- Jean Bichelonne
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Jean Bichelonne, né à Bordeaux en 1904 et mort à la clinique SS de Hohenlychen (Brandebourg) le 21 décembre 1944, est un technocrate et homme politique français, ministre du gouvernement de Vichy (1942-1944) et partisan de la collaboration avec l'Allemagne nationale-socialiste.
Sommaire
Biographie
Un jeune et brillant haut-fonctionnaire avant la guerre
Fils d'un médecin bordelais (décédé le 13 juillet 1939 avec le grade de médecin-colonel)[1], Jean Bichelonne sort en 1923 major de sa promotion à l'École polytechnique avec les meilleurs résultats depuis la création de l'école[2].
Ingénieur du Corps des Mines, et par la suite brillant haut-fonctionnaire qui passait pour la tête la mieux faite de son époque[3], Jean Bichelonne était en 1939 chef de cabinet du ministre de l'armement Raoul Dautry.
À ce titre, il fait transporter en Grande-Bretagne le stock d'eau lourde afin qu'il ne tombe pas aux mains des Allemands[4].
Un partisan déterminé de la collaboration pendant la guerre
Sous le gouvernement de Vichy, il est représentatif des jeunes et brillants technocrates dirigistes obsédés par la modernisation du pays parfois désignés par l'appellation générique de synarchie.
En 1942, alors qu'il était Secrétaire général du Commerce et de l'Industrie dans le ministère de la Production Industrielle, il est nommé le 18 avril Secrétaire d'État à la Production Industrielle, avec rang de ministre à partir de novembre. C'est à ce titre qu'il joue un rôle clé dans la collaboration industrielle avec le IIIe Reich, et reste étroitement associé à la mise en œuvre du Service du travail obligatoire (STO) qui en à peine un an envoya de force 640 000[5] jeunes gens travailler en Allemagne dans l'industrie de guerre de l'occupant.
En 1943, il s'entendit ensuite avec son homologue Albert Speer, comme lui technocrate amoral et très efficace aux vastes rêves modernisateurs, pour effectuer en France même la production industrielle destinée au Reich[4]et intégrer ainsi l'économie française dans une vaste aire européenne sous domination nazie (accords Speer-Bichelonne, 15 septembre 1943). De lui, Speer a écrit : « Je reçus Bichelonne le 17 septembre 1943 ; rapidement des rapports enrichissants sur le plan personnel s'établirent entre nous. Tous deux, nous étions jeunes, nous croyions avoir l'avenir devant nous et nous nous promettions d'éviter dans le futur les erreurs commises par la génération actuellement au pouvoir en cette période de guerre mondiale. J'aurais été prêt également à annuler plus tard le démembrement de la France que projetait Hitler, et cela d'autant plus qu'à mon sens, le tracé des frontières dans une Europe où la production aurait été harmonisée, n'aurait plus d'importance. Bichelonne et moi nous nous abandonnâmes ces jours-là à nos vues utopiques - ce qui montre combien nous nous complaisions dans un monde d'illusions et de chimères[6]. »
Il devint ministre du Travail à partir de novembre 1943 en remplacement d'Hubert Lagardelle. Il était également chargé des transports et des communications.
En 1944, au moment de la Libération, ce collaborationniste convaincu, s'enfuit à Sigmaringen. Le genou complètement broyé, il profite de sa présence en Allemagne pour se rendre à l'hôpital SS de Hohenlychen, près de Berlin pour être soigné, mais y meurt en décembre 1944, d'une embolie pulmonaire, d'après les médecins allemands[7]. Il a pu y être assassiné, mais rien n'a été prouvé à cet égard[7].
Notes et références
- « Denis Jean Léopold Bichelonne (1904-1944) », sur annales.org, consulté le 29 janvier 2010.
- XXe siècle, Éditions Jacques Lafitte, 2005. Qui était qui ?
- Jean-Pierre Azéma, Olivier Wieviorka, Vichy 1940-44, Perrin, 1997, p. 281.
- Dominique Venner, Histoire de la Collaboration, Pygmalion, 2000, p. 548
- Jean-Pierre Azéma, Olivier Wieviorka, Vichy 1940-44, op. cit., p. 255.
- Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 440.
- Henry Rousso, Pétain et la fin de la collaboration, Sigmaringen 1944-1945, Éditions Complexe, 1999, 441 p. (ISBN 2870271387 et 978-2870271384) [aperçu en ligne sur le site books.google.fr (page consultée le 18 septembre 2009)], p. 42-46.
Bibliographie
- Jacques Evrard, La déportation des travailleurs français dans le IIIe Reich, éd. Fayard, 1971.
- La main-d’œuvre française exploitée par le IIIe Reich, actes du colloque de Caen, Centre de Recherche d’Histoire quantitative, Caen, 2001, textes rassemblés par B. Garnier, J. Quellien et F. Passera, 704 p.
- Guy Sabin, Jean Bichelonne, éd. France-Empire, 1990 [partisan et apologétique, par un ancien ami et collaborateur de Bichelonne].
Lien externe
Catégories :- Naissance à Bordeaux
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- Ingénieur du corps des mines
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