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Pejë/Peja
Пећ, Peć
HéraldiqueLe centre de Pejë/PećAdministration Pays Kosovo - Serbie District Pejë/Peć Commune Pejë/Peć Code postal 30 000 Géographie Coordonnées Localisation Commune de Pejë/Peć Administration Maire Ali Berisha (AAK)
2008-2012Géographie Superficie 60 200 ha = 602 km2 Démographie Population 95 723 hab. (2011) Densité 159 hab./km2 Internet Site de la ville Site de Pejë/Peć Pejë en albanais et Peć en serbe latin {en serbe cyrillique : Пећ ; autre nom albanais : Peja) est une ville et une commune/municipalité du Kosovo. Elles font partie du district de Pejë/Peć. En 1991, la ville intra muros comptait 68 163 habitants et la commune/municipalité dont elle est le centre 127 796, dont une majorité d'Albanais[1]. En 2009, la population de la commune/municipalité était estimée par l'OSCE à 170 000 habitants[2]. En 2010, la population de Pejë/Peć intra muros était estimée à 82 504 habitants[3]. Selon le recensement kosovar de 2011, la commune compte 95 723 habitants[4].
Par sa population, Pejë/Peć est la seconde ville du Kosovo ; elle est le centre administratif du district de Pejë/Peć. Elle est également le siège du Patriarcat de Peć, qui est le centre religieux historique de l'Église orthodoxe de Serbie[5].
Sommaire
Nom
Le nom serbe de la ville est Peć (Пећ) ; le nom albanais, sous sa forme définie est Peja et, sous sa forme indéfinie Pejë. En latin, elle portait les noms de Pescium et Siparantum, en grec celui d'Episkion, en turc ottoman ايپك (İpek) et en slavon celui de Petcha[6] ; la ville était également connue sous le nom de Pentza.
En serbe, Peć signifie le « fourneau » ou la « grotte » ; cette seconde interprétation est peut-être liée aux grottes de la gorge de la Rugova, situées à proximité et qui servaient d'habitations érémitiques pour les moines orthodoxes [7]. En revanche, dans les documents médiévaux de Raguse, le nom serbe de la cité est parfois traduit par Forno, ce qui signifie le « fourneau » en italien.
Géographie
Pejë/Peć se trouve à environ 10 km au sud et à l'est de la frontière entre le Monténégro et la Serbie et à peu près à la même distance de la frontière entre l'Albanie et la Serbie. La ville est située sur les bords de la rivière Lumbardhi i Pejës/Pećka Bistrica. Le Drin blanc, la plus grande rivière du Kosovo, prend sa source sur son territoire.
Histoire
Sous l'Empire romain, la ville était connue sous le nom de Pescium ; Ptolémée, dans sa Géographie, lui donne le nom de Siparantum.
Entre 1180 et 1190, le grand župan serbe Stefan Nemanja s'empara de Pejë/Peć et du district de Hvosno, qu'il conquit sur l'Empire byzantin, établissant ainsi une domination serbe sur la ville pendant 300 ans[8]. En 1220, le roi serbe Stefan Nemanjić fit don de Pejë/Peć et de plusieurs villages alentour au monastère de Žiča qu'il venait de fonder[9]. Comme Žiča était le siège d'un archevêché serbe, la ville passa ainsi sous le contrôle direct des archevêques et, plus tard, sous celle des patriarches qui y firent construire des résidences et des églises ; parmi ces édifices religieux figure l'église des Saints-Apôtres, construite par l'archevêque Saint Arsenije Ier de Syrmie. Après que le monastère de Žiča eut été brûlé par les Coumans, entre 1276 et 1292, le siège de l'archevêché de Serbie fut transféré à Pejë/Peć, qui était considérée comme un lieu plus sûr ; il y resta jusqu'à l'abolition du Patriarcat de Serbie en 1766.
Sous le règne de l'empereur serbe Stefan Dušan, la ville devint un centre religieux majeur de la Serbie médiévale ; Dušan fit de Pejë/Peć le siège de l'église autocéphale de Serbie en 1346. Le Patriarcat de Peć, construit sur un site dominant la ville, abritait quatre églises décorées de fresques, une bibliothèque et un trésor.
