Ursus americanus

Ursus americanus

Ours noir

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Ours noir
 Ursus americanus
Ursus americanus
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Ursidae
Sous-famille Ursinae
Genre Ursus
Nom binominal
Ursus americanus
Pallas, 1780
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Statut CITES : Cites I.svg Annexe I ,
Révision du 04/02/77
Répartition géographique
Map black bear 1.png

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LOurs noir (Ursus americanus) ou Baribal est lours le plus commun en Amérique du Nord. Il se rencontre dans une aire géographique qui sétend du nord du Canada et de lAlaska au nord du Mexique, et des côtes atlantiques aux côtes pacifiques de lAmérique du Nord. Il est présent dans un grand nombre dÉtats américains et dans toutes les provinces canadiennes. Il préfère les forêts et les montagnes il trouve sa nourriture et peut se cacher. La population dours noirs était sans doute de deux millions dindividus autrefois. Aujourdhui, lespèce est protégée et on estime quil existe entre 500 000 et 750 000 ours noirs sur ce continent. Plus petit que lOurs brun et lOurs blanc, cet animal présente une couleur de fourrure plus ou moins foncée selon les régions allant du noir au blanc, en passant par le rougeâtre et le gris argenté. On le nomme donc à tort "ours noir". 16 sous-espèces, dont certaines menacées, sont reconnues. LOurs noir nhiberne pas au sens strict, mais passe lhiver dans un état de somnolence en vivant sur ses réserves de graisses accumulées pendant lautomne. Il est omnivore, même si son régime alimentaire est dominé par les végétaux. Contrairement aux idées reçues, lOurs noir est un bon nageur et il grimpe facilement aux arbres pour échapper à un danger. Longtemps chassé pour sa fourrure, il subit aujourdhui la réduction de son milieu naturel.

Sommaire

Caractéristiques physiques

LOurs noir mesure généralement entre 140 et 200 cm de longueur[1]. Sa taille au garrot est comprise entre 100 et 120 cm[2].

LOurs noir est plus petit que lOurs polaire et lOurs brun. Sa masse dépend de lâge, du sexe de lanimal et de la saison : en automne, lOurs noir grossit et fait des réserves de graisse afin de passer lhiver. Les femelles pèsent entre 40 kg et 180 kg (moyenne de 70-80 kg[3],[2]), alors que les mâles font entre 115 et 275 kg (moyenne de 120 kg[3]). Un mâle de 400 kg a été trouvé dans le comté de Craven en Caroline du Nord[4].

La couleur du pelage varie du noir au blanc, en passant par de nombreuses nuances : chocolat, brun, cannelle, blond sont des couleurs plus fréquentes dans les forêts de louest américain et du Canada[3],[1]que dans les régions de lest. Au sud de lAlaska et en Colombie-Britannique vit lOurs Kermode appelé aussi spirit bear[5], une sous-espèce dOurs noir dont la fourrure est dun ton blanc crème. Des ours dun gris bleuté occupent la baie des Glaciers en Alaska[6]. Tous ces animaux appartiennent bien à lespèce de lOurs noir américain. Les albinos sont très rares. Certains individus portent une ou plusieurs taches blanches sur le cou ou sur la poitrine[2],[1]. LOurs noir mue et son épaisse fourrure le protège contre les piqûres des insectes et contre les rigueurs de lhiver.

LOurs noir possède un museau brun


Les ours noirs sont capables de se tenir debout et de marcher sur leurs pattes arrières : celles-ci sont légèrement plus longues (13 à 18 cm[7]) que les pattes avant. Chaque patte est dotée de cinq doigts avec des griffes non rétractiles utilisées pour déchirer, creuser, gratter le sol et grimper aux arbres. Un coup dune patte avant suffit à tuer un cerf adulte.

