400m

400m

400 mètres (athlétisme)

Pix.gif 400 m Portail athlétisme
400m CIF San Diego Championship 2007.jpg
Arrivée d'un 400 mètres
Catégorie Sprint
Apparition aux JO 1896 (hommes) ; 1964 (femmes)
Records du monde
Hommes
43 s 18
Michael Johnson
26 août 1999, Séville
Femmes
47 s 60
Marita Koch
6 octobre 1985, Canberra
Champions en titre
Jeux olympiques
Hommes
LaShawn Merritt
Femmes
Christine Ohuruogu
Championnats du monde
Hommes
LaShawn Merritt
Femmes
Sanya Richards

Le 400 mètres est une des épreuves phares de l'athlétisme consistant à parcourir un sprint long représentant la distance du tour de piste en extérieur et deux fois le tour sur une piste en salle. Elle est la discipline, qui est aujourd'hui, la plus disputée dans l'athlétisme dans la mesure où l'on y trouve la plus grande densité de coureurs, provenant du monde entier. L'épreuve consiste à effectuer un tour d'une piste mesurant 400 mètres, ou 440 yards pour les Anglo-saxons[1].

Sommaire

Spécificités

Déroulement de la course

Départ d'un 400 mètres à l'aide de starting blocks

Le 400 mètres est couru sur un tour de stade sur une piste extérieure, et sur deux tours de piste en salle. En extérieur, La piste doit rigoureusement mesurer 400 m et doit comporter deux lignes droites parallèles et deux virages dont les rayons seront égaux. Chaque athlète dispose d'un couloir séparé d'une largeur de 1,22 m marqué par des lignes blanches d’une largeur de 5 cm[2]. La course est décomposée en cinq phases.

Le départ

Comme pour les autres épreuves de sprint, les coureurs de 400 m prennent leur départ à l'aide de starting-blocks. Ils doivent ensuite conserver le couloir qui leur a été affecté d'un bout à l'autre de l'épreuve, sans empiéter sur la ligne intérieure. Sur 400 m, le départ prend une importance moindre que sur 100 et 200 m. Le temps de réaction y est en moyenne 1,5 à 2 fois plus élevé que sur 100 m. Les starting-block sont placés légèrement à l'intérieur de la piste, de sorte que les athlètes peuvent prendre leur départ en sprintant vers l'avant, avant d'amorcer le virage.

Le premier virage

Après le départ, le sprinteurs accélèrent dans le virage. Au fur et à mesure que la vitesse s'accroit, la force centrifuge augmente. Afin de compenser cela, les sprinteurs vont se pencher vers l'intérieur de la piste.

La première ligne droite

À l'entrée de la première ligne droite (ou ligne opposée), les athlètes atteignent leur vitesse maximale. Les temps de passage aux 200 mètres varient pour les meilleurs sprinteurs entre 20 s 5 et 21 s 5 secondes, et chez les femmes entre 22 s 5 et 23 s 5. Ce lien entre la première et la seconde partie de course correspond pour l'athlète à une phase de décélération en pente régulière jusqu’à l’arrivée.

Arrivée du 400m aux Jeux olympiques de Pékin en 2008
Le deuxième virage

Après 200 mètres, les sprinteurs perdent peu à peu de leur vitesse. Les muscles commencent à secréter de l'acide lactique en raison de l'effort intense. Ce phénomène génétique appelé l'acidification entraine une importante perte de vitesse entre 200 et 300 m, en fonction des athlètes et des conditions. Les athlètes décrivent ce moment comme s'ils « couraient contre un mur ». Il est comparable à la baisse de performance autour des 35 km sur le marathon.

La dernière ligne droite

Après la sortie du virage, les athlètes ne peuvent plus courir aisément en raison de l'acidification et entament un combat mental pour rejoindre l'arrivée. Les hommes terminent en 43 à 45 secondes, les femmes en 49 s 5 à 51 secondes.

