Artemis-Pinault

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François Pinault

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François Pinault (au centre) en août 2006, en compagnie de Dominique de Villepin et d'Emmanuel Cueff, alors président du Stade rennais

François Pinault, né le 21 août 1936 aux Champs-Géraux dans les Côtes-d'Armor, est un homme d'affaires français, ancien président du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) et propriétaire du club de football le Stade rennais. Troisième fortune française en 2007, c'est également un grand passionné et collectionneur d'art moderne et contemporain.

Sommaire

Origines

Né dans les Côtes d'Armor d'un père marchand de bois d'origine paysanne, il quitte l'école à 16 ans avec un mépris durable pour les diplômes et l’establishment. Après avoir effectué son service militaire en Algérie en 1962, il rencontre Louise Gautier, la fille du marchand de bois fournisseur de la scierie de son père et se fait embaucher par celui-ci. Après son mariage en 1960 (qui va durer 5 ans), il reprend l'entreprise et la renomme Établissements Pinault, avec l'appui de son beau-père et l'aide du Crédit lyonnais (renommé LCL depuis). Il développe rapidement son activité et en 1970, il rachète des dizaines d'entreprises du secteur.

Financier et homme d’affaires

Il devient peu à peu financier et fait fortune grâce à la spéculation sur le marché du sucre en 1974. Selon Pierre-Angel Gay et Caroline Monnot, c'est son premier gros coup. Il joue sur un « tuyau » que lui fournit Roland Gadala, administrateur de Peugeot et de Saint-Gobain. Ce dernier le présentera ensuite à Jean Garnier, qui, à son tour, spéculera sur le sucre, mais avec moins de succès, semble-t-il, que François Pinault. En 1973, il vend Pinault Distribution pour 80 millions de francs au groupe britannique Venesta. La politique l'intéresse. Il choisit alors de se rapprocher des jeunes Républicains indépendants, dont le patron à Rennes, est Jean-Marie Le Chevallier, futur maire du Front national à Toulon. Il s'engage en faveur de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing.

Il poursuit ses acquisitions, essentiellement d’entreprises proches du dépôt de bilan en bénéficiant d'une loi avantageuse qui lui permet de dégager rapidement des plus values.

Il rencontre Jacques Chirac en novembre 1981, par l'intermédiaire de Michel Giraud, président du conseil régional d'Île-de-France, dont il va devenir un des amis les plus proches en l'aidant par des rachats d'entreprises en Corrèze. En 1983, Ambroise Roux, ancien patron de la Compagnie générale d'électricité (aujourd'hui Alcatel), le parraine pour entrer à l'Association française des entreprises privées (AFEP). Il achète, en 1987, 75 % du capital de la Chapelle Darblay[1], numéro un français du papier journal. Il revend en 1990 et empoche au passage une plus-value de 525 millions de francs.

Il croise aussi sur son chemin Bernard Arnault, autre grand financier, et lui rachète Conforama. À la fin des années 1980, il fait entrer Pinault SA sur le marché boursier grâce à un groupe d'investisseurs institutionnels (AGF, Barclays et LCL).

Ces opérations boursières lui permettent de racheter les grands magasins du Printemps en 1991 et le vendeur par correspondance la Redoute. En 1992, il crée Artémis, le holding patrimonial destiné à accueillir certaines participations.

En 1994, c'est la fusion de la Redoute avec Pinault-Printemps. Le nouveau groupe prend le nom de PPR. Il devient propriétaire de la Fnac en 1994, du magazine Le Point en 1997, de 16 % de Bouygues, de la maison de ventes aux enchères Christie's en 1998, du magazine financier L'Agefi en 2000. Il profite de l'achat du Point pour ne pas payer l'impôt de solidarité sur la fortune grâce à un artifice comptable[1]. Il a aussi utilisé des sociétés-écrans situées dans un paradis fiscal des Antilles néerlandaises pour cacher un quart de sa fortune pendant une vingtaine d'années, évitant ainsi d'être assujetti à l'impôt sur le revenu jusqu'en 1997 [2],[3].

En 1995, il appuie auprès de Jacques Chirac le choix du Breton Loïk Le Floch-Prigent pour la présidence de la SNCF. C'est à ce moment qu'il se lance dans le luxe pour tenter de concurrencer son adversaire Bernard Arnault en rachetant 60 % de la maison de luxe Gucci. En 2007, son fils à la tête du groupe PPR lance une OPA sur Puma (un groupe allemand possédé par la famille Herz) pour environ 5 milliards d'euros, afin de le recentrer sur la mode accessible à tous.

