- Mezzogiorno
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Le Mezzogiorno désigne un ensemble de régions d'Italie qui correspondent à l'ancien royaume des Deux-Siciles, intégré à l'Italie en 1861: les Abruzzes, la Basilicate, le sud du Latium, la Campanie (région de Naples), la Calabre, le Molise, les Pouilles et la Sicile.
Sommaire
Définition
D'un point de vue historique le Mezzogiorno désigne les régions d'Italie qui correspondent à l'ancien royaume des Deux-Siciles, intégré à l'Italie en 1861, suite à l'Expédition des Mille menée par Garibaldi : les Abruzzes, la Basilicate, le sud du Latium (auparavant partie intégrante de la Campanie), la Campanie (région de Naples), la Calabre, le Molise, les Pouilles et la Sicile. Malgré son détachement du point de vue historique et linguistique, la Sardaigne fait aussi partie du Mezzogiorno du point de vue social et économique[réf. nécessaire].
Les Abruzzes le Molise et le sud du Latium, autrefois considérés comme des régions méridionales, sont désormais considérés comme appartenant à l'Italie centrale en raison de leur situation géographique au sein de la péninsule et d'un meilleur développement économique ces dernières décennies. La Sardaigne et la Basilicate ont elles aussi connu un développement économique plus fort par rapport à d'autres régions méridionales.
Le terme de Mezzogiorno renvoie aujourd'hui à l'ensemble de régions du sud de l'Italie péninsulaire et insulaire, caractérisées par un développement économique moindre par rapport au reste de l'Italie (faible tissu économique, chômage élevé), et par une culture et une sociologie particulières (présence mafieuse, faiblesse des institutions, importance du catholicisme). Toutefois le phénomène mafieux ne concerne pas l'ensemble du territoire du Mezzogiorno historique mais seulement une partie : deux départements de Campanie (dont celui de Naples) la Calabre la Sicile et, dans une moindre mesure, les Pouilles.
Climat
Mezzogiorno signifie en italien midi (moitié du jour et par antonomase, le point cardinal). Le Mezzogiorno appartient à la même zone climatique que l'Afrique du Nord et l'Andalousie, caractérisée par des étés chauds et très secs, et des pluies parfois torrentielles en hiver. Le fort volcanisme qui y sévit a offert des terres remarquablement riches à la région de Naples (Vésuve) ou à la côte est de la Sicile, près de l'Etna. Mais le Mezzogiorno reste, en dehors de ces quelques zones favorables, une région de basses montagnes et de terres pauvres. Le climat du Mezzogiorno ne joue pas en sa faveur, car les températures élevées constituent une contrainte pour l'agriculture. Le sirocco, un vent chaud et humide de plus de 40 °C venant d'Afrique, se ressent à partir du sud de Rome, et provoque deux ou trois semaines de canicule estivale[1].
Désertification
L'O.N.U prévoit une désertification dans les décennies à venir de 44% des terres cultivées de la planète. Selon l'organisation d'État des forêts italiennes, plus de 21% du territoire est en danger de désertification. Le sont particulièrement cinq régions : Pouilles, Basilicate, Calabre, Sicile et Sardaigne. Selon les données de Legambiente, qui ajoute à la liste la Campanie et la Molise comme régions menacées, la situation est particulièrement grave en Sardaigne, où le risque représente plus de la moitié de la région; 11% du territoire sarde est déjà touché par le phénomène[2]...
Sociologie
Ce climat - et cette géologie - ont conduit au développement d'une agriculture extensive, basée sur de grandes propriétés de type latifundias. La mainmise d'une riche aristocratie terrienne sur l'économie et la rareté de la classe moyenne ont retardé l'émergence d'une industrie, encore peu développée aujourd'hui. Comme plusieurs historiens l'ont démontré depuis un siècle[réf. nécessaire], après l'unification de l'Italie le Sud, plus peuplé à cette époque, a fortement contribué à l'industrialisation du Nord (qui a été menée surtout par l'État) ayant versé, pendant les premières 50 années d'unité, plus de taxes que le nord[3]. Par exemple l'arsenal de Castellammare di Stabia en Campanie fut transféré à Gênes, et l'usine sidérurgique de Calabre fut démontée pour créer la société Ansaldo aux alentours de Gênes. Une taxe sur la production du blé fut imposée et un service militaire de 4 ans rendu obligatoire. Selon certains historiens le Trésor de la nation Napolitaine, surveillé par le Banco di Napoli, aurait été pillé à l'arrivée des chemises rouges de Garibaldi (garibaldini)[4].
