- Opération Cas blanc
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Campagne de Pologne (1939)
Campagne de Pologne (1939)
Cuirassé Schleswig-Holstein bombardant Westerplatte le 1er Septembre 1939. Informations générales Date Du 1er septembre au 6 octobre 1939 Lieu Pologne Issue Victoire germano-soviétique décisive Belligérants Pologne Allemagne nazie
Union soviétique
SlovaquieCommandants Edward Rydz-Śmigły Fedor von Bock, (Groupe d'armée Nord)
Gerd von Rundstedt, (Groupe d'armée Sud)
Mikhail Kovalov, (Front de Biélorussie)
Semyon Timoshenko, (front d'Ukraine)
Ferdinand Catlos.Forces en présence 39 divisions,
16 brigades,
880 tanks,
400 avions,
Total : 950 000 hommesAllemagne: 60 divisions,
4 brigades,
3472 chars,
1500 avions.
URSS: 33 divisions,
11 brigades.
Slovaquie: 3 divisions.
Total :
1 800 000 Allemands,
800 000 Russes,
50 000 Slovaques.
En tout : 2 650 000 hommes.Pertes 66 000 morts,
133 000 blessés,
600 000 prisonniers.Allemagne :
16 000 morts,
32 000 blessés.
URSS :
996 morts,
2 000 blessés.Seconde Guerre mondiale Batailles Seconde Guerre mondiale - Front de l’Est
Campagne de Pologne · Guerre d’Hiver · Opération Barbarossa · Guerre de Continuation · Opération Silberfuchs · 1re bataille de Smolensk · Seconde bataille de Kharkov · Siège de Léningrad · Bataille de Moscou · Opération Fall Blau ·Poche de Demiansk · Poche de Kholm · Bataille de Stalingrad · Opération Uranus · Bataille de Koursk · 2e bataille de Smolensk · Bataille du Dniepr · Opération Bagration · Insurrection de Varsovie · Guerre de Laponie · Bataille de Budapest · Bataille de Seelow · Bataille de Berlin (et prise du Reichstag) · Insurrection de Prague · Offensive de Prague
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Campagne de Pologne - Bataille de la Bzura
L’invasion de la Pologne ou campagne de Pologne (opération Fall weiss), est une opération militaire entreprise contre la Deuxième République de Pologne par le Troisième Reich en 1939 qui a conduit au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
Contexte
En 1939, l’Allemagne dirigée par Hitler s'est déjà emparée de l'Autriche ainsi que de la Bohême et de la Moravie[1]. Pour Hitler, de telles annexions se justifiaient par la présence de populations germaniques et par la nécessité de conquérir l'espace vital nécessaire à l'expansion allemande.
Pour les mêmes raisons, la Pologne est toute désignée pour être la cible suivante du Reich. De plus, le pays sépare depuis sa création à la fin de la Première Guerre mondiale la Prusse-Orientale du reste de l'Allemagne, situation inacceptable pour les nazis. Devant le refus des Occidentaux (Français et Anglais) de rétrocéder Dantzig pour la placer sous statut spécial, et malgré la fermeté affichée par Chamberlain, le premier ministre britannique, qui juge que Hitler va trop loin dans ses exigences et lui fait savoir que le Royaume-Uni ira jusqu'à la guerre s’il le faut[2], Hitler prépare la prochaine invasion. Après avoir sécurisé son flanc sud grâce à un pacte avec l'Italie fasciste, il se garantit sur son flanc est en signant le pacte germano-soviétique avec Staline le 23 août 1939. Ne reste plus qu'à trouver le prétexte de l'affrontement, en espérant que la France et le Royaume-Uni reculent une nouvelle fois en refusant d'honorer leurs devoirs d'alliés de la Pologne comme ils avaient laissé leur allié tchécoslovaque se faire dépecer lors de la conférence de Munich.
