Énergie en Islande

Énergie en Islande
Énergie en Islande
La centrale géothermique de Nesjavellir
La centrale géothermique de Nesjavellir
Bilan énergétique (2008)
Offre d'énergie primaire (TPES) 227,6 PJ
(5,4 M tep)
par agent électricité : 80,9 %
pétrole : 16,1 %
charbon : 1,8 %
Énergies renouvelables 80,9 %
Consommation totale (TFC) 227,6 PJ
(5,4 M tep)
par habitant 711,3 GJ/hab.
(17 tep/hab.)
par secteur
Électricité (2008)
Production 16,47 TWh
par filière hydro : 75,5 %
autres : 24,5 %
thermique : 0 %
Commerce extérieur (2008)
Importations pétrole : 40,9 PJ
Sources
Statistics Iceland : www.statice.is

L'Islande est un État insulaire qui dispose d'importantes ressources énergétiques issues de sa géologie unique et de son hydrographie abondante. Grâce à celles-ci, environ 81 % de la production d'énergie primaire totale du pays provient d'énergies renouvelables. En 2007, la géothermie représentait environ 66 % de l'énergie primaire, la proportion d'énergie hydraulique était de 15 % et les combustibles fossiles (principalement le pétrole) de 19 %[1].

Le principal usage de l'énergie géothermique est le chauffage, la chaleur étant distribuée aux bâtiments grâce à un important réseau de chaleur[1]. L'hydroélectricité représente la majeure partie de la production électrique. La plupart des centrales hydroélectriques sont détenues par Landsvirkjun, la compagnie nationale d'énergie, qui est le principal fournisseur électrique en Islande.

Le potentiel énergétique de l'Islande est bien supérieur aux besoins de sa population d'à peine plus de 300 000 habitants. Or, l'Islande étant une île, située à plusieurs centaines de kilomètres des terres les plus proches, son électricité ne peut être exportée. Ceci a conduit le pays à attirer des industries à forte consommation énergétique sur son territoire, de telle sorte que ces industries représentent de nos jours 77,4 % de la consommation électrique.

Sommaire

Ressources énergétiques

Sources chaudes

Article détaillé : Géologie de l'Islande.
Le système volcanique islandais

La géologie unique de l'Islande offre un grand potentiel pour la production d'énergies renouvelables. L'Islande est située sur la dorsale médio-atlantique et à l'aplomb d'une remontée d'un panache de manteau. La combinaison de ces deux volcanismes fait de l'île l'une des zones tectoniques les plus actives du monde ; plus de 200 volcans y sont d'ailleurs dénombrés. Le gradient thermique en Islande est, de ce fait, très élevé, atteignant plus de 150 °C⋅km-1 au niveau de la zone la plus active, sur un axe sud-ouest nord-est, alors que la valeur est autour de 25 à 30 °C⋅km-1 dans la plupart des régions du monde[2]. Il y a au moins 20 zones où la température est supérieure à 250 °C à moins de 1 km de profondeur, et plus de 250 où la température est supérieure à 150 °C à moins de 1 km de profondeur[3].

Les précipitations, importantes en Islande, s'infiltrant dans le sol jusqu'à une profondeur de 1 à 3 km vont alors être chauffées au contact des roches, ce qui va provoquer leur remontée[2]. Ce phénomène explique la présence de plus de 600 sources chaudes[3] situées dans l'ensemble de l'île, ainsi que de nombreux autres phénomènes paravolcaniques, tels que les fameux geysers, des fumerolles et des mares de boues. Ceci permet à l'Islande d'exploiter l'énergie géothermique pour chauffer les bâtiments ou pour produire de l'électricité.

