- Lucien Romier
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Jean Lucien Romier né à Moiré le 19 octobre 1885, décédé à Vichy le 5 janvier 1944, historien, journaliste et homme politique français .
Sommaire
Historien du XVIe siècle
Fils d'une famille de vignerons du Beaujolais, formé par les Jésuites, il entre à l'École des chartes en 1905. Il obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1909 grâce à une thèse intitulée Études sur le rôle politique, administratif et militaire de Jacques d'Albon de Saint-André (1512-1562)[1]. Il poursuit ses études à l'École française de Rome, de 1910 à 1912, et devient docteur en histoire après avoir travaillé sur les Guerres de religion.
Essayiste, journaliste et conférencier
En 1916, il est nommé chef de service des douanes, des transports et des changes à l'Association nationale d'expansion économique, et il rédige des rapports sur l'industrie textile, qui le rapprochent du milieu des économistes. Il s'intéresse dès lors à l'économie et publie plusieurs ouvrages d'économie politique.
Il entre au quotidien lié au patronat La Journée industrielle, en 1921, en devient l'un de ses directeurs. Puis il rejoint Le Figaro comme rédacteur en chef politique et éditorialiste, du 1er février 1925 au 25 avril 1927, à la demande du nouveau propriétaire du quotidien, François Coty, qui lui offre un traitement annuel de 100 000 francs, non compris les frais. Suite à un différend avec Coty - il a refusé de demander à Raymond Poincaré une rédaction des contributions dues par Coty au titre des profits de guerre -, il quitte le quotidien, pour y revenir en 1934, après le retrait de Coty, au poste de directeur, de juin 1934 à décembre 1940. Il collabore à la Revue des deux mondes et à d'autres journaux: l'hebdomadaire L'Opinion, les quotidiens Le Temps, Le Petit parisien ( 1927-32 ), La Dépêche de Toulouse ( 1927-34 ).
Edouard Herriot lui proposa le portefeuille de ministre des finances durant les difficultés financières du Cartel, qu'il refusa. Il préféra voyager, écrire et donner des conférences, en France et au Canada. Il se présenta aux élections législatives à Dieppe, en 1932, sana succès.
De la seconde moitié des années 1920 à la fin des années 1930, il préside la société d'économie nationale et le comité de rédaction du périodique La Réforme économique, qui lui est lié, avec des personnalités comme Claude-Joseph Gignoux, Pierre Lyautey, Emile Mireaux, J. Duhamel et Daniel Serruys. Depuis octobre 1927, il est administrateur et membre du comité de direction du Redressement français.
Ministre de Pétain durant l'Occupation
Dans les années 1930, ses éditoriaux au Figaro ont souligné la crise du régime parlementaire français, la nocivité des parlementaires et des partis politiques, voire du suffrage universel. Il appelait alors à un régime d'autorité fondé sur l'union nationale. Il approuva sans surprise la Révolution nationale du maréchal Pétain à partir de juillet 1940.
Proche de celui-ci, il est membre du Conseil national (1941) et chargé de mission en tant que délégué du maréchal au conseil, puis ministre d'État du 11 août 1941 à sa démission le 31 décembre 1943. A ce poste, il est considéré comme une sorte d'éminence grise du maréchal Pétain. Il assume cette tâche bien qu'il soit gravement malade du cœur ; Pétain lui prête, à plusieurs reprises, sa villa de Villeneuve-Loubet pour qu'il se repose.
Politiquement, il fait partie de ceux qui ont poussé au Procès de Riom. On le surnomma d'ailleurs "Riomier". Quotidiennement, il analyse la situation stratégique dans la guerre. Ainsi, par une note, il demande à Pétain de résister aux pressions de ceux qui souhaitent que la France déclare la guerre aux États-Unis.
Il est très critique envers Laval et pousse Pétain à enregistrer le discours du 13 novembre 1943. Les Allemands demandent son départ de Vichy.
Il meurt d'une crise cardiaque, en janvier 1944, au moment où il allait être arrêté par la Gestapo[2].
Ouvrages
Honneurs
- Commandeur de la Légion d'Honneur (depuis 1935).
Sources et documents
- Christine Roussel, Lucien Romier 1885-1944, Ed. France-Empire, 1979
- biographie par Michel François in "Bibliothèque de l'école des chartes" 1944
- Ghislaine Sicard Picchiottino, Du Figaro à Figaro: les années Coty ( 1922-1933 ), in Claire Blandin, ( dir. ), Le Figaro. Histoire d'un journal, Nouveau monde éditions, 2010, p. 299
- Philippe Jian, Des années 1930 au régime de Vichy, les considérations politiques d'un éditorialiste au Figaro, Lucien Romier ( 1934-1941 ), in Claire Blandin, ( dir. ), Le Figaro. Histoire d'un journal, op. cit., p. 307-320
Notes et références
- Site de l'Ecole des chartes
- Pour l'ensemble de cette partie, notice Romier (Lucien), dans Michèle et Jean-Paul Cointet (dir.), Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Tallandier, 2000.
Catégories :- Élève de l'École nationale des chartes
- Journaliste du Figaro
- Ministre du Régime de Vichy
- Membre du Conseil national (gouvernement de Vichy)
- Naissance en 1885
- Décès en 1944
- Collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale
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