Aspects techniques

Le 400 mètres est considéré comme un sprint long ou « sprint d'endurance » dans la mesure où il demande d'associer la vitesse du sprinteur et l'endurance du half miler (880 yards soit 804,67m). Il est considéré par beaucoup comme une des épreuves d'athlétisme les plus exigeantes et les plus fatigantes car il requiert, en plus de la puissance physique, une capacité de résistance à la fatigue et à la douleur, ainsi qu'une gestion optimale de la fréquence de course. Un coureur aura besoin d'une foulée efficace, d'une bonne vitesse et de mouvements convulsifs lents. Cette course nécessite une bonne résistance à l'acide lactique qui apparaît dans les muscles sur la fin de course, paramètre n'intervenant pas dans les sprints plus courts. La capacité de redistribuer totalement la vitesse et l'énergie comme sur les autres épreuves de sprint est la première méthode qui vient à l'esprit pour courir le 400 m. Cependant, personne n'est capable de courir à pleine vitesse cette distance de bout en bout, car ce n'est pas qu'un sprint. Posséder une bonne vitesse sur 100 m ou sur 200 m peut être un énorme avantage pour les coureurs de 400 m, mais seulement s'ils savent redistribuer cette énergie d'une façon efficace.

Typiquement, le coureur de 400 m est soit un sprinteur soit un demi-fondeur. Ces deux types d'athlètes doivent avoir leur chances de succès sur cette distance. Vous pouvez également trouver des athlètes qui possèdent les deux caractéristiques, celles du sprinteur et celle du demi-fondeur. Par exemple, Michael Johnson, champion olympique du 200 m et double champion olympique du 400 m est un exemple du coureur type du 400 m. Au fil des ans, il a ainsi développé sa puissance et son endurance pour maintenir sa vitesse pendant plus longtemps que ses adversaires. Tommie Smith, champion olympique du 200 m en 1968 et détenteur des records du monde du 200 m et du 400 m, possédaient des capacités similaires. En revanche, un athlète tel que Jeremy Wariner a plutôt des capacités de demi-fondeur que de sprinteur.

Généralement, un coureur de 400 m expérimenté aura une différence d'une seconde entre son meilleur temps sur 200 m et le temps qu'il va mettre pour parcourir les 200 premiers mètres d'un 400 m. Pour un coureur novice, cette différence peut aller jusqu'à deux secondes. Pour prédire un temps potentiel sur 400 m, pour un coureur de 200 m, à condition qu'ils soient disposés à donner tout ce qu'ils peuvent pour devenir un bon coureur, est de multiplier par deux leur temps sur 200 m et d'ajouter au résultat 3 s 5.

Évidemment, un coureur de 200 m a un avantage certain sur la première partie de la course. Cependant, si l'athlète ne s'entraîne pas correctement, cet avantage peut être réduit rapidement à néant, à la fin de la course. Le demi-fondeur quant à lui, a un avantage sur les 100 derniers mètres.

Néanmoins, aujourd'hui, nous pouvons constater que les athlètes sprinteurs brillent plus souvent, principalement parce que leurs capacités de résistance sont plus facilement développables que les capacités de vitesse d'un coureur de demi-fond.

Historique

Hommes

XIXe siècle : les pionniers

Inspiré du diaulique des Grecs (double stade, soit 384,54 m), le 400 m est une création des Britanniques qui, au XIXe siècle, en assurent le découpage à partir du mile anglais : le 440 yd, couru par ces derniers, représente un quart de mile (402,17 m). La première trace chronométrique connue remonte à 1799 lorsque l'un des capitaines des troupes de l'amiral Nelson parcourt cette distance en 56 secondes. Il faut toutefois attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir le quart de mile prendre son essor, tout d'abord en Angleterre, puis aux États-Unis d'Amérique.

A partir des années 1840, des athlètes professionnels venus des États-unis et de Grande-Bretagne s'affrontent dans des réunions donnant lieu à des paris. Le 17 mai 1865, à Dublin, est enregistré le premier record du monde sur 440 yd. Il est l'œuvre du Britannique E.L. Hunt en 53 s 7. Quelques mois plus tard, à Londres, ce record est pulvérisé de plus de trois secondes par un autre Britannique, Charles Guy-Pyn, qui se rapproche de la barrière des cinquante secondes (50 s 3).

