Rafael Leonidas Trujillo Molina

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Rafael Leónidas Trujillo Molina

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Rafael Leónidas Trujillo Molina

Le Général Rafael Leónidas Trujillo Molina (San Cristóbal, 24 octobre 1891- Ciudad Trujillo , 30 mai 1961) fut dictateur de la République dominicaine de 1930 à 1961.

à San Cristóbal, pendant l'occupation de la République Dominicaine par les États-Unis, de 1916 à 1924, il rejoint la Garde nationale, entrainé par le corps des Marines des États-Unis (US Marine Corps), afin de maintenir l'ordre après l'occupation.

Montant rapidement en grade, il renversa le président Horacio Vásquez en 1930.

Impliqué dans la tentative d'assassinat du président vénézuélien Rómulo Betancourt.

En 1960, l'Organisation des États Américains approuve à l'unanimité de déstabiliser le régime de Trujillo par des sanctions et diverses démarches diplomatiques.

Il fut assassiné par des militaires de ses propres forces armées le 30 mai 1961 lors d'un voyage en automobile. Ceux-ci furent traqués et exécutés dans les mois qui suivirent.

Sommaire

Les débuts militaires

Le 18 décembre 1918, Trujillo intègre larmée dominicaine sous les auspices de linfanterie de marine des États-Unis, qui occupe alors le territoire dominicain. Sa carrière militaire fut brillante.

Il est rapidement promu second lieutenant, prêtant serment le 11 janvier 1919. Trujillo devient le quinzième lieutenant des seize lieutenants qui existaient à cette époque au sein de la Guardia Nacional. Il intègre larmée ayant pour objectif de réaliser une carrière militaire et une ascension. Avant dintégrer les files de larmée, Trujillo prononce cette phrase : « Je vais entrer dans larmée et je ne marrêterai pas avant dêtre son chef », ce qui confirme quil fut une personne maître delle-même, et quil savait ce quil faisait. Il monte rapidement dans léchelle hiérarchique de la Garde Nationale, piétinant, à El Seibo, ses compatriotes qui se soulèvent contre lintervention.

En 1921, il est admis dans une Académie militaire fondée par lArmée dOccupation à Haina, et le 22 décembre de cette même année, il est désigné pour occuper la tête de la Garnison de San Pedro de Macorís. Il est muté au Cibao en 1922 et, alors quil se trouve à San Francisco de Macorís, il est promu capitaine sans passer par le grade de premier lieutenant, fait irrégulier si lon prend en compte le tableau davancement militaire, mais explicable en raison des « services » rendus par Rafel Leónidas à loccupant américain. Cette promotion est accompagnée par la réorganisation de la Garde Nationale, qui devient la Police Nationale Dominicaine, au sein de laquelle il occupe peu de temps après le commandement de la 10ème Compagnie. Cest aussi quil est loué pour ses services et, durant les mois de mai et août 1923, avant dêtre nommé inspecteur du premier district militaire, il participe en tant quétudiant à lécole des Officiers du Département du Nord. À cette époque, malgré sa formation militaire, ses inclinations politiques commencent à se manifester.

Au début de 1924, il est nommé de façon temporaire au commandement de la Garnison du Département du Nord et, en septembre de cette même année, il reçoit sa nomination définitive, qui le promeut au rang dofficier. Il est très populaire tout le temps quil reste à larmée, et il essaye de faire de la police une nouvelle armée ; il garde en mémoire les enseignements reçus des militaires américains ; il apprend tout ce quil peut, mais il apprend beaucoup de choses par lui-même.

Sa formation militaire lamène rapidement à occuper des postes de haut commandement au sein de la Garde Nationale, transformée en Police Nationale Dominicaine. En tant quofficier, il dirige le Département du Nord de cette institution en 1924. Lorsque, en 1924, Horacio Vásquez triomphe lors des élections après le retrait des troupes doccupation américaines, Trujillo reçoit la demande de demeurer à la tête de la Police Nationale. Le 6 décembre de cette même année, le président Vásquez le nomme lieutenant colonel et le nomme chef de lÉtat-Major.

