Paul François Jean Nicolas, comte de Barras

Paul François Jean Nicolas, comte de Barras

Paul Barras

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Paul Barras.

Paul François Jean Nicolas vicomte de Barras est un homme politique français né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux et mort le 29 janvier 1829 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Député à la Convention pendant la Révolution française, il vota la mort de Louis XVI. Il apparaît comme l’un des hommes-clés de la transition vers le Directoire, dont il devient l'un des principaux mandataires à partir du 31 octobre 1795, et jusqu'au coup d'État du 18 brumaire (An VIII, 9 novembre 1799).

Sommaire

Biographie

Carrière militaire

Né le 30 juin 1755 dans une famille de petite noblesse provençale, il entre dans l’armée à l’âge de seize ans en 1771. Il sert aux colonies (Isle de France) et prend part à des actions militaires aux Indes sous M. de Bellecombe et le Bailly de Suffren. Il concourt en Inde à la défense de Pondichéry. Après la paix de 1783, il met fin à sa carrière, en donnant sa démission après une altercation avec le maréchal de Castries, ministre de la Marine. Il se retire avec le grade de capitaine, et vient à Paris.

Premières années à Paris

De 1783 à 1789, il se trouve fort dépourvu et désœuvré à Paris. On l’a accusé d’avoir fréquenté les maisons de jeux qui pullulaient à l’époque. Bel homme, il fréquente les femmes les plus spirituelles de l’époque, en particulier la cantatrice Sophie Arnould.

La Révolution française

C’est par hasard qu’il assiste à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Jusqu’alors, le vicomte de Barras n’a pas d’idées politiques bien arrêtées. Il rencontrait Mirabeau chez Sophie Arnould. Peut-être est-ce cette rencontre qui l’incite à adhérer à la franc-maçonnerie, puis au club des jacobins et à se lancer dans la politique comme républicain. Il se présente à la législative, et est élu délégué du Var, parmi 554 autres délégués. Il n’est pas élu député, mais membre de la Haute-Cour d'Orléans. Celle-ci devant être dissoute, il rentre à Paris, et est nommé commissaire près de l’armée d'Italie.

La Convention

Élu député suppléant du Var à la Convention en 1792, il siège avec les Montagnards et vote la mort du roi Louis XVI. Après la mort de ce dernier, la Convention, attaquée de toutes parts, nomme des représentants délégués dans les provinces et aux armées. Il part en mission dans les Basses et les Hautes-Alpes, puis une nouvelle fois à l’armée d’Italie. Face à l’insurrection qui se forme à Toulon, puis à Marseille, il fait preuve d’initiative et de courage et, persuadé de la trahison du général Brunet, il le fait arrêter au milieu de son armée. C’est là qu’il reçoit l’ordre de reprendre Toulon qui insurgée sous l’action du parti royaliste, a ouvert le port aux flottes ennemies, britannique et espagnole, et livré une partie de la flotte aux Britanniques.

Craignant un débordement des ennemis, Barras confie à un jeune capitaine d’artillerie, Bonaparte, la défense des côtes de Provence. Bonaparte, écrit Barras dans ses mémoires, faisait preuve alors de beaucoup d’activisme, et n’hésitait pas à se dire ultra-montagnard. Barras lui accorde sa bienveillance et sa protection, mais ne lui attribue qu’un rôle secondaire dans la prise de Toulon « Le meneur de la prise est le général Dugommier ». Pourtant, après le siège de Toulon, Bonaparte est nommé général de brigade, avec ordre de se joindre à l’armée d’Italie.

Il rappelle Bonaparte plus tard, le 13 vendémiaire an IV, lors de l’insurrection royaliste qui menace la Convention.

La Terreur

De retour à Paris, il est acclamé à la Convention et félicité pour avoir bien mérité de la nation. Par contre, l’accueil du Comité de salut public est glacial. Éloigné de Paris depuis un certain temps, il est surpris de voir la Terreur atteindre un tel paroxysme. Bientôt on l’accuse. Il est dénoncé pour avoir destitué le Tribunal révolutionnaire de Marseille. Ulcéré, il se bat et obtient gain de cause à la Convention et au club des Jacobins. Quelque temps plus tard, c’est en vain qu’il se rend avec Danton et Laignelot (Danton avait été accusé de pillage lors d’une mission en Belgique) chez Robespierre. Le 11 germinal an II, Danton est arrêté.

Il est l’un des principaux responsables avec Tallien et Fouché de la chute de Robespierre, le 9 Thermidor (27 juillet 1794). Commandant de la force armée de Paris, il s’empare de la personne de Robespierre et met fin à la Terreur.

