Reality Checkpoint

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Pink Floyd

Pink Floyd
PinkFloyd1973.jpg
Pink Floyd lors d’un concert à Earls Court en 1973.
De gauche à droite : David Gilmour à la guitare, Nick Mason à la batterie, Roger Waters à la basse et Richard Wright aux claviers.

Pays d’origine Royaume-Uni Angleterre, Royaume-Uni
Genre(s) Rock progressif
Rock psychédélique
Space rock
entre autres[1]
Années actives de 1964 à 1996[2]
(Réunions sporadiques entre 2003 et 2007.)
Label(s) Royaume-Uni EMI, Harvest
États-Unis Capitol, Columbia
Site Web www.pinkfloyd.co.uk

Anciens membres Syd Barrett (†)
David Gilmour
Nick Mason
Roger Waters
Richard Wright (†)

Pink Floyd est un groupe de rock progressif et psychédélique britannique formé en 1964, célèbre pour ses textes philosophiques et politiques, ses albums-concept complexes, ses expérimentations sonores et ses performances en concert originales et élaborées. De ses débuts à aujourd’hui, le groupe a vendu plus de 300 millions d’albums à travers le monde[3],[4], dont 74,5 millions aux États-Unis[5].

Initialement mené par le guitariste Syd Barrett, le groupe connaît un petit succès au milieu des années 1960, puis devient l’un des groupes underground londoniens les plus populaires de la scène psychédélique ; cependant, le comportement instable de Barrett force les autres membres à le remplacer par David Gilmour, un ami d’enfance de Barrett. Après le départ de ce dernier, le bassiste Roger Waters deviendra progressivement le meneur du groupe. Il en sera aussi le principal auteur-compositeur, composant la majorité des chansons et signant toutes leurs paroles à partir de 1972 jusqu’à son départ en 1985[6].

Le groupe enregistre plusieurs albums qui le rendent célèbre dans le monde entier, avec The Dark Side of the Moon (1973), Wish You Were Here (1975), Animals (1977) et The Wall (1979), qui ont eu beaucoup d’influence à l’époque. En 1980, le claviériste Richard Wright est exclu du groupe par Roger Waters qui quittera lui-même Pink Floyd en 1985, déclarant que le groupe a perdu toute force créative[7]. David Gilmour et Nick Mason, les membres restants, décident d’enregistrer un nouvel album sans Roger Waters et en réintégrant Richard Wright. Ils produisent A Momentary Lapse of Reason (1987) et The Division Bell (1994) tout en recommençant à se produire en concert.

Le groupe dans sa forme la plus connue — avec Roger Waters — se reformera pour la première fois après 24 ans le 2 juillet 2005 lors du Live 8 de Londres[8]. Suite à la mort de Syd Barrett en 2006 et de celle de Richard Wright en 2008, le groupe a cessé toute activité.

Sommaire

Membres du groupe

Ici figurent les principaux membres du groupe, autrement dit ceux ayant participé à la carrière discographique du groupe. Pour plus d’informations sur ces membres du groupe, leur collaboration à d’autres projets et leur production solo, se référer aux articles détaillés les concernant.

Évolution de la formation

Année(s) Personnel Discographie associée
1964
(formation)
19641967
1968
19681981
19821985
19861987
19871996
2005
(Live 8)

Histoire du groupe

1964-1968 : la période psychédélique

Après plusieurs formations étudiantes aux membres et aux noms divers, le groupe se constitue en 1964 autour de Syd Barrett (guitare), Richard Wright (claviers), Roger Waters (basse) et Nick Mason (batterie et percussions).

Le groupe se retrouve chez un de leurs professeurs à la Polytechnique de Londres, Mike Leonard, et prend le nom de Leonard's Lodgers pour un temps. Leonard fabrique des machines à éclairage projetée sur les murs, formant des formes psychédéliques. Le groupe décide de commencer à jouer de leurs instruments en s'inspirant des formes affichées sur le mur[6].