Trujillo divorce de sa femme Aminta Ledesma, qui obtient la garde de leur fille Flor de Oro ainsi quune pension mensuelle de 100 pesos. En 1925, il se remarie avec Bienvenida Ricardo, jeune femme provenant dune famille notable de Monte Cristi, ce qui ne lempêche pas de continuer ses amourettes extra maritales. Le couple traverse une crise sévère lorsque Trujillo tombe amoureux de celle qui deviendra sa troisième et dernière épouse, « la Españolita » María Martínez, extraite dune famille respectée malgré son appartenance au bas de léchelle sociale. Ils ont deux enfants : Angelita et Radhamés. Ramfis, son aîné, est le fils de María et du cubain Rafael Dominicis, amant de cette dernière avant quelle ne se marie avec Trujillo.

Le 13 août 1927, Trujillo est nommé Général de Brigade, quatre jours avant la transformation de la Police Nationale en Brigade Nationale. « Sa constitution consécutive en tant quArmée nationale, conformément à la Loi numéro 928 du 17 mai 1928, compléta le chemin parcouru par Trujillo depuis le grade de Second Lieutenant jusquau grade de Général de Brigade et Commandant en chef de lArmée nationaletout cela en moins de dix ansen même temps quelle signalait son apparition comme figure notoire dans le panorama national » (Grassweller).

Initiation à la politique

Après le coup dÉtat de Trujillo et Estrella Ureña le 23 février 1930, ils procèdent à lorganisation des élections du 16 mai. Une des candidatures présente Trujillo comme candidat à la présidence et Estrella Ureña à la vice-présidence. Cette candidature est appuyée par une bonne partie des élites nationalistes, libérales et républicaines du pays. Lautre candidature présente Federico Velázquez et Ángel Morales comme candidats, respectivement, à la présidence et à la vice-présidence.

La campagne électorale est conduite dans un climat de terreur, résultat de laction de Trujillo et de sa bande paramilitaire « la 42 » (dirigée par lofficier Miguel Ángel Paulino), dédiée à poursuivre, intimider et tuer. Même les membres de la Junte Électorale Centrale se voient forcés de renoncer le 7 mai. Ils sont alors remplacés par des personnes qui répondent à la volonté de celui qui était déjà un dictateur. Ainsi, le 24 mai 1930, Rafael Leonidas Trujillo Molina est proclamé président de la République dominicaine.

Le Parti Dominicain

Le Parti Dominician (PD) est le parti qui a servi de support politique. Officiellement créé le 16 août 1931 à l'instigation principalement de Fermín Cabral, cest le seul parti autorisé pendant toute la durée du régime. Son symbole est une palme. Plus tard, le carnet de membre du parti se convertit en un document obligatoire pour tous les dominicains majeurs. Régulièrement, les patrouilles militaires qui parcourent la ville exigent aux citoyens « les trois coups » :

  • La carte didentification personnelle
  • Le certificat du service militaire obligatoire
  • Le carnet de membre du PD, familièrement appelé « la palmita ».

Qui ne peut pas présenter ces trois documents peut être accusé de délit de vagabondage.

20% des salaires des employés publics est remis au PD.

Politique gouvernementale

Politique migratoire

Trujillo attire lattention internationale en permettant limmigration de juifs dEurope dans les années 1930. Pour certains analystes, cette politique migratoire est plus motivée par la volonté de « blanchir » la population que par de réels motifs humanitaires. En effet, la population de la République dominicaine est en majorité métissée.

Après la fin de la guerre civile espagnole, Trujillo permet à des exilés du camp républicain de sinstaller dans le pays, même sil maintient par ailleurs de bonnes relations avec Francisco Franco, dictateur espagnol, pour lequel il éprouve de ladmiration et quil essaye dimiter dans son faste militariste.

Alors quil incite limmigration européenne, Trujillo décide, en 1937, le génocide de milliers de haïtiens qui vivent dans la zone frontalière avec Haïti. Des troupes de larmée dominicaine massacrent plus de 15 000 haïtiens (les estimations varient selon les historiens). Le régime tente de justifier cette atrocité arguant du prétexte de la peur des infiltrations, mais en réalité elle nest que représailles, le dictateur dominicain croyant que le gouvernement haïtien coopère avec un plan de dominicains en exil qui cherchent à le renverser. Mais, suite aux dénonciations faites par différents secteurs et entités internationaux, Trujillo convient avec le président haïtien dune indemnisation à hauteur de 30 pesos par tête.