Hydrologie

Plus de 10 % de l'île est recouverte de glaciers, dont certains (Vatnajökull, Langjökull et Hofsjökull) comptent parmi les plus grands d'Europe. Ces glaciers sont la source de nombreuses rivières glacières, dont les plus importantes sont la Þjórsá, la Jökulsá á Fjöllum, la Hvítá, la Skjálfandafljót, la Jökulsá á Brú et la Tungnaá. Elles possèdent un débit relativement important (jusqu'à une centaine de mètres cubes par seconde) dès leur source, à plusieurs centaines de mètres d'altitude. Cette combinaison d'altitude et de débit donne à ces rivières un important potentiel énergétique. Cette combinaison offre aussi à l'Islande de nombreuses cascades, qui figurent parmi les attractions appréciées des touristes, ce qui a entraîné la protection de plusieurs rivières, notamment la Hvítá et la Jökulsá á Fjöllum, et interdit leur exploitation hydroélectrique.

Combustibles fossiles

L'Islande étant une île volcanique relativement récente à l'échelle des temps géologiques, elle ne possède pas de gisements de pétrole ou de charbon. Tous les besoins en hydrocarbures du pays sont donc comblés par l'importation. Cependant, des études géologiques ont révélé que d'importants gisements hydrocarbures offshore pourraient exister, en particulier dans la zone de Dreki, située entre l'Islande et l'île Jan Mayen. Ces études s'appuient en particulier sur la grande similarité géologique de cette zone avec les zones à hydrocarbures des pays voisins (Groenland, Norvège et Écosse en particulier), qui se sont séparées lors de l'ouverture de l'océan Atlantique[4].

Le gouvernement islandais a alors proposé en 2007 des licences d'exploration pétrolière, pour attirer les compagnies pétrolières étrangères[5],[6]. Malgré l'intérêt qu'elles ont porté à l'égard de l'exploration dans la zone, aucune licence n'a été utilisée[7]. Une deuxième série de licences a été annoncée en vue d'une exploration qui débuterait en 2011[8].

Politique énergétique

Politique économique

Article détaillé : Économie de l'Islande.
Une usine d'aluminium à Reyðarfjörður

L'Islande possède relativement peu de ressources naturelles. La principale d'entre elle est la quantité importante de poissons autour de ses côtes, qui ont fait de la pêche la principale ressource économique du pays[9]. Cependant, cette ressource est très fluctuante, tout comme les prix du marché, rendant donc l'Islande très vulnérable. Le gouvernement a alors entrepris de diversifier son économie. Conscient de l'important potentiel énergétique du pays, on proposa d'abord de vendre de l'électricité à l'Europe en l'exportant avec un câble sous-marin. Cette idée étant difficile à mettre en œuvre, on choisit plutôt d'attirer sur l'île des industries fortement consommatrices en énergie, et en particulier l'industrie de l'aluminium. En 2009, l'aluminium représente 39 % des exportations[9].

Éducation et recherche sur les énergies renouvelables

L'Islande consacre un important effort de recherche privé et public aux énergies renouvelables. Plusieurs programmes de formation universitaires sont consacrés à cette question. Les principales universités islandaises conduisent souvent des recherches dans le domaine des énergies renouvelables. L'université d'Islande en particulier est renommée dans la communauté scientifique pour sa recherche dans ce domaine.

Mais il existe aussi des institutions plus spécialisées. RES – The School for Renewable Energy Science, située à Akureyri, propose une maîtrise en sciences d'un an dans le domaine des énergies renouvelables. Le programme est composé de cours intensifs et orienté vers la recherche. Il est mené en partenariat avec l'Université d'Islande et l'Université d'Akureyri, ainsi qu'avec de nombreux instituts de technologie à travers le monde. En 2009, l'école propose quatre spécialisations : énergie géothermique, pile à combustible et hydrogène, biocarburants et Politique des énergies renouvelables. Elle propose aussi des programmes d'été et des cours individuels[10].

