Vladimir Pavlovitch Paley

Vladimir Pavlovitch Paley
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Vladimir Pavlovitch Paley (Палей, Владимир Павлович)
Le prince Vladimir Pavlovich Paley, frère de la princesse Natalia Pavlovna Paley en 1916.
Le prince Vladimir Pavlovich Paley, frère de la princesse Natalia Pavlovna Paley en 1916.

Surnom Volodia
Naissance 9 janvier 1897
Saint-Petersbourg
Décès 18 juillet 1918 (à 21 ans)
Alapaïevsk
Origine Drapeau de Russie Russie
Allégeance Russie impériale
Arme Cavalerie
Grade Lieutenant de hussards de la Garde
Années de service 1914 - 1918
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Ordre de Sainte-Anne
Autres fonctions Poète russe
Famille Père : Pavel Aleksandrovitch de Russie

Le sérénissime prince Vladimir Pavlovitch Paley (russe Владимир Павлович Палей) dit Volodia, en langue russe: Володей, (né von Pistohlkors) est un poète russe né à (Saint-Pétersbourg, le 9 janvier 1897 et tué à Alapaïevsk, le 18 juillet 1918). Comte von Hohenfelsen (1904), titré prince Paley en 1915. Lieutenant de hussards.

Sommaire

Famille

Fils du grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie et d'Olga Valerianovna Paley.

Biographie

Lors de sa naissance, sa mère, née Olga Karnovitch, était l'épouse d'un officier de la Garde impériale, Erich Augustinovitch von Pistohlkors et était la maîtresse du grand-duc Paul Alexandrovitch, oncle de Nicolas II et veuf d'un premier mariage (avec sa cousine Alexandra de Grèce) depuis 1891. Vladimir fut le fruit de cette union adultérine qui fit scandale à la Cour impériale.

En 1902, après le divorce d'Olga, le grand-duc l'épousa morganatiquement à l'étranger et de ce fait fut exilé de Russie et s'établit en France.

Le jeune Vladimir, il avait sept ans, fut alors titré en 1904 comte Vladimir von Hohenfelsen, lorsque sa mère reçut le titre de comtesse von Hohenfelsen de Luitpold de Bavière, régent de Bavière.

Vladimir passa toute sa jeunesse en France, où son père demeurait dans un hôtel particulier à Boulogne-sur-Seine, près de Paris. Avec une extrême facilité, il apprit à lire et à écrire le français, l'anglais, l'allemand et le russe, plus tard, il joua du piano et d'autres instruments de musique, il aimait la peinture, le théâtre[1]. Très jeune, il impressionna son entourage par sa précocité et sa mémoire. Jeune homme extrêmement doué et cultivé, il écrivit plusieurs poèmes en français et des traductions en russe. Au cours de son exil, le prince voyagea en France et séjourna dans les villes allemandes.

Vers 1910, le jeune prince se découvrit une véritable passion pour la littérature, elle ne le quittera jamais. Le premier ouvrage écrit par les prince fut un recueil de poèmes écrit en français : Agonie, Les gouttes de pluie, Indifférence, le Viel âge.

Retour en Russie impériale

Le jeune comte von Hohenfelsen revint en Russie (qu'il avait quittée presque bébé) en 1913, lorsque Nicolas II accorda son pardon à son père. En 1915, sa mère fut titrée par le tsar princesse Paley et de ce fait Vladimir devint S.A.S. le prince Vladimir Pavlovitch Paley.

Le grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie désira que son fils perpétua la tradition dynastique des Romanov, le prince Vladimir Pavlovitch Paley entra au Corps des Pages, une école militaire de Saint-Petersbourg réservée aux jeunes aristocrates. Sa sœur se souvenait :

« Il vécut dans un logement avec son précepteur Fenu pour qui, il eut une profonde amitié. Il rentrait à la maison à Noël, à Pâques et aux vacances d'été. Son arrivée apportait à chacun une joie indicible. Il aimait plaisanter et même taquiner, mais, néanmoins, il était attentif, affectueux et doux »[1].

