- Coumans
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Cet article concerne le peuple couman. Pour la langue coumane, voir Couman.
Coumans
Kıpçaklar (tr)Le territoire couman (Kipchak (Cuman) Khanates) vers 1200
Informations générales Statut Khanat Histoire et évènements IXe siècle Établissement des Coumans entre la Volga et l'Oural XIe siècle Installation dans la steppe pontique, territoire des Petchenègues 1241 Défaite contre les Mongols et intégrations à leur empire Entités précédentes :
Entités suivantes :
Les Coumans (ou Cumans, Comans, Koumans) sont les Turcs kiptchaks (Kaptchak, Kiptchak ou Qiptchaq) de la région du fleuve Kouban et étaient appelés en russe : Polovtses (« de couleur fauve »), peuple turcophone semi-nomade. Les Kiptchaks occupèrent un vaste territoire, qui s'étendait du nord de la mer d'Aral jusqu'à la région au nord de la mer Noire.
En 888, les Coumans sont établis entre la Volga et l'Oural, pays dont ils avaient chassé les Petchenègues. Au XIe siècle, ils se répandirent sur la steppe pontique entre le Dniepr, le Don, la Volga et l'Oural (Iaïk), puis ils ont occupé une partie de l'Ukraine actuelle au XIIe siècle en affrontant la Rus' de Kiev. Ils ont envahi ensuite le territoire connu plus tard comme la Moldavie, la Valachie, et une partie de la Transylvanie au XIe siècle. De là, ils continuèrent leur pillage dans l'Empire byzantin et dans le royaume de Hongrie. La plus grande partie d'entre eux passa en Hongrie, où ils s'établirent dans le pays appelé depuis Coumanie.
Sommaire
Étymologie
Ce peuple était probablement une tribu alliée aux Alains (peuple indo-iranien) et tirait son nom du Cuma ou Kouma, un fleuve qui se jette dans la mer Caspienne.
Histoire
Certaines tribus de Coumans seraient originaires des confins de la Sibérie orientale près de la frontière chinoise, puis ils auraient migré dans l'ouest de la Sibérie au IXe siècle, pour migrer ensuite encore plus à l'ouest dans la région de la Volga. Les Coumans habiteraient ainsi à l'origine, les steppes du sud de la Sibérie et du nord du Kazakhstan, avant d'entrer dans les steppes de l'Europe de l'Est au XIe siècle.
À la fin du XIe et du début du XIIe, ils furent impliqués dans divers conflits avec l'Empire byzantin, la Rus' de Kiev, les Hongrois et les Petchenègues, en s'alliant avec l'un ou l'autre. Ils interfèrent dans les guerres féodales russes et ils affrontèrent Igor, le prince de Novgorod-Severski en 1185.
En 1089, ils furent vaincus par Ladislas Ier de Hongrie, de nouveau par Vladimir II Monomaque qui réussit à repousser les Coumans au-delà du fleuve Don. Ils saccagèrent Kiev en 1203. Les Coumans et les Russes s'allièrent cependant, pour faire face à la menace de l'invasion mongole, en 1223 mais ils furent finalement écrasées par les Mongols en 1241. Les Coumans se dispersèrent après la conquête de leur territoire par les Mongols de Batu, en se mêlant à de nombreux autres peuples, donnant naissance aux ethnies des Tatars de Crimée, des Nogaïs, des Bachkirs, des Kazakhs, des Gagaouzes, etc.
Ils donnèrent leur nom au khanat mongol de la Horde d'Or, aussi appelé khanat de Kiptchak, sur lequel régnèrent aux XIIIe et XIVe siècles les descendants de Djötchi, fils aîné de Gengis Khan et qui, outre leur domaine d'origine, englobait une bonne partie du Kazakhstan et du sud-ouest de la Sibérie. C'est le résidu de ce même khanat qui est devenu le Kazakhstan, créé par l'Union soviétique dans la plaine colonisée précédemment par l'empire russe et appelée jusqu'en 1920 « steppe des Kiptchaks ».
Les Coumans qui restaient à l'est et au sud des Carpates s'établirent dans un pays nommé Coumanie, dans une zone comprenant la Moldavie et la Valachie actuelle. Ils s'établirent ainsi au Ţara Bârsei où ils furent combattus par les chevaliers Teutoniques envoyé par le roi André II de Hongrie.
L'influence des Coumans dans la région de la Valachie et la Moldavie était si forte que les premiers dirigeants de Valachie portaient des noms coumans (tel Bassarab I). En l'absence de preuves archéologiques convaincantes d'une civilisation couman, cependant, il semble que les Coumans ne constituaient pas la majorité de la population locale, mais ils faisaient partie de l'élite dirigeante en Valachie. Comme dans le cas de la Bulgarie, l'élite dirigeante fut progressivement assimilée par la population majoritaire.
Influences socio-culturelles
Les Coumans furent décrits comme des guerriers nomades, vivant dans des tentes, et qui mangeaient majoritairement du lait, du fromage et de la viande. Ils étaient vêtus de peaux de mouton et étaient armés avec des arcs composites.
En musique, ils sont associés aux célèbres Danses polovtsiennes de l'opéra Le Prince Igor d'Alexandre Borodine. L'œuvre a été inspirée sans nul doute par Le dit de la campagne d'Igor.
Langue
La langue kiptchak fut une lingua franca, une sorte de turc « moyen », dans les relations avec les marchands de Gênes et de Venise installés dans les comptoirs de Crimée. Un document d'un intérêt tout particulier, le Codex cumanicus écrit au XIIIe siècle, qui se trouve à la Biblioteca Marciana de Venise, donne des lexiques dans cette langue.
Leur influence laissa un certain nombre de toponymes ou de noms de famille dans les pays de l'Est. Par exemple, en hongrois Kun signifie Couman et en roumain, il existe des noms de famille assez répandus, Coman, Comaniciu, Comăneci[1], ainsi que des noms de localités: Comana, Comăna de Jos, Comăna de Sus, Comăneşti, ainsi de suite.
Religion
Les Coumans se convertirent au christianisme vers le XIe siècle à la suggestion des Géorgiens, lorsqu'ils furent leurs alliés dans leurs luttes contre les musulmans. Un grand nombre furent baptisés du temps du roi David IV. À partir de 1120, il y eut même une église chrétienne kipchake et un clergé important. Cependant, aux XIIe et XIIIe siècles, l'islam se développa parmi les Coumans.
Cependant toujours au XIIIe siècle, les Coumans occidentaux adoptèrent le catholicisme (même si, en Hongrie, ils devinrent plus tard calvinistes). Cependant, le diocèse catholique de Coumanie fut fondée à Milcov en 1227 et comprenait ainsi la Roumanie et la Moldavie actuelles jusqu'en 1523. Les Coumans composaient aussi une partie de l'archidiocèse d'Esztergom en Hongrie.
Notes et références
- Nadia Comăneci Voir :
Voir aussi
Liens externes
Sources
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