Cruseilles

Cruseilles

46° 02′ 06″ N 6° 06′ 30″ E / 46.035, 6.10833333333

Cruseilles
Image illustrative de l'article Cruseilles
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois
Canton Canton de Cruseilles
Code commune 74096
Code postal 74350
Maire
Mandat en cours
Christian Bunz
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Cruseilles
Site web Cruseilles.fr
Démographie
Population 3 615 hab. (2007)
Densité 142 hab./km²
Géographie
Coordonnées 46° 02′ 06″ Nord
       6° 06′ 30″ Est
/ 46.035, 6.10833333333
Altitudes mini. 450 m — maxi. 1352 m
Superficie 25,41 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Cruseilles est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie et la région Rhône-Alpes.

Sommaire

Géographie

De par sa configuration géographique Cruseilles est à la fois village de montagne et bourg de vallée. Au point de jonction des Bornes, de Genève et d'Annecy, ses chemins sillonnent les vastes collines dont la base est baignée par les Usses (450 mètres) et le sommet couronné par le Mont Salève (1 352 mètres). Cruseilles est un bourg de 3 819 habitants perché à 783 mètres d'altitude. Il se situe au pied du Salève, à 18 kilomètres d'Annecy et 25 kilomètres de Genève.

Il possède un quartier ancien, « le Corbet », avec de vieilles maisons dont la plus typique, dite « De Fésigny », possède une très belle façade en vieilles pierres.Où se trouve l'Église.

Toponymie

Il existe deux versions expliquant l'origine du nom de la commune..

Première version : le nom viendrait de Cursillius, nom d’une famille noble du moyen âge qui aurait fait partie de la noblesse primitive savoyarde ou qui aurait acquis sa noblesse par acquisition de domaines réputés nobles. Dans les premiers temps du régime féodal, les seigneurs n’avaient, comme le commun du peuple, que des noms individuels auxquels ils ajoutaient le nom de leur résidence ou de leur fief. C’est ainsi que nous trouvons en 1113, Guillaume de Cruseilles.

Deuxième version: Cruseilles viendrait de Crusillia, c’est-à-dire croisille, croisée, croisette, et ce nom aurait été employé pour désigner la croisée des chemins qui se produisait dans ce pays. L’opinion de cette version semble confirmée par les armoiries de la ville.

Pendant longtemps, presque jusqu’à la Révolution Française, on écrivit Crusillie. Cette explication cependant ne semble pas répondre au patois. Il est vrai qu’à l’époque, des transpositions de consonnes étaient effectuées régulièrement. Notre population rurale a dû de bonne heure prononcer Courzelles au lieu de Crouzelles plus dur et moins élégant.

De nos jours, la population a le choix entre Cruseilles et Corzlie en patois.

Son nom apparait également sur des cartes du XVe siècle.

Histoire

L’histoire de la commune est très ancienne puisque que la présence de l’homme y est attestée dès la préhistoire depuis la découverte d'outils dans les grottes du Salève.

L’actuel territoire de Cruseilles connut par la suite les différentes invasions qui sévirent dans toutes les Alpes : les Allobroges vers le Ve siècle av. J.‑C., les Romains au IIe siècle av. J.‑C., les Burgondes en 443, les Goths en 534, les Francs en 536 et de nouveau les Burgondes en 888. Quelques traces de la présence successive de ces différents peuples ont été retrouvées dans la commune : des sites religieux élevés par les Allobroges, des pièces de monnaies romaines, des tombes burgondes recelant des ceinturons et des bijoux, ainsi que des noms de lieux, tels que « les Goths » qui rappelle la présence de ce peuple près de l’actuel pont de la Caille.

L’histoire de la Seigneurie de Cruseilles est intiment liée à l’histoire du comté de Genève. Les premières franchises de Cruseilles sont signées le 7 mai 1282 par Gui, évêque de Langres, Seigneur de Cruseilles, par Robert, évêque de Genève, et par Amédée, Comte de Savoie. Elles ont pour principe « tout homme qui vient, qui est ou qui demeure dans la ville de Cruseilles et qui y a fait une libre résidence, est franc. En conséquence, il peut donner et vendre à qui bon lui semble tout ce qu’il a acquis et pourra acquérir ».

En 1801, Cruseilles est attaché au canton de Saint Julien. Par le traité de Turin signé le 24 mars 1860, la Savoie est cédée à la France. La population est appelée aux urnes, les Cruseilliens plébiscitent leur « rattachement » à la France (465 inscrits, votants 455, 1 bulletin non et 454 bulletins oui). Le 20 décembre 1860 le canton de Cruseilles est formé.

Héraldique

blason

Les Armes de " Cruseilles "se blasonnent ainsi : De gueules à une coquille d'or surmontée de cinq étoiles du mème rangées en fasce voutée .

Devise "SEMPER PROSPERA" - Toujours prospère.

Selon certaines sources, la Coquille Saint Jacques représente l’emblème des pèlerins de St Jacques de Compostelle, les cinq étoiles sont le symbole de la croisée des cinq routes qui relient : la Savoie via Annecy, la France via Frangy, la Suisse via Genève, le Chablais via Annemasse direction Vovray en Bornes, le Faucigny via la Roche sur Foron, carrefour de nombreuses routes permettant de rejoindre les routes principales du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.