Au cours de son séjour au Corps des pages, le prince Vladimir Pavlovitch Paley prit des cours privés de peinture et musique.

Première Guerre mondiale

Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, comme beaucoup de Russes, le prince Vladimir Pavlovitch Paley démontra un grand enthousiasme patriotique que l'on retrouve dans ses poèmes. Néanmoins, l'espoir d'une victoire rapide fut rapidement effacée, la Russie comme d'autres pays en guerre fut en proie en un interminable cauchemar sanglant. En décembre 1914, au grade de cornette, le prince Vladimir Pavlovitch Paley fut incorporé dans un régiment de hussards de la Garde[2]. En février 1915, il fut envoyé sur le front. Sa situation de fils du grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie ne le protégea nullement des dangers de la guerre. À maintes reprises, Volodia fut envoyé dans des zones de guerre dangereuses où les balles et les obus tombaient en permanence autour de lui. Pour sa bravoure démontrée au combat, il reçut l'Ordre de Sainte-Anne (4ème classe) et fut promu Lieutenant. Très apprécié par ses camarades, afin de protéger le prince des éclats d'obus, dans les tranchées, les soldats protégèrent le prince de leurs corps. Entre deux attaques, Volodia continua à écrire ses poèmes. Il y décrivit l'horreur de la guerre et les souffrances qu'elle engendre. Il traduisit du russe au français, la pièce de théâtre du grand-duc Konstantin Konstantinovitch de Russie, Le Roi de Judée. En avril 1915, de retour du front pour quelques jours, le grand-duc invita le jeune prince dans son palais de Pavlovsk. KR était à cette époque déjà très malade, après la lecture de la pièce de théâtre traduit en français Le Roi de Judée, le grand-duc fut ému aux larmes. Bouleversé, s'adressant au jeune prince, il lui dit : « Grâce à vous, j'ai ressenti aujourd'hui l'une des expériences spirituelles les plus profondes. Je vais quitter ce monde, je vous donne ma lyre. Je vous la lègue comme à mon propre fils »[2]. Le prince Vladimir Pavlovitch Paley envisagea de faire imprimer en France cette pièce de théâtre, mais cette œuvre jamais imprimée fut égarée au cours de la Révolution russe. Le prince Vladimir Pavlovitch de Russie tenta d'associer ses obligations militaires et sa passion pour la littérature. Il continua à lire beaucoup, au fil du temps, il devint un fervent admirateur d'Aleksandr Sergueïevitch Pouchkine. Néanmoins sa préférence va au petits poèmes, il écrit page après page de petits poèmes sur divers sujets. Volodia adressa de temps en temps à sa famille des lettres, des vers, parfois les deux. Entre novembre et décembre 1915, il composa une pièce en trois actes « La Rose Blanche » . Parfois, il écrivit en russe, mais envoya des poèmes écrits en français à ses sœurs. À l'été 1916, sous le titre très modeste de « Collection », le prince Vladimir Pavlovitch Paley prépara l'impression de son premier recueil de poèmes. En juin de la même année au commandement suprême des armées impériales il reçut les épreuves de son livre et en août 1916 il fut publié à Petrograd. Cet élégant ouvrage fut orné de gravures, le produit de la vente fut reversé à l'association caritative de l'impératrice Aleksandra Fiodorovna. Le recueil Collection comprend quatre-vingt-six poèmes écrits entre 1913 et 1916, l'ensemble de cette œuvre est très varié, Volodia parla d'amour, de nature, de mythologie, de musique, de théâtre, de sa famille, de ses amis, de patriotisme, de guerre.