LOurs noir possède de petits yeux, des oreilles arrondies, un long museau pointu de couleur brune, des naseaux allongés et une queue relativement courte (8-14 cm[1]). Ses yeux sont marrons. Sa vision nest pas particulièrement bonne mais les expériences montrent quelle lui permet de distinguer les couleurs[4]. En revanche, son ouïe et son odorat sont très développés ; sa langue agile et ses lèvres mobiles lui permettent de manger de petites baies et des fourmis. Enfin, son profil facial droit et son museau pointu le différencient du Grizzli qui vit aussi en Amérique du Nord[2]. LOurs noir est en outre plus petit et ne possède pas de bosse entre les épaules[2].

Dessin comparaison ours.jpg
Parties caractéristiques de lours blanc, brun et noir
A : tête dun ours blanc B : patte avant C : patte arrière
D : tête dun ours brun E : patte avant F : patte arrière
G : tête dun ours noir H : patte avant I : patte arrière

Répartition et habitat

Black bear large.jpg


LOurs noir occupe un espace compris entre les régions septentrionales de lAlaska et le Mexique. Il se rencontre du littoral de lAtlantique aux côtes du Pacifique[8]. Même sil préfère les forêts et les zones plantées darbustes, il peut sadapter à des climats et des milieux naturels très variés : il fréquente aussi bien les marécages et les forêts subtropicales du sud-est des États-Unis (Louisiane, Alabama, Floride, etc.) que les hautes montagnes du sud-ouest, entre 900 et 3 000 mètres daltitude[1] ou encore la toundra du Labrador[5]. Il habite aussi dans les forêts mixtes du sud-est du Canada et du nord-est des États-Unis, mais également dans le sud des montagnes Appalaches. Il est en revanche quasiment absent des zones arides du continent nord-américain.

Lhiver passé, lOurs noir quitte son abri et se met en quête de nourriture à des altitudes moyennes et dans les vallées exposées au soleil. À mesure que lété approche, il regagne des altitudes plus élevées[8]. La forêt constitue un milieu favorable pour lOurs noir qui peut sy cacher et se protéger du soleil.

Comportement

Lours est capable de nager

Malgré leur taille et leur masse, les ours noirs sont étonnamment agiles dans leurs mouvements. Ils se déplacent en fonction des saisons pour rechercher leur nourriture. Ils grimpent facilement aux arbres pour échapper au danger, grâce à leurs muscles dorsaux puissants et à leurs griffes. Ils peuvent courir jusquà 55 km/h[2]. Lours est un animal plantigrade, cest-à-dire quil marche en posant entièrement la plante des pieds sur le sol. Il utilise la démarche à lamble. Il est en outre un excellent nageur et est capable de traverser un lac pour rejoindre une île. En août 2004, un ours noir sauvage a été trouvé ivre après avoir bu 36 canettes de bière dans lÉtat de Washington, au nord-ouest des États-Unis. Lours avait ouvert la glacière dun campeur et utilisé ses griffes et ses dents pour perforer les canettes.

Empreintes dun ours noir

LOurs noir est la plupart du temps un animal solitaire sauf pendant la période de rut et dans la relation quentretient la mère avec ses oursons. Les ours peuvent se rassembler occasionnellement dans les zones dabondance alimentaire. Ils sortent généralement le jour, sauf dans les secteurs il y a beaucoup dhommes : ils préfèrent alors la nuit pour les éviter. Contrairement aux idées reçues, les attaques dours noirs contre les hommes sont rares : moins de 36 attaques mortelles ont été recensées tout au long du XXe siècle[1]. Si la femelle grizzly nhésite pas à défendre ses petits, lourse noire ne sen prend pas aux hommes pour protéger sa progéniture[1].

Les mâles griffent les arbres pour communiquer pendant la saison de laccouplement[2] et peut-être pour marquer leurs territoires. Ils utilisent également leurs odeurs. Ces territoires varient entre 20 et 100 km2[5] et couvrent ceux de plusieurs femelles. En cas de menace, les ourses poussent des plaintes ; les oursons émettent des cris ressemblant à des pleurs lorsquils ont peur. Les adultes claquent des dents lorsquils sont effrayés[4]. LOurs noir communique également par des expressions faciales et des positions particulières. Lorsquil se dresse sur ses pattes arrières, cest pour flairer un danger, une odeur intrigante ou avoir un meilleur point de vue.