Un des noms originaux du groupe, T-Set, est abandonné après que le groupe se fut trouvé à l'affiche avec un autre groupe du même nom. Barrett propose sur le coup une alternative, The Pink Floyd Sound, une référence à deux musiciens de blues, Pink Anderson et Floyd Council[6]. Contrairement à une idée reçue persistante, Pink Floyd ne signifie donc pas « flamant rose », « flamant » se traduisant en anglais par « flamingo »[9]. Le Sound est vite abandonné, et le the finira par l'être aussi. Propulsé au devant de la scène underground londonienne grâce à ses concerts à l'UFO Club, le groupe développe des compositions principalement dues à Syd Barrett, qui proposent un mélange de rock psychédélique américain, de whimsy britannique et d'un peu de blues, particulièrement dans les solos de guitare.

Le groupe signe un contrat avec la maison de disque EMI en 1967 et sort deux singles, Arnold Layne en mars et See Emily Play en juin. Arnold Layne est bannie des ondes radio pour ses paroles supposément explicites, mais atteint quand même le top 20.

Sorti le 5 août 1967, le premier album du groupe, The Piper at the Gates of Dawn (nom tiré d'un chapitre du Vent dans les saules de Kenneth Grahame), est considéré comme un exemple typique de psyché folk britannique. L'album est un succès au Royaume-Uni, mais pas aux États-Unis. À cette période, le groupe part en tournée avec Jimi Hendrix, ce qui lui vaut une certaine notoriété.

Déclin et exclusion de Barrett

En 1968, Syd Barrett souffre d'une dépression nerveuse attribuée notamment à l'usage prolongé de drogues psychédéliques (essentiellement le LSD), à la pression de la vie de groupe, aux enregistrements et aux tournées permanentes[10]. Il s'avère également que Syd souffre depuis le début de schizophrénie, qui se serait manifestée tardivement, peut-être déclenchée soudainement par la drogue et le stress.[réf. nécessaire] Ses performances scéniques se limitent à jouer la même note pendant toute la soirée. Le comportement de Barrett dans la vie courante est devenu imprévisible : il oublie où il se trouve, ne se rend pas aux concerts. Pendant un concert, en plein bad trip d'acide, il arrache les cordes de sa guitare et s'enfuit en courant[11]. Afin de permettre tout de même au groupe de jouer, les autres membres invitent le guitariste David Gilmour, ami d'enfance de Barrett, à rejoindre le groupe afin de pouvoir assurer les spectacles. Gilmour doit prendre en charge les parties de guitare et de chant normalement assurées par Barrett. Pink Floyd joue ainsi à cinq pendant une très courte période, avant d'exclure définitivement Syd Barrett, devenu totalement incapable de jouer sur scène.

Alors que Barrett a écrit la majeure partie du premier disque, The Piper at the Gates of Dawn, il contribue peu au second, A Saucerful of Secrets, qui paraît en 1968, forçant le groupe à prendre une nouvelle direction. Avec la perte de leur principal compositeur et fondateur, David Gilmour reste pour maintenir l'intégrité du groupe. Avec son arrivée, le son se durcit un peu.

1969-1973 : expérimentations musicales

En 1969, le groupe compose la bande originale du film More de Barbet Schroeder. Cette dernière se distingue par un son acid folk et même heavy metal avec The Nile Song.

Le disque suivant, Ummagumma (1969), est un mélange d'enregistrements de prestations scéniques et d'expérimentations avant-gardistes signées séparément par chacun des membres. Après cet album, Pink Floyd s'écarte de ses prétentions underground pour un son rock un peu moins psychédélique et plus conventionnel confirmé dans les trois albums suivants.