Révolution russe

Le prince Vladimir Pavlovitch Paley aux cîtés de son père, le grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie, sa mère Olga Valerianovna Karnovic et ses deux sœurs en (1911)

En février 1917, à Petrgorad éclata la Révolution. Certains régiments de l'armée impériale de Russie rejoignirent les révolutionnaires, bientôt la capitale fut plongée dans le chaos le plus total. De retour du front en 1917 Volodia écrira et mettra en scène une pièce de théâtre du grande causticité visant particulièrement le chef du gouvernement provisoire Alexandre Kerenski, ce dernier y fut joyeusement chahuté, il s'attira de nombreux désagréments avec les autorités et faillit être incarcéré. Malgré l'aggravation de la situation politique en Russie, le mauvais état de santé du grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie, sa crainte d'abandonner le tsar, son refus de quitter sa terre natale l'incitèrent à demeurer en Russie. Au printemps et à l'été 1917, le prince Vladimir Pavlovitch Paley continua d'écrire, comme toujours sur des thèmes variés : la mémoire, la nature, la mythologie, la religion. Les œuvres composées à cette période démontre qu'il est amoureux. « Pardonne-moi ! Je vous ai été infidèle... » « Rondeau amoureux ». Selon Maria Pavlovna de Russie, le jeune prince composait beaucoup. Lorsque la grande-duchesse lui conseilla de travailler moins vite pour améliorer ses rimes, Volodia lui répondit : « Je dois écrire, lorsque j'aurai atteint l'âge de 21 ans, je n'écrirai plus. Tout ce qui est en moi, je dois maintenant l'exprimer après il sera trop tard »[3]. Lors de la prise du pouvoir par les Bolcheviks, la vie des membres de la famille Paley devint très difficile. Ils furent assignés à résidence dans le palais construit avant guerre par le grand-duc Pavel Aleksandrovitch de Russie dans le parc de Tsarskoïe Selo. Pendant plusieurs jours, le grand-duc et sa famille furent confrontés à de terribles épreuves. Leurs biens furent confisqués, ils vécurent sous la constante pression des révolutionnaires russes ils vivront sous la menace des gardes rouges, ceux-ci font de violentes et inattendues perquisitions dans le palais, au cours de ces différentes fouilles, la jeune sœur du prince, Natalia Pavlvona Paley, âgée de treize ans fut vraisemblablement victime de la brutalité des Bolcheviks, en outre, elle fut très certainement violée par des révolutionnaires.

Le 16 mars 1918, le terrible président de la Tcheka de Petrograd, Moiseï Solomonovitch Ouritsky (1873-1918) (le nombre de ses victimes au cours de cette période s'élèvera à 5000[4]) ordonna à tous les membres de la famille Romanov de se présenter à la Tcheka. Le grand-duc Pavel Aleksandrovitch malade, ce fut son épouse, la princesse Olga Valerianovna Paley qui se présenta devant les Bolcheviks muni d'un certificat médical, Volodia ne portant pas le nom de Romanov, ne fut pas concerné par cet ordre de la Tcheka. Cependant le lendemain, (17 mars 1918) les tchékistes exigèrent la présence du jeune prince. Moiseï Solomonovitch Ouritsky eut pour Volodia une phrase insultante : « Voulez-vous signer ce document indiquant que vous arrêtez de considérer Pavel Aleksandrovitch comme votre père et vous serez immédiatement libre, sinon vous signez cet autre document ordonnant votre exil »[5]. Le jeune prince contint sa colère, malgré ses désaccords avec le régime autocratique de son cousin Nicolas II de Russie, son éducation, son honneur lui interdirent de trahir son père mais également la Russie impériale. En outre, Volodia considéra cet acte comme dangereux pour la vie de son père, une trahison envers sa famille paternelle. Le prince Vladimir Pavlovitch Paley ne souffla mot, mais avec un regard plein de mépris il s'adressa au président de la Tcheka en ces termes : « Eh bien, le cas échéant je peux signer le document d'exil »[5]. En refusant de signer le premier acte, il se condamna.

Le 4 avril 1918, le prince Valdimir Pavlovitch Paley quitta sa famille pour Viatka lieu de destination de son premier lieu d'exil, il était accompagné des grands-ducs Sergueï Mikhaïlovitch de Russie et des trois frères Konstantinovitch : Ioann Konstantinovitch de Russie, Konstantin Konstantinovitch de Russie, Igor Konstantinovitch de Russie.