Les armées en présence
L’armée polonaise
Depuis sa création après le traité de Versailles, la Deuxième République de Pologne a dû lutter pour son indépendance notamment lors de la guerre russo-polonaise. Cependant malgré le fait que le pays, en partie grâce à ses alliés, se soit sorti de ces menaces, l’armée polonaise en 1939 est loin d'être moderne : elle a une guerre de retard.
L’infanterie
Malgré une légende très répandue, la cavalerie n'est pas l'élément principal de l'armée polonaise, c'est l'infanterie. Elle reste tout de même l'élite de l'armée. La Pologne compte ainsi 30 divisions d'actives à la veille de la guerre et 9 de réserve qui n'auront pas le temps d'intervenir. Ces divisions (les 30) forment un total de 84 régiments d'infanterie et 6 de montagne. Voici la composition d'une division d'infanterie :
- 3 régiments d'infanterie;
- 1 régiment d'artillerie légère;
- 1 bataillon d'artillerie lourde (12 pièces);
- 1 bataillon du génie;
- 1 compagnie de communication;
- 1 batterie antiaérienne.
Les divisions sont directement versées dans des armées, les corps d'armée n'existant pas chez les Polonais.
Un entraînement et un moral à tout épreuve caractérise le fantassin polonais. Il combat pour la sauvegarde de son pays ce qui motive davantage son travail. Néanmoins, le fantassin polonais souffre de son manque de puissance de feu, de sa faible mobilité et enfin de sous-officiers souvent moins compétents que ceux de la Wehrmacht, les officiers sont de bons commandants, surtout les subalternes.
La cavalerie
Comme il a été dit, l'armée polonaise possède de moins en moins de cavalerie et celle qui reste n'a jamais attaqué les Panzer allemands à la lance. Cette légende a été fabriquée par la propagande nazie pour démontrer la supériorité technique des Allemands.
La cavalerie polonaise équestre disparaît en 1937 et à la veille de la guerre, l’armée polonaise compte 11 brigades de cavalerie dont voici la formation :
- 3 ou 4 régiments de cavalerie;
- 1 escadron d'artillerie légère (12 pièces);
- une batterie anti-aérienne;
- une compagnie du génie;
- des unités du service.
Malgré sa puissance, la brigade de cavalerie est obsolète en ce qui concerne la guerre moderne, en effet, la brigade qui est l'échelon le plus élevé en ce qui concerne la cavalerie ne permet pas d'actions d'envergure.
Les blindés
Malgré l'omniprésence du cheval dans l'armée polonaise, cette dernière possède des chars mais ceux-ci sont comme dans l'armée française, utilisés au sein de petites unités contrairement aux Allemands. Ces unités consistent en des bataillons ou des compagnies. Néanmoins, il existe deux brigades blindées. Les unités indépendantes sont au nombre de 8 (3 bataillons et 5 compagnies) constituées soit de chars Renault R-35, soit de chars 7TP polonais. De plus, toutes les brigades de cavalerie et 11 divisions d'infanterie comptent dans leurs rangs une compagnie blindées de reconnaissance. Voici les effectifs en blindés de l'armée polonaise :
- 139 chars polonais 7TP;
- 102 chars Renault FT-17;
- 38 chars Vickers;
- 574 tankettes de reconnaissance;
- 100 automitrailleuses Wz;
- 10 trains blindés.
L’artillerie
Chaque division d'infanterie compte un régiment d'artillerie légère (36 pièces) et un bataillon d'artillerie lourde (12 pièces). L'armée polonaise comprend aussi des unités autonomes qui sont constituées de 23 groupes d'artillerie lourde, 3 groupes d'artillerie super-lourde, 20 sections d'artillerie légère. La plupart de ces unités sont encore, pour la grande majorité, hippomobiles.
L'armée polonaise comprend aussi de l'artillerie antichar à la fois dans la cavalerie et l'infanterie. Cette artillerie comprend 1 200 canons de 27 mm Bofors. L'artillerie anti-aérienne est par contre faiblement lotie (462 canons en tout).