Les ours noirs figurent parmi les mammifères les plus intelligents[4] : ils sont souvent dressés pour réaliser des numéros de cirque. Leur cerveau est relativement gros comparé à la taille de leur corps.

Les ours noirs passent lhiver dans un état de somnolence : cela signifie quils peuvent réagir à une attaque dun autre animal. Lorsque les jours diminuent, ils sécrètent une hormone qui agit comme un somnifère. Leur rythme cardiaque passe alors de 50 à 10 pulsations par minute[9]. La température du corps diminue légèrement (moins de 31 °C, soit 6,8 °C en-dessous de la température corporelle dété[4]) car leur masse est imposante (ils perdent donc moins facilement leur chaleur que les petits mammifères qui hibernent). Ils passent tout lhiver sans manger, ni boire, ni uriner, ni déféquer[3],[4] et ressortent au printemps. Cet état de dormance dure de quatre à sept mois entre octobre et mai[8],[3],[9]. Cette durée varie en fonction du climat : plus lhiver est long, plus la période de somnolence se prolonge. Aussi, celle-ci nexiste pas dans les régions du sud sauf pour les ourses enceintes[3]. Un ours noir peut perdre jusquà 30 % de son poids pendant lhiver[2].

Régime alimentaire

Les ours noirs sont omnivores : les végétaux représentent 75 % de leur alimentation[5]. Ils mangent des graminées, des herbes, des fruits (noisettes, baies, pignons, fruits déglantiers, pommes …), des glands et des faînes[10],[8]. Ils se nourrissent également de charognes, dinsectes (guêpes, fourmis, abeilles, termites). Ils sattaquent plus rarement à des rongeurs et des faonsIls complètent leur régime alimentaire avec des saumons, des truites, des crabes et sont friands de miel. Les ours noirs sapprochent parfois des établissements humains (vergers, ruches, champs, poubelles, campings) pour trouver leur nourriture. Ils se sont ainsi taillé la flatteuse réputation du chapardeur le plus rapide de lOuest. Ils peuvent attaquer les moutons ou les cochons lorsquils ne trouvent pas dautre nourriture. Les ours doivent emmagasiner dimportantes réserves de graisse pour passer lhiver. En automne, ils peuvent consommer jusquà 20 000 calories par jour[7]. Ils ont également de grands besoins en eau[2].

Reproduction

Oursons (Ursus americanus)
Un jeune ours noir, indépendant de sa mère, dans le parc national de Shenandoah.

Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 2 et 9 ans contre 3 ou 4 ans pour les mâles[1]. Lours noir mène une vie essentiellement solitaire, sauf pour le lien étroit qui unit la femelle à ses petits et durant laccouplement qui a lieu à lépoque du rut, soit en juin ou au début de juillet. Alors que le mâle continue de grandir jusquà lâge de sept ans, la femelle cesse de se développer plus tôt. Les ours noirs saccouplent tous les deux ou trois ans environ[8]au cours des mois de mai et juin[8], et jusquen août dans les forêts de feuillus de lest[4].

La gestation dure généralement 6 ou 7 mois[8]. Le développement de lembryon commence dix semaines après laccouplement[1] : cette implantation différée, qui est commune chez toutes les espèces dours, permet déviter les naissances en automne[11]. Lembryon arrête de croître quelques jours après la fertilisation et simplante dans lutérus uniquement au début de la période dhibernation, les premiers jours de novembre. À la fin de lété et en automne, la femelle de l'ours noir mange tout ce qui lui tombe sous la dent pour prendre le plus de poids possible. Si elle pèse au moins 70 kg quand elle sinstalle dans sa tanière, il y a de bonnes chances que les embryons simplantent et que la gestation se poursuive.