Trois ans plus tard, en 1868, lors des championnats d'Angleterre, se mesurent les deux meilleurs coureurs de l'époque Ed Ridley et Edward J. Colbeck[3]. Cependant ce duel tourne court par la faute d'un mouton présent en plein milieu de la piste cendrée. Mais le premier « phénomène » dominant véritablement la discipline vient de l'autre côté de l'Atlantique : du 100 yd (environ 91 m) aux 880 yards (804 m), rien n'échappe à Laurence Myers de 1879[4] à 1886. Acceptant les propositions des promoteurs américains, il se livrera jusqu'à la fin de sa carrière à des défis rémunérées de chaque côté de l'Atlantique. Vers la fin du XIXe siècle, le Britannique Charles Lennox Tindall réussit 48 s 5 au 440 yards, performance inégalée jusqu'en 1895. À New-York, des organisateurs mettent en place des courses en ligne droite sur hippodromes.

1896-1948 : l'hégémonie américaine

Harry Hillman, champion olympique en 1904

Pendant la première moitié du XXe siècle, plusieurs athlètes font évoluer la discipline : l'Américain Thomas Burke, premier champion olympique du 400 m de l'histoire en 1896 (54 s 2) et son compatriote Maxey Long imbattable au début des années 1900 et champion olympique à Paris. Quatre ans plus tard, à Saint Louis, Harry Hillman remporte la médaille d'or sur son sol. Aux Jeux olympiques de Stockholm de 1912, le 400 m est couru pour la première fois en couloirs et bénéficie d'un chronométrage au dixième de seconde. l'Américain Charles Reidpath remporte le titre olympique. Durant la Première Guerre mondiale, son compatriote Ted Meredith domine les épreuves du 440 yards et améliore le record du monde de Maxey Long en 47 s 2.

En 1924, le Britannique Éric Liddell, devient champion olympique à Paris en établissant un nouveau record du monde du 400 m (47 s 6) alors qu'il n'avait jamais couru en moins de 49 secondes avant. Il sera à jamais immortalisé dans le film Les Chariots de feu de Hugh Hudson. A partir de 1928, les Américains reprennent la main sur la distance par l'intermédiaire d' Emerson Spencer ou de Ray Barbuti, champion olympique en 1928. Plus tard, Benjamin Eastman surnommé « White Blizzard » et initiateur d’un nouveau souffle (46 s 4 en 1932 lors des Jeux olympiques de Los Angeles), révolutionne la discipline par ses départs rapides et sa puissance de foulée. Ce dernier est bientôt supplanté par Bill Carr (46 s 2 lors de ces mêmes Jeux) ou encore Archie Williams, chef de file de la nouvelle génération de « quarter milers » américains (46 s 1 en 1936).

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Rudolf Harbig, athlète allemand de 25 ans venu du fond et du demi-fond, redynamise la discipline, notamment grâce à ses duels avec l'Italien Mario Lanzi, spécialiste du 800 m. Harbig établit un nouveau record mondial en 46 s 0.

1948-1968 : la contestation jamaïcaine

Après la seconde Guerre mondiale, la Jamaïque vient troubler la domination des athlètes anglais et américains. Arthur Wint remporte l'or olympique à Londres en 1948 alors que perce un nouveau phénomène du 400 m, Herbert McKenley, qui établit un nouveau record du monde du 440 yards (46 s 2). Spécialiste du sprint court, McKenley règne sur la discipline en utilisant toujours la même tactique : effectuer un départ rapide et maintenir une vitesse maximale le plus longtemps possible. Le 23 aout 1946, il réalise le temps de 45 s 0 sur 440 yard en ligne droite, performance non homologuée par l'IAAF. Le 2 juillet 1948 à Milwaukee, il réalise 45 s 9 sur 400 m, soit le nouveau record du monde. Il sera dépossédé de son bien deux ans plus tard par son compatriote George Rhoden (45 s 8), champion olympique en 1952 à Helsinki.

Les athlètes américains reprennent le pouvoir au milieu des années 1950. Lou Jones, ancien joueur de football américain a réalisé 47 s 7 dès sa première compétition. En 1956, lors du meeting de Los Angeles, il améliore le record du monde du 400 mètres en 45 s 2. Quelques semaines plus tard, aux Jeux olympiques de Melbourne, il doit cependant subir la loi de son compatriote Charlie Jenkins qui s'avère le plus résistant dans une course marquée par une forte bourrasque de vent. Dès 1959, l'athlète allemand Carl Kaufmann, spécialiste du 200 mètres, fait le pari du tour de piste. Ainsi, il améliore en 1959 le vieux record d'Europe de Rudolf Harbig en 45 s 8, et réalise 45 s 4 l'année suivante. La riposte américaine ne se fait pas tarder. Otis Davis, ancien basketteur converti au sprint, descend sous la barre des 46 secondes dès ses premières courses. Il remporte le titre olympique des Jeux de Rome en devenant le premier homme à franchir la barrière des 45 secondes (44 s 9). Davis et Kauffmann sont départagés à l'aide de la photo-finish. Le réservoir des quarter-miler américains reste toujours inépuisable. À Tokyo en 1964, Michael Larrabee, alors âgé de trente-deux ans, s'impose en finale olympique. En 1967, Tommie Smith, spécialiste du 200 m améliore à son tour le record du monde de la distance en 44 s 5.