Pejë/Peć fut conquise par les Ottomans à la fin du XIVe siècle. La ville changea de nom et devint Ipek. De nombreux Turcs vinrent s'y installer et la ville prit une allure orientale, avec des rues étroites et des bâtiments caractéristiques du style balkanique. La religion musulmane se répandit et de nombreuses mosquées furent construites ; l'une des plus célèbres est la mosquée Bajrakli, construite au XVe siècle et située au centre de la ville.
La ville prit de l'importance politique à travers la ligue de Peja, créée en 1899 par des patriotes albanais dirigés par Haxhi Zeka ; par ses traditions et son caractère, cette ligue s'inspirait de la ligue de Prizren ; il s'agissait de défendre les droits des Albanais et d'obtenir pour eux l'autonomie au sein de l'Empire ottoman. En 1900, au terme de sa lutte armée contre l'Empire, la ligue fut dissoute[10].
Les Ottomans perdirent le contrôle de la région au cours de la Première Guerre balkanique en 1912-1913, au cours de laquelle le Royaume du Monténégro s'empara de la ville. À la fin de 1915, pendant la Première Guerre mondiale, l'Autriche-Hongrie occupa Pejë/Peć qui leur fut reprise en octobre 1918. Après la guerre, la ville fit partie du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes qui, en 1929, devint le Royaume de Yougoslavie. Entre 1931 et 1941, la ville fit partie de la Banovine de Zeta. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pejë/Peć fut occupée par l'Albanie. Après la guerre, la ville fit partie de la République fédérative socialiste de Yougoslavie et intégrée dans la province de Kosovo et Métochie, autonome au sein de la République socialiste de Serbie.
Les relations entre Serbes et Albanais, souvent tendues au cours du XXe siècle, conduisirent à la guerre du Kosovo de 1999 ; à cette époque la ville connut des massacres et des destructions[11]. Plus de 80 % des 5 280 maisons que comptait la ville furent gravement endommagées (1 590 maisons) ou détruites (2 774 maisons)[12]. La ville eut encore à subir les violences inter-ethniques des troubles de 2004 au Kosovo[réf. nécessaire].
Localités
La commune/municipalité de Pejë/Peć compte les localités suivantes[13],[14] :
- Reka e Aliagës/Alagina Reka
- Babiq/Babiće
- Baran/Barane
- Belo Polje/Bellopole
- Blagajë/Blagaje
- Bogë/Boge
- Brezhanik/Brežanik
- Brestovik/Brestovik
- Broliq/Brolić
- Buçan/Bučane
- Jabllanica e Madhe/Velika Jablanica
- Shtupeli i Vogël/Veliki Štupelj
- Vitomirica/Vitomiricë
- Vragovc/Vragovac
- Vranoc/Vranovac
- Gllaviçicë/Glavičica
- Gllogjan/Glođane
- Goraždevac/Gorazhdevc
- Grabovc/Grabovac
- Dobrido/Dobri Do
- Dreqe/Drelje
- Dubovë/Dubovo
- Dubočak
- Dagaive/Duganjive
- Zagrmle/Zagrmlje
- Zahaq/Zahać
- Zllopek/Zlopek
- Jabllanicë/Jablanica
- Joshanicë/Jošanica
- Klinçinë/Klinčina
- Kosuriq/Kosurić
- Kotradiq/Kotradić
- Koshutan/Košutane
- Kërstovc/Krstovac
- Krushevc/Kruševac
- Kuqishtë/Kućište
- Llabjan/Labljane
- Laz Belopać
- Lipë/Lipa
- Logjë/Lođa
- Lozhanë/Ložane
- Lugađija
- Ljevoša/Levoshë
- Leshan/Lješane
- Lubeniq/Ljubenić
- Qutogllavë/Ljutoglava
- Jabllanica e Vogël/Mala Jablanica
- Shtupeli i Madh/Mali Štupelj
- Maleviq/Maljeviće
- Milanovac
- Nabërgje/Nabrđe
- Nakllë/Naklo
- Nepolje
- Novi Raušić
- Novosellë/Novo Selo
- Ozrim/Ozrim
- Osoje
- Pašino Selo
- Pepiq/Pepiće
- Pejë/Peć
- Pishtan/Pištane
- Pllavlane/Plavljane
- Poçeshqe/Počešće
- Radavc/Radavac
- Raushiq/Raušić
- Rashiq/Rašić
- Romunë/Romune
- Rosulë/Rosulje
- Ruhot/Ruhot
- Svrkë/Svrke
- Siga/Sigë
- Tërboviq/Trebović
- Tërstenik/Trstenik
- Turjak/Turjak
