- Accidents de TGV
-
Article principal : TGV.
Les accidents de TGV sont des événements impliquant des rames TGV qui ont des conséquences dommageables, telles que blessures de personnes ou dommages au matériel.
La grande vitesse ferroviaire est un des modes de transport les plus sûrs. Les chiffres de sécurité du système TGV sont exceptionnels. Aucune mort liée à l'exploitation à grande vitesse n'est à déplorer depuis le démarrage du service en 1981. Aujourd'hui, les TGV cumulent un trafic de l'ordre de 50 milliards de voyageurs-kilomètres par an seulement sur lignes à grande vitesse[1].
En 25 ans, le TGV a connu plusieurs accidents dont trois déraillements à grande vitesse, ne causant toutefois que quelques blessés légers. Des morts ont cependant été déplorés lors de collisions sur ligne classique avec des véhicules routiers à des vitesses plus modestes. Les rames, mêmes partiellement déraillées, sont toujours restées dans leur position normale, à l’exception d’un seul cas, en octobre 2001 dans les Landes, où une motrice s’est couchée sur le côté à la suite de la cassure d’un rail. Cette stabilité est attribuée en partie à la rigidité que sa structure articulée donne à la rame. Pour élément de comparaison, notons qu’en 40 ans de fonctionnement, le Shinkansen Japonais (qui roule uniquement sur ligne à grande vitesse) a transporté 4,2 milliards de voyageurs sans aucun blessé dû à un accident.
Il convient de distinguer deux situations :
- exploitation sur ligne à grande vitesse (LGV),
- exploitation sur ligne classique, au trafic mélangé.
En réalité, la première ne représente que 25 % environ des trains-kilomètres réalisés par les TGV. Il est important de garder à l'esprit cette distinction en examinant la liste ci-dessous. La plupart des incidents les plus graves se sont produits sur ligne classique, là où les TGV sont exposés aux mêmes causes de risques externes que les autres trains. En d'autres termes, l'exploitation à grande vitesse n'a jamais été par elle-même un facteur d'accident fatal dans l'histoire du TGV.
Sommaire
Résumés d'accidents
Les listes ci-dessous ne sont pas exhaustives. Les incidents et accidents les plus importants sont décrits, mais il y en eut d'autres.
Sur lignes à grande vitesse
Aucun des 3 déraillements à grande vitesse n’a causé de décès
- 14 décembre 1992, le TGV 920 Annecy-Paris, assuré par la rame 56, déraille à 270 km/h au passage dans la gare de Mâcon-Loché TGV (Saône-et-Loire) ; cause matérielle : blocage des roues d’un bogie par suite de la défaillance d’un composant électronique ; le bogie défaillant dérailla en franchissant les aiguillages à l’entrée de la gare ; aucun blessé dans le train, 25 personnes qui attendaient un autre TGV sur le quai sont légèrement blessées par des projections de ballast.
- 21 décembre 1993, le TGV 7150 Valenciennes-Paris, assuré par la rame 511, déraille à 300 km/h à hauteur d’Ablaincourt-Pressoir (Somme) ; la motrice de tête et les quatre premières voitures déraillent mais restent dans l’axe de la voie ; cause voie : affaissement de la plate-forme au droit d’une ancienne galerie datant de la Première Guerre mondiale, non détectée ; sur les 200 passagers, un seul fut légèrement blessé.
- 5 juin 2000, l’Eurostar 9047 Paris-Londres, assuré par la rame 3101/2 appartenant à la SNCB, déraille à 250 km/h près de la bifurcation de Croisilles (Pas-de-Calais), à proximité d’Arras ; quatre bogies (sur 24) sont sortis des rails ; sur les 501 passagers, une dizaine furent légèrement commotionnés ; cause matérielle : une bielle de réaction du bogie moteur arrière de la motrice de tête retrouvée détachée serait à l’origine de l’accident[2].
Autres incidents :
- un cas de perte d'un élément de carénage due à un défaut d'entretien, qui provoqua le bris d'un vitrage blessant un voyageur ;
- au moins cinq chocs avec des animaux sur les voies ;
- au moins deux incendies, l'un dans un compartiment à bagages et l'autre sur une motrice ;
- au moins deux incidents d'ouverture de portes en marche ;
- un cas d'objet en béton posé sur la voie ;
- un cas d'attentat raté par une bombe posée sur la voie.