1968-1988 : l'ère des 43 secondes

Lee Evans

1968 marque un tournant majeur dans l'évolution du 400 m. Dès les sélections olympiques américaines, en septembre à Echo Summit près de South Lake Tahoe, Lee Evans et Larry James améliorent tous les deux le record du monde, Evans en 44 s 1 (44 s 06) et James en 44 s 2 (44 s 19). Pourtant le record d'Evans n'est pas homologué car il utilise des pointes considérées comme illégales par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). C'est donc James qui récupère le record. Quelques semaines plus tard, à Mexico, les Américains font quand même figure de favoris et avec raison. Lors de la finale, Evans, James et Ron Freeman finissent aux trois premières places. Evans conquiert le record du monde en 43 s 86, soit le premier chrono en moins de 44 secondes de tous les temps. James l'imite avec 43 s 97. Pourtant aux dires d'Evans lui-même, les Américains ont été avantagés en ayant pu s'entraîner à South Lake Tahoe, pendant tout l'été, sachant que le stade qui s'y trouve est en altitude, tout comme la piste de Mexico. Le record du monde d'Evans tiendra 20 ans.

Suite aux jeux de Mexico, les Américains perdent peu à peu leur suprématie malgré le titre olympique acquis en 1972 par Vince Matthews, le quatrième relayeur médaillé d'or en 1968. En effet dès le milieu des années 70, le Cubain Alberto Juantorena, surnommé « El Caballo » (le cheval) en raison de son immense foulée commence à s'imposer sur la discipline. En 1976, il devient le premier non Américain depuis 1952 à être sacré champion olympique lors des Jeux de Montréal, avant que le Soviétique Viktor Markin, parfait inconnu jusqu'alors ne profite de l'absence des Américains quatre ans plus tard pour devenir le premier européen médaillé d'or olympique sur cette distance depuis Éric Liddell en 1924.

En 1983, lors des premiers championnats du monde à Helsinki, les Américains ne sont toujours pas au rendez-vous et sont surclassés par le Jamaïcain Bert Cameron. La reconquête de cette distance par les fils de l'oncle Sam n'intervient que l'année suivante aux Jeux olympiques de Los Angeles où le jeune Alonzo Babers fait sensation en remportant la médaille d'or.

Malgré le titre mondial qui leur échappent encore en 1987 (l'Allemand de l'est Thomas Schonlebe étant vainqueur à Rome), les Américains entament dès lors une nouvelle domination de cette épreuve.

1988-2001 : le renouveau

Victoire de Michael Johnson lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000

En 1988, l'Américain Harry Butch Reynolds est déjà le troisième performeur de tous les temps (44 s 10 l'année précédente à Columbus). Grâce à ce temps, il est également le détenteur du record du monde au niveau de la mer, la performance de Lee Evans ayant été réalisé à l'altitude de Mexico soit à plus de 2200 m. Aux sélections olympiques américaines en juillet 1988 à Indianapolis, Reynolds enfonce le clou et devient le premier homme à courir en moins de 44 secondes au niveau de la mer. Avec cette perfomance 43 s 93, il se rapproche à seulement sept centièmes du record du monde de Evans. Il n'est d'ailleurs pas le seul à réaliser cette performance, puisque son dauphin Danny Everett passe lui aussi cette barre symbolique grâce un chrono de 43 s 98.

Un mois plus tard, Butch Reynolds remet cela lors du prestigieux meeting de Zurich, au cours duquel il pulvérise le record du monde de Lee Evans en remportant la course en 43 s 29 soit 57 centièmes de mieux que son compatriote vingt ans avant lui. Grand favori des Jeux, qui se déroulent à Seoul, fin septembre, Reynolds se fait néanmoins surprendre par le jeune Steve Lewis, qui devient à cette occasion le plus jeune champion olympique de l'histoire de la discipline, étant âgé de seulement 19 ans. Le temps qu'il a réalisé lors de la finale (43 s 87) reste par ailleurs l'actuel record du monde junior de la discipline et le seul chrono en moins de 44 secondes dans cette catégorie.

