- Percherons
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Percheron (cheval)
Pour l’article homonyme, voir Percheron (idiome).Percheron Cheval percheron gris harnachéRégion d’origine Région Perche, Normandie, France Caractéristiques Morphologie Cheval de trait Taille 1,65 à 1,85 m Poids 900 à 1200 kg Robe Généralement grise. Caractère Docile Autre Utilisation Attelage Le percheron est la race de cheval de trait la plus répandue et la plus connue au monde, il s'agit d'un cheval grand et puissant à sang froid, réputé docile et facile à manœuvrer. En France, il porte une robe généralement grise. Issu selon la légende de chevaux arabes récupérés au VIIIe siècle qui furent croisés avec des animaux de la région du Perche située au sud de la Normandie, il a été sélectionné par ses éleveurs sur sa capacité à tracter de lourdes charges au pas. Durant l'âge d'or du cheval de trait, il servait de cheval carrossier pour l'attelage et le trait rapide, et de cheval agricole pour le labour. Il fut exporté dans le monde entier et en particulier aux États-Unis où la plupart des percherons portent une robe noire, et au Japon où il participe aux courses de Ban'ei. Comme tous les chevaux de trait, son élevage déclina avec la motorisation des transports et de l'agriculture, face à la concurrence du tracteur, la production de viande devint son principal débouché en France. Aujourd'hui, il a retrouvé une certaine place en attelage de loisir et pour les activités de débardage. Les éleveurs français tentent d'alléger son modèle pour le rendre plus sportif en important des étalons américains pour le croisement.
Sommaire
Percheron en France
Le percheron est un cheval d'origine française, son exportation dans de nombreux pays a vu l'apparition de nombreuses autres lignées.
Origine et histoire
L'origine du percheron remonterait à 732, après la bataille de Poitiers quand une partie de la cavalerie arabe saisie à Vouillé fut répartie entre les vainqueurs originaires du Perche, de Normandie et de l'Orléanais. Il est traditionnellement élevé autour de Mortagne-au-Perche (Orne) et de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), aux confins des départements de l'Orne, de l'Eure, d'Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher et de la Sarthe.
Déclin de l'élevage français
Durant la seconde guerre mondiale, tous les stocks de carburants furent utilisés par les armées et le cheval de trait resta donc un moteur indispensable au transport comme aux travaux des champs jusqu'à la reddition des allemands en 1945[1]. Après la fin du conflit, les agriculteurs s'en défirent rapidement, ce qui leur permit de s'équiper de tracteurs et de moissonneuses-batteuses. La race percheronne fut de plus en plus délaissée au profit des machines et le déclin de l'élevage fut palpable dès le début des années 1950, mais surtout durant les années 1960, où l'on assista à un véritable effondrement des effectifs de chevaux de trait sans que personne ne réagisse[2].
Filière viande
Articles connexes : Hippophagie et viande de cheval.Au début des années 1970, les effectifs de tous les chevaux de trait avaient très fortement baissé[3]. Henry Blanc fut nommé à la direction des haras nationaux français à cette époque, et il organisa la reconversion des neuf races de chevaux de trait françaises en animaux de boucherie. Jusqu'en 1982, il freina les importations de viande et finança une recherche de l'INRA près de Clermont-Ferrand sur l'engraissement des poulains de trait. Il encouragea les éleveurs français, qui ne parvenaient plus à trouver d'acheteurs pour leurs animaux, à engraisser ceux-ci pour les revendre au poids aux abattoirs. C'est la boucherie chevaline qui assura, paradoxalement, une partie de la sauvegarde du percheron ainsi que des huit autres races de chevaux de trait du pays en gardant leur capital génétique intact, mais aussi en transformant leur modèle, autrefois puissant et sportif, en celui de « bêtes à viande » énormes et pataudes, affectueusement surnommées les « gros pépères » ou les « gros nounours ». Un arrêté du 24 aout 1976, paru dans le journal officiel, renomma toutes les races de « chevaux de trait » françaises en « chevaux lourds » et obligea les éleveurs à sélectionner des étalons reproducteurs les plus gros et les plus lourds possibles. Les haras nationaux achetèrent et approuvèrent uniquement ce type d'étalon destiné à donner naissance à des poulains produisant de la viande[3]. Toutefois, ces efforts ne furent pas suivis par le marché de la viande de cheval et les éleveurs français furent dépassés par les importations de chevaux à bas prix venus du continent américain et des pays de l'est[2]. Les effectifs de la plupart des races de chevaux de trait continuèrent à baisser jusqu'en 1994[2] et l'effondrement du prix de la viande obligea les haras nationaux à réorienter toutes les activités liées au cheval de trait[4].