Les oursons naissent de la fin novembre à février[8] dans la tanière. Chaque portée compte en moyenne un ou deux oursons[8] et jusquà 6 dans lest des États-Unis[4]. Seules les femelles en très bonne santé donneront toutefois naissance à plus de trois oursons. La quantité de nourriture présente dans lhabitat déterminera donc essentiellement la probabilité de mise bas et la grosseur des portées. Ils pèsent chacun entre 200 à 450 grammes[3],[1], en moyenne 350 grammes[5]. Comparativement à dautres mammifères, ce poids est très faible par rapport aux 70 kg de la mère. Les petits mesurent 15 à 20 cm à la naissance[2]. Les petits viennent au jour sans poils, avec les yeux bleus et sont aveugles[4]. Ils sont nourris au lait maternel et tenus propres dans la tanière pendant lhiver. Les femelles allaitent en position assise.

Lorsquils sortent de la tanière au printemps, les jeunes pèsent entre 2 et 5 kg[1],[5] ; ils sont sevrés au bout de 6 à 8 mois[1]. À un an, ils pèsent entre 13 et 27 kg, mais guère plus à deux ans. Normalement, 80 p. 100 des oursons se rendront à maturité, contre 30 p. 100 seulement dans le cas de ceux qui perdent leur mère durant leur premier été. Ils ne quittent leur mère quà lâge de 16 ou 17 mois[2], parfois 29 mois[4]. Leur survie dépend de laptitude de la mère à leur enseigner à chasser et à trouver un repaire. La mère apprend à ses oursons à grimper aux arbres pour échapper aux prédateurs. Elle soccupe aussi de la tanière qui permet de passer lhiver. Il faut beaucoup dénergie pour allaiter et élever des oursons, et les femelles en mauvaise santé pourraient être incapables de se reproduire.

Les mâles vivent à lécart et parcourent des territoires de 50 à 150 km2, englobant ceux vivent les femelles ; ils ne participent pas à léducation des oursons.

Menaces et conservation

Histoire

Garde britannique


Avant larrivée des Européens, les Amérindiens chassaient lours pendant lhiver, profitant de la période de dormance. Lanimal leur fournissait de la viande, de la graisse et de la fourrure. Les guerriers portaient des colliers de griffes autour de leur cou ; par superstition, ils ne prononçaient jamais son nom[12] et le chasseur devait demander pardon avant de tuer un ours. Lart amérindien représentait cet animal vénéré sur les totems. Au cours de certaines cérémonies, ils pratiquaient la danse de lours. À la fin du XVIIe siècle, la Compagnie de la Baie dHudson encourageait les Amérindiens à faire le commerce des fourrures dours : ils échangeaient des couvertures de laine contre des peaux dours noirs[13]. LOurs noir fut également chassé pour confectionner les célèbres chapeaux de la garde britannique et de certains régiments de larmée canadienne et de larmée britannique. Lutilisation de la fourrure des ours pour ces couvre-chef, des animaux tués dans des collisions avec des automobiles ou des prises de chasse, est critiquée par des associations de protection des animaux comme PETA. Des essais de chapeaux en fourrure synthétique ont été réalisés. Enfin, les pattes et la bile du plantigrade sont aujourdhui encore très recherchées en Asie : un gramme de bile, utilisée dans la pharmacopée chinoise, coûte 155 dollars[14].

Prédateurs et mortalité

Dans la nature, lespérance de vie moyenne du mammifère est denviron 10 ans ; il peut parfois vivre jusquà 30 ans[8],[2]. Aujourdhui, on estime entre 500 000[2] et 750 000[4],[12] le nombre dours noirs sur le continent américain. Leur faible fécondité et leur maturité sexuelle tardive constituent des menaces à la survie de lespèce.