Pourtant, le 400 m connait un revers quand Butch Reynolds est convaincu de dopage en 1990, laissant planer le doute quant à la légitimité de son record du monde. Stagnant encore, les performances continuent leur progression deux ans plus tard quand lors des sélections américaines, au cours desquelles Quincy Watts devient le sixième homme à passer 44 secondes lors des demi-finales (43 s 98 après avoir couru 44 s 00 début juin). En l'absence de Reynolds, encore privé de Jeux bien qu'ayant participé aux « Trials », Everett, Lewis, champion olympique en titre et Watts représenteront les États-Unis lors des Jeux olympiques de Barcelone. Entre temps, bien qu'absent sur 400 m en individuel mais membre du relais 4x400 m, le jeune Michael Johnson passe également 44 secondes lors du meeting de Londres au stade de Crystal Palace début juillet. Cependant, au Jeux, contre toute attente, ce n'est pas Everett mais Quincy Watts, qui fait impression début août 1992 à Barcelone en battant par deux fois le record olympique, détenu par Evans depuis maintenant 24 ans. En effet Watts le porte une première fois à 43 s 71 en demi-finale avant de l'élever à 43 s 50 en finale soit la deuxième performance de tous les temps derrière le record du monde de Reynolds.

Cependant le règne de Watts ne dure guère, bien qu'auréolé d'une dernière victoire fin août 1992 à Zurich. Dès l'année suivante, l'Américain est effectivement supplanté par son compatriote Michael Johnson qui remporte les Championnats des États-Unis avant de s'octroyer le titre mondial à Stuttgart quelques semaines plus tard assorti de la troisième performance de tous les temps (43 s 65). Johnson commence alors un règne qui durera jusqu'à sa retraite en 2001. Peu inquiété pendant cette période, si ce n'est par un Butch Reynolds renaissant (1993-1996) ou par le Britannique Roger Black (deuxième à Atlanta en 1996), il y conquiert quatre titres mondiaux (1993, 1995, 1997 et 1999) et deux titres olympiques (1996 et 2000). En 1999 à Séville, il assied définitivement sa domination sur la distance en établissant un nouveau record du monde en 43 s 18.

2001-présent : les Américains dominateurs

L'Américain Jeremy Wariner en 2006

La retraite de Johnson en 2001 marque un léger retrait en termes de performances et il faut attendre l'année 2004 et l'arrivée de Jeremy Wariner, à Athènes, récent vainqueur des « Trials » et jusqu'alors inconnu dans le monde de l'athlétisme, pour qu'elle retrouve un second souffle. En effet lors des Jeux olympiques, Wariner, Texan tout comme l'est Johnson remporte la course la plus rapide depuis les Jeux de Sydney en l'an 2000. À tout juste vingt ans il devient par ailleurs le huitième performeur de tous les temps avec 44 s 00, chrono qu'il confirme l'année suivante en gagnant le titre mondial avec le premier chrono en 43 secondes de sa carrière (43 s 93). Déjà désigné comme étant un successeur possible de Michael Johnson, il fait encore descendre ses chronos en devenant en 2006 quatrième meilleur performeur de l'histoire avec 43 s 62.

Un peu seul à ce niveau, il commence à trouver de la concurrence avec l'émergence dès la fin de l'année 2006 de LaShawn Merritt, deuxième lors des Mondiaux 2007 en 43 s 96. Pourtant, ni Wariner, ni Merritt ne veulent s'arrêter où ils en sont, le premier ayant fait son objectif de battre le record du monde de son désormais mentor Michael Johnson et de devenir le premier homme à courir en 42 secondes.

Signe d'une nouvelle domination de leur part, les Américains ont réalisé depuis 2004 trois triplés en grands championnats (Jeux olympiques 2004 et 2008 et championnats du monde 2007) avec comme constante, la présence de Jeremy Wariner.

