- Chassagny
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Chassagny Administration Pays France Région Rhône-Alpes Département Rhône Arrondissement Arrondissement de Lyon Canton Canton de Givors Code commune 69048 Code postal 69700 Maire
Mandat en coursMichel Oziol
2008 - 2014Démographie Population 1 222 hab. (2008) Densité 131 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 171 m — maxi. 343 m Superficie 9,33 km2 Chassagny est une commune française, située dans le département du Rhône et la région Rhône-Alpes.
Sommaire
Géographie
A 300 mètres d'altitude, Chassagny se trouve su le plateau faisant la jonction entre la vallée du Rhône, à l'est, et les monts du Lyonnais à l'ouest. Son sous sol granitique à longtemps été exploité pour en extraire de la pierre de taille.
Histoire
Les origines
Le nom même de Chassagny vient du mot d'origine gauloise cassanus signifiant le chêne, le nom latin quercus n'a pas pénétré en Gaule parce que cet arbre, symbole de la force, était saint du druidisme.
De nombreux vestiges romains aux alentours laissent penser que le village était habité déjà à cette époque, d'autant plus qu'on a trouvé un conduit romain d'adduction d'eau pour Givors au lieu dit "le gour du lac", des tombeaux d'époque ré-enterrés par respect, ainsi qu'un bassin à quête de l'église représentant une tête avec l'inscription "Marcus Tullius Cicero Consul".
Cependant, le village semble s'être définitivement implanté lorsqu'autour de l'an 1000 un abbé de Cluny nommé Odilon aurait établi un prieuré sur "les fonds de Terre sis à Taluyers" (Taluyers étant à 5 km de Chassagny).
L'église
L'église, moins ancienne de deux siècles, a été construite sur un cimetière très ancien. Ses créneaux en "pinces à linge" lui donnent une allure assez curieuse.
Elle date du XIIe siècle mais l'architecture intérieure est de style gothique, ce qui laisse penser que sa construction a été très longue. Elle est divisée en trois nefs ogivales. Quelques pierres tombales sont visibles dans le chœur, deux notamment portent les épitaphes des seigneurs de Chassagny.
Au début du XVIe siècle, la famille de Bron qui possède le fief marque son empreinte en ajoutant une fenêtre géminée de style flamboyant à la nef de droite, comme le décrit un chroniqueur de l'époque.
Toujours dans la nef de droite existe une curiosité digne d'intérêt : la piscine : ce sont les anciens fonts baptismaux, situés dans la nef droite, qui n'ont pas échappés à la sauvage attaque du Baron des Adrets en 1561 durant les guerres de religion. Construits par Béatrix, seigneur en 1520, ils sont ornés de ses armoiries, le coq gaulois emblème de la vigilance et un dragon ailé emblème des obstacles à vaincre.
Châteaux et fortifications
La première mention d'un seigneur de Chassagny remonte à 1186: Guillaume de Chassagny possède alors le château qui défend le village avec une fortification imposante (pont-levis, herses, barbacanes et mâchicoulis). Les fossés qui l'entouraient ont été comblés sauf la réserve d'eau qui les alimentait et qui constitue maintenant un joli petit étang ou l'on peut admirer un couple de cygnes. Deux tours de défense ont été conservées avec leurs meurtrières ainsi qu'un donjon très bien entretenu.
Des murailles entouraient complètement le bourg moyenâgeux mais elles ont été détruites pour construire une place et une bascule publique. Elles n'étaient pas superflues puisque le village a subi des assauts dévastateurs notamment de la part des "Tard-Venus" (soldats mercenaires sans emploi après la signature du traité de paix de Brétigny avec l'Angleterre en 1360, débutant une période de trêve pendant la guerre de Cent Ans) qui ravagèrent le pays en 1362 jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés à Brignais (à 9km) au cours d'une bataille à laquelle les nobles de Chassagny ont participé selon un ancien texte.
Le fief de la Vaure
Au nord du village se trouve le domaine de la Vaure dont le plus ancien titulaire connu est Hugues de la Vaure, clerc du diocèse de Lyon et notaire royal public au XIVe siècle. Il n'en reste aujourd'hui que deux tours de défense et un mur, ruine probable d'échauguettes.