Les principales causes de mortalité sont les collisions avec les automobiles ou la chasse. Les oursons peuvent mourir de faim ou dune chute depuis un arbre. Ils constituent des proies pour les prédateurs tels que le loup, le puma, le lynx, le coyote[15],[8], lOurs brun et les autres ours noirs, notamment les mâles en manque de nourriture[2]. Les jeunes séparés accidentellement de leur mère meurent rapidement.

Les ours noirs continuent dêtre chassés pour finir comme trophée, descente de lit mais aussi pour leur viande, au Canada et en Alaska[2]. Environ 30 000 ours noirs par an sont tués dans toute lAmérique du Nord[1], mais cette chasse est très réglementée. Les principaux parasites de lOurs noir sont le ténia, lascaris et les vers du genre trichinella[2]. Ils peuvent également souffrir de tuberculose, darthrite et de broncho-pneumonie[16].

Les populations de louest des États-Unis sont encore nombreuses alors que celles de lest du pays ont tendance à se réduire dangereusement. Ces dernières vivent essentiellement dans les montagnes, les forêts ainsi que dans les parcs nationaux et les réserves naturelles. Les régions à lest du Mississippi sont en effet les plus anthropisées alors que de larges zones des Montagnes Rocheuses des hauts plateaux et du Grand Bassin demeurent sauvages. Lanimal est absent de onze États sur 50 dont Hawaii, les deux Dakota, les États très urbanisés comme le Maryland ou le Delaware, et plusieurs États du centre-est les montagnes et les forêts sont inexistantes[8].

Ensuite, la situation de lOurs noir varie selon les sous-espèces et les régions. Ainsi, lOurs noir de Floride (Ursus americanus floridanus) est classé comme espèce menacée[8]. Une étude menée en Californie en 1998 évalue entre 17 000 et 23 000 le nombre dours noirs dans cet État du sud-ouest des États-Unis[17]. Cette population est actuellement stable, voire en très légère progression[17].

Protection dans les parcs naturels

Ours noir essayant de pénétrer dans une voiture (parc national du Yosemite, Californie)


Dans le parc national de Yosemite en Californie, la population des ours noirs est estimée entre 300 et 500 individus[18]. Les rangers en dénombrent une quinzaine dans la vallée de Yosemite[19], cest-à-dire le secteur le plus fréquenté par les touristes. LOurs noir sadapte facilement à la présence des hommes et ne néglige pas leur nourriture. Il peut alors pénétrer dans les campings et dans les véhicules stationnés sur les parkings. Autrefois, les ours étaient nourris par les hommes, ce qui provoqua des attaques et de nombreux blessés. Aujourdhui, de nombreux panneaux dinformation et des messages de prévention déconseillent de nourrir les animaux sauvages, en particulier les plantigrades. Les poubelles du parc ont été consolidées et fermées hermétiquement ; des box ont été aménagés dans les campings pour entreposer la nourriture. Les incidents sont en baisse, pourtant deux à trois ours agressifs doivent être abattus chaque année dans le Yosemite.

Dans un autre parc national américain, au Yellowstone, on nourrissait aussi les ours, ce qui constituait une attraction appréciée des touristes. Aujourdhui, le parc a abandonné cette habitude. On compte actuellement 600 ours noirs au Yellowstone[20].

À lest des États-Unis, il y a une population de 400 à 600 ours noirs dans le Parc national des Great Smoky Mountains[21]. Cest au cours des années pauvres en faînes que les incidents avec les visiteurs se sont multipliés. Dans cette région, lOurs noir subit la concurrence despèces invasives telles que le Sanglier dEurope, qui est un important consommateur de glands. Les rangers endorment les ours mâles les plus dangereux et les déplacent vers des secteurs sauvages.

Dans le New Hampshire, le naturaliste Ken Killian a ouvert un établissement qui recueille et soigne les ours noirs blessés ou les oursons égarés[14]. Une expérience similaire est menée dans le Minnesota 3 000 ours noirs vivent dans la Superior National Forest[20].

Des corridors biologiques et des écoducs ont été aménagés pour lOurs noir de Floride pour empêcher son extinction.