Femmes

1950-1974 : les premières compétitions

Statue de Betty Cuthbert à Melbourne

Des premières confrontations féminines sur le tour de piste sont recensées dès les années 1920 sur 440 yards. Elles sont dominées notamment par des britanniques, à l'image de Mary Lines et de Eileen Edwards. Il faut attendre les années 1950 pour découvrir les premières coureuses de 400m. La Soviétique Maria Itkina descend sous les 54 secondes en 1957 (53 s 4), mais très vite, la Nord-Coréenne Sin Kim Dan améliore cette performance (51 s 9 en 1962). Ces deux athlètes font, à l'époque, l'objet de soupçons sur leur féminité. Sin Kim Dan, athlète aux jambes musclées et s'entrainant comme les hommes, ne subira jamais de test de féminité dans une compétition internationale car son pays, la Corée du Nord, est exclue du Comité international olympique et de l'IAAF. Ses différents records du monde restent cependant homologués.

En 1964, Betty Cuthbert, déjà triple championne olympique à Melbourne huit ans auparavant, devient la première femme médaillée d’or sur 400 m lors des Jeux olympiques de Tokyo. A l’occasion de ces Jeux, la barre des 53 secondes a été franchie et préfigure déjà d’une évolution des performances. L’arrivée du 400 mètres dans les grandes compétitions mondiales va alors provoquer un développement spectaculaire de cette épreuve. Quatre ans plus tard, à la surprise générale, la Française Colette Besson bat la grande favorite, la Britannique Lillian Board dans un temps relativement similaire à celui de Cuthbert. Pour s’habituer à l’altitude de Mexico, Besson avait passé plusieurs semaines à Font Romeu dans les Pyrénées.

1974-1989 : l’hégémonie de l’Est

Pourtant, ce n’est qu’au début des années 1970 que le 400 mètres féminin amorce réellement un bond en avant. En 1974, le record du monde qui appartient encore à Cuthbert gagne une seconde et passe sous les 51 secondes. En 1976, l’arrivée des coureuses de l’Est, notamment Christina Brehmer et Irena Szewinska à l’approche des Jeux olympiques de Montréal, fait encore progresser la meilleure marque qui franchit la barre symbolique des 50 secondes (49 s 29 pour Szewinska en finale des Jeux).

Deux ans plus tard, l’Allemande de l’Est Marita Koch explose au niveau mondial en devenant la première femme à courir en 48 secondes (à Prague en 48 s 94 lors des Championnats d'Europe). Devenant championne olympique en 1980 à Moscou, puis à nouveau championne d’Europe en 1982 à Athènes en abaissant son record à 48 s 16, elle se heurte ensuite à la concurrence de la Tchécoslovaque Jarmila Kratochvilova qui devient un an plus tard lors des premiers championnats du monde d’athlétisme à Helsinki la première femme à passer sous les 48 secondes (47 s 99 ; cette marque est toujours le record des championnats et la deuxième performance de tous les temps). L’année suivante, aux Jeux olympiques de Los Angeles, les Américaines débarrassées de l’opposition des athlètes du bloc de l’Est à cause du boycott soviétique tentent de récupérer leur retard quand Valerie Brisco-Hooks devient la troisième femme à franchir les 49 secondes. Koch réapparaît l’année suivante et reprend son record du monde en pulvérisant de presque quatre dixièmes celui de Kratochvilova avec 47 s 60, qui reste l’actuelle meilleure marque de tous les temps. Après un dernier titre européen en 1986, Koch se retire des pistes à cause des contrôles antidopage qui deviennent de plus en plus contraignants. À la fin des années 1980, l’URSS envoie Olga Bryzgina qui devient championne du monde en 1987 puis championne olympique un an plus tard à Séoul, assorti d’un record olympique (48 s 65).

1990-2000 : chute du bloc de l’Est – La domination de Pérec

Cathy Freeman au départ de la finale du 400 m aux Jeux olympiques de Sydney en 2000