Lieux et monuments

Vue d'ensemble de Cruseilles
  • Roseraie de la chouette,

Créé en 2004, ce jardin paysager privé de 2 000 m2 est dédié aux rosiers. Il vous invite à une promenade romantique : une profusion de roses anciennes, en harmonie avec les clématites, borde les allées serpentines agrémentées de pergolas et portiques, jusqu’à la petite mare cachée parmi les vivaces, arbustes à fleurs et rosiers. La chouette de pierre, qui donne son nom au jardin, et ses amis métalliques jalonnent le parcours en apportant une note minérale à l’ensemble. (J.B.)


Le pont de la Caille

Article détaillé : Pont de la Caille.

Depuis l’antiquité, plusieurs ponts de pierres furent construits. Ils assuraient le passage de la voie romaine reliant Genève et l’Italie par le Col du Petit Saint Bernard. La route traversait Allonzier, obliquait au hameau « chez Poraz », descendait vers les Usses et remontait au hameau du Noiret.

Le premier pont daterait de –25 avant Jésus Christ et aurait été situé au confluent du Nant de Bougy. Sur la rive droite, avait été installée une léproserie avec une chapelle dédiée à Sainte Marguerite, léproserie qui fut détruite en 1665.

Le deuxième pont, situé à 130 mètres du pont romain fut construit en 1780 par ordre du Roi de Sardaigne, Victor Amédée III. C’était un bel édifice constitué de deux murs parallèles remplis de cailloux, très élevés pour diminuer la pente en direction de Cruseilles. Mais, peu solide, il s’écroula en 1818.

Le troisième pont remplaça le précédent. C’était un simple pont de bois construit provisoirement à 100 mètres en amont. Le pont Charles Albert fut édifié avec une rapidité étonnante : les travaux commencés le 10 mars 1838 par les entreprises Blanc d’Annecy, Bonnardet de Lyon et Bertin de Paris furent terminés en 1839 (soit en 1 an et 4 mois). Selon la coutume, diverses pièces d’or et d’argent furent noyées dans la maçonnerie lors de la pose de la première pierre. Avant l’arrivée de l’hiver, les quatre tours étaient terminées et les câbles porteurs mis en place. Au total, 24 câbles, réunis en 3 groupes de 4 sur chaque côté du pont. Chacun de ces câbles était constitué de 154 fils de fer parallèles, ligaturés ensemble tous les 20 cm.

Au sommet des tours, ils reposaient sur des rouleaux. Sur les deux rives, ils s’accrochaient à d’autres câbles qui descendaient s’amarrer sous terre dans des chambres d’ancrage. Puis on fixa aux câbles porteurs 266 câbles de suspente, 133 de chaque côté, pour supporter des poutrelles en bois de mélèze, sur lesquelles reposait la chaussée, faite d’un platelage en bois de peuplier.

L’inauguration officielle eut lieu le 11 juillet 1839 devant 10 000 personnes. Le 7 octobre, le roi Charles Albert venait en personne inaugurer l’ouvrage qui devait pérenniser son nom.

La seule note discordante fut le péage, qui était perçu dans deux petits pavillons d’architecture néo-classique, bâtis sur les ancrages des câbles côté Cruseilles, et dans une maisonnette perpendiculaire au pont côté Allonzier. Très vite la société concessionnaire se plaignit au gouvernement que la population locale déployait toutes sortes de ruses pour échapper au péage. Le manque à gagner était d’autant plus sensible pour la société du Pont de la Caille que tous les services de l’État étaient exemptés de péage…

En 1861, des réparations sont nécessaires à la suite d’un violent orage et 8 ans plus tard, on cesse de percevoir un péage pour l’utilisation du pont. Après le rattachement de la Savoie à la France, l’État racheta ce péage qui fut supprimé en 1869. Ce même rattachement fit des Usses la frontière de la grande zone franche avec Genève. Le Pont de la Caille devint alors un poste de douane et les habitants de Cruseilles et d’Allonzier s’adonnèrent à une active contrebande. La douane resta au pont jusqu’en 1923 quand l’étendue de la zone fut réduite à ses dimensions actuelles.

Salève

  • Parc à biches ;
  • Château de Beccon.

Château des Avenières

Château des Avenières

C'est à une américaine, Mary Wallace Schillito que l'on doit le château des Avenières[1]. Alors qu'elle se trouve en vacances à Genève, en 1904, elle part en excursion avec une amie, Marcelle Sénard, sur le Salève. Elle découvre l'actuel emplacement du château, où s'offre à son regard le panorama des Alpes, du Mont Blanc et du lac d'Annecy. Elle projette dès lors d'y faire construire une demeure[1]. En 1905, la mort de son père, magnat des chemins de fer américains[2], la laisse unique héritière d'une grande fortune. Les travaux du château débutent alors pour s'achever en 1907. Les trente-cinq pièces du château accueillent de grandes réceptions où Mary va d'ailleurs rencontrer un ingénieur indien Assan Farid Dina, un qui devient son mari en 1914[1]. Il est né en 1871 à l'île Maurice, d'un père pakistanais et d'une mère française, morte prématurément à Ceylan[2].