Le Reykjavik Energy Graduate School of Sustainable Systems (REYST), situé à Reykjavik, propose également une maîtrise en sciences dans le domaine des énergies renouvelables. Cette institution a été créée en avril 2007 en vertu d'un accord entre Orkuveita Reykjavíkur, l'Université d'Islande et l'Université de Reykjavik[11].

Électricité

Hydroélectricité

Histoire

La première centrale hydroélectrique du pays a été construite en 1904 par un entrepreneur local. Elle était située dans une petite ville près de Reykjavik, et délivrait une puissance de kilowatts. La première centrale hydroélectrique municipale, Fjarðarselsvirkjun, fut construite en 1913 à Seyðisfjörður. En 1921, une nouvelle centrale fut installée près de Reykjavík d'une puissance de mégawatt (MW), quadruplant à elle seule la puissance installée dans l'ensemble du pays[12].

Les années 1950 ont marqué une nouvelle étape dans le développement de l'hydroélectricité en Islande. Deux centrales sont construites sur la rivière Sog, la première en 1953 avec une puissance de 31 MW, et une autre en 1959 de 26,4 MW. Ces deux centrales, partiellement détenues par le gouvernement islandais, étaient les premières à être construites à des fins industrielles[12]. En 1965, le gouvernement islandais et la municipalité de Reykjavík fondent Landsvirkjun, la compagnie nationale d'électricité. En 1969, la centrale de Búrfell d'une puissance de 210 MW fut installée sur la Þjórsá pour fournir le sud de l'Islande en électricité et alimenter une fonderie d'aluminium capable de produire 33 000 tonnes par année[12].

Production actuelle

Cette tendance continua et les augmentations de la production hydroélectriques sont directement reliées aux développements industriels. En 2008, les 14 centrales de Landsvirkjun[13] ont produit 12 345 gigawatts-heures (GWh) d'électricité dont 11 866 GWh, soit 96 % provenaient de l'hydroélectricité. De plus, 10 330 GWh, soit 84 %, était destinée aux industries à forte demande énergétique, comme les fonderies d'aluminium[13].

En 2009, l'Islande acheva son plus grand projet hydroélectrique en date, la centrale de Kárahnjúkar, d'une puissance installée de 690 MW et une autre fonderie d'aluminium[14]. Ce projet a soulevé une importante controverse parmi les écologistes.

Parmi les centrales hydroélectriques, on peut noter celle de Kárahnjúkar (690 MW), de Búrfell (273 MW), de Hrauneyjafoss (210 MW), de Blanda (150 MW), de Sigalda (150 MW), de Sultartangi (120 MW), de Vatnsfell (90 MW), de Sog (89 MW) et de Laxá (28 MW).

Il y a encore de grands potentiels hydroélectriques non exploités dans l'île. En 2002, on estimait que l'Islande ne générait que 17 % de l'énergie hydroélectrique exploitable du pays. Le gouvernement islandais croit qu'il serait possible de produire 30 TWh supplémentaires d'hydroélectricité annuellement, tenant en compte des sources qui doivent rester inexploitées pour des raisons environnementales[14].

Géothermie

Histoire

Centrale géothermique de Krafla

La première centrale exploitant l'énergie géothermique pour produire de l'électricité fut la centrale géothermique de Bjarnarflag, située dans le district de Mývatn[15]. Elle fut construite en 1969, et avait une puissance de 3 MW d'électricité. Son succès amena la création quelques années plus tard de la centrale géothermique de Svartsengi, qui fut la première centrale géothermique au monde à combiner production d'électricité et d'eau chaude pour le chauffage urbain[16]. La centrale avait alors une capacité électrique de 2 MW. Le premier projet de grande ampleur fut la centrale géothermique de Krafla, qui devait atteindre 60 MW. Malheureusement, une éruption intervient entre 1975 et 1984, causant de nombreux dommages aux puits de forage, et augmentant significativement le coût de construction. Cet épisode a provoqué une certaine méfiance envers la géothermie comme source d'électricité, ce qui, conjugué à la faible croissance de la demande énergétique à l'époque, entraîna un certain ralentissement du développement géothermique[12].