La chute du bloc soviétique et la réunification allemande s’opèrent dès 1990 lors des Championnats d'Europe qui voient la jeune Grit Breuer, tout juste 18 ans remporter le titre. Un an plus tard à Tokyo lors des Championnats du monde, Breuer est pourtant surclassée par la Française Marie-José Pérec, surnommée la Gazelle en raison de sa foulée ample, troisième à Split un an auparavant. Dès ce moment et en l’absence de Breuer, condamnée à deux ans de suspension pour dopage en 1992, Pérec commence une domination qui ne cessera qu’en 1996. À vingt ans, elle devient recordwoman de France en 51 s 35, succédant à sa compatriote Colette Besson et son record national datant de 1968. Elle remporte la médaille d'or des Jeux olympiques de 1992 en surclassant la Russe Olga Bryzgina qui tentait de conserver son titre. Pérec préférant se consacrer au 200 m l'année suivante, les Championnats du monde 1993 reviennent à l'américaine Jearl Miles-Clark dans un temps inférieur d'une seconde à celui réalisée par la Française l'année précédente. La parenthèse refermée, Pérec revient l'année suivante sur sa distance de prédilection, et remporte les Championnats d'Europe et la finale du Grand Prix à Paris. En 1995, à Göteborg elle devient une nouvelle fois championne du monde.

Aux Jeux olympiques de 1996 d'Atlanta, Pérec conserve sa médaille d'or remportée à Barcelone. Elle devance, avec un temps de 48 s 25 sa principale concurrente, l'Australienne Cathy Freeman de près de deux mètres. Le règne de Pérec s’achève en 1997 en raison de blessures et de maladies (mononucléose en 1998). Tentant la passe de trois face à Freeman à Sydney en 2000, elle fuit les Jeux à cause d’une pression médiatique trop importante. Devant 112 000 spectateurs acquis à sa cause, Freeman remporte logiquement le titre olympique des Jeux olympiques de Sydney.

2001-présent : le retour de l'Amérique

La retraite de Freeman après des Jeux de Sydney et celle de Perec en 2003 marque une période moins faste pour le 400 m, malgré les courtes périodes de domination de Ana Guevara (48 s 89 en 2003), et de Tonique Williams-Darling, championne olympique en 2004. En 2006, on observe cependant un retour des Américaines avec notamment Sanya Richards, entraînée par Clyde Hart, l’ancien mentor de Michael Johnson. Richards gagne la Golden League deux années de suite (2006 et 2007) mais échoue aux Championnats du monde 2007 (non qualifiée) et aux Jeux olympiques de Pékin (troisième) après des ennuis de santé. Néanmoins l'Américaine est la seule femme qui a couru en moins de 49 secondes ces dernières années (dont un 48 s 70 à Athènes en 2006). Depuis lors Richards est opposée à la Britannique Christine Ohuruogu (championne du monde 2007 et championne olympique 2008) sur qui plane de nombreux soupçons après des absences aux contrôles antidopages, ainsi qu'à sa compatriote Allyson Felix.

Performances

Records du monde

Évolution du record du monde du 400 m masculin

Les premiers records du monde masculins ont été mesurés au milieu du XIXe siècle au Royaume-Uni. Néanmoins il faudra attendre l'arrivée des Jeux olympiques modernes, au début du XXe siècle pour voir les premiers records homologués (Jeux olympiques d'été de 1900 à Paris). Les premiers temps enregistrés l'ont été, au milieu du XIXe siècle, sur des pistes cendrées mesurant 440 yards. Il faudra attendre le tout début du XXe pour que l'on commence à homologuer les premiers records du monde.

Le record du monde masculin a peu progressé en un siècle et demi. On court aujourd'hui le 400 m à peu près 10 secondes plus rapidement qu'à cette époque. On remarque, par ailleurs, que la progression la plus importante a eu lieu entre 1960 et 1968 : en effet, en huit ans, le record du monde a été amélioré de plus d'une seconde (44 s 9 à 43 s 8). Cette progression fulgurante s'explique essentiellement par deux facteurs : d'une part l'avènement d'un nouveau matériel comme les pistes synthétiques et d'autre part le fait que les athlètes ont commencé à adopter de nouvelles techniques de course en accord avec les avancées médicales. Le record du monde du 400 mètres est actuellement détenu, pour les hommes, par l'Américain Michael Johnson, avec un temps de 43 s 18, depuis le 26 août 1999, lors des Championnats du monde de Séville. L'athlète qui s'en est le plus approché depuis est son compatriote Jeremy Wariner avec un temps de 43 s 45 lors des Mondiaux 2007.

