- Pierre de Bénouville
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Pierre de Bénouville Mandats Député de la 8e circonscription de Paris 23 juin 1988 – 1er avril 1993 Législature 9e (Ve République) Successeur Jean de Gaulle Député de Paris 2 avril 1986 – 14 mai 1988 Législature 8e (Ve République) Député de la 12e circonscription de Paris 15 juin 1970 – 1er avril 1986 Législature 4e, 5e, 6e et 7e (Ve République) Prédécesseur Pierre Bourgoin Député de la 5e circonscription d'Ille-et-Vilaine 30 novembre 1958 – 9 octobre 1962 Législature 1re (Ve République) Maire de La Richardais 10 mai 1953 – 28 mars 1965 Député d'Ille-et-Vilaine 17 juin 1951 – 1er décembre 1955 Législature 2e (IVe République) Biographie Nom de naissance Pierre Émile Guillain de Bénouville[1] Date de naissance 8 août 1914 Lieu de naissance Amsterdam (Pays-Bas) Date de décès 4 décembre 2001 (à 87 ans) Lieu de décès Paris Parti politique RPF (1951-1955)
UNR (1958-1962)
UDR-UDT (1970-1978)
RPR (1978-1993)Profession Directeur de journal, éditeur modifier Pierre de Bénouville, né le 8 août 1914 à Amsterdam et décédé le 4 décembre 2001 à Paris, était un résistant, homme politique et écrivain français.
Sommaire
Origines
Né d'un père normand et d'une mère alsacienne, Pierre Bénouville — de son nom de naissance — fut connu sous le nom de Pierre Guillain de Bénouville — du patronyme d'une famille de l'aristocratie normande dont il revendiquait descendre — à partir de 1930[2], puis le plus souvent désigné comme Pierre de Bénouville. Sa carte nationale d'identité, son livret de famille ainsi que son acte de décès furent libellés au nom de Pierre de Bénouville, tandis que sa nomination au grade de général de brigade, publiée au Journal Officiel en 1953, le fut au nom de Pierre Guillain de Bénouville, bien qu'aucun changement de nom n'ait été prononcé ni qu'aucun lien ne soit prouvé entre lui et l'ancienne famille Guillain de Bénouville[3]. Néanmoins les archives de Jean Bénouville, père de Pierre, disparues, durant la guerre, du garde-meubles où elles avaient été entreposées, contenaient, selon la tradition familiale, les preuves du rattachement des Bénouville aux anciens Guillain de Bénouville ; par ailleurs, il subsiste des écrits de la comtesse de Franqueville s'adressant, à la fin du XIXe siècle, à son « cousin » Jean Bénouville, et, de même, Guillaume de Bricqueville ne s'affichait-il pas aux côtés de son « cousin » Pierre de Bénouville, lors des réunions d'Action française, avant la guerre[4] ?
Jeunesse
Pendant sa jeunesse, étudiant à la faculté de lettres de Paris, il milite aux Camelots du Roi (17e section), organisation de jeunesse de l'Action française (AF), un temps proche de La Cagoule, et participe aux émeutes du 6 février 1934. Dans les années 1935-1937, il fréquente les chefs de La Cagoule, ainsi que ses amis André Bettencourt, Claude Roy et François Mitterrand. Durant l'été de 1936, Pierre de Bénouville combat en Espagne aux côtés des Requetés carlistes, avec son ami Michel de Camaret, futur compagnon de la Libération, qui sera plus tard député du Front national. Il rompt avec l'Action française à la fin 1938, car elle se déclare favorable aux accords de Munich, alors que Bénouville, nationaliste intransigeant, y est hostile.
Résistance
Mobilisé en 1939 pendant la Seconde Guerre mondiale, Bénouville est fait prisonnier par les troupes allemandes. Il s'évade en décembre 1940 et rejoint Villefranche-sur-Mer où il est recueilli avec ses compagnons par l'écrivain René Béhaine, son ami.