LOurs noir américain est protégé par la loi dans plusieurs États américains du Sud comme la Louisiane, le Mississippi ou le Texas. Tuer illégalement un ours noir est puni par une importante amende et une peine de prison.

Classification et sous-espèces

Ours noir en Louisiane
LOurs Kermode nest pas un albinos mais une sous-espèce très claire dOurs noir

Nom commun

En anglais, lOurs noir est couramment appelé American Black Bear, Black bear ou encore Cinnamon Bear (cinnamon signifie « cannelle ») pour les animaux de coloration brun-roux. Il porte également le nom de « Baribal ».

Taxinomie

Les relations phylogéniques avec les autres espèces de la famille des ursidés ne sont pas clairement définies[22]. LOurs noir est cependant très proche des ours à collier, blancs et bruns[23]. Toutefois, il est beaucoup plus petit que lOurs blanc dont la masse peut atteindre 700 kg pour un mâle[23].

Seize sous-espèces sont recensées sur le continent nord-américain[24],[8],[4] :

  • Ursus americanus altifrontalis : côte nord-ouest du Pacifique, depuis la Colombie-Britannique au nord de la Californie et au nord de lIdaho ;
  • Ursus americanus amblyceps : Colorado, Mexique, Texas occidental et moitié orientale de lArizona, sud-est de lUtah ;
  • Ursus americanus americanus : du Montana oriental jusquà lOcéan atlantique, du sud et de lest de lAlaska et du Canada jusquà lOcéan atlantique et au sud vers le Texas ;
  • Ursus americanus californiensis : vallée centrale de la Californie et sud de lOregon ;
  • Ursus americanus carlottae : Alaska ;
  • Ursus americanus cinnamomum : Idaho, Montana occidental, Wyoming, est du Washington, Oregon et nord-est de lUtah ;
  • Ursus americanus emmonsii : sud-est de lAlaska ;
  • Ursus americanus eremicus : nord-est du Mexique ;
  • Ursus americanus floridanus (Ours noir de Floride: Floride, Géorgie méridionale et Alabama ;
  • Ursus americanus hamiltoni : île de Terre-Neuve ;
  • Ursus americanus kermodei : côte centrale de la Colombie-Britannique ;
  • Ursus americanus luteolus (ours noir de Louisiane: Texas oriental, Louisiane, Mississippi méridional ;
  • Ursus americanus machetes : Mexique ;
  • Ursus americanus perniger : Péninsule Kenai en Alaska ;
  • Ursus americanus pugnax : Archipel Alexander en Alaska ;
  • Ursus americanus vancouveri : Île de Vancouver en Colombie-Britannique.

LOurs noir dans la culture

Clifford K. Berryman, Drawing the Line in Mississippi : Theodore Roosevelt et lOurs noir


Les Amérindiens Ojibwés ont fait du baribal leur totem.

En 1902, le Président américain Theodore Roosevelt se rendit dans le Mississippi afin de régler un conflit portant sur le tracé des limites séparant les États de Louisiane et du Mississippi. Au cours de son séjour, il participa à une partie de chasse au cours de laquelle il décida dépargner un ours noir blessé. Lépisode fut relaté dans un article du Washington Post. Clifford K. Berryman lillustra par un dessin appelé Drawing the Line in Mississippi (voir limage) qui représentait le Président et lours noir en question[25]. Rapidement, lanecdote devint populaire. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom, créèrent un ours en peluche quils baptisèrent « Teddy », le diminutif du prénom Theodore, en hommage au 26e Président des États-Unis.

En 1950, les rangers de la Lincoln National Forest dans lÉtat du Nouveau-Mexique sauvèrent un jeune ours noir dun incendie qui ravageait les Montagnes Capitan. Lanimal dut être soigné pour ses brûlures mais il survécut et inspira la création de lours Smokey, la mascotte de la prévention des feux de forêt aux États-Unis.

