- Abel Bonnard
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Abel Bonnard Mandats Secrétaire d'État à l'Éducation nationale et à la Jeunesse 25 février 1942 – 18 avril 1944 Gouvernement François Darlan
Pierre Laval VIBiographie Date de naissance 19 décembre 1883 Lieu de naissance Poitiers, France Date de décès 31 mai 1968 (à 84 ans) Profession Écrivain modifier Abel Bonnard (19 décembre 1883, Poitiers - 31 mai 1968, Espagne) est un poète, romancier, essayiste et homme politique français. Maurrassien, il évolua vers le fascisme dans les années 1930.
Sommaire
Biographie
Corse par sa filiation, il fait ses études à Marseille, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Ayant obtenu une licence de lettres, il devient élève de l’École du Louvre, puis membre de l’École française de Rome. À 22 ans il publie un recueil de vers, Les Familiers, couronné par l’Académie française en 1906. Il écrit ensuite et publie deux autres volumes de poésie, Les Royautés et Les Histoires, puis un roman, La Vie et l’Amour (1913).
Journaliste, chroniqueur, il écrit pour plusieurs journaux : Le Figaro, Le Journal, Comœdia, ou encore Paris-Midi. D'un long voyage en Extrême-Orient, il tire un ouvrage Notes de voyage : en Chine, que l’Académie française couronne en 1924. Il publie bien d'autres livres, sur la littérature, les civilisations, la philosophie : La Vie amoureuse d’Henri Beyle, La Vie de saint François d’Assise, Au Maroc, Rome, L’Enfance, Éloge de l’ignorance, L’Argent, L’Amitié, etc. En 1932, il est élu membre de l'Académie française.
Il se fait connaître des milieux politiques nationalistes à partir de 1925 par sa collaboration au quotidien de Georges Valois, Le Nouveau Siècle, puis au Courrier royal avec Henry Bordeaux et Georges Bernanos. Sa pensée politique est celle d'un nationalisme maurrassien, antiparlementariste et antisémite ; en 1935, il signe le Manifeste pour la défense de l’Occident et de la Paix en Europe. Rompant de plus en plus avec l'Action française dont il était jusqu'alors proche, il s'inscrit au Parti populaire français de Jacques Doriot. Son œuvre politique majeure reste Les Modérés (1936).
Sous l'occupation, l'attitude d'Abel Bonnard est davantage collaborationniste que maréchaliste : membre du Groupe Collaboration, il soutient des initiatives comme la création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, et sera l'auteur d'éditoriaux dans Je suis partout dans lesquels il marque sa rupture avec le royalisme et l'antigermanisme de Maurras qu'il ne devait plus revoir[1]. En avril 1942, il est appelé au gouvernement de Vichy par Laval qui le nomme ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, poste au sein duquel il fait connaitre ses positions anticléricales[2]. Le chroniqueur Jean Galtier-Boissière devait le surnommer « la gestapette[3] », en raison de son homosexualité notoire[4] et de sa proximité avec les nazis[5].
Après sa fuite à Sigmaringen en 1944, Bonnard se réfugie en Espagne où il obtient l'asile politique après un an passé dans les geôles de Franco.
Il est mis à l'index par le Comité national des écrivains pendant l'épuration. Condamné à mort par contumace le 4 juillet 1945[6], sa condamnation à la dégradation nationale entraîne son exclusion de l'Académie française[7], comme Philippe Pétain[7] et Charles Maurras[7], mais contrairement à ces deux derniers, et tout comme Abel Hermant[7], son fauteuil sera pourvu de son vivant[7].
En 1960, il revient en France, est rejugé et condamné à dix ans de bannissement avec effet à partir de 1945. La peine était donc symbolique et déjà purgée mais, n'acceptant pas cette « flétrissure morale », Abel Bonnard préfère retourner en Espagne.
Œuvre
- 1906 : Les Familiers
- 1908 : Les Histoires
- 1908 : Les Royautés
- 1913 : La Vie et l’Amour ; lire en ligne[8].
- 1914 : Le Palais Palmacamini ; lire en ligne[9].
- 1918 : La France et ses morts
- 1924 : Notes de voyage : En Chine (1920-1921), 2 vol.