On sait alors que la Vaure devient un fief important: on note alors les noms de "Pierre Gibert sieur de la Vaure" en 1625, "Damoiselle Marguerite de Chacassiere Dame de la Vaure" en 1651, Jacques Cogniat en 1672.
Au XVIe et XVIIe siècles
On signale la peste dans les environs en 1551. Elle réapparaitra en 1628: "41 personnes meurent du mal contagieux. C'est Claudine Boissy quy a apporté le mal de la ville de Lyon."
En 1561, le terrible baron des Adrets saccage le château puis l'église. Le fief de la Vaure subit le même sort un an plus tard. Puis il fait le siège de la baronnie de Montagny.
Au début du XVIIe siècle, Richelieu fait détruire de nombreux châteaux afin d'abaisser la puissance des nobles et n'épargne pas celui du village dont les fossés furent comblés et les quatre tours démantelées.
En 1697, le dernier descendant des Duprat, "escuyer et seigneur de Chassagny", prend officiellement le nom de Monsieur de Chassagny. Les Duprat sont régulièrement cités comme parrain ou marraine des enfants des paysans de Chassagny et contribuèrent souvent à les élever par leurs dons.
En 1670 est construit un puits actuellement encore en très bon état dans le hameau de la Charbonnerie. On venait tirer l'eau du puits avec son seau et elle se déversait directement dans un bac en pierre par une gargouille pour faire boire les animaux.
Au XVIIIe siècle et après la Révolution
Les documents de cette époque deviennent plus nombreux.
Le nombre d'artisans est important. Certains travaillent à Lyon comme ouvriers tailleurs ou "canuts", d'autres étaient "éclusiers au canal", à Givors. Dans le village même, on compte de 1720 à la fin du siècle: 5 tailleurs d'habits, 5 maréchaux-ferrants, 18 cordonniers, 3 tisserands, 2 tonneliers, 1 charpentier, 1 architecte entrepreneur, 1 sage-femme, 1 garde-chasse et 2 jardiniers.
La plupart étaient très pauvres.
Les paysans de l'époque ne possédaient aucune terre, ils cultivaient celles des châtelains.
Le village n'était pas un bourg tranquille comme aujourd'hui mais plutôt un véritable coupe-gorge! Les portes sont verrouillées la nuit mais cela n'empêche pas les voleurs d'agir, quitte à tuer ceux qui les surprennent s'il le faut.
La misère et la grippe font des ravages d'autant que les médecins préconisent des remèdes comme "une tisane abondante faite de rave, pastonnade et scorcenaire" qui n'a pour seul mérite de ne pas faire mourir plus vite les malades. Par exemple, on signale 12 décès dus à la grippe en 1775.
Les registres paroissiaux montrent que près de 40% des enfants meurent à moins de 3 ans.
Les bêtes ne sont pas épargnées non plus. En 1714 par exemple, 133 des 260 bêtes à cornes sont terrassées par "une espèce de maladie contagieuse". S'y ajoute la perte des récoltes par des catastrophes naturelles comme la grêle, des pluies incessantes et le froid "si violent qu'il y eut beaucoup d'arbres qui se fendirent depuis la terre jusqu'aux branches", et les prix des denrées alimentaires sont multipliés par trois ou quatre entre 1730 et 1770.
La première école
En 1779, Francoise Gelin meurt sans descendance et demande sur son testament à ce que ses biens servent à bâtir une école pour les pauvres. Cependant les habitants veulent changer le testament pour qu'enseigne un maître et non une maîtresse. De plus, une subtile ordonnance du Roi concernant les biens immobiliers légués à une œuvre augmenta la part prise par l'État et diminua la donation. La mention du premier instituteur exerçant n'apparaît qu'en 1781 et il s'agit d'une école payante réservée aux garçons.
La révolution
La Révolution ne fut d'abord pas reçue avec enthousiasme mais créa au contraire une panique générale. En effet, des rumeurs circulaient comme quoi des brigands dévastaient les campagnes. Les paysans prennent les armes.
Le seigneur de l'époque, le sieur Dumarest de Chassagny (Louis Dumarest, chevalier, seigneur de Chassagny, conseiller du Roi, trésorier général de France au Bureau des finances de Lyon), est tant aimé que les habitants le défendent et lui sauvent la vie.