Dans les années 1990, de nombreuses industries consommatrices en énergie décidèrent de s'installer sur l'île, en particulier des usines de production d'aluminium et de ferrosilicium. Ces entreprises étaient attirées par les faibles prix de l'électricité islandaise, ainsi que par la faible pollution générée pour sa production. Ces développements industriels provoquèrent une importante hausse de la demande énergétique, la construction de nouvelles centrales géothermiques, ainsi que l'augmentation de la puissance des centrales existantes.

Principe de fonctionnement

Article connexe : Géothermie.

La production d'électricité géothermique en Islande provient principalement d'une géothermie à haute énergie, c'est-à-dire à des températures supérieures à 150 °C. Des forages de profondeur dépassant fréquemment 1 000 m sont effectués dans le sol, la température augmentant avec la profondeur. Un mélange d'eau et de vapeur sous pression est ainsi acheminé des profondeurs vers la centrale. La vapeur est alors séparée de l'eau, et est utilisée pour actionner des turbines. Pour augmenter le rendement, la vapeur est condensée au niveau de la turbine, et ce poids supplémentaire va continuer à entraîner la rotation[17].

La production d'électricité dans ces centrales est souvent couplée à la production d'eau chaude, via un échangeur de chaleur. Ceci augmente aussi le rendement global de la centrale, en permettant l'utilisation de l'excès de chaleur.

Il existe cependant aussi une utilisation de la géothermie de moyenne énergie, comme par exemple dans une centrale à Húsavík. La centrale utilise en effet une source de 120 °C pour chauffer un mélange d'eau et d'ammoniac. Ce mélange ayant une température d'ébullition plus basse que l'eau, il peut entrer en ébullition à cette température et pression, et ainsi actionner les turbines[3].

Production actuelle

Malgré sa petite taille, l'Islande possède plusieurs des plus grandes centrales géothermiques au monde. Par exemple, la centrale géothermique de Hellisheiði, avec une puissance de 213 MW, est la deuxième plus puissante au monde[18], et sa production devrait encore augmenter dans le futur. Les autres centrales importantes sont celles de Nesjavellir (120 MW), de Reykjanes (100 MW), de Svartsengi (75 MW) et de Krafla (60 MW). Les centrales de Svartsengi et Nesjavellir produisent à la fois de l'électricité et de l'eau chaude pour le chauffage.

Le gouvernement islandais pense qu'il y a encore beaucoup plus de sources inutilisées à travers le pays, correspondant à environ 20 TWh par an d'énergie. Combiné avec l'énergie hydroélectrique inexploitée, cela reviendrait à 50 TWh d'énergie renouvelable supplémentaire par an[14].

Transport

Le réseau des lignes à haute tension mesure 3 169 km[19], et est entièrement détenu par Landsnet, séparée de Landsvirkjun en 2005[20]. Le réseau est constitué de lignes à 66 kV, 132 kV et 220 kV, principalement aériennes[21].

Utilisations

En 2008, seulement 5 % de l'électricité produite en Islande est destinée à la consommation des ménages. La majeure partie de l'électricité (77,4 %) est destinée aux industries à forte demande énergétique[22]. La principale de ces industries est l'industrie de l'aluminium, avec environ 850 000 tonnes produites en 2009, ce qui fait de l'Islande le premier producteur mondial d'aluminium par habitant. En seconde position vient l'industrie du ferrosilicium, avec 113 000 tonnes[23]. Ces deux industries sont très consommatrices en électricité, car la production de l'aluminium et des ferrosilicium nécessitent la réduction très endothermique d'un oxyde, respectivement l'alumine et le dioxyde de silicium.