L’aviation et la marine
En Pologne comme aux États-Unis, l'aviation militaire dépend directement de l'armée de l'air ; les quelques hydravions dépendent, eux, de la marine. En 1939, la modernisation de l'aviation est loin d'être arrivée à son terme et la majorité des avions de chasse est encore composée d'anciens modèles datant de 1930. Il y a moins de 200 bombardiers polonais modernes PZL P.37 Łoś (pl) bimoteurs et PZL P.23 Karas monomoteurs de bombardements tactiques, et la chasse comprend environ 200 appareils PZL P-7 et PZL P-11 ainsi que divers appareils de reconnaissance et de bombardement, soit en tout à peine près de 700 appareils militaires.
La marine polonaise comprend des navires assez modernes, comparativement au reste de son armée. Toutefois, Dantzig étant le seul port militaire polonais, ces navires sont en trop faible nombre. Les navires sont organisés en 3 escadres :
- une escadre de destroyers;
- une escadre de sous-marins;
- une escadre de mouilleurs de mines.
Lors de l’assaut allemand, les principaux navires polonais seront envoyés en Angleterre.
L’armée allemande
En 1939, même si la Wehrmacht est techniquement supérieure à l'armée polonaise, elle est loin d'être aussi moderne qu'on ne le pense et la plupart de ses éléments d'infanterie sont encore hippomobiles. Néanmoins, l'utilisation des blindés que les Allemands ont rassemblés en 7 Panzer-Divisionen (divisions blindées), 4 Leichte-Divisionen (divisions légères) et deux bataillons indépendants fait la différence. Cependant l'armée allemande compte en grande majorité des chars peu puissants comme le Panzer I (1445) et le Panzer II (1 223 engins). L’armée allemande peut aussi compter sur des chars tchèques, le Panzer 35t (202) et le Panzer 38t (78). De plus la Wehrmacht peut compter sur deux types de très bons chars pour l'époque, le Panzer III (98) et le Panzer IV (211). Enfin, les Allemands possèdent 215 Panzer Befehlswagen qui sont des chars de commandement. On arrive ainsi arrive à un total de 3 472 chars, en grande majorité sont des chars légers. Pour finir, 408 de ces chars sont dans des unités de remplacement. Ainsi seuls les 1re, 2e et 3e divisions blindées sont fortement dotées en chars (presque 400 chacune). Les divisions légères comptent en moyenne 80 chars.
De son côté, la Luftwaffe dispose de la supériorité aérienne malgré le fait que de nombreux appareils aient été laissés à l’Ouest en raison de la menace franco-britannique. Les forces aériennes allemandes se chiffrent quand même à 1 500 voire 1 600 appareils face à la Pologne. La majorité de ces appareils sont des bombardiers.
L’ordre de bataille
Article détaillé : Ordre de bataille lors de la campagne de Pologne (1939).Déroulement de la bataille
La bataille des frontières (1er au 5 septembre)
L'invasion de la Pologne était programmée pour le 26 août à 4h30 mais Hitler la repousse pour des raisons inconnues. C'est le 1er septembre 1939 à 4h30 qu'est finalement programmée l'attaque. Le prétexte allemand pour l'invasion est l'attaque d'un poste de radio à Gleiwitz. Cependant la machination est mal exécutée et l'information destinée à être envoyée au monde entier ne sera connue que par peu de personnes.
C'est à 4h45 que l'Allemagne, aidée par son alliée la Slovaquie, commence l'invasion de la Pologne, et donc la Seconde Guerre mondiale. L'attaque se fait sur toute l'étendue du front mais surtout à Dantzig. C'est au large de cette ville que le Schleswig-Holstein va déclencher les hostilités en bombardant la position polonaise de la Westerplatte qui est défendue par 175 hommes. Malgré la faiblesse de ses effectifs et le bombardement du navire allemand, la position tiendra jusqu'au 7 septembre, succombant au bout d'un treizième assaut.