Atom Heart Mother, sorti en 1970, est un exemple d'album rock avant-garde avec la suite éponyme instrumentale longue de 23 minutes, à laquelle participe un orchestre classique, et une autre pièce instrumentale, Alan's Psychedelic Breakfast, collage de sons d'un petit déjeuner (pris par Alan Stiles, un roadie du groupe) entrecoupés de courts passages musicaux. Stanley Kubrick aurait demandé à Roger Waters la permission d'utiliser Atom Heart Mother pour son film Orange mécanique (1971). Cette permission lui est refusée car le groupe considère que, sortie de son contexte, la musique n'aurait aucun sens. Le groupe aurait par la suite regretté cette décision après avoir visionné l'œuvre de Kubrick. Au même moment, ils participent à la musique du film Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni sorti en février 1970. Malgré une certaine insatisfaction du réalisateur, qui ne garde finalement que quelques-uns des morceaux proposés par le groupe, la thématique et l'esthétique du film correspondent tout à fait à ce que Pink Floyd faisait à l'époque.

Sorti en novembre 1971, Meddle est probablement l'album qui a consacré Pink Floyd comme un des groupes majeurs de l'époque grâce à One of These Days, devenu un classique de leurs concerts, et surtout Echoes, un titre long de 23 minutes, avec des passages instrumentaux longs et planants. Une légende persistante veut que Echoes, le dernier morceau de l'album, soit synchronisé avec la dernière section du film 2001, l'odyssée de l'espace réalisé par Stanley Kubrick, sorti trois ans plus tôt. Par ailleurs, c'est Meddle qui définit le son de Pink Floyd comme progressif, c'est-à-dire de longues pièces complexes et souvent divisées en plusieurs mouvements.

Finalement, Obscured by Clouds (1972), bande sonore pour un nouveau film de Barbet Schroeder, La Vallée, confirme la voie empruntée par le groupe. Cette même année, le groupe tourne un concert à Pompéi en Italie qui détonne par son absence totale de public : le groupe joue seul au milieu des ruines de la cité romaine. Pour beaucoup, ce concert, sorti en salles de cinéma en 1972, est le type même du « son Pink Floyd », progressif et planant. Lors de ce concert, le groupe, reprenant le concept de la chanson Seamus (sur Meddle), fait « chanter » un chien en jouant très probablement sur la sensibilité acoustique de ces animaux aux saturations d'un harmonica : le titre Mademoiselle Nobs reste musicalement étrange. Il faut rappeler qu'à cette époque Pink Floyd jouait ses nouvelles compositions sur scène avant de les enregistrer en studio, aussi leur noms ont-ils variés jusqu'à la publication des disques. Ceci fût vrai jusqu'à Animals, ou Sheeps, Dogs et Pigs ont été joués en tournée bien avant la sortie de l'album, comme Dark Side Of The Moon. Le Mademoiselle Nobs est une réminiscence de ce procédé (lire à ce sujet Le livre du Pink Floyd d'Alan Dister paru en 1974).

1973-1978 : les années glorieuses

Le fameux prisme de la pochette de l'album The Dark Side of the Moon.

C'est le 24 mars 1973 que sort The Dark Side of the Moon, qui, avec les trois albums suivants, Wish You Were Here, Animals et The Wall, est souvent considéré comme le plus abouti de la carrière de Pink Floyd. David Gilmour réfute les accusations de tentation commerciale lorsque l'album The Dark Side of the Moon connaît un succès massif en 1973, notamment grâce au titre Money. Cet album reste dans le top 200 américain pendant 741 semaines, soit quatorze ans et trois mois (jusqu'en 1987), battant de nombreux records. C'est le sixième album le plus vendu de tous les temps avec 40 millions d'exemplaires. Sa pochette, œuvre de la firme graphique de Storm Thorgerson (Hipgnosis), ami du groupe qui a réalisé les pochettes des albums précédents, représentant la dispersion de la lumière au travers d'un prisme, est restée célèbre. The Dark Side of the Moon est un album-concept dont les thèmes dominants sont la vieillesse (Time), la folie (Brain Damage) et la mort (The Great Gig in the Sky). C'est un album techniquement très élaboré, avec l'utilisation d'un nouvel enregistreur 16 pistes aux studios Abbey Road, le talent de l'ingénieur du son et producteur Alan Parsons, les titres sont méticuleusement enchaînés, la guitare de David Gilmour est envoûtante ; Richard Wright joue de ses synthétiseurs de manière tellement innovante qu'elle va donner l'exemple à tout un courant musical, en particulier en Allemagne. À partir de cet album, Roger Waters émerge comme unique parolier du groupe, bien qu'il ait déjà écrit la majorité des titres des albums précédents.

