- Deuxième bataille de Noirmoutier
-
Bataille de Noirmoutier (1794)
La bataille de Noirmoutier se déroula lors de la guerre de Vendée.
Sommaire
Prélude
Le 29 décembre 1793, le général Louis Marie Turreau arriva à Nantes afin de prendre ses fonction de général en chef de l'armée de l'ouest. Une des premières mesure qu'il ordonna fut l'attaque de l'Île de Noirmoutier qui faisait craindre aux républicains une aide possible des Britanniques aux Vendéens. Ce fut le général Nicolas Haxo, qui d'ailleurs préparait depuis longtemps cette opération, qui fut chargé de prendre le commandement.
De son côté Charette n'ignorait pas l'imminence de cette attaque, aussi il avait tenté une diversion et avait investit Machecoul. Mais, afin de couvrir les troupes d'Haxo, le général François Carpentier contre-attaqua et s'empara à son tour de Machecoul le 2 janvier 1794, sur ordre de Turreau.
Finalement, depuis Fromentine dans la soirée du 2 janvier, les républicains passèrent à l'attaque de Noirmoutier.
La bataille
L'île de Noirmoutier avait pour se défendre 1 800 soldats vendéens, René de Tinguy comme gouverneur et Dubois de La Pastelière, ancien capitaine de la garde nationale de Soullans comme commandant du chef-lieu. Le plus haut gradé était Maurice Gigost d'Elbée, ancien général en chef de l'armée catholique et royale, mais celui-ci souffrait toujours de ses graves blessures subies en octobre à la bataille de Cholet, aussi il ne put diriger que partiellement la défense vendéenne. Alexandre Pineau dirigeait l'ensemble des forces royalistes. Le gros des troupes, 1 200 hommes, commandés par La Roberie était à Barbâtre, près du passage du Gois, le seul endroit où la traversée par voie de terre était possible à marée basse.
Mais Haxo avait prévu d'attaquer sur plusieurs points, il disposait d'une petite flotte; 19 navires de transport et une frégate, La Nymphe. Deux diversions furent tentées au nord de l'île. Le 3 janvier, à 6 heures du matin, la première vague républicaine dirigée par Nicolas Louis Jordy débarqua discrètement à la pointe de la Fosse au sud de l'île. Le combat s'engagea et fut d'abord à l'avantage des Vendéens, les soldats républicains étaient éprouvés par deux jours de confinement dans les bâteau de transports et l'artillerie vendéenne était parvenue à faire échouer la frégate La Nymphe. L'adjudant-général Jordy fut grièvement blessé, mais malgré tout, à une heure de l'après-midi, les républicains étaient parvenus à s'emparer de Barbâtre.
Le sud de l'île prise, Haxo n'avait plus à craindre l'artillerie vendéenne, il traversa le passage du Gois avec 2 000 hommes et fit sa jonction à Barbâtre avec les hommes de Jordy pendant que les Vendéens se repliaient sur Noirmoutier-en-l'Île.
Mais à peine Barbâtre était prise que déjà la répression commençait, ordonnée par les représentants en mission Prieur de la Marne, Louis Turreau et Bourbotte qui surveillaient les opérations. Les habitants de Barbâtre s'étaient joints aux Vendéens lors de la prise de l'île par Charette lors de la première bataille de Noirmoutier, aussi tous les hommes adultes présents dans le bourg furent passés par les armes.
Haxo mit toutes ses troupes en marche pour Noirmoutier-en-l'Île. La Guérinière fut prise facilement. Une autre division, débarquée à L'Herbaudière, marchait également sur Noirmoutier-en-l'Île. D'autres troupes furent détachées pour prendre L'Épine. Mais alors que les républicains franchissaient le pont de la Corbe, à 3 heures de l'après-midi, des parlementaires vendéens se présentèrent. Ils proposèrent de se rendre, demandant seulement la vie sauve en échange de quoi ils s'engageaient à ne plus combattre les républicains. La proposition fut rejetée par les représentants en mission qui refusèrent toute négociations et déclarèrent qu'il ne serait fait aucune grâce. La bataille reprit donc dans les abords de Noirmoutier-en-l'Île.
Cependant le temps jouait en faveur des Vendéens, la marée remontait et si les républicains ne remportaient pas la victoire assez vite, ils risquaient d'être coupés du continent et de se retrouver sans subsistances. Haxo craignait de plus l'importante artillerie vendéenne qui risquait de faire des ravages lors de l'attaque de la ville. Aussi lorsque les Vendéens envoyèrent de nouveaux émissaires, Haxo prit sur lui d'accepter leurs offres de reddition. Confiants en la parole de Haxo qui était connu comme un officier loyal, les Vendéens cessèrent le combat, déposèrent les armes puis se retirèrent dans l'église et le château pendant que les républicains faisaient leur entrée dans la ville.
Les exécutions
La vie sauve avait été promise aux Vendéens mais les représentants en mission Prieur de la Marne, Louis Turreau et Bourbotte ne prirent pas en compte la parole de Haxo. Le tribunal révolutionnaire fut remis en place, les soldats organisèrent des battues dans les bois et les souterrains et de nombreux habitants furent arrêtés. Tous les prisonniers vendéens furent enfermés dans l'église, et leur nombre gagna rapidement les 1 500 à 2 000 parmi lesquels quelques émigrés, prêtres, femmes et enfants.
Les représentants ordonnèrent ensuite la mise à mort de tous les prisonniers entassés dans l'église. Haxo tenta de s'opposer à cette mesure mais en vain, les représentants avaient autorité dans ce domaine.
Au matin du 4 janvier, les exécutions commençèrent, les prisonniers furent extraits de l'église par groupe de 60, conduits à Banzeaux, au lieu-dit La Vache et fusillés sur la plage. Les officiers et les prêtres furent en revanche fusillés sur la place d'Armes. Les exécutions durèrent deux jours, les corps entassés dans une fosse ne furent enterrés qu'au bout d'un mois.
Les républicains eurent la surprise de trouver Maurice Gigost d'Elbée parmi leurs prisonniers, l'ancien général en chef passait pour mort auprès des autorités républicaines. D'Elbée subit un long interrogatoire qui dura deux jours.
Le 6 janvier, d'Elbée, Pierre Duhoux d’Hauterive et Boisy de Landebaudière furent conduit sur la place d'Armes. D'Elbée, blessé, ne pouvait marcher et avait été placé sur un fauteuil. On adjoignit ensuite aux trois condamnés l'officier républicain Conrad Wieland, ancien commandant de Noirmoutier, coupable de s'être rendu aux Vendéens lors de la première bataille de Noirmoutier. Les quatre hommes furent ensuite fusillés.
Liens externes
Sources
- François Piet, Mémoires sur l'île de Noirmoutier.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, éditions Economica, 1994 p.124-125.
- Portail de la Révolution française
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de la Vendée
Catégories : Bataille des guerres de la Révolution française | Bataille sur le sol français | Guerre de Vendée | Bataille de 1794 | Histoire de la Vendée
Wikimedia Foundation. 2010.