L'assaut allemand a pour but principal la prise du corridor de Dantzig. L'attaque est menée par la 3e division blindée venant de Poméranie qui passe la frontière. Le soir du 1er septembre, la division se trouve à 20 km de Swiekatowo sur la Vistule. Mais la 2e division d'infanterie motorisée censée protéger le flanc gauche des blindées reste bloquée dans le réseau de barbelés polonais et subit une offensive menée par le 18e régiment de lanciers polonais. La division allemande, contrainte au repli, doit demander l'aide des blindés. Le lendemain malgré une offensive polonaise, les Allemands ont atteint la Vistule. De plus, le 19e corps d'armée de Guderian vient de recevoir l'aide de la 23e division d'infanterie ce qui lui permet de repousser les Polonais au nord. Ces derniers tenteront vainement de percer.
Le bilan de ces premiers jours est catastrophique pour les Polonais. L'armée de Pomorze a subi de lourdes pertes, notamment la 9e division d'infanterie. Les autres unités ont réussi tant bien que mal à se replier sur la rive gauche de la Vistule et notamment à Bydgoszcz. Cette ville conserve encore une forte minorité allemande. Lors du repli de l'armée polonaise, les civils d'origine allemande se mettent à tirer sur les Polonais qui réagissent et tuent 233 civils en ayant perdus 238 soldats. Durant toute la campagne polonaise, entre 3 000 et 10 000 civils allemands sont tués ; les SS, en représailles, font subir de dures exactions aux civils polonais.
Le 3 septembre, la 3e armée allemande basée en Prusse-Orientale lance ses divisions à l'assaut des forces polonaises. Le lendemain, l'armée fera sa jonction avec les troupes venant de Poméranie. Néanmoins, les Polonais durant leur retraite réussiront à faire sauter les ponts sur la Vistule.
Pendant ce temps , le 1er corps d'armée venant de Prusse-Orientale attaque en direction du sud et forme une des deux tenailles qui doit se refermer sur Varsovie. En face des Allemands se trouve l'armée de Modlin. La frontière est protégée par des bunkers et le premier assaut allemand échoue, malgré l'aide de la Luftwaffe, avec de lourdes pertes, tant en chars (72 Panzer mis hors de combat) qu'en infanterie. Cependant, les Allemands contournent les positions polonaises à l'est et, après trois jours d'une dure résistance, les 8e et 20e divisions d'infanterie polonaises sont obligées de battre en retraite sous une forte pression allemande, notamment de la 12e division d'infanterie. Le 6 septembre, les Polonais font sauter les ponts de Plock sur la Vistule.
Les Polonais doivent aussi faire face à une forte pression allemande au sud. La 14e armée du général List, fortement dotée en troupes de montagne, doit attaquer à travers les Carpathes. Après trois jours d'âpres combats, les Allemands percent les défenses polonaises et se dirigent ainsi droit vers Cracovie.
Pendant ce temps, une bataille navale s'engage au large des côtes polonaises. Malgré le fait que les trois meilleurs destroyers ont pu s'enfuir vers l'Angleterre, les Polonais disposent encore de sous-marins qui tentent vainement, le 2 septembre, d'endommager le Schleswig-Holstein ainsi que des destroyers allemands. Mais, le 1er septembre, la Luftwaffe coule le torpilleur polonais Mazur le premier navire coulé de la Seconde Guerre mondiale. Le 3 septembre, les dragueurs de mines Gryf et Wicher sont eux aussi coulés. Peu après, les principaux navires allemands sont transférés en mer du Nord pour parer à la menace britannique. Les combats se déroulent donc sur terre avec la tentative allemande de s'emparer de Gdynia. Même si la garnison n'a plus aucune chance de s'échapper, elle n'est pas prête à capituler sans combattre. Les Allemands progressent lentement et ils doivent attendre le 10 septembre pour couper la ligne de communication entre Gdynia et la presqu'île de Hel, remplies de défenseurs polonais. La ville portuaire polonaise continue néanmoins sa résistance menée par l'amiral Unrug, aidée par l'artillerie de la presqu'île de Hel. Le 19 septembre avec l'aide du bombardement du Schleswig-Holtstein, les Allemands s'emparent du port, mais Unrug s’est replié par bateau sur la presqu'île de Hel dont il a dynamité l'accès (une langue de terre) et où il s'est retranché avec 2000 hommes. Les Polonais sont ainsi prêts à résister autant de temps qu'il le faudra et les Allemands doivent faire appel au Schleswig-Holstein et au Schlesien pour pilonner les défenseurs. Malgré cela, la garnison tient toujours et, le 27 septembre, le Schleswig-Holstein doit se replier, touché. Finalement, Unrug accepte de capituler le 1er octobre.
