Viktor Orbán

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Viktor Orbán
Viktor Orban 2010.png
Viktor Orbán, en 2010.

Mandats
66e ministre-président hongrois
(8e ministre-président depuis 1990)
Actuellement en fonction
Depuis le 29 mai 2010
(&&&&&&&&&&&&05421 an, 5 mois et 23 jours)
Président László Sólyom
Pál Schmitt
Gouvernement Orbán II
Législature 6e législature
Majorité Fidesz-MPSKDNP
Prédécesseur Gordon Bajnai
62e ministre-président hongrois
(4e ministre-président depuis 1990)
6 juillet 199827 mai 2002
(&&&&&&&&&&&014213 ans, 10 mois et 21 jours)
Président Árpád Göncz
Ferenc Mádl
Gouvernement Orbán I
Législature 3e législature
Majorité Fidesz-MPPFKgPMDF
Prédécesseur Gyula Horn
Successeur Péter Medgyessy
Biographie
Date de naissance 31 mai 1963 (1963-05-31) (48 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la Hongrie Alcsútdoboz (Hongrie)
Nationalité hongroise
Parti politique Fidesz-Union civique hongroise
Diplômé de Université Loránd Eötvös
Profession Juriste

Coat of Arms of Hungary.svg
Ministres-présidents hongrois

Viktor Orbán (/ˈviktoɾ ˈoɾbaːn/), né le 31 mai 1963 à Alcsútdoboz, est un homme politique hongrois membre de la Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPS), dont il occupe la présidence, et ministre-président depuis le 23 mai 2010, un poste qu'il a déjà occupé entre 1998 et 2002.

Sommaire

Formation

En 1977, ses parents déménagent à Székesfehérvár, où il achève ses études secondaires, spécialisées en anglais, après lesquelles il entreprend d'étudier le droit à l'université Loránd Eötvös. Il y fonde en 1984 le journal de sciences sociales Századvég, dont il est l'un des correcteurs. Il obtient son diplôme de droit trois ans plus tard, puis se voit attribuer une bourse d'étude de la Soros Foundation, qui lui permet d'étudier l'histoire de la philosophie libérale britannique au Pembroke College de l'université d'Oxford entre 1989 et 1990.

Activité politique

Un très jeune opposant au régime communiste

Le 30 mars 1988, âgé de vingt-quatre ans, il participe à la fondation de l'Alliance des jeunes démocrates (Fidesz), et prononce l'année suivante un discours appelant à la tenue d'élections libres et au départ des troupes soviétiques déployées dans le pays, à l'occasion de cérémonie de « réenterrement » d'Imre Nagy et des autres martyrs de la révolution hongroise de 1956, célébrée sur la place des Héros de Budapest. Peu après, il participe à la délégation de l'opposition à la table ronde des négociations avec le pouvoir communiste.

Du libéralisme au conservatisme

Élu député à l'Assemblée nationale de Hongrie lors des élections de 1990, il devient, deux ans plus tard, vice-président de l'Internationale libérale lors du congrès de Mayence. En 1993, il prend la tête de la Fidesz, qu'il rebaptise Alliance des jeunes démocrates-Union civique hongroise (Fidesz-MPP) en 1995. Le parti abandonne alors sa plate-forme sociale-libérale et adopte un programme davantage conservateur.

Il continue de siéger à l'Assemblée suite au scrutin de 1994, au cours duquel il réussit à hisser sa formation à la deuxième place tandis que le Parti socialiste hongrois (MSzP) arrive au pouvoir.

Ministre-président à 35 ans

Viktor Orbán et George W. Bush, président des États-Unis, en 2001.

Lors des élections du 24 mai 1998, la Fidesz-Union civique hongroise obtient 148 députés sur 386, devenant le premier parti de Hongrie. Après avoir formé une coalition gouvernementale, comptant 213 élus, avec le Parti civique des petits propriétaires indépendants et des travailleurs agraires (FKgP) et le Forum démocrate hongrois (MDF), Viktor Orbán est investi ministre-président le 6 juillet, à l'âge de seulement 35 ans.

Il mène alors une politique économique consistant à faire baisser la fiscalité, les cotisations sociales, le chômage et l'inflation, tout en poursuivant la réduction du déficit budgétaire entamée par la coalition de centre-gauche de Gyula Horn. Il a en outre lancé une importante réforme de l'administration publique, créant un macroministère de l'Économie, démettant de leurs fonctions les membres des comités directeurs du Fonds de sécurité sociale et de l'Agence centrale de paiements de la sécurité sociale et renvoyant des milliers de fonctionnaires. Au niveau diplomatique, ce premier mandat est marqué par l'adhésion de la Hongrie à l'OTAN en 1999, sans que le pays ne participe à la guerre du Kosovo.

Au niveau institutionnel, il réussit à faire instaurer un système de motion de censure constructive, mais échoua en revanche à modifier le seuil de la majorité qualifiée chaque fois que celle-ci était requise. Son projet était d'abaisser le minimum de deux tiers des députés à la majorité simple de l'Assemblée, ce qui fut déclaré contraire à la Constitution par la Cour constitutionnelle. Sa politique économique s'est en revanche révélée efficace, l'inflation passant de 15 % en 1998 à moins de 8 % en 2001, tandis que la croissance économique flottait aux environs et au-dessus de 4 % du produit intérieur brut (PIB), et que le déficit public passait sous la barre des 4 % du PIB. Il a en outre fait adopter une loi accordant d'importants droits aux minorités magyares (trois millions de personnes) disséminées dans les pays voisins, ce qui a provoqué les critiques des pays concernés.

Huit années d'opposition

Viktor Orbán, en 2006, avec Hans-Gert Pöttering.