Mais très vite, les chassagnérots rejoignent les révolutionnaires: pour fêter le 14 juillet 1790, un détachement de cinquante hommes dit "détachement de la communauté de Chassagny" est fondé et fait le "serment civique décrété par l'Assemblée Nationale".
La commune fut alors débaptisée et prit le nom de Cornas en Gier et St Martin de Cornas, alors annexe de Chassagny, fut érigée en commune indépendante.
Au XIXe siècle
L'événement de la première moitié du XIXe siècle est l'ouverture d'une mine de charbon dans le bois de Montrond. Malheureusement, l'anthracite y est de mauvaise qualité et la mine, peu rentable, fermera bientôt. Elle sera brièvement exploitée de nouveau pendant la première Guerre Mondiale et emploiera alors plusieurs centaines d'ouvriers dont beaucoup de réfugiés belges et lillois.
En 1851, l'église est rénovée, ornée de nouvelles boiseries à l'intérieur, agrandie. Un nouveau cimetière est aménagé afin de remplacer celui placé à côté de l'église. Cette dernière autrefois orientée vers l'est (c'est-à-dire vers Jérusalem) est maintenant orientée vers l'ouest.
En 1854, les étangs de la Vaure sont vidés car ils étaient la cause de trop nombreux cas de malaria.
En 1861 est construite la Mairie-École (qui n'est déjà plus l'école et qui ne sera bientôt plus la mairie). En fait, des instituteurs de passage faisaient auparavant la classe mais ils n'avaient aucun diplôme. Des religieuses de Saint-Joseph avaient aussi fondé une école de garçons et une école de filles mais elle partirent en 1885 après s'être brouillées avec le curé et le maire.
La mairie-école est une école de garçons et elle ne reçoit son premier instituteur qu'en 1872. L'école des filles, après le départ des religieuses, fut reléguée au premier étage d'une petite maison ou l'on ne pouvait accéder que par une échelle !..
L'industrie prospère de l'époque était la chapellerie et le travail du feutre. Chassagny ne comptait pas moins d'une douzaine d'ateliers qui travaillaient pour Lyon et Givors. On y fabriquait surtout les chapeaux de gendarmes, de curés et d'officiers. Le dernier chapelier ferma boutique en 1914.
La vie au siècle dernier est beaucoup plus aisée qu'avant et les maisons sont beaucoup plus cossues et confortables. Entre autres on notera le remplacement de la lampe à huile par la lampe à pétrole et la lecture de journaux quotidiens (partagés entre trois ou quatre familles). Les transports s'améliorent également: jusqu'en 1875, il faut aller à Lyon à pied mais de 1875 à 1887 passe la "patache" tous les matins à 9h. C'est une diligence à cheval qui met deux heures pour aller à Lyon et ne peut pas transporter plus de douze voyageurs. Elle sera supprimée en 1887 lors de la création de la voie de chemin de fer de Mornant.
En 1895, on recensait six cafés, un buraliste et un épicier. La plupart des habitants étaient agriculteurs et on répertoriait 160 hectares de vignes autour du village.
Après 1900...
La modernisation du village arrive très vite.
En 1904, le bourg est éclairé par 7 réverbères à pétrole sur les façades de la mairie.
Puis tous les habitants cotisent pour l'achat d'une pompe à incendie et un bureau de télégraphe et téléphone est ouvert en octobre de la même année.
En 1905, la subdivision des pompiers est créée. En 1912, un lavoir est construit. Mais ce n'est qu'en 1924 que l'électricité est installée dans le village et dans les hameaux importants.
En 1927, l'école primaire de garçons devient officiellement école primaire publique mixte et compte 25 élèves environ.
(Source : site (bientôt désactivé) de l'auteur de cet article[1])
Notes et références
Bastien Puygranier, « Site sur Chassagny », 2000. Consulté le 07/08/2008
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1995 Michel Oziol 1983 1995 Jean Besson 1965 1983 Etienne Bonnand 1953 1965 Charles Condamin Toutes les données ne sont pas encore connues. Population et société
Démographie
Enseignement
Manifestations culturelles et festivités
Santé
Sports
Cadre de vie
Environnement
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
- membres.lycos.fr/bpuygranier/
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 8 février 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2007 sur INSEE. Consulté le 8 février 2010
Liens externes
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