Possessions et bénéfices économiques

La présidence permit à Trujillo de convertir une bonne partie du pays en sa propriété. Il utilise la méthode dacquisition de propriétés, établissements et commerces lucratifs à des prix très bas, ce qui explique la peur des secteurs de la classe aisée et des investisseurs lorsque Trujillo sintéresse à lune de leurs propriétés. Après la destruction (en raison du passage du cyclone San Zenón en 1930) de lancienne capitale dominicaine, Santo Domingo, le dictateur ordonne sa reconstruction et, une fois modernisée, il la rebaptise « Ville Trujillo » (« Ciudad Trujillo » en espagnol).

Trujillo avait de nombreuses possessions, parmi lesquelles :

  • Sel. En 1931, il sapproprie la production et la vente de sel, ce qui lui fait gagner environ 400 000 pesos nets par an.
  • Viande. Ce commerce lui rapporte plus de 500 000 pesos par an.
  • Riz. Il interdit limportation de riz et permet seulement la consommation de riz créole que distribue une de ses nombreuses entreprises personnelles.
  • Centrale laitière
  • Compagnie Anonyme du Tabac.
  • Fabrique Dominicaine de Chaussures.
  • Peintures Dominicaines
  • Engins Porvenir, Ozama, Amistad, Monte Llano, Barahona, Consuelo, Quisqueya, Boca Chica, Las Pajas, Santa Fe, Catarey et Río Haina.
  • Assurances San Rafael.
  • Fabrique de liqueurs La Altagracia.
  • Raffinerie dhuile de coton.
  • Moulins Dominicains.
  • Fabrique Dominicaine de Ciment.
  • Fabrique de Sacs et Corderie.
  • Fabrique de Verre.
  • Industrie Nationale du Papier.
  • Atlas Comercial Co.
  • Caribbean Motors.
  • Compagnie Dominicaine dAviation.
  • Quincaillerie Read.
  • Journal La Nación.
  • Industrie de Caoba
  • Scierie Santelises.
  • Compagnie de Navigation Dominicaine.
  • Industries Niguas.

Dernier voyage hors du pays

Le 5 décembre 1952 Trujillo voyage aux États-Unis, il reste trois mois et quinze jours, en tant quambassadeur plénipotentiaire devant l'Organisation des États Américains (OEA). Plus tard, le 2 juin 1954, à bord du transatlantique Antillas, il arrive au port de Vigo, en Galice, à partir duquel il initie un long voyage en Espagne et en Italie, il est reçu avec les honneurs militaires lors dune cérémonie menée par le ministre des Affaires Étrangères espagnol, Alberto Martín Artajo et dautres fonctionnaires du gouvernement espagnol. Le jour suivant, il voyage en train jusquà Madrid pour être reçu quelques heures plus tard dans la gare du Nord par Francisco Franco et son épouse Carmen Polo ainsi que quelques hauts fonctionnaires de son gouvernement, le corps diplomatique et des représentants de différents secteurs de la société espagnole. Depuis la gare, Trujillo et Franco se promènent dans les rues de Madrid, escortés par la Guardia Mora, jusquau lieu il est logé, le Palais de la Moncloa. Franco et Trujillo partagent des caractéristiques similaires dans leurs gouvernements respectifs, leurs actions sont motivées par des raisons semblables. Tous deux étaient alliés au fascisme dans le passé et sont considérés comme des héros de lanticommunisme à cette époque. Le 15 juin 1954, Trujillo arrive au port de Naples. De , il continue avec son cortège jusquau Vatican, il signe le concordat. Le 16 juin, après la signature du concordat, le pape Pie XII le reçoit en audience privée et lui accorde la Grande Croix de lOrdre Papal, qui lui accorde le statut de membre de lOrdre du Vatican. Pendant ce voyage, Trujillo est accompagné par Joaquin Balaguer, Anselmo Paulino Alvárez, Virgilio Trujillo et Atilano Vicini, entre autres.