- 1926 : Éloge de l’ignorance
- 1926 : La vie amoureuse d’Henri Beyle
- 1927 : L’Enfance
- 1928 : L’Amitié
- 1928 : L’Argent
- 1929 : Saint François d’Assise ; rééditions 1992 et 2005.
- 1931 : Rome
- 1936 : Les Modérés: Le drame du présent ; réédition 1986.
- 1937 : Savoir aimer
- 1939 : L’Amour et l’Amitié
- 1941 : Pensées dans l’action
- 1992 : Ce monde et moi (recueil d’aphorismes, posthume).
Notes et références
- Eugen Weber, L'Action française, Hachette Littérature, 1990, p. 556.
- Jean-Pierre Azéma et Olivier Wieviorka, Vichy, 1940-1944, éd. Perrin, coll. « Tempus », Paris, 2004 (ISBN 978-2-262-02229-7), p. 168.
- Olivier Mathieu, Abel Bonnard, une aventure inachevée, Mercure, 1988, p. 188.
- lire en ligne]. Jean-François Louette, Valéry et Sartre, in Bulletin des études valéryennes, éd. L'Harmattan, 2002, p. 105 [
- Patrick Buisson, 1940-1945 : années érotiques : Vichy ou les infortunes de la vertu, Albin Michel, 2008 (ISBN 978-2-226-18394-1).
- Site sur l’éditeur Robert Denoël
- 221 p. (ISBN 978-2-8048-0016-1) [présentation en ligne], chapitre : « De Gaulle et la République des lettres », par Nicole Racine : p. 184-186 : « [...] L'ordonnance du 26 décembre 1944 entraînait automatiquement la destitution et l'exclusion de toutes fonctions, offices publics et corps constitués de quiconque était déclaré coupable d'indignité nationale. [...] »
Ont participé à cet ouvrage : Claire Andrieu, Serge Berstein, Michèle et Jean-Paul Cointet, Laurent Douzou, René Hostache, Chantal Morelle, Nicole Racine, Odile Rudelle, Maurice Vaïsse, Dominique Veillon, Olivier Wieviorka. Textes tirés des actes du colloque des 6, 7 et 8 octobre 1994 organisé par la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation des Sciences politiques, l'Association française des constitutionnalistes et la participation de l'université de Caen ; publié en version intégrale : Le rétablissement de la légalité républicaine, 1944, Éditions Complexes, 1996.
Collectif - Fondation Charles de Gaulle, De Gaulle et la Libération, Éditions Complexes, Paris, 2004,
- La Revue de Paris, mai-juin 1913, p. 5 pour les parties 1 à 4 ; La Revue de Paris, juillet-août 1913, p. 131 pour les parties 5 et 6. Lire en ligne dans
- La Revue de Paris, juillet-août 1912, p. 61. Lire en ligne dans
Bibliographie
- Olivier Mathieu, Abel Bonnard, une aventure inachevée, postface de Léon Degrelle, Éditions Avalon, 1989.
- Olivier Mathieu, Les Deux cortèges (Abel Bonnard et Louis-Ferdinand Céline), Éditions Van Bagaden de Monsieur Marc Laudelout, 1989.
- Patrick Buisson, 1940-1945 : années érotiques : Vichy ou les infortunes de la vertu, Albin Michel, 2008 (ISBN 978-2-226-18394-1).
Annexes
Lien externe
Précédé par
Jérôme CarcopinoSecrétaire d'État à l'Éducation nationale et à la Jeunesse
25 février 1942 - 18 avril 1944Suivi par
René Capitant
Précédé par
Charles Le GofficFauteuil 12 de l’Académie française
1932-1945Suivi par
Jules RomainsCatégories :- Poète français du XXe siècle
- Personnalité du Parti populaire français
- Ministre du Régime de Vichy
- Personnalité liée au fascisme en France
- Anticlérical
- Élève de l'École du Louvre
- Membre du Conseil national (gouvernement de Vichy)
- Personnalité morte en exil
- Condamné à la peine de mort
- Membre exclu de l'Académie française
- Naissance en 1883
- Naissance à Poitiers
- Décès en 1968
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