Après le succès remporté par The Dark Side of the Moon, le groupe ne trouve plus d’inspiration, malgré sa volonté de produire un album qui constituerait un « digne successeur » de leur précédent opus. Il se lance donc, fin 1973, dans des sessions d’enregistrement pour un nouvel album qui ne contiendrait aucun instrument conventionnel, utilisant uniquement des ustensiles de ménage pour créer la musique et appelé provisoirement The Household Objects. Les membres du groupe se lancent dans des expériences avec différents objets communs, tels des rouleaux de ruban adhésif, des bouteilles de vin et des aérosols. Roger Waters explique : « On a essayé de faire un album sans utiliser aucun instrument de musique. Ça semblait être une bonne idée à ce moment-là, mais ça n’a pas abouti. Nous avions besoin de prendre une pause, car nous étions fatigués et las. On a cru que parce que Dark Side of the Moon avait eu autant de succès, c’était la fin. Nous avions atteint le but que nous visions depuis que nous étions ados, et pour nous, il n’y avait plus rien d’autre à faire en termes de rock ’n’ roll »[12]. Au final, le groupe laisse tomber le projet au profit de la chanson Shine On You Crazy Diamond, qui formera la pièce majeure du prochain album, Wish You Were Here, sorti en 1975.

Des tensions commencent à émerger lors de l’enregistrement dudit album, qui auraient pu conduire à la dissolution du groupe, mais les efforts des membres génèrent un album touchant. Le morceau principal, Shine On You Crazy Diamond, est un long hommage à Syd Barrett dont l'esprit semble continuer à hanter le groupe. Welcome to the Machine et Have a Cigar sont des critiques acerbes de l'industrie du disque, tenue pour responsable de la déchéance de Barrett. La chanson-titre, ode acoustique aux absents, conclut en quelque sorte l'album, enchaînant avec la seconde partie de Shine On. Pendant l'enregistrement de cet album, Syd est apparu dans le studio. Les membres du groupe ne l'ont initialement pas reconnu tant il avait changé[13],[6].

En 1977, l'album Animals sort, en réaction au fait que le groupe est de plus en plus critiqué et stigmatisé par le mouvement punk pour qui il symbolise l'avachissement et la prétention du rock, bien loin de la simplicité des débuts du rock 'n' roll. La guitare a cependant une influence nettement plus importante sur cet album que sur ses prédécesseurs, et est bien plus rock. Il contient de longs morceaux liés par un thème commun, emprunté en partie à La Ferme des animaux de l'écrivain George Orwell, où les cochons (Pigs on the Wing, Pigs (Three Different Ones)), les chiens (Dogs) et les moutons (Sheep) sont une métaphore de la société contemporaine. La pochette de l'album représente la Battersea Power Station survolée par un énorme cochon commandé pour l'occasion à une fabrique hollandaise de zeppelins. Le fil reliant le cochon au sol ayant cédé, le ballon s'envole et est finalement retrouvé dans un champ près de Canterbury. La pochette de certaines éditions de l'album contient d'ailleurs des copies de coupures de presse expliquant que la Royal Air Force est intervenue pour intercepter « le cochon volant ». Ledit cochon gonflable devient par la suite un élément récurrent des concerts du groupe, parfois adapté aux circonstances. Ainsi, les cochons de la tournée qui suit The Wall sont noirs et arborent l'emblème des marteaux croisés sur le flanc.

Lors du concert de la tournée de promotion d'Animals (intitulée In the Flesh) à Montréal, le 6 juillet 1977, Roger Waters, rendu furieux par le comportement chahuteur du public, crache à la figure d'un spectateur particulièrement bruyant[14],[15]. Cet épisode lui inspire l'idée d'un artiste qui bâtirait un mur entre lui et son public, idée qui deviendra le pivot de l'album The Wall[16].

