des Francs-Maçons européens (2005)

Dictionnaires en ligne

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Voir sur Wikisource : Émile Littré.


Précédé par
Abel-François Villemain
Fauteuil 17 de l’Académie française
1871-1881
Suivi par
Louis Pasteur
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