LOurs noir est, en outre, lemblème de luniversité du Maine; lune des trois mascottes des Jeux Olympiques dhiver de 2002 à Salt Lake City était un ours noir du nom de Coal (« charbon »).

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m (en) Ursus americanus, Université du Michigan. Consulté le 28-09-2007
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p (fr) Lours noir, Faune et flore du pays. Consulté le 27-09-2007
  3. a, b, c, d, e, f et g (en) Ursus americanus, National Museum of Natural History de Washington DC. Consulté le 27-09-2007
  4. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l (en) Black Bear Facts, Bear.org. Consulté le 28-09-2007
  5. a, b, c, d, e et f Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 36
  6. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 38
  7. a et b Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 41
  8. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n (en) WILDLIFE SPECIES: Ursus americanus, Service national des forêts aux États-Unis dAmérique. Consulté le 27-09-2007
  9. a et b Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 40.
  10. (en)Charles Jonkel, « Black, brown (grizzly) and polar bears », dans John L. Schmidt, Douglas L. Gilbert (éd), Big game of North America, Harrisburg, PA, Stackpole Books, 1978, p. 227-248
  11. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 16
  12. a et b Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 39
  13. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 21
  14. a et b Kiki Marmori, Les Ours, Paris, Nathan, 2003, p. 91
  15. (en)Charles Jonkel, « Black, brown (grizzly) and polar bears, » dans John L. Schmidt, Douglas L. Gilbert (éd), Big game of North America, Harrisburg, PA, Stackpole Books, 1978, p. 227-248
  16. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 17
  17. a et b (en) Ursus americanus, Zoo de San Diego. Consulté le 27-09-2007
  18. (en) « Bears », site officiel du parc, (page consultée le 4 mars 2007, modifiée le 22 décembre 2004)
  19. « Au cœur des parcs américains », dans Terre sauvage n°223, décembre 2006-janvier 2007, p. 16
  20. a et b Kiki Marmori, Les Ours, Paris, Nathan, 2003, p. 16
  21. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 53
  22. Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 10
  23. a et b Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, p. 11
  24. (en) Michael R. Pelton, « Black bear », dans : Joseph A. Chapman, George A. Feldhamer (éd.), Wild mammals of North America, Baltimore, Johns Hopkins Press, 1987, p. 504-514
  25. (en) Mary Bellis, « History of the Teddy Bear ». Consulté le 03-10-2007

Liens externes

Dautres articles en synthèse vocale

Bibliographie

  • P. Dubois, « Lours noir. Une vieille connaissance encore mal connue », dans Forêt Conservation, magazine de lAFQ et des clubs 4-H du Québec. Québec, 1992, (59)6:2427.
  • Walkers Mammals of the World, 4th Ed. Nowak, Ronald, M. and John L. Paradiso. 1983. Johns Hopkins University Press, Baltimore, MD.
  • Catherine et Rémy Marion, Cap sur les ours, Paris, Nathan, 1997, (ISBN 209260870X)
  • Tom Anderson, Black Bear : Seasons in the Wild, Voyageur Press, 1992, (ISBN 0896582035)
  • George A. Feldhamer, Bruce C. Thompson, Joseph A. Chapman (éd.), Wild Mammals of North America: Biology, Management, and Conservation, The Johns Hopkins University Press, 2nde edition, 2003, (ISBN 0801874165)
  • Dave Taylor, Black Bears: A Natural History, Fitzhenry and Whiteside, 2006, (ISBN 1550418491)
  • Howard Smith, In the Company of Wild Bears: A Celebration of Backcountry Grizzlies and Black Bears, The Lyons Press, 2006, (ISBN 1592289525)
  • John J. Beecham, Jeff Rohlman, A Shadow in the Forest: Idahos Black Bear, University of Idaho Press, 1994, (ISBN 089301172X)
  • Daniel J. Cox, Black Bear, Chronicle Books, 1990, (ISBN 0877017271)
  • Kiki Marmori, Les Ours, Paris, Nathan, 2003, (ISBN 2092610538)
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