L'exil à Viatka

Elizaveta Fiodorovna en habits de religieuse de la congrégation des sœurs Marthe et Marie

À Viatka, les prisonniers furent installés dans une maison réquisitionnée par les révolutionnaires. La vie était encore assez agréable, ils étaient libres de sortir et d'écrire à leurs familles. Le prince Vladimir Pavlovitch Paley adressa régulièrement des lettres à ses proches. Partageant sa chambre avec le grand-duc Sergueï Mikhaïlovitch de Russie il se lia d'amitié avec lui. Au cours de son exil à Viatka, Volodia parvint à trouver une vieille édition de Mikhaïl Youriévitch Lermontov. Par ses plaisanteries, ses facéties, il parvint à apporter un peu de joie dans cet exil. À cette époque, la ville de Viatka n'était pas encore touchée par les idées révolutionnaires. La population manifesta une grande sympathie pour les exilés. Préoccupés par l'accueil fait aux exilés par la population de Viatka, les Bolcheviks décidèrent rapidement de transférer les prisonniers dans une autre ville. Le 30 avril 1918, le prince Vladimir Pavlovitch Paley adressa un télégramme à sa famille, dans lequel il les informa de son transfert à Ekaterinbourg.

Exil à Ekaterinbourg

Le prince Vladimir Pavlovitch Paley et ses compagnons arrivèrent à Ekaterinbourg, le 3 mai 1918, le jour du Vendredi saint. L'hôtel Atamanovka où ils furent logés était très sale, en outre, les exilés s'entassèrent dans une chambre unique. En mai 1918, la grande-duchesse Élisabeth de Hesse-Darmstadt les rejoignit. Après l'assassinat de son époux, le grand-duc Sergueï Aleksandrovitch de Russie le 17 février 1905 elle avait choisi la vie monastique, refusant de quitter la Russie, elle fut arrêtée à Moscou puis exilée à Perm et enfin à Ekaterinbourg. Le prince Vladimir Pavlovitch Paley fit la connaissance de la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna. Avant la Révolution, cette dernière éprouvait une certaine hostilité envers la princesse Olga Valerianovna Paley et ses enfants. Néanmoins comme l'écrivit la grande-duchesse Masha :

« Le destin aura fait que tante Ella et Volodia passèrent ensemble les derniers jours de leur vie sur cette terre, qu'ils sont devenus très proches et apprirent à s'apprécier l'un et l'autre »[6].

Le 18 mai 1918, jour anniversaire de la princesse Irina Valerianovna Paley arriva à Tsarkoïe Selo un télégramme de félicitations du prince Vladimir Pavlovitch Paley, il informa ses proches de son départ pour Alapaïevsk, une petite ville de l'Oural aux rues non pavées, à l'été 1914, la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna s'était rendue dans cette ville en pèlerinage.

L'exil à Alapaïevsk

Le prince Vladimir Pavlovitch Paley en 1916

Le 20 mai 1918, les exilés arrivèrent à Alapaïevsk, des télègues, (en langue russe: телеге (voitures hippomobiles russes à quatre roues (en langue russe : télége) de paysans les attendaient à la gare pour les conduire dans leur nouvelle prison. L'école Napolnaya, située à la lisière de la ville d'Alapaïevsk était une petite bâtisse de brique construite à l'écart de la ville (cette petite maison fut conservée).

Le 21 juin 1918, les Bolcheviks saisirent presque tous les effets personnels des prisonniers : vêtements, chaussures, draps, oreillers, argent et objets de valeur, ils leur laissèrent uniquement les vêtements qu'ils portaient sur eux et un changement de literie. Apparemment, il leur fut également interdit d'écrire des lettres et même de recevoir de la correspondance, informés de la maladie grave de leur mère, la princesse Alexandra de Saxe-Altenbourg. les grands-ducs Igor Konstantinovitch de Russie, Ioann Konstantinovitch de Russie et Konstantin Konstantinovitch de Russie en furent particulièrement affligés. La seule permission obtenue fut l'envoi d'un télégramme bref informant leurs familles des changements survenus au cours des derniers jours. Le télégramme du prince Vladimir Pavlovitch Paley fut envoyé à midi à Tasarkoïe Selo. On lit : Transférés au régime pénitentiaire et des rations de soldats. Volodia.