Mosaïque de la chapelle du château, représentant la carte du « Chariot » des Tarots divinatoires.

Dina, en 1917, complète la construction du château par la réalisation d'une centrale électrique et la captation d'une source dont les châtelains font également profiter les habitants des environs. Passionné d'ésotérisme et d'astronomie[1], il envisage la construction d'un observatoire sur le Salève et fait construire une route menant au sommet. Il adjoint une chapelle au château, dont les murs portent l'inscription « L'Univers est un œuf, l'œuf est un Univers » et sont couverts de mosaïques représentant les cartes du Tarot d'après Oswald Wirth. Le château devient le lieu de rencontre de la bonne société parisienne, qui vient y débattre de philosophie, égyptologie et ésotérisme[1]. En 1928, Assan Farid Dina fait un malaise et meurt en traversant le canal de Suez sur une goélette anglaise qui l'emmenait à Ceylan, où il avait le projet de se recueillir sur la tombe de sa mère[2]. Mary Dina devenue veuve, épouse en 1930 un pianiste belge: Ernest Britt. Le couple mène grand train et Britt dilapide la presque totalité de la fortune de Mary qui divorce en 1936 et vend le château avant de s'installer en Suisse[3].

Une société devient alors propriétaire du château qui abrite tour à tour plusieurs locataires, une congrégation religieuse polonaise de 1938 à 1939[4], puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, dès 1942, le Secours Suisse aux Enfants de la Guerre y accueille de jeunes malades[5]. C'est ensuite le fameux collège de Juilly qui l'achète et s'y installe de 1948 à 1970[4]. Parmi les élèves du collège, alors, on peut citer Claude Brasseur, Jean-Jacques Debout ou encore Philippe Noiret.

En 1970, c'est un négociant en vins d'Annemasse qui devient propriétaire du château, qui à sa mort, en 1978, est acheté par un architecte suisse Pascal Häusermann. Depuis 1994, c'est une société qui est propriétaire du château et l'exploite sous forme d'un hôtel-restaurant renommé[3]. En 1996, Phil Collins s'y installe pendant quelques mois pour enregistrer Dance into the Light. La même année, José Giovanni y tourne Crime à l'altimètre. Puis en 2004, c'est Pascal Thomas qui y réalise les premières images de Mon petit doigt m'a dit...[6].

Le château des Avenières est maintenant recensé par le guide Condé Nast Johansens.

Panorama sur les Alpes, le lac d'Annecy et Cruseilles depuis le château des Avenières.

Bains de la Caille

Article détaillé : Bains de la Caille.

Les bains de la Caille sont un ancien établissement thermal établi en fond de vallée des Usses, alimenté par deux sources sulfureuses situées sur l'autre rive.

L'Abergement

L'Abergement

L'Abergement est un hameau de Cruseilles, situé sur le versant du Salève.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Ehess[7] et INSEE[8])
1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
1 119 1 326 1 355 1 409 1 792 1 881 1 777 1 961 1 953
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
1 819 1 912 1 944 1 948 1 889 1 812 1 707 1 679 1 721
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
1 520 1 572 1 553 1 556 1 571 1 517 1 539 1 610 1 837
1982 1990 1999 2006 2007        
2 300 2 716 3 186 3 572 3 615        
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

Sport

Une rumeur dirait que le saut à l'élastique aurait été crée à Cruseilles dans les années 1970, même si cela n'ai pas été vérifié[9].

Administration

La commune est membre de la Communauté de communes du Pays de Cruseilles.

Environnement

L'agenda 21 de Cruseilles a été reconnu au titre de la stratégie nationale de développement durable par le Ministre Jean-Louis Borloo

Économie

Cruseilles possède un parc de loisirs, « les Dronières » avec parc à biches, divers parcours sportifs dont un accrobranche, un lac artificiel et un superbe centre nautique avec plusieurs bassins.

Personnalités liées à la commune

  • Lachat Hippolyte (1829-1901), géologue né à Cruseilles. Précurseur de la stratigraphie alpine, spécialiste du Houiller et du Permien métamorphique.
  • Louis Armand, ingénieur français né à Cruseilles le 17 janvier 1905.
  • André Dussollier, acteur français, né à Annecy, il passe son enfance à Cruseilles.
  • Bernard Pellarin, maire de Cruseilles et président du Conseil Général de la Haute Savoie.

Notes et références

  1. a, b, c, d et e Buord, p. 158
  2. a, b et c Dufour-Kowalski, p. 52
  3. a et b Buord, p. 159
  4. a et b Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie: Chablais, Faucigny, Genevois, Éditions Cabedita, 1999 (ISBN 9782882951175), p. 65
  5. Limor Yagil, Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944: sauvetage et désobéissance civile, éditions du CERF, 2005 (ISBN 9782204075855), p. 175
  6. Mon petit doigt m'a dit …, Cinéma en Rhône-Alpes
  7. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  8. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  9. Histoire du saut à l'élastique (en espagnol)

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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