Le Directoire

En 1794, il est alors nommé membre du Comité de sûreté générale (décembre 1794) puis président de la Convention thermidorienne (février 1795). Il est chargé de défendre la Convention contre les insurgés. Son rôle dans la journée du 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795) est capital. Secondé par le général Bonaparte, il disperse l’insurrection par la mitraille.

Il est élu au Directoire dès sa création le 31 octobre 1795. Il joue un rôle-clé sans discontinuer pendant 4 ans, incarnant une gauche thermidorienne, mais ferme face aux menées royalistes. Il forme avec Reubell et La Réveillère une sorte de triumvirat. Pour assurer leur puissance, ces trois directeurs font le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) et proscrivent deux de leurs collègues, Barthélemy et Lazare Carnot, ainsi qu’un grand nombre de membres des deux Conseils, accusés de tendances royalistes. Il participe aussi au coup d'Etat du 22 floréal an VI . Peut-être a-t-il entamé en 1799 une négociation avec les Bourbons en vue d’une restauration de Louis XVIII[réf. nécessaire], mais il est devancé par le coup d'État du 18 Brumaire.

Caricature anglaise de 1806: Mme Tallien et l' impératrice Joséphine dansant nues devant Barras en hiver 1797 (Bonaparte étant lui aussi présent)

Le 18 Brumaire et l’exil

À son retour d’Égypte, Bonaparte et Sieyès renversent le Directoire et le 18 brumaire, Barras démissionne. D’abord relégué dans son domaine de Grosbois, il est contraint à l’exil à Bruxelles. Il revient ensuite en Provence, avant un nouvel exil à Rome.

Il meurt oublié le 29 janvier 1829, accablé d’infirmités, à Chaillot (près de Paris), où il est autorisé bien que régicide (seul à ne pas être banni par la loi de 1816 ) et patriote, à rentrer après la chute de l’Empire. Il est inhumé dans la 28e division du cimetière du Père Lachaise à Paris.

Anecdotes

C’est lui qui fait épouser Joséphine de Beauharnais à son adjoint Napoléon Bonaparte. Devenu empereur, Napoléon Ier l’exile à Rome en 1810 puis le fait interner à Montpellier.

Pour la petite histoire, Barras était connu dans les salons parisiens pour aimer s’entourer de femmes belles et spirituelles qu’il ne touchait jamais. Il est en particulier le grand ami de Thérésa Cabarrus, surnommée « Notre-Dame de Thermidor » parce qu’elle avait poussé son amant d’alors, le conventionnel Tallien, à renverser Robespierre. Elle lui tint lieu d’épouse et recevait pour lui, si bien qu’on la surnomma cette fois « la reine du Directoire ». Il avait épousé, dans sa jeunesse, une jeune fille de chez lui, qui ne souhaita jamais le revoir. Souvent traité d’homme aux mœurs dissolues, on l’accuse d’avoir dilapidé les finances et introduit dans l’administration la corruption et la vénalité[réf. nécessaire].

Tombe de Barras

Pendant la période révolutionnaire, un certain nombre de communes ont changé de nom. La commune de Saint-Maximin (Var) a ainsi pris le nom de Marathon. Celle de Saint-Raphaël (Var), voisine a décidé de s’appeler Barrathon en arguant que si leurs voisins rendaient hommage à Marat (Marat-thon), eux rendaient hommage à Barras (Barras-thon).

Le personnage de Paul Barras est évoqué dans l’opérette la Fille de madame Angot dont l’action se situe pendant le Directoire et dont un des personnages est Mademoiselle Lange, sa favorite.

Œuvres

  • Mémoires (édition présentée et annotée par Jean-Pierre Thomas). Paris, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », 2005. 395 pp., 21 cm. ISBN 2-7152-2513-X. Précédentes éditions, sous une forme parfois plus complète, en un ou plusieurs volumes, en 1895-1896, 1946, 1969 et, sous forme de microfiches, en 1995.
  • Autre édition des Mémoires. Clermont-Ferrand : Paléo, coll. « Sources de l’histoire de France : la Révolution française », 2004. 2 volumes :
    • Pondichéry-Toulon : 1769-1793 [Mémoires, tome 1]. 226 p., 21 cm. ISBN 2-84909-106-5.
    • Thermidor : 1793-1795 [Mémoires, tome 2]. 204 p., 21 cm. ISBN 2-84909-107-3.

Source

Voir aussi

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