Il est également propriétaire du Stade rennais Football Club, club de football professionnel de Rennes évoluant en Ligue 1.

La capitalisation boursière de PPR, qu'il contrôle à hauteur de 43 % via la holding Artémis, est de 17 milliards d'euros le 8 avril 2007. En 2007, il possède ainsi la 34e fortune mondiale et la 10e fortune européenne (avec Russie) avec une fortune personnelle estimée à 14,5 milliards de dollars US (approximativement 10 milliards d'euros)[réf. nécessaire].

Relations politiques

Si certains le disaient plus proche de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, entretenant même quelques amitiés au PS [4], d'autres ont affirmé qu'il avait plaidé la cause de Nicolas Sarkozy auprès de l'ancien président après l'engagement de Sarkozy auprès d'Édouard Balladur pour la présidentielle de 1995 [5].

L'art

Palais Grassi, Venise
Pointe de la Douane de mer, Venise

Depuis 2001, il transmet progressivement les rênes de son empire à son fils François-Henri Pinault (né le 28 mai 1962 et diplômé de HEC Paris en 1985), pour se consacrer pleinement à sa passion, l'art contemporain.

François Pinault prend goût à l'art moderne et contemporain à la fin des années 1980, sans avoir la moindre formation ou connaissance sur le sujet au départ. Il constituera dans les années 1990 la plus importante collection privée d'art contemporain en France, et l'une des toutes premières dans le monde. En 1998, il réalise une acquisition majeure avec le rachat de la maison britannique de ventes aux enchères Christie's, qui l'installe comme un des principaux acteurs mondiaux du marché de l'art. L'émulation/compétition avec Bernard Arnault, le patron de LVMH, participe probablement à l'ampleur des acquisitions qu'il réalise auprès des grands artistes et plasticiens contemporains.

En 2005, il achète le Palazzo Grassi, ex-propriété de la famille Agnelli puis de FIAT, situé à Venise sur les bords du Grand Canal, et y ouvre au public sa première exposition d'art contemporain. Il décide en mai 2006 de présenter une partie de sa collection personnelle, après avoir abandonné en 2004 un projet de construction, lancé en 1999, d'un musée sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt à cause de « délais administratifs trop longs » à son goût. En mai 2007, il obtient après une forte lutte contre l'institution Guggenheim[6],[7], un accord de principe pour l'achat et les travaux de la Douane de Venise, qui devient une extension sur 5 000 m2 de ses collections présentées au Palazzo Grassi depuis 2005, notamment pour les œuvres monumentales. En 2008, l'architecte Tadao Ando réalise le projet architectural, et Jean-Jacques Aillagon organise l'ensemble du projet muséal sur Venise[8].

Distinction

En avril 2007, il est promu commandeur de la Légion d'honneur. Il a été élu Breton de l'année 2006 par Armor Magazine.

Vie privée

Il est marié et a quatre enfants, dont François-Henri Pinault qui reprend les rênes du groupe créé par son père.

Source

  1. « Médias français, une affaire de famille », Marie Bénilde, Le Monde diplomatique, novembre 2003.
  2. Le Nouvel observateur, du 1er au 7 novembre 2001.
  3. Argent public, fortunes privées, par Olivier Toscer, Le Monde diplomatique, décembre 2003
  4. Comment Sarkozy cherche à contrôler les médias, Marianne, N° 464 Semaine du 11 mars 2006 au 17 mars 2006
  5. Sarkozy et les patrons, Le Point, 26/08/2004, N°1667
  6. Pinault peut savourer, Le Monde du 8 mai 2007.
  7. François Pinault gagne la bataille de Venise Le Figaro du 6 avril 2007
  8. Destination Venise dans Le Figaro du 18 août 2008.

Bibliographie

  • 1992 : Les nouveaux Condottieres, dix capitalistes des années Mitterrand - Christine Kerdellant - Edition Calmann-Lévy
  • 1995 : Patrons et hommes… d'affaires - Collectif - Les dossiers du Canard n°55
  • 1997 : François Pinault milliardaire - Pierre-Angel Ray et Caroline Monnot - Edition Balland
  • 1997 : La République des vanités - Nazanine Ravai - Edition Grasset
  • 1998 : François Pinault - Pierre Daix - Edition de Fallois
  • 2003 : François Pinault, une enfance bretonne - Jean Bothorel - Edition Laffont
  • 2003 : François Pinault, l'empire menacé - François Roche - Edition du Carquois

Voir aussi

Liens externes

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