Dans le même temps, les Allemands continuent leur progression vers Varsovie en concentrant leurs efforts vers Czestochowa avec le 15e et le 16e corps d'armée. Très vite, l’assaut allemand s’approche de la ville sainte polonaise et la 7e division d'infanterie qui la défend doit se replier devant le risque de se faire encercler. Enfin pour compliquer encore les affaires polonaises, les Allemands ont aussi frappé aux alentours de Breslau et menacent donc l’armée de Lodz qui ne peut stopper les Allemands malgré sa forte résistance. Le soir du 3 septembre, seule l'armée de Poznan n’a pas été attaquée. Son chef demande l’autorisation d'attaquer le flanc de la 8e armée mais le haut-commandement refuse et lui ordonne de se replier entre Konin et Koło. Ainsi, le 5 septembre, la bataille des frontières est finie et, malgré le fait que les Allemands ont presque partout forcé le front des Polonais, ces derniers ne se sont fait encercler qu'au nord. Le généralissime polonais espère encore stopper les Allemands dans l'attente d'une offensive française.
L’avance vers Varsovie
À la suite de la bataille des frontières, le maréchal Rydz-Smigly doit reconstituer un front pour stopper la progression allemande. Pour cela, il décide de se replier derrière des cours d'eau qui sont la Bobr, la Narew, la Vistule et le San. Pour parer à cette possibilité, l'OKH (l'organisme dirigeant l'armée de terre allemande) demande aux généraux présents sur le front de prendre de vitesse les Polonais. Ainsi le Heeres Gruppe Nord reçoit l'ordre de franchir la Narew et ensuite se diriger vers Varsovie tandis que le Heeres Gruppe Süd doit s'emparer de Cracovie et détruire l'armée de Lodz située au sud de Lublin. Le 6 septembre, Cracovie est capturée sans combat. Le même jour, Hitler vient sur le front pour la première et la dernière fois de la guerre. Enfin devant l'insistance de certains généraux, l'OKH autorise à Guderian le droit d'envoyer ses divisions motorisées et blindées sur Brest-Litovsk pour empêcher tout redressement polonais à l'ouest de Varsovie.
Le 8 septembre, les divisions blindées allemandes attaquant au centre du dispositif défensif polonais sont contraintes d'arrêter leur avance faute de carburant. Le général Kutrzeba demande à Rydz-Śmigły l'autorisation de contre-attaquer. Celui-ci accepte et le lendemain, l'armée de Poznan partant de la Bsura et se dirigeant vers le nord-est avec en soutien l'armée de Pomorze sur le flanc oriental prend de surprise les Allemands et la 30e division d'infanterie est détruite par 3 divisions polonaises. Il faut attendre le 10 septembre pour que les Allemands viennent en aide aux fantassins et à la 8e armée. La bataille qui s'engage ne permet pas de mettre en avant un vainqueur mais très vite, l'armée de Lodz plus au sud commence à céder et le général Kutrzeba est obligé de battre en retraite pour éviter un encerclement. Du 13 au 15 septembre, deux divisions polonaise protégèrent les flancs et les arrières de l’armée de Pomorze qui put se replier en mettant d'ailleurs une forte pression sur la 10e armée allemande qui doit demander de l'aide au 16e corps d'armée. Ainsi se termine la bataille de la Bsura qui montre que la Pologne en attendant une hypothétique offensive française à l'ouest a toujours les moyens de résister aux Allemands, du moins pour quelques jours encore.