Renouveau de l'utilisation au travail et dans les loisirs
Disneyland Paris possède depuis quelques années la plus grande écurie française de percherons au travail.
Standard de la race percheronne française
Le stud-book français du percheron a été ouvert en 1883, en même temps qu'était créée la société hippique percheronne. Le percheron est un cheval de grande taille mesurant de 1,65 à 1,85 m garrot et dont le poids adulte peut atteindre 900 à 1200 kg. La robe est très généralement grise, souvent pommelée, ou d'apparence presque blanche, ou noire. Le corps est compact et musclé, avec de fortes jambes, mais aussi une grande élégance qu'il devrait à des croisements avec des chevaux arabes vers le VIIe siècle. Le standard de la race distingue depuis quelques années deux types spécialisés :
- Le trait percheron est un cheval de type grand limonier, de grande taille (plus de 1,64 m) et d'un poids plus élevé (supérieur à 700 kg), il est destiné au trait lourd comle les travaux agricoles et le débardage, et il excelle pour tirer de grandes charges au pas. Son arrière-main est particulièrement musclée et sa croupe plus inclinée[5].
- Le diligencier percheron est de grande taille mais plus léger et plus enlevé dans son milieu, destiné à l'attelage.
- Tête : fine ; front large et carré
- Oreilles : fines et longues
- Encolure : longue et rouée
- Dos : droit et court
- Croupe : longue, droite et légèrement fendue
- Queue : haute, dans le prolongement des reins
- Membres : clairs et nets, bien d'aplomb
- Paturons : clairs et forts
- Couleur : gris ou noir
- Poids moyen : 900 kg
- Taille moyenne : 1,66 m
- Allures : souples et légères
Exportations
Au Japon, il est utilisé pour des courses très populaires sur l'île d'Hokkaïdo au cours desquelles il doit tracter des charges très lourdes.
Percheron américain
On trouve des percherons aux États-Unis où il a été exporté dès le milieu du XIXe siècle pour les travaux agricoles.
Le percheron dans l'art et dans la culture populaire
Article principal : Cheval dans l'art.Le percheron a souvent été représenté dans l'art et est présent dans des œuvres contemporaines.
- Dans le jeu de rôle Donjons et Dragons, les chevaux de guerre sont des percherons.
Nivernais
Le nivernais était une race de cheval de trait de couleur noire élevé dans la Nièvre, aujourd'hui en voie de disparition. Elle avait été créée en 1872 dans la Nièvre, avec influence du percheron. Le nivernais ressemblait beaucoup au percheron noir (seule était admise la robe noire), avec une tête plus grosse et un corps plus massif. C'était un cheval de gros trait, plutôt apathique. Le 28 janvier 1880, la société d'agriculture de la Nièvre décida d'ouvrir un livre généalogique de la race nivernaise, le premier pour une race chevaline française. En 1966, le nivernais fut désigné comme "sous race dérivée du percheron" et englobé dans le livre de ce dernier.
Notes et références
- ↑ Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, France Agricole Editions, 2004, 223 p. (ISBN 9782855571157), p. 66
- ↑ a , b et c Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, France Agricole Editions, 2004, 223 p. (ISBN 9782855571157), p. 34-35
- ↑ a et b Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, France Agricole Editions, 2004, 223 p. (ISBN 9782855571157), p. 31
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. - ↑ Société hippique percheronne de France, « Le cheval percheron » sur http://www.percheron-france.org/, Société hippique percheronne de France. Consulté le 25 août 2009
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Bernadette Lizet, La bête noire: à la recherche du cheval parfait, France Mission du patrimoine ethnologique. Publié par Editions MSH, 1989. (ISBN 273510317X),(ISBN 9782735103171), 341 pages.
- Sur les traces du cheval percheron, Jean-Léo Dugast. Éditions de L'Étrave (2007).
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