1979-1985 : la domination de Roger Waters

À la fin de 1978, Roger Waters présente aux autres membres du groupe deux projets d'albums : The Wall dont les thèmes principaux sont le « mur » séparant l'artiste de ses fans et l'aliénation de l'individu par la société, et The Pros and Cons of Hitch Hiking qui décrit ses propres fantasmes. Trouvant ce dernier trop personnel, ils choisissent The Wall ; le second fera l'objet d'un album solo de Waters enregistré en 1984.

La critique salue avec enthousiasme The Wall lorsque l'album sort en novembre 1979. Quelques phrases extraites des textes vont marquer les esprits, comme We don't need no education, we don't need no thought control (« nous n'avons pas besoin d'éducation, nous n'avons pas besoin de gens qui pensent pour nous ») sur Another Brick in the Wall (Part 2). Il marque le début d'une collaboration entre le groupe, le compositeur Michael Kamen et le producteur Bob Ezrin. Cet album, prélude à une série de concerts dont la logistique est tellement lourde que la tournée ne couvrira que quatre lieux et sera immortalisée en 2000 par la sortie d'un double album live Is There Anybody Out There?, témoigne de l'influence grandissante de Roger Waters, malgré l'énorme travail musical, souvent sous-estimé, de David Gilmour. Les autres membres du groupe subissent la volonté de domination de Waters, non sans heurts, et Richard Wright est finalement exclu du groupe par Waters durant les séances d'enregistrement de l'album, jouant toutefois comme musicien d'accompagnement lors de la tournée. Ironiquement, il sera le seul à retirer un bénéfice de la tournée, les trois autres membres du groupe ayant dû payer de leur poche les lourds frais engendrés.

Le film The Wall, inspiré de l'album éponyme et réalisé par Alan Parker, sort en salles en 1982, mettant en vedette Bob Geldof dans le rôle de Pink. Il a la particularité de ne contenir quasiment aucun dialogue conventionnel, laissant la place aux morceaux de l'album. Les scènes filmées alternent avec des animations de Gerald Scarfe.

En 1983 sort l'album The Final Cut, album sombre et atypique qui n'a d'album de Pink Floyd que le nom, puisqu'on peut lire sur la pochette que c'est une œuvre « de Roger Waters interprétée par Pink Floyd ». Le bassiste y développe plusieurs idées déjà présentes dans The Wall, comme la douleur causée par l'absence de son père (à qui l'album est dédié), et attaque violemment Margaret Thatcher qui vient alors de lancer le Royaume-Uni dans la guerre des Malouines contre l'Argentine. Les relations entre les membres du groupe sont alors devenues détestables. Nick Mason est même remplacé par un autre batteur sur la dernière chanson de l'album, Two Suns in the Sunset, tandis que Gilmour est relégué à son rôle de guitariste et ne chante qu'une chanson, Not Now John. Bien qu'il atteigne la première place des charts au Royaume-Uni, l'album ne se vend pas très bien.

L'année suivante voit le groupe se distendre encore plus, tous ses membres préférant se consacrer à des projets solo. En mars 1984 paraît ainsi About Face, de Gilmour, suivi en avril par l'unique album du groupe Zee (formé de Wright et de Dave Harris), Identity, puis par The Pros and Cons of Hitch Hiking de Waters en mai. L'année suivante, Mason sort l'album Profiles en collaboration avec Rick Fenn.

Waters estime finalement que le groupe n'a plus vraiment de raison d'être. Ne pouvant légalement dissoudre le groupe, il annonce qu'il quitte Pink Floyd en 1985, en se disant que celui-ci ne survivra pas à son départ puisqu'il en est devenu la seule force créatrice.