À sa sortie de l'école, le fidèle serviteur Kroukowsky emporta avec lui la dernière lettre du prince Vladimir Pavlovitch Paley adressée à ses parents. Volodia témoigne de la souffrance et des humiliations endurées par les prisonniers à Alapaïevsk, il souligne également que sa foi lui donne du courage et de l'espoir.

Assassinat du prince Vladimir Pavlovitch Paley

Ignorant tout de la terrible tragédie survenue dans le sous-sol de la Maison Ipatiev à Ekaterinbourg dans la nuit du 16 juillet au 17 juillet 1918, les prisonniers vécurent leur dernière matinée dans l'école d'Alapaïevsk. D'après le témoignage d'un cuisinier nommé Krivov, deux charrettes attendaient les prisonniers. Dans la première, les gardes rouges firent asseoir la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna et son amie, sœur Varvara Yakovleva. Dans la seconde charrette montèrent les grand-ducs et le prince Vladimir Pavlovitch Paley. Aucun d'entre eux ne manifesta une quelconque résistance. Les yeux bandés, les mains attachées ils furent assis dans la charette, à cet instant, selon le témoignage de Vassili Ryabov, le grand-duc Sergueï Mikhaïlovitch de Russie conscient du danger se débattit. Les prisonniers furent emmenés vers une clairière. À quelques mètres du puits de mine de Selimskaïa, les charrettes s'immobilisèrent. Les condamnés reçurent l'ordre de descendre des charettes et furent conduits vers le lieu de leur supplice. Certains témoins affirmèrent avoir entendu la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna chanter des psaumes sur le chemin qui la mena vers la mort.

Après avoir eu les yeux bandés, le prince Vladimir Pavlovitch Paley fut amené sur une planche placée au-dessus du puits de mine et, comme ses compagnons, fut jeté vivant dans ce trou profond. La chute n'ayant pas été fatale, les bolcheviks tentèrent de les tuer en jetant de gros morceaux de bois et des grenades au fond du puits, par l'explosion les malheureuses victimes furent ensevelies sous les éboulis. À cet instant, on atteint le summum de l'horreur, les malheureux étaient encore en vie. Après le départ des bolcheviks, un homme des environs s'approcha discrètement du puits et entendit un chant religieux s'élevant des profondeurs du puits. Après l'occupation d'Alapaïevsk par l'Armée Blanche, plusieurs paysans apportèrent leurs témoignages, ils avaient entendu des cantiques et des prières montés du fond des profondeurs du puits. À ce jour, aucun témoignage ne vient confirmer ses dires. Mais lors de la remontée des corps par les soldats de l'Armée blanche, après observation, ils remarquèrent que les blessures provoquées par les balles ne furent pas fatales aux suppliciés. On peut admettre la possibilité que voulant rapidement en finir, les bourreaux ont tiré au hasard sur les malheureuses victimes. Convaincus qu'aucun n'aurait la possibilité de sortir vivant des profondeurs du puits[7].

Circonstances de l'assassinat du prince Vladimir Pavlovitch Paley

Sœur Varvara Yakovleva en 1913

Les circonstances des assassinats des victimes d'Alapaïevsk ne furent jamais révélées. On ignore également dans quel ordre ils furent assassinés. Tout le monde est unanime pour reconnaître que la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna fut la première à être précipitée dans le puits de mine. Lorsque les soldats de l'Armée Blanche remontèrent les corps, les premières victimes remontées furent les dernières précipitées dans le puits de mine. Or, La grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna et le prince Ioann Konstantinovitch de Russie furent les derniers retirés du puits, cela indique donc que la grande-duchesse et le prince Ioann Konstantinovitch de Russie furent les premières victimes de cet horrible massacre. On suppose que le grand-duc Konstantin Konstantinovitch et son frère Igor, le grand-duc Sergueï Mikhaïlovitch de Russie, le prince Vladimir Pavlovitch Paley suivis de la religieuse furent précipités à leur tour dans le puits de mine.