Bien que ces deux secteurs soient de loin les plus développés sur l'île en 2010, de nouvelles utilisations se développent. En particulier, l'Islande envisage d'accueillir des grappes de serveurs, très consommatrices d'énergie, en particulier pour la climatisation qui leur est associée. Le climat de l'Islande ainsi que son abondance en sources d'énergie propre garantissent un impact environnemental fortement réduit. En revanche, l'instabilité géologique de l'île fait craindre une perte des données[24].

Chauffage

Histoire

Le chauffage en Islande : un problème majeur

L'utilisation de la tourbe permettait une bonne isolation thermique des bâtiments

Le climat relativement froid de l'Islande entraîne un besoin important de chauffage. Dans le passé, les Islandais faisaient du feu sur le sol de leur maison. Il y avait souvent une ouverture dans le toit qui permettait à la fumée de sortir et à la lumière de rentrer. Mais, le bois se faisant rare, les gens les plus pauvres devaient souvent se contenter de la chaleur animale. La tourbe ainsi que les algues étaient utilisées comme combustibles. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le poêle devint plus commun, et à la fin du siècle, le chauffage central, avec de l'eau chaude circulant dans toute la maison, se répandit[3].

L'importation de charbon pour le chauffage commença vers 1870 et fut le principal mode de chauffage entre le début du XXe siècle et la fin de la Seconde Guerre mondiale, où il fut peu à peu remplacé par le pétrole.

Premiers développement du chauffage géothermique

Cependant, en parallèle, le développement de la géothermie commença. Depuis la colonisation de l'Islande, les Islandais utilisaient leurs sources chaudes pour le bain ou le lavage de vêtements. La première utilisation de la géothermie pour le chauffage n'apparut qu'en 1907, lorsqu'un fermier construisit un tuyau en béton acheminant la vapeur d'eau entre une source chaude et sa maison. En 1930, la première canalisation fut construite à Reykjavik et fut utilisée pour chauffer deux écoles, 60 maisons et le principal hôpital de la capitale. Cette canalisation de 3 km provenait d'une des sources chaudes situées à l'extérieur de la ville. En 1943, la première entreprise chargée du réseau de chaleur est créée. Une canalisation de 18 km est connectée en 1945 à plus de 2 850 habitations de Reykjavík, qui comptait alors seulement 44 000 habitants[3].

Dans les années 1940, plusieurs autres communautés du pays emboîtèrent le pas et créèrent leurs propres réseaux de chaleur. Par ailleurs, les bâtiments communautaires étaient alors souvent construits à proximité de sources chaudes. Les chocs pétroliers des années 1970 amenèrent le pays à abandonner complètement le chauffage au fioul pour la géothermie[3].

Production et distribution

Contrairement à l'électricité, la production et la distribution de chaleur géothermique sont réparties entre de nombreuses entreprises. Ainsi, en 2010, il existe 22 entreprises publiques ou détenues par des municipalités qui opèrent 62 réseaux de chaleur séparés[2]. La principale de ces compagnies est Orkuveita Reykjavíkur, servant Reykjavik et les municipalités alentours, qui regroupent près des deux tiers des habitants de l'Islande. Parmi les autres entreprises d'importance on peut noter aussi Hitaveita Suðurnesja, opérant dans la région de Suðurnes.

Hormis quelques sources de hautes températures, utilisées par exemple dans des centrales à cogénération, telles que celles de Svartsengi, de Nesjavellir et Hellisheiði, la plupart des sources utilisées pour le chauffage sont des sources à basses températures, c'est-à-dire de température inférieure à 150 °C[2]. Alors que ces premières sont distribuées uniquement le long de la principale zone d'activité volcanique, les sources basses température sont disséminées partout dans le pays, ce qui est essentiel, du fait de l'impossibilité de transporter l'eau chaude sur de longues distances du fait des pertes thermiques.

Utilisations

Répartition de l'utilisation de l'énergie géothermique en Islande en 2005

En 2006, la géothermie fournit la chaleur à 89 % des habitations en Islande[3]. En 2005, cette utilisation représentait 57,4 % de la consommation de l'énergie géothermique[3].