- Ãushkë/Ćuška
- Hoxhoviq/Hadžovići
- Bregu i Zi/Crni Vrh
- Çallopek/Čelopek
- Čungur
- Shkrel/Škrelje
Démographie
Ville
Évolution historique de la population dans la ville
Évolution démographique 1981 1991 2010 54 497 68 163 82 504[3] Commune/municipalité
Évolution historique de la population dans la commune/municipalité
Évolution démographique 1961 1971 1981 1991 66 656 90 124 111 071 127 796[1] Répartition de la population par nationalité dans la commune/municipalité
Répartition par nationalités Année/Population Albanais % Serbes % Monténégrins % Roms % Bosniaques % Autres % Total 1961 41 532 62,35 8 852 12 701 728 1 397 2,1 66 656 1971 63 193 70,12 9 298 11 306 433 5 203 90 124 1981 79 965 71,99 7 995 9 796 3 844 3,46 8 739 111 071 1991 96 441 75,5 7 815 6 960 4 442 3,5 9 875 127 796 Janvier 1999 104 600 950 3 500-4 000 4 000-4 200 113 000 Mais 2006 125 712 89,3 500 1,2 1 800 1,9 4 500 4,9 5 000 5,4 91,112 Sources : Recensements yougoslaves jusqu'en 1991[1], estimations de l'OSCE pour 1999 et 2006 En mars 2009, la commune/municipalité de Pejë/Peć comptait environ 170 000 habitants, dont une grande majorité d'Albanais du Kosovo ; un millier de Serbes du Kosovo vit dans le village de Goraždevac/Gorazhdevc et, après leur retour, d'autres vivent à Siga/Sigë, Brestovik/Brestovik, Belo Polje/Bellopole et Ljevoša/Levoshë ; seul un petit nombre vit à Pejë/Pec. La communauté bosniaque, qui compte environ 4 500 membres vit principalement dans la ville et à Vitomirica/Vitomiricë, tandis que 5 000 Roms, Ashkali et Égyptiens du Kosovo vivent dans la commune/municipalité, que ce soit dans la ville intra muros ou dans les zones rurales[2].
Religions
Politique
L'assemblée de Pejë/Peć compte 41 membres, qui, en 2007, se répartissaient de la manière suivante[2] :
Parti Sièges Alliance pour le futur du Kosovo (AAK) 10 Ligue démocratique du Kosovo (LDK) 7 Ligue démocratique de Dardanie (LDD) 6 Parti démocratique du Kosovo (PDK) 6 Parti réformiste (ORA) 5 Nouvelle alliance du Kosovo (AKR) 4 Parti d'action démocratique (SDA) 1 Initiative citoyenne Rustem Nurković (GIRN) 1 Initiative démocratique du Kosovo (IRDK) 1 Ali Berisha, membre de l'AAK, a été élu maire de la commune/municipalité[2].
Architecture
L'ensemble du centre ancien de Pejë/Peć est inscrit sur la liste des monuments culturels protégés de la République de Serbie[15]. Parmi les édifices ou lieux classés de la ville, on peut citer :
- la mosquée Bajrakli
- le Patriarcat de Peć[16]
- la tombe d'Ali-pacha Gusinja
- la tombe de Hadži-Zeke
- la mosquée Defterdar
- l'école élémentaire albanaise
- Idvorac
- le konak de Jašar Pacha
- la tour et harem à Peć
- le moulin de Hadži Zekin
- la maison de Bora Vukmirović
- la maison de Miladin Popović
- la maison de Ramiz Sadiku
- la kuća stare gradske arhitekture i partizanska baza
- une maison située 85 rue du Maréchal Tito à Peć
- la tombe de Halil-beg
- l'église Saint-Dimitri
- le vieux hammam de Peć
- l'église Saint-Marc
- la maison Protić
- la tour Mihajlo Jovanović
- Habitations et harem
- Maison située 41 rue de la Victoire à Peć
- Maison située 45 rue de la Victoire à Peć
- Maison ancienne à Sahatdži
- la tour Janićije Jokić
- la tour Milovan Gojković
- la tour Ćamil Limanije
- une tour située 61 rue Boro Vukmirović à Peć
- le Konak de Tahir-beg
- Hamam džamija
- la Šeremet kula
Culture
Sport
Pejë/Peć possède deux clubs de football, le KF Besa et le KF Shqiponja, ainsi qu'un club de basket-ball, le KB Peja. Depuis juin 2008, la ville possède aussi un club de taekwondo, le Taekwondo club Peja[17].