1986-1996 : David Gilmour prend les rênes

Ce n'est pas l'avis de David Gilmour qui en 1986 décide de relancer le groupe avec Nick Mason. Des batailles juridiques s'engagent entre eux et Roger Waters, qui leur conteste le droit au nom du groupe sans sa présence. C'est pourtant sous le nom de Pink Floyd que le duo sort en 1987 l'album A Momentary Lapse of Reason, ayant été entre-temps rejoints par Richard Wright, officiellement réintégré après la tournée qui suit l'album. Du fait de l'absence de Waters, principal parolier du groupe depuis une décennie, le groupe doit se faire épauler à l'écriture et à l'enregistrement par un certain nombre de musiciens externes, dont Tony Levin, bassiste et violoncelliste de Peter Gabriel, et Scott Page, saxophoniste, guitariste et flûtiste entre autres du groupe Supertramp durant leur tournée de 1983 ainsi que sur l'album Brother Where You Bound (1985), auquel avait participé David Gilmour. Ce dernier admit plus tard que les contributions de Nick Mason et de Richard Wright à cet album étaient des plus minimes, et bon nombre de critiques estiment que A Momentary Lapse of Reason devrait plutôt être considéré comme un album solo de Gilmour, tout comme The Final Cut pour Waters.

C'est un groupe plus soudé qui sort The Division Bell en 1994, sur lequel on note à nouveau la participation de Michael Kamen et l'apport important aux paroles de Polly Samson, la femme de Gilmour qui co-signe sept titres sur onze. Cet album, que la critique préfère à son prédécesseur sans toutefois l'acclamer, est le prélude à une gigantesque tournée mondiale, immortalisée par l'album P·U·L·S·E sorti en 1995.

En 1997, un astéroïde a été nommé (19367) Pink Floyd en l'honneur du groupe[17].

2005 : l’éphémère reformation

David Gilmour dans le film P·U·L·S·E.
Roger Waters en 2006.

Pink Floyd s'est reformé le temps d'un concert à l'occasion du Live 8 le 2 juillet 2005 à Hyde Park (Londres). Le groupe était au complet, avec David Gilmour, Roger Waters, Nick Mason et Richard Wright. Avant d'entamer Wish You Were Here, Roger a rendu hommage à Syd Barrett :

« C'est un moment émouvant, debout ici avec ces trois gars, après toutes ces années. Debout avec vous tous. Quoi qu'il en soit, nous le faisons pour ceux qui ne sont pas là, en particulier pour Syd, bien sûr. »

Durant la semaine qui suivit, les albums du groupe connaissent un regain de vente : selon la chaîne de magasins HMV les ventes de Echoes: The Best of Pink Floyd ont crû de 1343%[18], et Amazon indique que les ventes de The Wall ont augmenté de 3600%, celles de Wish You Were Here de 2000%, celles de The Dark Side of the Moon de 1400% et celles de Animals de 1000%. David Gilmour a déclaré par la suite qu'il reverserait la part des profits due à ce boom des ventes à des œuvres de charité, et a incité les autres artistes ayant participé au concert à faire de même[19].

Après le concert, des rumeurs d'une éventuelle reformation de Pink Floyd circulent, mais sont démenties par David Gilmour qui déclare au quotidien italien La Repubblica, alors que beaucoup de fans croyaient dur comme fer que Pink Floyd redonnerait des concerts avant la fin de l'année 2005 :

« Le groupe ? C'est terminé. On s'est juste réunis pour la bonne cause, mais franchement je n'en ai plus du tout envie... Et ça n'a rien à voir avec Roger Waters, parce que même sans lui je ne reformerai pas Pink Floyd. Jouer avec Pink Floyd demanderait trop de travail, et j'en ai marre des pressions. Je pense que maintenant ça suffit. J'ai 60 ans et je n'ai pas la volonté pour travailler tant désormais. Pink Floyd était une partie importante dans ma vie, j'ai passé un moment merveilleux, mais c'est fini. Pour moi il est beaucoup moins compliqué de travailler seul. Maintenant j'ai une vie tranquille. Je préfère bosser seul, et je le vis très bien[20]. »

Il a de même affirmé dans le magazine The Word que rejouer avec le groupe, « c'était comme dormir auprès de son ex-femme », et qu'il n'y avait « pas de futur pour Pink Floyd »[21]. Il a depuis confirmé à plusieurs reprises ne plus vouloir rejouer avec le groupe, notamment lors de la promotion de son album Live in Gdańsk (2008)[22].