Mais la chaleur produite par la géothermie a aussi de nombreuses utilisations secondaires. Le chauffage des serres est l'une des plus anciennes. Elle commença en 1924, et se développa ensuite, particulièrement au sud de l'île. La ville de Hveragerði tient par exemple son nom, qui signifie en islandais « jardins chauds », de cette activité. Alliée à l'éclairage électrique, la géothermie rend possible en Islande la culture de tomates, concombres, poivrons, etc. mais aussi de fleurs et diverses plantes ornementales. Cette utilisation représentait en 2005 2,6 % de l'énergie géothermique[3]. La chaleur géothermique est parfois aussi utilisée pour chauffer le sol pour les cultures en plein-air.

Une autre importante utilisation de la géothermie est le chauffage des bassins piscicoles, représentant en 2005 plus de 10 % de l'utilisation de l'énergie géothermique[3]. L'industrie était responsable la même année de 4,7 % de l'utilisation, pour le séchage du poisson et des algues par exemple. En effet, du fait du climat de l'Islande, le séchage en intérieur est parfois préférable. Enfin, 5,4 % était utilisée pour faire fondre la neige sur le sol des villes, principalement Reykjavik et les nombreuses piscines islandaises, souvent à ciel ouvert, consomment les derniers 3,7 % de cette énergie[3].

Transports

La quasi-totalité des transports islandais tire son énergie des produits pétroliers. L'Islande ne possède en effet pas de réseau de chemin de fer, à part des réseaux provisoires comme par exemple lors du chantier de la centrale de Kárahnjúkar[25]. Ce pétrole représente à la fois la principale énergie non renouvelable utilisée en Islande et la principale source d'énergie importée. Ainsi, environ 660 kilotonnes de pétrole ont ainsi été consommée en Islande en 2009, dont 310 pour propulser les automobiles, 189 pour les bateaux, et 113 pour les avions[26].

Histoire

Dans les années 1970, alors que le monde subissait le premier choc pétrolier, un professeur islandais, Bragi Arnason, a été le premier à proposer l'utilisation de l'hydrogène comme carburant en Islande, une idée considérée irréalisable à l'époque. Cependant, en 1998, le parlement islandais lance le projet de propulser d'ici 2050 les véhicules et bateaux de pêche grâce à l'hydrogène produite à partir des énergies renouvelables islandaises[27],[28]. Cette décision conduit un an plus tard à la création de Icelandic New Energy, chargé de mener à bien ce projet.

L'Islande est un endroit idéal pour tester la viabilité de l'hydrogène comme source d'énergie. En effet, c'est un petit pays d'environ 300 000 habitants, dont plus de 60 % vivent dans la capitale Reykjavik. Cette relativement petite échelle facilite la transition du pays vers une économie hydrogène. De plus, il existe encore d'importantes sources d'énergies renouvelables non exploitées, qui pourrait permettre une production propre d'hydrogène. En 2002, le pays produisait 2 000 tonnes d'hydrogène par électrolyse, principalement destiné à la production d'ammoniac.

Projets de démonstration

Station-service à hydrogène à Reykjavik

Icelandic New Energy a mené plusieurs projets de démonstration sur l'île, visant à vérifier la possibilité de mettre en place une économie hydrogène dans le pays.

Le premier en date est le projet ECTOS (Ecological City Transport System : système de transport urbain écologique), mené entre 2001 et 2005. Ce projet consistait en l'utilisation de trois bus à hydrogène dans Reykjavik, ainsi que la création d'une station-service. Plusieurs entreprises internationales ont contribué au projet, dont Daimler Chrysler qui a produit les bus, et Shell qui a construit la station-service[29]. La communauté européenne sponsorisa le projet dans le cadre de son cinquième programme-cadre.