Éducation
Économie
Pejë/Peć est une commune/municipalité agricole. Des initiatives locales privées ont tenté de développer l'artisanat et la le petite industrie ; le secteur de la construction est en développement mais le taux de chômage reste très élevé[2].
Tourisme
Médias
Parmi les stations de radio de la ville, on peut citer Radio Peja[18].
Infrastructures
Personnalités
- Agim Çeku (né en 1960), commandant de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK) au moment de la guerre du Kosovo ;
- Ali Kelmendi (1900-1939), patriote albanais ;
- Bogoljub Karić (né en 1954), homme d'affaires et personnalité politique serbe ;
- Fadil Muriqi (né en 1959), ancien footballeur du FC Pristina ;
- Qerim Begolli (né en 1945), un des signataires de la Déclaration d'indépendance de l'Albanie ;
- Riza Sapunxhiu (1925-2008), personnalité politique ;
- Rahman Morina (1943-1990), personnalité politique ;
- Xhevdet Muriqi (né en 1963), ancien footballeur du FC Pristina.
Coopération internationale
Références
- (sr) Livre 9, Population, analyse comparative de la population en 1948, 1953, 1961, 1971, 1981, 1991 et 2002, données par localités, Institut de statistique de la République de Serbie, Belgrade, mai 2004 (ISBN 86-84433-14-9)
- (en) Pejë/Pec sur http://www.osce.org, Site de l'OSCE, mars 2009. Consulté le 22 avril 2011
- (fr) Peć sur http://gazetteer.de, World Gazetteer. Consulté le 22 avril 2011
- (en) Table 1 -Dwellings, Households and Population by Municipality sur http://esk.rks-gov.net, Site de l'Office de statistiques du Kosovo. Consulté le 19 août 2011
- (fr) La première conférence de presse du patriarche serbe Irénée sur http://www.orthodoxie.com, 29 janvier 2010. Consulté le 22 avril 2011
- (en) Ipek, Encyclopedia Britannica, 1888
- (fr) K.Jireček, La Civilisation serbe au Moyen Âge, Paris, 1920, p. 15
- (en) John V.A. Fine, « The Late Medieval Balkans » sur http://books.google.hu, p. 7. Consulté le 22 avril 2011
- (de) F. Miklosich, Monumenta Serbica, Vienne, 1858
- (sq) Bep Jubani et autres, Historia e popullit shqiptar : për shkollat e mesme, Libri Shkollor, Pristina, 2002, pp. 182 à 185
- (en) Crimes Of War sur http://www.time.com, Site du Time, 28 juin 1999. Consulté le 22 avril 2011
- (en) An overvew sur http://www.hrw.org, Site de Human Rights Watch (HRW). Consulté le 22 avril 2011
- (sq) À propos du nombre, du nom et des limites des municipalités sur http://www.unmikonline.org, Site de la MINUK, 27 juillet 2000. Consulté le 22 avril 2011
- (sr)[PDF] À propos du nombre, du nom et des limites des municipalités sur http://www.unmikonline.org, Site de la MINUK, 27 juillet 2000. Consulté le 22 avril 2011
- (sr) Staro gradsko jezgro sur http://spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs. Consulté le 22 avril 2011
- (sr) Manastir Pećka Patrijaršija sur http://spomenicikulture.mi.sanu.ac.rs. Consulté le 4 avril 2011
- (en) Site du Taekwondo club Peja. Consulté le 22 avril 2011
- (sq) Site de Radio Peja. Consulté le 22 avril 2011
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (sq)(sr)(tr)(en) Site de la commune/municipalité de Pejë/Peć
- (en) Vue satellite de Pejë/Peć
- (en) Pejë/Peć sur fallingrain.com
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