Les droits de lhomme

Ainsi que lexprime Jesús de Galíndez, exilé basque, professeur universitaire et victime de la dictature, le régime « nétait pas une des tyrannies du passé, à lancienne mode », mais il sappuyait apparemment sur le respect des accords internationaux et des lois nationales. Il ne faut pas sétonner que la République dominicaine ait participé à la Conférence de San Francisco, qui créa l'Organisation des Nations Unies ; ni que le pays soit membre de l'Organisation des États Américains. Pendant 31 ans, toutes les strates de l'État semblent fonctionner, sans aucun type de « violation ». Toute torture ou condamnation est effacée, niée. Une mort est transformée en accident ou ses supposés auteurs sont emprisonnés. Il nexiste pas le moindre respect pour la vie humaine. Ainsi, un Corse Natale Giraldi originaire de Nonza et militant du mouvement dit "du 14juin" - il en sera le seul étranger - sera torturé pendant 24 jours dans la prison du dictateur jusqu'à ce que le général De Gaulle réclame la libération du jeune étudiant en architecture, pro-castriste, afin qu'il fasse son service militaire en france. Ce propriétaire terrien - il possède 700 hectares de canne à sucre au Nord de la Romana - est toujours actif au sein de la fondation du "14 juin" dans la "zona Coloniale" vieille ville de Santo Domingo. La seule personne dont la tranquillité est assurée est Trujillo lui-même, et peut-être ceux qui partageaient son nom de famille. Plus de 30 000 personnes meurent sous sa gouvernance, et quelques autres 30 000 personnes sexilent pour ne pas subir le même sort.

Trujillo et François Duvalier

Le 22 décembre 1958, à la frontière dominico-haïtienne entre Jimaní et Mal Pase, Trujillo et le dictateur haïtien François Duvalier signent un accord de protection mutuelle. Laccord établit, entre autres choses, quaucun des deux gouvernements ne permettra dans son territoire respectif des activités subversives contre lun deux, ni que les exilés politiques réalisent de la propagande systématique incitant à lusage de la violence contre leurs États.

La fin de lÉre Trujillo

Quand John F. Kennedy arrive à la présidence des États-Unis le vendredi 20 janvier 1961, les plans de la CIA pour renverser Trujillo sont déjà en marche. Malgré tout, le président Kennedy envoie le diplomate Robert D. Murphy pour quil sentretienne avec Trujillo et le persuade de se retirer pacifiquement du pouvoir. Murphy arrive à Santo Domingo le samedi 15 avril 1961 : il est le quatrième et dernier émissaire du gouvernement étasunien, qui tente de convaincre le dictateur de se retirer dans les meilleures conditions, mais Trujillo reste ferme sur ses positions : « ¡A sólo me sacan en camilla » (« Moi, on ne me fera sortir que sur un brancard »). Bien que le gouvernement des États-Unis ait initialement offert son aide en armes et logistique à ceux qui cherchent à mettre fin à la dictature, il décide finalement de retirer son offre, ce qui laisse le soin de la préparation du coup aux organisateurs seuls. Même si le plan mit fin à la vie de Trujillo, il entraîna la mort horriblement sadique de presque toutes les personnes impliquées, étant donné que, sans appui international, ils étaient seuls.
Le mardi 30 mai 1961, sur la route de Santo Doming à San Cristóbal, la voiture dans laquelle voyageait Trujillo est mitraillée dans une embuscade et reçoit plus de soixante impacts de balles de diverses calibres, parmi lesquels sept terminent dans le corps du dictateur, provoquant sa mort. Son chauffeur, Zacarías de la Cruz, reçoit lui aussi plusieurs balles, mais il ne meurt pas, même si les « justiciers » (cest le terme utilisé, une fois la démocratie revenue, pour désigner les personnes ayant participé à lembuscade) le croient mort.
Les armes fournies par la CIA avaient été préalablement cachées par Simon Thomas Stocker, citoyen étasunien, contacté par la CIA sous le nom de code « Hector » et résident en République dominicaine depuis 1942. Stocker refusa la rémunération de la CIA pour ses efforts, alléguant sa conviction morale. Les armes furent cachées pendant plus de deux mois, entraînant des risques pour lui et sa famille, dans une petite armoire située dans son étude, dans sa résidence privée, récemment démolie et située sur un terrain du côté sud de lAvenida Independencia, proche de lavenue principale Máximo Gómez.
Certains estiment que lesdites armes ne sont jamais arrivées dans les mains des organisateurs de lembuscade contre le dictateur en raison du supposé défaut dune autorisation explicite de la CIA pour leur livraison. Cette opinion a été implicitement contredite par des témoignages de vive voix, émis par Stocker à des personnes de confiance et familières, après les avoir cachées sur sa propriété pendant trois mois, daprès son récit dune véracité acceptable. Certains analystes mentionnent que lintérêt des États-Unis pour en finir avec Trujillo était au fait que la répression de son gouvernement pouvait mener à une révolution en République dominicaine, de la même façon que la Révolution cubaine avait été la conséquence de la répression du dictateur Fulgencio Batista.