La station-service, première de ce genre en Islande, ouvrit en 2003 dans la capitale. L'hydrogène était produit sur le site pour éviter les problèmes liés à son transport, grâce à un procédé d'électrolyse de l'eau. Toute l'énergie nécessaire à cette réaction provient de l'énergie renouvelable du pays, ce qui garantit aucune émission de CO2 dans tout le cycle de l'énergie[29].

Durant le projet, les chercheurs ont étudié l'efficacité de l'utilisation de l'hydrogène comme vecteur énergétique. Les questions entourant la sécurité et les précautions nécessaires lors de la distribution et l'utilisation de l'hydrogène, qui est très explosif, ont particulièrement retenu l'attention des chercheurs.

Le projet fut considéré comme un vrai succès, et en janvier 2006, il fut décidé de continuer de tester les bus dans le cadre du projet HyFLEET:CUTE, qui regroupait 10 villes d'Europe, de Chine et d'Australie et était de nouveau sponsorisé par l'Union européenne dans le cadre de son sixième programme-cadre[30]. Ce projet analysait les effets au long-terme de l'utilisation des bus, les bus étant utilisés durant des périodes plus longues, et la durabilité des piles à combustibles était comparée aux moteurs à combustion, qui théoriquement durent plus longtemps. Le projet comparait aussi l'efficacité énergétique des bus du projet ECTOS avec des nouveaux bus, de différentes marques, censés être plus efficaces. Le projet a pris fin en janvier 2007.

Situation actuelle

La mise en place d'une économie hydrogène en Islande n'en est encore qu'aux prémices et la crise financière de 2008 ne fait que ralentir le processus[31]. Suivant les recommandations de Bragi Arnason, l'Islande teste à partir de 2007 l'utilisation d'hydrogène pour les véhicules individuels et les navires, dans le cadre du projet SMART-H2, se poursuivant jusqu'en 2011[32].

Mais les avantages qui font de l'Islande un marché idéal pour les véhicules à hydrogène en font aussi un marché intéressant pour les véhicules électriques, dont le développement est plus avancé. En effet, les voitures propulsées à l'hydrogène ne seront probablement pas produites à grande échelle avant au moins 2015, alors que des voitures électriques sont déjà en production en 2010. Le pays pourrait donc se convertir aux véhicules électriques[33] et ainsi remplacer plus précocement le pétrole qui propulse encore la quasi-totalité des véhicules islandais.

Impact environnemental

Émissions de gaz à effet de serre

L'utilisation intensive des énergies renouvelables a permis à l'Islande d'éviter la production de dioxyde de carbone et des autres gaz à effet de serre. Par exemple, le passage du chauffage basé sur les combustibles fossiles à un chauffage basé sur la géothermie a permis à l'Islande d'économiser au total 8,2 milliards de dollars entre 1970 et 2000 et de réduire les émissions de CO2 de 37 pour cent[3]. La quantité de pétrole qui aurait été nécessaire pour chauffer les habitations islandaises en 2003 est estimée à 646 000 tonnes.

Cependant, la politique économique du gouvernement islandais, qui consiste à attirer dans le pays des industries fortement consommatrices d'énergie, comme la production d'aluminium primaire, a eu plusieurs conséquences, dont une hausse des émissions. À elle seule, l'usine d'aluminium de Norðurál près d'Akranes a contribué à augmenter de 11 % les émissions islandaises[34].