En 1935-36 le romancier Carlo Levi, assigné à résidence par le pouvoir fasciste dans le petit village d'Aliano en Basilicate, a raconté avec beaucoup de justesse la condition difficile des paysans du Mezzogiorno à cette époque dans son récit Le Christ s'est arrêté à Eboli.
Histoire
Le Mezzogiorno correspond à la Grande Grèce de l'Antiquité, peuplée de colons venus des cités grecques. Syracuse, en Sicile, fut ainsi la ville natale d'Archimède. Jusqu'à la fin de l'Empire romain, la région demeure sous l'influence culturelle de la Grèce. Lors de la reconquête de Justinien, au VIe siècle, le Mezzogiorno fut la seule partie de l'Italie à repasser durablement sous le contrôle de Byzance.
Par la suite, le Mezzogiorno, notamment la Sicile, connut l'influence arabe, puis normande. Les Angevins, français, conquièrent en 1260 un royaume qui couvre la quasi-totalité du Mezzogiorno actuel, qu'ils conserveront jusqu'en 1440. À la fin du Moyen Âge, le royaume passe dans la mouvance espagnole, sous laquelle il restera jusqu'en 1743, date de l'installation d'une nouvelle dynastie française, branche cadette des Bourbons.
L'expédition des Mille de 1860, et la dictature de Garibaldi sur la Sicile pendant les quelques semaines qui ont suivi, a éveillé un immense espoir de progrès social dans le Mezzogiorno. Mais la répression brutale d'une révolte de paysans siciliens par Garibaldi, puis l'installation d'une administration piémontaise qui s'accommoda vite de la grande propriété terrienne, mit fin à ces rêves. Pendant les dernières décennies du XIXe siècle, le Mezzogiorno fut frappé, en réaction à cette espérance brisée, d'une révolte populaire (appelée le Brigantaggio) contre l'occupation italienne qui causa plusieurs dizaines de milliers de morts. En raison du désordre économique et social consécutif à l’annexion et à cause du peu d'intérêt manifesté par les gouvernements de l'État unitaire envers le Sud, le Mezzogiorno vit naître les premières mafias. Enfin, entre le début du XXe siècle et les années 1950, de nombreux immigrants en provenance de ses régions s'installèrent pour fuir la misère, la mafia, puis le fascisme dans des pays proches (France, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Autriche, Maroc...) ou lointains (États-Unis, Argentine, Canada, Australie...). Il existe encore aujourd'hui des villes ayant eu pendant longtemps un quartier habité par une forte communauté de personnes originaires des différentes régions. Ils sont à l'origine de la diffusion de la culture italienne dans le monde qui, dans certains pays, notamment les Usa et le Canada est, en gros, une culture sud italienne notamment en ce qui concerne la cuisine (pizza pâtes, huile d'olive, sauce tomate etc.) la musique (chansons napolitaines et siciliennes) ou certains formes de religiosité (processions pour la fêtes des saints patrons). Par contre l'émigration interne des chômeurs du sud vers le Nord de l'Italie fut particulièrement forte dans l'après-Guerre.
Économie
En raison du fort retard de développement du Sud, un organisme d'État appelé « Caisse pour le Mezzogiorno » a financé le développement économique et social de ces régions.
Bien qu'il représente un tiers de la population italienne (environ 20 millions d'habitants), le Mezzogiorno n'assure que 10% du total des exportations de l'Italie. Un fort taux de chômage, mêlé à l'importance de l'économie souterraine et, dans certaines provinces, l'infiltration mafieuse de l'économie et de la société, constituent des problèmes récurrents pour le sud.
Le Mezzogiorno est aujourd'hui directement touché par un afflux massif d'immigrants clandestins africains et albanais.
Le revenu par habitant est faible, il était de 17.970 euros en 2008 contre une moyenne de 30.680 euros pour le centre et le nord de l'Italie[5].
Articles connexes
Notes et références
- http://www.lonelyplanet.fr/_htm/destinations/index.php?mode=notice¶m1=southern_italy¶m2=environnement
- Gazzetta del Mezzogiorno.
- F. S. Nitti, Scritti sulla questione meridionale; A. Gramsci, Alcuni temi sulla quistione meridionale
- Angela Pellicciari, L'altro Risorgimento
- http://web.mclink.it/MN8456/comunicati/2009giugno/12_06_09_comunicato_anticipazioni_rapporto.pdf
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