Selon le magazine Rock & Folk d'août 2006 (numéro 468), David Gilmour a invité Roger Waters pour le dernier concert de sa tournée On an Island à Londres. Selon Nick Mason, « David a invité Roger au Royal Albert Hall, mais ce dernier répétait et ne pouvait se rendre disponible. »[6]

Le 31 mai 2006, lors du dernier concert de David Gilmour au Royal Albert Hall à Londres, il est rejoint par Nick Mason sur les deux titres finaux : Wish You Were Here et Comfortably Numb, reconstituant ainsi le groupe de la période Gilmour le temps de deux morceaux. En effet, Richard Wright faisait partie du groupe de tournée de Gilmour, de même que Jon Carin, Guy Pratt (tous deux ayant participé aux tournées 1987 et 1994 de Pink Floyd) et Dick Parry (saxophoniste sur plusieurs albums du groupe)

Le 7 juillet 2006, Syd Barrett meurt à Cambridge des suites de complications liées au diabète. Il avait 60 ans. Le 10 mai 2007, Roger Waters a participé au concert hommage à Syd Barrett au Barbican Centre de Londres. Plus tard dans la soirée furent annoncés « Rick Wright, David Gilmour, Nick Mason ». Pink Floyd était donc de nouveau réuni sur scène pour interpréter Arnold Layne, avec la participation de tous les artistes de la soirée pour Bike. Cependant, Roger Waters n'était présent sur aucun de ces titres, et il fut le seul à ne pas participer au final.

Richard Wright meurt le 15 septembre 2008 après un court combat contre le cancer. Avec lui, c'est une grande page de l'histoire du groupe qui se tourne.

Œuvre du groupe

Discographie

Article détaillé : Discographie de Pink Floyd.

Albums enregistrés en studio

Albums enregistrés en concert

Bandes originales

Compilations

Autres enregistrements

Filmographie

Notes et références

  1. (en) Richie Unterberger, « Fiche de Pink Floyd » sur All Music Guide. Consulté le 17 février 2008.
  2. NY Times, Inside Pink Floyd - A Critical Review 1996
  3. Dolphin Music: [1].
  4. Memorabilia, PF sales
  5. (en) Top Selling Artists sur le site de la RIAA, 22 avril 2006, RIAA. Consulté le 10 février 2008.
  6. a , b , c , d  et e Nick Mason, Pink Floyd : L'histoire selon Nick Mason, EPA, 2005 
  7. (en) « Interview de Roger Waters », dans Uncut Magazine, juin 2007, p. 8. 
  8. (en) Pink Floyd and Roger Waters Reunite for the Live 8 Concert in London sur The Pink Floyd Hyperbase. Consulté le 17 février 2008.
  9. Les "Pink Floyd" sont des flamants roses sur tatoufaux.com
  10. The Observer
  11. Article sur B-side Rock
  12. (fr) The Wish You Were Here Songbook, Pink Floyd Music Publishers Ltd, 9 p. (ISBN 0-8256-1079-6) 
  13. Une histoire de Syd Barrett
  14. Description des événements lors du spectacle
  15. Ce concert a été enregistré illégalement et est disponible en bootleg sous le titre Who Was Trained Not to Spit on the Fan. Ce titre est une ligne des paroles de la chanson Dogs (chanson) et signifie « À qui l'on a appris à ne pas cracher vers le ventilateur », mais peut aussi prendre le sens de « À qui l'on a appris à ne pas cracher sur le fan » (fan signifiant également « ventilateur »).
  16. Voir la fin de cet article
  17. Liste de planètes et d'astéroïdes
  18. Libération, 5 juillet 2005
  19. BBC News, 5 juillet 2005
  20. Article dans La Repubbica
  21. brain-damage.co.uk
  22. David Gilmour ne veut pas faire revivre le groupe Pink Floyd

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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