Description de la mort de Trujillo

Ont participé à cette embuscade : Eric Pérez Herrand, Huáscar Tejeda, Luis Amiama Tió, Antonio Imbert Barrera, Antonio de la Maza, Roberto Pastoriza Neret, Pedro Livio Cedeño Herrera, Amado García Guerrero. Ils mirent au courant les autres personnes impliquées dans la conspiration que le dictateur sortirait cette nuit pour aller à San Cristóbal.

  • Le premier coup de feu contre Trujillo, qui fut un tir descopette, partit quand la voiture que conduisait Antonio Imbert et dans laquelle se trouvaient Antonio de la Maza, Salvador Estrella Sadhalá et le lieutenant Amado García Guerrero, se trouvait toujours derrière celle de Trujillo et non, comme le déclarent trois des participants (Antonio Imbert, Huáscar Tejeda et Salvador Estrella Sadhalá), quand les deux voitures étaient à la même hauteur. Ce premier coup blessa le dictateur. Dautres versions nous permettent de savoir que cest Antonio de la Maza qui tira ce premier coup de feu, depuis le siège avant droit du véhicule.
  • Zacarías suggéra à Trujillo de quitter le lieu, mais le dictateur insista pour quil sarrêtât pour se battre. Salvador Estrella Sadhalá, une fois prisonnier, déclara que Trujillo avait ordonné « Párate a pelear » (« Arrête-toi pour quon se batte »).
  • Depuis le véhicule, et pendant quils dépassaient la voiture du dictateur, les quatre agresseurs tirèrent avec un fusil M-1. Certaines balles purent toucher Trujillo. Une autre version nous permet de savoir que cest Amado García Guerrero qui tira, depuis le siège arrière droit.
  • Comme Trujillo avait ordonné que la voiture sarrête, le véhicule conduit par Imbert les dépassa, et il dut freiner et faire marche arrière. Alors, le véhicule des agresseurs tourna et bloqua le côté droit de lautoroute. Zacarías tenta de faire demi-tour en direction de Ciudad Trujillo, mais il ne le fit pas car Trujillo, blessé, opta pour descendre de la voiture et se battre, sans la protection de lintérieur du véhicule. Cette version concorde avec la déclaration de Huáscar Tejeda quil a faite lorsquil était en prison.
  • La seule arme quutilisa Trujillo fut un petit revolver 38 de poche.
  • Zacarías prévint Trujillo quil était lui aussi blessé. Comme son véhicule sétait déjà arrêté, il put tirer avec un fusil M-1. Le dictateur, une fois sorti de la voiture, put lui aussi tirer avec son revolver, avançant de trois ou quatre mètres depuis lavant de sa voiture, se déplaçant à découvert vers les véhicules qui lattaquaient. Soudain il sétala de tout son long, inerte, sans doute déjà mort.
  • Zacarías, seul, continua à tirer, dabord avec son M-1 puis avec une mitrailleuse Luger. Il vit quun des agresseurs savançait vers le corps de Trujillo, ce qui lui procura loccasion de lui tirer dessus et de le blesser. Sur les quatre personnes présentes dans la voiture des agresseurs, trois furent légèrement blessés : Amado García Guerrero, Salvador Estrella Sadhalá et Antonio Imbert.
  • Lorsque les tirs à lencontre de Zacarías se calmèrent, il sortit du véhicule pour chercher une mitrailleuse qui se trouvait sur le siège derrière. Cest à ce moment quil fut blessé par un tir à la tête et quil sévanouit. Il reçut au total neuf balles. Sil lon en croit sa version des faits, les attaquants ne le virent ni ne lachevèrent pas quand ils sapprochèrent du véhicule. Ceci est néanmoins improbable, il semblerait plutôt quil se soit caché dans une propriété qui longeait alors lautoroute.
  • Zacarías ne fait pas mention de larrivée du second véhicule, conduit par Huáscar Tejeda, et dans lequel se trouvaient Pedro Livrio Cedeño et Fifí Pastoriza. Il sétait sans doute évanoui avant, ce qui induit que la grave blessure subie par Pedro Livio fut sans doute faite par un de ses compagnons. Luis Savaldor Estrella, dans son livre, probablement à partir des faits racontés par Salvador Estrella Sadhalá cette nuit du 30 mai, avant de se cacher, affirme que le second véhicule arriva après la mort de Trujillo et que Salvador fut celui qui, par erreur, blessa Pedro Livio, qui fut en effet blessé par un pistolet 38. La seule personne qui possédait une telle arme cette nuit était Salvador.