Le long voyage des dépouilles des suppliciés d'Alapaïevsk

Le 28 septembre 1918, dans l'espoir de sauver les prisonniers de l'école, l'Armée blanche prit Alapaïevsk. Certains paysans des environs dirigèrent les enquêteurs sur le lieu des crimes. Le 8 octobre 1918, ils commencèrent à récupérer les corps gisant au fond du puits de mine. La dépouille du grand-duc Serge Mikhaïlovitch de Russie fut découverte deux jours plus tard. Un des jeunes princes portait un bandage, c'est la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna qui, dans sa grande bonté avait pansé le malheureux avec son propre mouchoir. Élisaveta Fiodorovna, comme certains de ses compagnons, mourut après une longue et douloureuse agonie.

L'identification des corps des membres de la famille Romanov, de Feodor Remez et de sœur Varvara Yakovleva fut effectuée en se basant sur les vêtements portés et les papiers trouvés dans leurs poches. Les enquêteurs de l'Armée blanche ne possédaient ni dossiers médicaux, ni fichiers dentaires, onze semaines dans la mine modifièrent l'apparence physique des victimes. L'autopsie révéla que le grand-duc Serge Mikhaïlovitch de Russie avait une ecchymose sur le côté gauche de la tête, mais son décès fut causé par une blessure par balle sur le côté droit de la tête.

Les autopsies terminées, les corps des membres de la famille Romanov, de Feodor Remez et de sœur Varvara Yakovleva furent lavés, recouverts d'un linceul blanc et placés dans un des cercueils en bois. Un service funèbre fut donné pour chacun d'entre eux, ils furent inhumés dans la crypte de la cathédrale d'Alapaïevsk. Huit mois plus tard, la retraite de l'Armée blanche devint évidente, les cercueils furent transportés à Irkoutsk. En ce lieu, les cercueils demeurèrent pendant une durée de six mois. Mais l'avancée de l'Armée rouge les obligèrent à transporter les cercueils vers l'Est. En avril 1920, les cercueils transportés à Pékin furent placés dans la crypte de la chapelle de la mission russe. Par la suite l'église fut démolie, les cercueils seraient toujours en place, enfouis sous un terrain de golf. Seules la grande-duchesse Elizaveta Fiodorovna et sœur Varvara Yavovleva furent inhumées dans l'église des Apôtres de Marie-Madeleine à Gethsémani. (30 janvier 1920).

La liste des victimes d'Alapaïevsk

Le 18 juillet 1918, le prince Vladimir Pavlovitch Paley fut assassiné par les Bolcheviks à 18 kilomètres d'Alapaïevsk petite ville de l'Oural. L'accompagnèrent dans la mort :


Perte pour le monde littérature russe

Dernière image (avec la grande-duchesse Élisabeth) et le prince Ioann Konstantinovitch de Russie

Ce 18 juillet 1918, la littérature russe perdit un jeune poète à l'avenir prometteur. Son ultime poème fut L'inscription sur la tombe[3].

A noter

Le père du prince Vladimir Pavlovitch Paley, le grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie fut assassiné le 29 janvier 1919 à la forteresse Saint-Pierre et Paul à Saint-Petersbourg. Sa mère, la princesse Olga Valerianovna Paley et ses deux filles parvinrent à fuir la Russie en 1919.

Canonisation

Le 2 novembre 1981, le prince Vladimir Paley fut canonisé comme nouveau martyr par l'Église orthodoxe à l'étranger. Dans un monastère orthodoxe de la Sainte-Trinité à New York on peut admirer une icône des Nouveaux Martyrs de Russie,le prince Vladimir Palovitch Paley y apparaît vêtu d'un uniforme militaire, à sa main un rouleau, à ses côtés, figurent également les trois princes Konstantinovitch. En ce lieu saint de la religion orthodoxe russe, on peut écouter l'acathiste (hymne que l'on écoute debout) :

« Réjouis toi Barbara pieuse fille de sa mère spirituelle, Réjouis-toi.