Le recensement des records du monde du 400 m féminin est plus tardif que chez les hommes. Les record du monde ont été homologués par la FSFI avant l'avènement de l'IAAF. Cette distance a connu un essor considérable après la Seconde Guerre mondiale car le record du monde a progressé de presque neuf secondes entre 1950 et 1985. Le record, aujourd'hui contesté, est officiellement détenu par l'Allemande (ex-RDA) Marita Koch, en 47 s 60, depuis le 6 octobre 1985. Depuis lors, seule Marie-José Pérec s'en est approchée, restant quand même à plus de six dixièmes (48 s 25 lors des Jeux olympiques d'Atlanta).

Records du monde actuels du 400 mètres [5]
Région Genre Performance Athlète Date Lieu
En plein air M 43 s 18 États-Unis Michael Johnson 26 août 1999 Séville
F 47 s 60 Allemagne de l'Est Marita Koch 6 octobre 1985 Canberra
En salle M 44 s 57 États-Unis Kerron Clement 12 mars 2005 Fayetteville
F 49 s 59 Tchécoslovaquie Jarmila Kratochvílová 7 mars 1982 Milan

Meilleures performances mondiales de l'année

L'usage des temps électriques en athlétisme est assez ancien. Dès les Jeux olympiques de Berlin en 1936, on prenait déjà des temps au centième de seconde. Pourtant il faudra attendre le milieu des années 1960, et plus précisément les Jeux olympiques de Mexico, en 1968, pour voir le chronométrage électrique supplanter le chronométrage manuel et se répandre à travers le monde, ce qui explique l'absence dans le tableau du paragraphe suivant de quelques performances. L'évolution des systèmes de chronométrages rend aujourd'hui possible le départage des coureurs au millième de seconde.

Il faut aussi savoir que les anglo-saxons ont utilisé pendant très longtemps des pistes (ou des piscines pour la natation) mesurées en yard, ce qui n'a pas facilité l'unification des temps sur les différentes distances olympiques dans l'athlétisme. Il faudra là encore attendre les années 1960 pour que les pistes américaines, notamment, passent de 440 yards (environ 402 mètres) à 400 m.

Les Jeux olympiques de Mexico marquent aussi l'avènement des pistes en tartan synthétique qui remplace la terre battue habituelle, ce qui aura pour conséquence d'améliorer les performances, les pistes synthétiques renvoyant mieux les impacts des appuis des coureurs. Il est à noter que les pistes doivent être homologuées pour que le temps réalisé avec le soit aussi. Enfin l'utilisation de pistes en altitude (celle de Mexico par exemple est située à plus de 2000 m) améliore considérablement les perfomances des athlètes. Enfin, la vitesse du vent n'a aucune importance, compte tenu du fait que les coureurs ont successivement du vent de face et du vent de dos.

Otis Davis fut le premier homme à être passé pour la première fois sous les 45 secondes, en chronométrage manuel. En revanche, c'est Wendell Mottley, le Trinidain, qui a établi en 1966 la première performance officielle sous cette limite (44 s 84) grâce au chronométrage électrique. Lee Evans fut, quant à lui, le premier à courir un 400 m en moins de 44 secondes. Il est à noter que lors de la course (finale olympique des Jeux olympiques de Mexico) le chronomètre s'était arrêté à 43 s 79, avant d'être rectifié à 43 s 86, ce qui en dit long sur les imprécisions de ces premiers systèmes de mesure.

Meilleurs performeurs de l'histoire

Déclinaisons du 400 mètres

Relais 4x400 mètres

400 mètres fauteuil

Voir aussi

Notes et références

  1. Distance équivalent à 402 m environ ; cette distance n'est plus courue de nos jours, le système métrique ayant pris le dessus sur le système anglo-saxon
  2. Les règles des compétitions 2008, site de l'IAAF, page 114.
  3. (en) [1] Co-recordman du monde non-officiel du 440 yd en 50 s 3 le 20 juin 1868 à Londres
  4. (en) [2] Recormdan du monde du 440 yd en 49 s 2
  5. (en) Records du monde actuels du 400 mètres, athletix.org
  6. Progression du record du monde du 400m masculin, www.athletix.org, consulté le 27/08/2008
  7. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l  et m "y" : 440 yards
  8. a , b , c  et d "*" : Record égalé
  9. a , b , c , d , e , f , g  et h "A" : Temps établi en altitude
  10. Progression du record du monde du 400m féminin, www.athletix.org, consulté le 27/08/2008
  11. (en) Performance réalisée deux fois par Olesya Zykina

Sources

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