Cette version des faits diffère sensiblement de celle racontée par Antonio Imbert à la presse, mais aussi de celle de Huáscar Tejeda, Pedro Livio Cedeño, Roberto Pastoriza et Salvador Estrella Sadhalá, lors de leur interrogatoire après avoir été détenus, et celle de leurs amis en prison, avant dêtre assassinés en novembre 1961. Plusieurs heures après la mort de Rafael Leónidas Trujillo Martínez, son fils Ramfis, qui se trouvait à Paris, loua un avion Air France et rentra à Santo Domingo aux premières heures du mercredi 31 mai, se positionnant immédiatement à la tête de la situation et se convertissant en lhomme fort de la situation. Le Service dIntelligence Militaire (SIM) et tous les services de sécurité de lÉtat réalisèrent de larges rafles dans tous les secteurs de la ville, à la recherche des participants.

Funérailles

Les obsèques ont lieu le 2 juin 1961 au Palais National. Des milliers de personnes de toutes les couches sociales défilent devant le cercueil qui contient les restes de Trujillo, « lhomme qui avait été semé dans leurs esprits comme leur protecteur et leur guide, lhomme qui apparemment pouvait tout faire, était mort ». Le cortège funèbre part du Palais National pour arriver à San Cristóbal, il reçoit une sépulture chrétienne dans léglise de sa ville natale, comme il lavait exprimé dans ses dernières volontés. Après la messe, tous les péchés du défunt lui sont pardonnés, le Dr. Joaquín Balaguer procède à la lecture dun panégyrique de circonstance. Dans une des parties du discours, il déclare : « Le moment est donc propice pour que nous jurions sur ces reliques armées que nous défendrons sa mémoire et que nous serons fidèles à ses consignes maintenant lunité. Cher Jefe, (cest ainsi que Trujillo était surnommé par la majorité de ses collaborateurs), à bientôt. Tes fils spirituels, vétérans des campagnes que tu as livrées pendant plus de trente ans, nous regarderons ton tombeau comme un symbole de droiture et nous nomettrons aucun moyen pour empêcher que séteigne la flamme que tu as allumé sur les autels de la République et dans lâme de tous les dominicains ». Une fois les cérémonies terminées, son cadavre est transféré au panthéon spécial quil avait fait construire quand il était en vie, sous le principal autel de léglise.

La transition vers la démocratie

Après la mort de Trujillo, le pays passa sous la direction du Dr. Joaquín Balaguer, Président constitutionnel de la République, et du Général Rafael Leónidas Trujillo Martínez, « Ramfis », fils du dictateur et Chef de lÉtat-Major Conjoint des Forces Armées. Afin dobserver la situation des droits de lhomme et la transition, une sous-commission de lOEA présidée par lambassadeur colombien Augusto Arango et composée de douze autres personnes arriva dans le pays le 7 juin 1961.Arango sentretint avec Ramfis, aussitôt, Balaguer annonça la tenue délections libres en 1962 et offrit des garanties aux exilés politiques pour quils puissent rentrer au pays pour y initier leurs activités politiques. Après plusieurs tentatives de la part de la famille de Trujillo pour prendre le pouvoir et après le coup dÉtat réussi du Commandant de lArmée de lair, le Général Pedro Rodríguez Echavarria, qui renversa le nouveau président, Joaquín Balaguer, un Conseil d'État mit en marche un processus douverture politique, qui culmina par la célébration délections libres le 20 décembre 1962, les premières élections depuis 1930 au moins dans lesquelles les partis politiques jouèrent un rôle significatif. Les comices donnèrent la victoire au Parti Révolutionnaire Dominicain ; son candidat, Juan Bosch, obtint 59,5 % des suffrages.

Filmographie ayant trait à la biographie de Trujillo

Année Film Réalisateur Acteur
2006 La fiesta del chivo (*) Luis Llosa Tomas Milian
2001 In the Time of the Butterflies (TV) Mariano Barroso Edward James Olmos

Voir aussi

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