- Animals (album)
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Animals Album par Pink Floyd Sortie 23 janvier 1977
2 février 1977Enregistrement Avril à novembre 1976
Studios Britannia Row, LondresDurée 41:42 Genre Rock progressif Format 33 tours Producteur Pink Floyd Label Harvest, EMI Columbia, Capitol Classement N° 2 N° 3 Critique Allmusic [1] Robert Christgau (B+)[2] Pitchfork Media (10/10)[3] Rolling Stone (défavorable)[4] Albums de Pink Floyd Wish You Were Here (1975) The Wall (1979) Animals est le dixième album de Pink Floyd, paru le 23 janvier 1977 en Grande-Bretagne, et le 2 février aux États-Unis.
Sommaire
Contexte et concept
En 1976 et 1977, le mouvement punk était à son apogée et prenait en grippe des groupes comme Pink Floyd qui allaient loin dans la complexité de leur composition, car ils pensaient que le rock devait être un moyen d'expression utilisable par tous, et non uniquement à la portée de gens ayant étudié techniquement la musique au conservatoire (ce qui n'était pourtant le cas d'aucun membre de Pink Floyd)[5].
Animals est un album à thèse inspiré par La Ferme des animaux de George Orwell écrit en 1945. Le disque reprend les grandes lignes du roman : le cynisme, l'agressivité, la critique de l'homme en utilisant des archétypes animaux. L'humanité est ainsi divisée en trois castes qui donnent leurs titres aux morceaux : Pigs — la bourgeoisie —, les porcs qui baignent dans la luxure et l'oisiveté ; Dogs — la petite bourgeoisie, la classe intermédiaire —, les chiens qui recherchent le profit, qui exercent le contrôle des masses avec une agressivité digne de la SS et Sheep, les moutons de Panurge qui suivent docilement, comme aveuglés et impuissants.
Alors que La Ferme des Animaux est une allégorie anti-soviétique, Animals est plutôt d'inspiration marxiste.
Sans la nommer, Roger Waters s'en prend déjà[6] violemment à Margaret Thatcher, leader des Tories[7]. L'usine électrique de la pochette était menacée de fermeture à cause de la politique libérale de la Dame de Fer[8].Le chiffre des ventes de l'album reste relativement modeste en comparaison de ceux de Dark Side of the Moon, Wish You Were Here et de The Wall. L'album est moins accessible et moins flatteur à l'oreille ; l'ambiance est sombre, violente et dissonante[9].
La tournée de promotion de l'album rassemble plus de quatre vingt mille spectateurs à son concert de Cleveland (Ohio)[10].
Analyse musicale
L'album a été composé de manière à surprendre l'auditeur. Après un Wish You Were Here planant, ultra-progressif, lisse et sans rupture, le groupe (Roger Waters en particulier) s'affirme avec cet opus dans un style beaucoup plus agressif, froid et sans fioritures... Agressivité qui caractérise bon nombre de groupes punk. La musique très rock montre un David Gilmour imposant ses riffs de guitare et un jeu très inspiré. Sur Dogs en particulier, David Gilmour étoffe son style en basant sa composition sur 4 lignes de guitare au lieu des deux qu'il utilise habituellement. Il utilise un talkbox sur Pigs.
Tous les titres sont signés Waters à l'exception de Dogs co-signé par Gilmour. Mason n'apparaît que dans la rubrique graphiques et Wright n'est pas cité.
Avec cet album Roger Waters s'accapare les parties vocales de Pink Floyd. Gilmour devient le leader des parties instrumentales avec les guitares solo et rythmique. Rick Wright perd de sa prédominance au sein du groupe; il modère ses inclinations planantes, mais reste essentiel pour la cohésion de l'ensemble; c'est lui qui créé l'atmosphère et le "son" floydien.
Pochette
À l'origine, pour la pochette, Storm Thorgerson projette de représenter la « jungle psychotique de l’enfance » à travers une première maquette représentant un jeune bambin découvrant ses parents en plein coït. Puis il propose un canard cloué sur un mur. Mais c'est finalement Waters qui soumet le concept définitif de la pochette. Celle-ci représente un ensemble industriel au milieu de Londres (la Battersea Power Station), au-dessus duquel flotte un dirigeable en forme de cochon fabriqué spécialement pour l'occasion par les industries Zeppelin. La symbolique veut que du haut du ciel, le cochon observe les « errances et la décadence de la société ». L'usine fermée en 2003 était menacée dès 1977 par la politique de Maggie Thatcher.
Tournée
La tournée mondiale qui a suivi la sortie de l'album s'intitulait Pink Floyd In The Flesh, titre que reprendra Waters pour la composition qui ouvre The Wall. Concerts aux Abattoirs du 22 au 25 février 1977. Tournée américaine du 22 avril au 7 juillet 1977. En première partie des concerts, le groupe interprète l'intégrale d'Animals, dans un ordre sensiblement différent de celui de l'album ; en deuxième partie, l'intégralité de l'album Wish You Were Here; enfin, en rappel, Money, Us and Them, parfois un blues et une seule fois Careful with That Axe, Eugene.
C'est lors de cette tournée qu'eut lieu, au Parc olympique de Montréal, le fameux épisode du crachat de Waters à la figure d'un fan un peu exubérant, incident qui devait inspirer au bassiste-compositeur le concept de The Wall.Liste des chansons
Personnel
- Roger Waters - chant, guitare basse, guitare acoustique
- David Gilmour - guitare, chant, guitare basse, synthétiseur
- Richard Wright - claviers
- Nick Mason - batterie, percussions
- Snowy White - guitare sur Pigs on the Wing (édition 8 pistes seulement)
Références
- (en) Stephen Thomas Erlewine, « Animals — Pink Floyd » sur All Music, Rovi Corporation. Consulté le 1er novembre 2009.
- (en) Robert Christgau, « Pink Floyd: Animals », Consumer Guide Album sur Robert Christgau, Dean of American Rock Critics. Consulté le 1er novembre 2009.
- (en) James P. Wisdom, « Pink Floyd Animals », Album Reviews sur Pitchfork, Pitchfork Media Inc., 25 avril 2000. Consulté le 1er novembre 2009.
- (en) Frank Rose, « Pink Floyd — Animals », Album Reviews sur Rolling Stone, Jann S. Wenner, 24 mars 1977. Consulté le 1er novembre 2009.
- Johnny Rotten, des Sex Pistols, a connu son manager parce qu'il se baladait avec un t-shirt « I hate Pink Floyd » (« Je hais Pink Floyd »). David Gilmour dira dans une interview donnée au magazine allemand Der Spiegel du 5 juin 1995 : « J'ai été à un spectacle avec Johnny Rotten [...] et il a dit qu'il n'a jamais réellement détesté Pink Floyd et qu'en fait il était un peu fan. » Pour l'anecdote,
- The Final Cut où il dénoncera la guerre des Malouines et les deux cent cinquante-cinq soldats britanniques tués. Roger Waters enfoncera le clou en 1983 sur l'album
- Aymeric Leroy, Pink Floyd, Plongée dans l'œuvre d'un groupe paradoxal, Éditions Le mot et le reste, 2009, p. 104.
- François Ducray, Pink Floyd, Librio Musique, E.J.L., 2000, p. 50.
- Aymeric Leroy, op. cit., p. 101.
- François Caron, Dictionnaire du Rock, sous la direction de Michka Assayas, p. 1391.
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- Album avec pochette par Hipgnosis
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