Maréchaliste dans un premier temps, il part clandestinement pour l'Afrique du Nord, en janvier 1941, espérant rejoindre les Forces françaises libres, mais il est fait prisonnier par la police du régime pétainiste. Renvoyé devant le tribunal militaire de Toulon, il est acquitté pendant l'été 1941. Il rejoint alors la Résistance française, d'abord le mouvement Radio-Patrie rattaché au SOE (Special Operations Executive), puis il s'engage complètement à Combat aux côtés d'Henri Frenay et le Noyautage des administrations publiques. À la fin de 1942, il retrouve son ami François Mitterrand, et l'aide à tisser son réseau de résistance.
Peu après, lors de la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), Bénouville devient membre de leur comité directeur.
En parallèle, sous le nom de code de Barrès, il s'implique personnellement dans la mise en place des contacts entre les mouvements de Résistance intérieure et la France libre, franchissant ainsi cinquante-trois fois la frontière franco-suisse.
En avril 1944, il rejoint Alger via l'Espagne, pour échapper à la Gestapo. De mai à juin 1944, il combat en Italie.
Son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale lui vaut d'être fait Compagnon de la Libération, Grand officier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance, de la croix de guerre belge et de l'Ordre de Léopold.
Dans le téléfilm Jean Moulin, une affaire française (2003), Bénouville est accusé à demi-mot d'avoir « donné » Jean Moulin aux Allemands, par calcul politique[5]. Notons, par ailleurs, et même si le cadre de l'interview, entièrement orchestré par Jacques Vergès laisse à désirer, que René Hardy, alors très malade à Melle, a formellement accusé Bénouville d'avoir toujours été informé de son rôle personnel dans l'arrestation de Jean Moulin. Mais Hardy se rétractera par écrit peu avant sa mort dans une lettre à Bénouville, publiée depuis par Guy Perrier dans sa biographie sur Bénouville.[réf. nécessaire]
Revenu à Alger où il dirige le bureau FFI au sein du GPRA, il est promu général de brigade à 30 ans par le général de Gaulle.
Fait Compagnon de la Libération, le général de Bénouville s'engage dès la fin de la guerre en politique aux côtés du général.
Après-guerre
Membre du Conseil de Direction du RPF en 1949 (il est en charge des questions relevant des Affaires Etrangères et de la Défense Nationale), député gaulliste d'Ille-et-Vilaine entre 1951 et 1956, et de 1958 à 1962, puis de l'ancienne douzième circonscription de Paris (devenue la huitième circonscription de Paris en 1988) entre 1970 et 1993.
Favorable à l'Algérie française, il est exclu de l'UNR et se présente sans succès aux élections législatives à Nice sous l'étiquette CPDM (centriste d'opposition au général de Gaulle). Il n'est réintégré à l'UDR qu'en 1970 à la demande du président Pompidou comme candidat aux législatives dans le 12e arrondissement de Paris. En 1984, à l'Assemblée nationale, il défend l'attitude de François Mitterrand pendant la guerre, mis en cause par des députés de l'opposition comme François d'Aubert, Jacques Toubon ou Alain Madelin. L'ancien chef de Radio-Patrie déclare notamment que « Mitterrand était des nôtres ! ». Dix ans plus tard, alors que le passé de François Mitterrand est de nouveau mis en cause, Bénouville propose à François Mitterrand que des compagnons de la Libération signent un texte de soutien, mais le président refuse : il n'a pas, selon lui, à se justifier, du moins pas à ce point[réf. nécessaire].
En 1988, il organise chez lui, à Paris, un mois avant l'élection présidentielle, une rencontre entre Jacques Chirac et le chef du Front national, Jean-Marie Le Pen pour discuter de l'entre-deux-tours[6].
Pierre de Bénouville mène parallèlement une carrière dans le secteur privé comme administrateur de plusieurs sociétés, les éditions Robert Laffont, les établissements Gaumont et surtout la société Dassault-Bréguet. Il est directeur du journal Jours de France de 1954 à 1967, puis président-directeur général de la société éditrice.
Ce catholique traditionaliste, fidèle de Mgr Lefebvre, ne reniera jamais ses convictions royalistes de jeunesse[réf. nécessaire], ainsi que le rappelle Guy Perrier, son biographe, auquel il se confiait peu de temps avant sa mort. Il est enterré au cimetière de Passy dans un caveau spécialement aménagé sur ses instructions pour lui et ses deux fidèles amis, anciens de la 17e section des Camelots du Roi, Michel de Camaret, Compagnon de la Libération et ancien député du Front National, et Jehan de Castellane[7], dirigeant du MSR sous l'Occupation.