Réjouis-toi Sergueï courageux confesseur de la vraie foi.

Réjouissez-vous les frères égal au nombre de la Sainte-Trinité.

Réjouis-toi, pour les princes Ioann, Igor et Konstantin ils étaient de sages garçons.

Réjouis-toi Valdimir prince et martyr.

Réjouisser-vous vous tous qui avaient lavé vos âmes par votre sang versé.

Réjouissez-vous, vous tous qui avaient comparu devant le Seigneur dans les rangs des nouveaux martyrs et confesseurs.

Réjouis-toi Élizabeta vénérable martyre Elizaveta. »[3]


En 2000, après biens des débats l'Église orthodoxe de Russie le déclara martyr de l'oppression soviétique.

Réhabilitation des suppliciés d'Alapaïevsk

Le 8 juin 2009, le procureur général de Russie réhabilita le prince Vladimir Pavlovitch Paley à titre posthume. « Toutes ces personnes ont été victimes de la répression sous la forme d'arrestation, de déportation et furent soumis à une surveillance des organes du KGB sans raisons », - a dit le représentant de la Justice de la Fédération de Russie[8]

Quelques-unes des œuvres du prince Vladimir Pavlovitch Paley

  • Cathédrale Andreïevsky (sonnet écrit le 23 décembre 1916)
  • A Fairy Tale (entre 1916-1917)
  • Fantômes (entre 1916 et 1917)
  • Poètes (entre 1916 et 1917)
  • Night Time (entre 1916 et 1917)
  • Sappho (entre août 1916 et octobre 1917)
  • Annonciation (octobre 1917)[9]
  • Le Roi de Judée : traduit du russe au français par le prince Vladimir Pavlovitch Paley (1914).
  • Collection : recueil de poèmes (1913-1916)
  • Rose Blanche : Pièce en trois actes (novembre à décembre 1916)

Recherche des dépouilles des suppliciés d'Alapaïevsk

Le 23 juin 2009, le représentant de la famille Romanov en Russie envisage le retour des dépouilles des suppliciés d'Alapaïevsk en Russie. Les historiens chinois et russes travaillent conjointement pour situer l'emplacement exact de l'église où furent inhumés en 1957 les restes des princes Ioann Konstantinovitch de Russie, ses frères, Igor Konstantinovitch de Russie et Konstantin Konstantinovitch de Russie, le prince Vladimir Pavlovitch Paley le grand-duc Sergueï Mikhaïlovitch de Russie et son secrétaire Fiodor Semionovitch Remez[10].

Distinction

Les sept suppliciés d'Alapaïevsk

Notes et références

  1. a et b xx13.ru
  2. a et b xx13.ru
  3. a, b et c alapaevski.detskidom.ru
  4. Manuel Margulies Années d'intervention avril-septembre 1919, tome 2 1923, ZI Grzhebinarbr.lib.unc.edu(
  5. a et b www.holy-transfiguration.org
  6. alapaevski.detsikom.ru
  7. Frédéric Mitterrand Mémoires d'exil page 51
  8. www.ng.ru
  9. www.nikolairomanov.com
  10. www.orthodox.cn

Sources

Il a publié deux tomes de versets (1916 et 1918).

Extrait d'un poème de Vladimir Pavlovitch

A mes petites sœurs


Pendant des mois, des ans et des siècles entiers,

Tandis qu’au fond du ciel, Anges, vous sanglotiez,

La femme a pu se plaindre et l’homme a pu maudire –

Mais les petits enfants n’ont cessé de sourire!

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Jorge F. Saenz, A Poet Among the Romanovs: Prince Vladimir Paley (1897-1918), Eurohistory, 2004 (ISBN 0977196100)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Vladimir Pavlovitch Paley de Wikipédia en français (auteurs)

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