Au moment de l'offensive polonaise sur la Bsura, les Allemands tentent, notamment avec la 4e division blindée de prendre Varsovie. Les chars arrivent aux portes de la ville mais les troupes dirigées par le général Walerian Czuma avec l'aide de civils résistent et repoussent les Allemands en arrière grâce à une farouche résistance. Durant la bataille, le général Czuma, blessé est remplacé par le général Juliusz Rómmel (homonyme du général allemand). La capitale polonaise pour parer à une nouvelle attaque se transforma en camp retranché et de nombreuses barricades furent érigées sur les artères principales.
Cependant, les Allemands doivent très vite se reconcentrer sur ce qui se passe à l'ouest de Varsovie car les troupes polonaises contre-attaquent car certaines unités sont encerclées. Ainsi l'armée Prusy réussit à franchir les lignes allemandes malgré la destruction de la majorité des troupes des 3e, 12e et 36e divisions d'infanterie. L'armée de Lodz, elle se dirigeait vers Varsovie puis finalement vers Modlin devant une farouche résistance allemande devant la capitale polonaise. Pendant ce temps, les arrières-gardes polonaise mettaient en place la technique de la guérilla pour ralentir la marche allemande. Néanmoins, les Allemands sont surtout arrêtés dans leur progression vers Varsovie par la résistance polonaise sur la Bsura et la Wehrmacht doit stopper l'investissement de la capitale polonaise. La situation entre le 12 et le 14 septembre est pour le moins confuse, aucun front cohérent n'existe et la Pologne voit son territoire traversé par de nombreuses troupes ennemies. Le 12 septembre, l'OKH demande aux généraux sur le front de réduire les poches de résistance polonaise, de réduire à néant le danger polonais sur la Bsura et enfin de terminer la manœuvre d’encerclement de Brest-Litovsk.
L’offensive menée par le 10e corps d'armée vers Brest-Litovsk a commencé depuis le 9 septembre et franchi la Narew le même jour. Néanmoins, les Polonais tiennent toujours les fortins situés sur la rive et les soldats allemands ont du mal à faire céder la défense polonaise notamment à cause de la lenteur du franchissement du fleuve par les chars. Après ces péripéties, le 10 septembre, les chars et l'infanterie peuvent enfin se diriger vers Brest-Litovsk, mais les troupes se trouvant le plus près de Varsovie ont bien du mal à progresser notamment la 20e division d'infanterie motorisée. Pour parer à ce danger, Guderian est obligé d'arrêter la progression de ses blindés pour attaquer les Polonais qui se retranchent dans la ville d'Andrzejwo où ils résisteront jusqu'au 13 avant de se replier. Enfin la division blindée "Kempf" qui est passe à la proximité immédiate de Varsovie doit demander l'aide de la Luftwaffe pour repousser les Polonais qui ont contre-attaqués au niveau de la boucle que forment le Boug et la Narew.
La destruction de l’armée polonaise et l’intervention soviétique
Le 13 septembre, Guderian arrive en vue de la citadelle de Brest-Litovsk. Mais celle ci résiste à un premier assaut allemand le 15 septembre. Le lendemain, une nouvelle attaque échoue car les Panzer se retrouvent soudain seuls face aux remparts, l'infanterie n'ayant pas suivi. Au cours de cette action, l'aide de camp de Guderian, le lieutenant-colonel Braubach est abattu par un sniper polonais. Le 17 septembre, un régiment allemand parvient enfin à pénétrer dans la citadelle et s'en empare au moment où la garnison polonaise s'enfuit vers l'ouest.