Son frère aîné, François, arrêté pour faits de Résistance par la Gestapo en 1942, meurt en déportation en 1944 au camp de concentration de Neuengamme. Sa sœur Christiane avait épousé le général Jacques Hogard.
Mandats de député
- Député d'Ille-et-Vilaine entre 1951 et 1956 (scrutin proportionnel) et de la cinquième circonscription d'Ille-et-Vilaine de 1958 à 1962 ;
- Député de la l'ancienne douzième circonscription de Paris entre 1970 et 1986 ;
- Député de la huitième circonscription de Paris de 1986 à 1993.
Mandats locaux
- Maire de La Richardais (Ille-et-Vilaine) de 1953 à 1965[8]
- Conseiller de Paris de 1989 à 1995
Décorations
Intitulés
- Grand Officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 6 avril 1945
- Croix de Guerre 1939-1945 (5 citations)
- Médaille de la Résistance
- Croix de Guerre 1940-1945 (Belgique)
- Officier de l'Ordre de Léopold
Œuvres
- Captivité et délivrance de l'esprit aux XIXe ou du XXe siècle. Baudelaire le trop chrétien. Précédé d'une lettre de Charles Du Bos à l'auteur, et suivi d'une lettre de l'auteur à René Béhaine, Bernard Grasset, Paris, 1936, 221 p. (diverses rééditions)
- Les Soirées d'Altkirch
- Saint Louis ou le Printemps de la France, éditions Didier, coll. « Les Grands serviteurs », Toulouse, 1943, 247 p.
- Le Sacrifice du matin, Robert Laffont, Paris, 1946, 610 p et Editions J'ai lu Leur aventure N°A162/163/164.
- Vie exemplaire du commandant d'Estienne d'Orves : papiers, carnets et lettres, précédés d'une préface de Guillain de Bénouville, Plon, Paris, 1950, XIII-335 p. (diverses rééditions)
- Avant que la nuit ne vienne (entretiens avec Laure Adler), Bernard Grasset, Paris, 2002, 359 p. (ISBN 2-246-59921-0)
Liens externes
- Fiche « Pierre de Bénouville » sur le site de l'Ordre de la Libération
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale
Notes et références
- Origines. voir section
- 1936, pour la signature de son ouvrage Baudelaire le trop chrétien, comme on l'a souvent dit. C'est ce que montre Guy Perrier dans sa biographie de Pierre de Bénouville parue en 2005. Et non
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, lequel ne mentionne, dans ses différentes éditions, aucune famille de Bénouville ni Guillain de Bénouville parmi celles de la noblesse française subsistante. Selon le même auteur, Pierre-Marie Dioudonnat dans son Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, notice « Bénouville (Guillain de) », et
- Ce qui, d'après Guy Perrier dans sa biographie (déjà citée), laisse au moins supposer un lien entre l'ancienne famille noble et celle du général.
- « Si les faits rapportés sont, en gros, exacts, leur présentation est orientée […] Rien de tout cela n'est vraiment historique […] Il faut bien se garder de voir les événements d'alors avec les yeux et les idées d'aujourd'hui. Croire, par exemple, qu'ils sont inspirés par des rivalités politiques et, par là, imaginer que « Combat », de par la présence de Bénouville, était un mouvement de droite opposé à Moulin, ancien préfet du Front populaire. », André Lafargue, Le Parisien, lundi 13 janvier 2003 Ce que réfute un ancien résistant :
- Flammarion, 2006. Franz Olivier Giesbert, La Tragédie du Président, scènes de la vie politique (1986-2006),
- « Les liaisons dangereuses de Bénouville », Pierre Péan, l’Express, 19 novembre 1998.
- « Histoire de La Richardais «.
Catégories :- Action française
- Ancien député d'Ille-et-Vilaine
- Ancien député de Paris
- Ancien député de la Cinquième République
- Ancien maire d'Ille-et-Vilaine
- Camelot du roi
- Compagnon de la Libération
- Décès en 2001
- Député de la Quatrième République française
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- Grand officier de la Légion d'honneur
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