Sur lignes classiques
- 31 décembre 1983, une bombe avait été placée dans le compartiment à bagages à l'entrée d'une remorque dans une rame TGV Sud-Est assurant un service Marseille - Paris. Elle explosa près de Tain-l'Hermitage au sud de Lyon dans la vallée du Rhône, pratiquement en même temps qu'une autre bombe placée dans une consigne à bagages dans la gare de Marseille-Saint-Charles. Ces deux attentats, œuvre du terroriste Ilich Ramírez Sánchez (connu sous le nom de Carlos), firent cinq morts et cinquante blessés.
- 28 septembre 1988, le TGV 736 Grenoble-Paris heurte à 105 km/h un transport exceptionnel routier, transportant un transformateur électrique de 100 tonnes, bloqué sur un passage à niveau à Voiron (Isère) ; la DDE (Direction départementale de l’équipement) n’avait pas autorisé le convoi exceptionnel à passer sur ce passage à niveau ; le choc fut très violent à cause de la masse du poids-lourd ; deux morts (le conducteur du TGV et un voyageur), 25 blessés légers parmi les voyageurs. Le TGV transportait 300 personnes. La rame 70, baptisée « Melun » fut détruite, à l’exception de la motrice 23 140, qui sert actuellement de motrice de réserve pour les rames PSE bicourant.
- 4 janvier 1991, suite à une défaillance des freins, la rame 360, vide, se mit en marche au dépôt de Châtillon. La rame fut dirigée sur une voie inoccupée et vint s’encastrer à 60 km/h dans une rampe de chargement de voitures de la gare de Paris-Vaugirard. La motrice 24 119 fut détruite et les voitures 1 et 2 gravement endommagées. Il n’y eut aucune victime et la rame fut reconstruite.
- 25 septembre 1997, le TGV 7119 Paris-Dunkerque, assuré par la rame 502, percuta à 130 km/h une goudronneuse de 70 tonnes immobilisée sur un passage à niveau à Bergues (Nord). Il y eut 7 blessés. La motrice 28 004 fut radiée.
- 31 octobre 2001, le TGV 8515 Paris-Irun, assuré par la rame 363, déraille à Saubusse (Landes) entre Dax et Bayonne à 130 km/h ; les 10 voitures ont déraillé et la motrice arrière 24 125 s’est couchée sur la voie ; cause voie : rail cassé ; sur les 422 passagers, six furent blessés légèrement.
- 30 janvier 2003, le TGV Dunkerque-Paris heurte à 106 km/h un poids lourd bloqué sur le passage à niveau d’Esquelbecq ; gros dégâts sur la motrice mais seul un essieu a déraillé ; aucun blessé parmi les voyageurs, le conducteur du TGV est légèrement blessé. Pourtant, des efforts avaient été faits depuis le premier accident de ce type pour essayer de supprimer tous les passages à niveau des voies empruntées par le TGV. C’est notamment le cas pour le TGV Atlantique circulant sur ligne classique entre Le Mans et Nantes via Angers ainsi qu’entre Tours et Bordeaux via Poitiers et Angoulême.
- 19 décembre 2007, le TGV Paris-Genève no 6561, rame 46, a heurté à 100 km/h environ un camion circulant en convoi exceptionnel sur un itinéraire non autorisé et arrêté sur le passage à niveau de la D64 à Tossiat, causant 22 blessés légers dans le train, et la mort du conducteur du camion. Le train a déraillé mais ne s’est pas couché[3].
Autres incidents :
- un voyageur tué en tentant de monter à bord d'un train en marche ;
- un conducteur tué en tentant de monter à bord d'un train en marche ;
- un voyageur blessé sur un quai par un amortisseur cassé ;
- un tripode de transmission cassé ;
- une collision due à une erreur d'aiguillage ;
- un incendie volontaire sur une rame vide garée ;
- deux cas de collisions à faible vitesse avec des obstacles fixes par suite de l'oubli du frein d'immobilisation.
Notes et références
- « Transports - Voyageurs - SNCF (milliards de voyageurs-km) - Réseau TGV » sur le site de l'INSEE
- Associated Press, 5 juin 2000.
- Rapport d'enquête technique BEA-TT
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Accident ferroviaire en France
- Grande vitesse ferroviaire en France
- TGV
Wikimedia Foundation. 2010.