La situation énergétique spéciale de l'Islande lui a valu un traitement particulier dans le cadre du protocole de Kyōto, surnommée la «clause islandaise»[34]. En effet, le traité fixe l'année 1990 comme année de référence pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Or à cette date, l'Islande avait déjà fortement réduit ses émissions grâce au développement des énergies renouvelables, laissant moins de marge de manœuvre pour une nouvelle diminution. De plus, lorsqu'une usine à forte consommation s'installe en Islande, elle génère moins de pollution que si elle s'était installée dans un pays où l'électricité est produite à partir d'énergies fossiles, ce qui est le cas de la plupart des pays du monde. Ainsi, si à une échelle locale cela conduit à une augmentation des émissions, cela conduit à une échelle globale à une diminution. Les termes de cette « clause » permettent à l'Islande d'augmenter ses émissions de gaz à effet de serre de 10 pour cent par rapport à 1990, alors que la plupart des pays doivent les diminuer d'au moins 5 % ; les industries à forte consommation énergétiques sont autorisées à émettre 1,6 million de tonnes d'équivalent CO2 annuellement[35].

Le pays est actuellement classé 52e dans la liste des pays par émissions de dioxyde de carbone par habitant, émettant 62 pour cent moins par habitant que les États-Unis[36], bien qu'utilisant plus d'énergie primaire par habitant[37].

Impact écologique des centrales

Bien que n'émettant pas ou peu de pollution, les centrales hydroélectriques et géothermiques ont un certain impact écologique.

Les centrales géothermiques ont globalement un impact très local, ce qui leur permettent d'être mieux acceptées par l'opinion publique. Les principales limitations quant à leurs emplacements sont qu'elles ne doivent pas être construites sur un site touristique important, comme par exemple Geysir.

En revanche, les centrales hydroélectriques ont un impact plus important. En effet, la présence fréquente d'un barrage créant une retenue d'eau provoque l'inondation d'une surface pouvant être très importante. La plupart de ces installations étant dans les hautes Terres d'Islande, désertes, il n'y a aucun déplacement humain. En revanche, ceci peut affecter certaines espèces animales. Ainsi, le barrage de Kárahnjúkar a provoqué l'inondation de 5 700 ha, qui faisaient partie du territoire des rares rennes du pays, ainsi que de nombreuses oies à bec court[38].

De plus, ce barrage peut perturber la faune de la rivière en créant une fragmentation écopaysagère. C'est en particulier le cas pour le saumon, qui fait partie de la richesse de certaines rivières islandaises. Cet inconvénient peut être partiellement évité par la création d'échelles à poissons, comme c'est le cas par exemple sur la rivière Laxá[39]. Enfin, les barrages peuvent entraîner des modifications hydrauliques. Par exemple, le barrage de Kárahnjúkar détourne l'eau de la Jökulsá á Brú vers la Jökulsá í Fljótsdal, ce qui conduit à un assèchement partiel de cette première[40].

Les polémiques au sujet de l'impact écologique sont devenues particulièrement fortes lors de la construction du barrage de Kárahnjúkar[41], qui est la plus grande centrale électrique d'Islande. Les critiques envers les projets hydroélectriques sont d'autant plus importantes que la plupart de l'électricité est vendue à bas prix à des industriels étrangers, ce qui est perçu comme un « bradage de leur pays ».

Références

  1. a et b (en) Jorunn Gran, « Renewable energy in Iceland » sur Nordic Energy Solutions, 18 février 2009. Consulté le 2010-10-04
  2. a, b, c et d (en) Gudni Axelsson, « Successful Utilization of Low-Temperature Geothermal Resources in Iceland for District Heating for 80 Years », dans Proceedings World Geothermal Congress 2010, 2010 [texte intégral (page consultée le 05/10/10)] 
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l (en) Sveinbjorn Bjornsson, Geothermal Development and Research in Iceland, Reykjavik, Helga Bardadottir, avril 2006 (ISBN 9979-68-186-1) [lire en ligne] 
  4. (en) Ministère islandais de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, « Geology and Hydrocarbon Potential of the Northern Dreki Area, Icelandic Continental Shelf », Janvier 2008. Consulté le 2010-10-04
  5. (en) Robin Pagnamenta, « Iceland to offer offshore drilling licences in race for Arctic's oil », dans The Times, Londres, 21 août 2008 [texte intégral (page consultée le 2010-10-04)] 
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