Du fait de ces bons résultats, la Fidesz-Union civique hongroise, coalisée avec le Forum démocrate hongrois (MDF), arrive en tête des législatives d'avril 2002 avec 188 députés, soit dix de plus que le MSzP de Peter Medgyessy. Cependant, ce dernier s'allie avec l'Alliance des démocrates libres (SzDsZ), seul autre parti représenté à l'Assemblée nationale de Hongrie avec 20 élus, et Viktor Orbán se voit obligé de renoncer au pouvoir le 27 mai suivant. Quatre ans plus tard, il conduit à nouveau sa formation aux élections législatives, cette fois-ci en coalition avec le Parti populaire démocrate-chrétien (KDNP), mais il est devancé par le MSzP du nouveau ministre-président, en place depuis 2004, Ferenc Gyurcsány. Son futur à la tête du parti est remis en question, mais le plan de rigueur budgétaire drastique imposé par le gouvernement et la diffusion de propos du chef du gouvernement révélant ses mensonges lors de la campagne de 2006, confirment son statut de chef de l'opposition. A l'occasion des élections européennes de 2009, son parti remporte 56,3 % des voix et 14 des 22 sièges à pourvoir au Parlement européen.

Le retour en force au pouvoir

Viktor Orbán et Iveta Radičová, présidente du gouvernement slovaque, en 2010.

Chef de file de la Fidesz-Union civique hongroise, toujours coalisée avec le KNDP, pour la cinquième fois à l'occasion des législatives de 2010, il obtient 52 % des voix et acquiert 263 sièges sur 386, alors que la majorité qualifiée des deux tiers est de 258 élus. Le 29 mai, Viktor Orbán redevient ministre-président de Hongrie, étant le premier à l'occuper deux fois de façon non-consécutive. Il fait alors adopter un amendement constitutionnel relatif à la double nationalité pour les minorités magyares situées hors du territoire national. À la fin de l'année, il fait adopter une loi sur le contrôle des médias, très critiquée au sein de plusieurs pays de l'Union européenne et même par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)[1], juste avant que son pays ne prenne, pour six mois, la présidence du Conseil de l'Union européenne. Finalement, il accepte, au début du mois de février et sous pression de la Commission européenne, d'amender la loi afin d'en modifier ou supprimer les éléments les plus controversés[2], un accord jugé insuffisant par le quotidien de centre-gauche Népszabadság[3], qui avait saisi la Cour constitutionnelle le 10 janvier pour faire annuler la loi[4].

Le 25 avril 2011, l'Assemblée nationale adopte, avec les seules voix de la Fidesz, une nouvelle constitution, la Loi fondamentale de la Hongrie, très conservatrice, rejetée aussi bien par le Parti socialiste hongrois que par le Jobbik, et qui crée la controverse, notamment à cause des références aux racines chrétiennes de « l'histoire millénaire » du pays, de l'interdiction du mariage homosexuel et de la remise en cause de l'interruption volontaire de grossesse[5]. Au niveau institutionnel, la banque centrale se voit accorder le pouvoir de bloquer le budget de l'État et permettre ainsi la dissolution de l'Assemblée, tandis que certaines réformes sociales et fiscales ne pourront se faire qu'à la majorité des deux tiers du Parlement et que plusieurs médiateurs sont supprimés[6].

M. Orbán a, d'après le journal de gauche allemand Die Tageszeitung, proposé de faire appel à des policiers à la retraite pour surveiller les allocataires d'aides sociale ou de chômage lorsque ces derniers effectueront les travaux d'intérêt général, que la loi impose dès septembre 2011 pour continuer d'en bénéficier et qui sont qualifiés de « camps de travail » d'après le plusieurs observateurs affirmant aussi que ce sont notamment les Roms qui sont visés[7],[8],[9],[10],[11].

Vie privée

Il est marié avec la juriste Anikó Lévai, avec qui il a eu cinq enfants, et est de confession calviniste.

Notes et références

  1. (fr) Une Hongrie en pleine dérive autoritaire prend la tête de l'Europe, Le Monde, le 31 décembre 2010
  2. (fr) Loi sur les médias : la Hongrie cède à la pression européenne, Le Monde, le 16 février 2011
  3. (fr) Médias en Hongrie: l'accord avec Bruxelles jugé insuffisant, Agence France-Presse, le 17 février 2011
  4. (fr) Hongrie/médias: le plus important quotidien saisit la Cour constitutionnelle, Le Monde d'après l'Agence France-Presse, le 10 janvier 2011
  5. (fr) « La Hongrie adopte une Constitution très controversée », Le Figaro, le 18 avril 2011
  6. (fr) « La nouvelle Constitution hongroise en bref », Le Nouvel Observateur, le 18 avril 2011
  7. (de) Leonhard Von RALF, « Zwangsarbeit in Ungarn, 6 Monate ohne Job? Ab auf den Bau », dans [Die Tageszeitung], 30 juin 2011 [texte intégral (page consultée le 16 juillet 2011)] 
  8. J. Antoine et Robin Cornet, « La Hongrie voudrait mettre les Roms dans des camps de travail obligatoire », dans [RTBF], 14 juillet 2011 [texte intégral (page consultée le 16 juillet 2011)] 
  9. Laurence Estival, « La Hongrie met en place des camps de travail obligatoire », dans [[1]], 13 juillet 2011 [texte intégral (page consultée le 16 juillet 2011)] 
  10. Laurence Estival, « En Hongrie, des camps de travail obligatoire qui visent les Roms », dans Rue89, 13 juillet 2011 [texte intégral (page consultée le 13 juillet 2011)] 
  11. « La Hongrie veut mettre en place des camps de travail obligatoire », dans [Médiapart], 13 juillet 2011 [texte intégral (page consultée le 16 juillet 2011)] 

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