Pendant ce temps, le Heeres Gruppe Süd continue ses attaques en direction de Varsovie. La 14e armée doit de son côté empêcher les Polonais de se diriger vers la frontière roumaine en se dirigeant plein sud. Néanmoins, les Polonais résistent avec l'énergie du désespoir. La 1re division de montagne met ainsi 10 jours pour s'emparer de Lviv tout comme la 2e division de montagne est bloquée face à Przemysl qui tombe le 15 septembre.
Sur la Bsura, les troupes polonaises qui sont encerclées réussissent une sortie et les survivants se dirigent vers Varsovie. Le dernier espoir polonais de résister aux Allemands est de se retrancher au sud-est du pays, à la frontière de la Roumanie. Ainsi, depuis le 15 septembre, de nombreuses unités se dirigent vers cette région. Ainsi, le front nord est créé avec à sa tête le général Dab-Biernacki et qui regroupe les restes des troupes situées entre les forces de Guderian et celles de la 14e armée. Cette armée se dirige vers la frontière roumaine en passant par Lviv. Ces mouvements de troupes donnent un nouvel espoir aux haut-commandement polonais, car le reste de l'armée polonaise, exceptée les troupes encerclées dans Varsovie, peuvent maintenant reformer un front cohérent à la frontière roumaine et ainsi résister en attendant l'offensive française.
Mais le 17 septembre, à la surprise de l'ensemble des belligérants (excepté Hitler et Ribbentrop), l’Armée rouge lance ses troupes sur la Pologne sur un front qui s'étend de la Dvina au Dniestr. Les Soviétiques interviennent car selon eux, les populations ukrainiennes et biélorusses de Pologne sont victimes de discrimination, bien que la raison officieuse soit l'intention qu'a Staline d'annexer des territoires polonais et ainsi d'agrandir la sphère d'influence de l’Union soviétique. Enfin, le dirigeant soviétique, qui avait précédemment subi une défaite cuisante durant la guerre russo-polonaise de 1920, souhaite depuis cette date se venger de cet affront[réf. nécessaire].
Les troupes soviétiques qui attaquent sont constituées de deux groupes d'armées. Celui de Biélorussie est constituée de 4 armées et celui d'Ukraine de 3 armées. Parmi ces trois armées, la 12e reçoit l'ordre de couper l'accès à l'armée polonaise de la frontière hongroise et roumaine. En face de cette force d'invasion, les Polonais n'alignent que 18 bataillons et 5 escadrons de cavalerie. Certains de ces hommes, surpris de voir des soldats soviétiques croient tout d'abord que ces derniers sont venus les aider mais ils comprennent très vite leur erreur lorsqu'ils sont capturés. Le même jour, le gouvernement polonais basé à Kolomyja que les avants-gardes russes menacent est pleinement conscient que l'armée polonaise ne pourra plus résister et se retire donc par la voie des airs en Roumanie puis en France. Il est à noter que 30 000 soldats polonais réussiront à s'enfuir en Roumanie où la politique de son chef change subitement ce qui fait que ces soldats sont internés. 60 000 soldats polonais se réfugieront aussi en Hongrie. Pendant ce temps, les Soviétiques progressent en deux jours de près de 100 km et pillent tous les magasins qu'ils rencontrent malgré l'interdiction des généraux. Le 18 septembre, la résistance polonaise devient plus forte mais la fin est proche pour l'armée polonaise qui cherche d'ailleurs plus à combattre les Allemands que les Soviétiques. C'est Guderian qui rencontre les premiers Soviétiques qui demandent au général allemand d'évacuer avant le 22 septembre la ville de Brest-Litovsk en vertu de l'accord germano-soviétique. Pour Guderian le coup est dur, car la conquête de la ville a coûté des pertes non-négligeables à ses troupes et le délai d'évacuation est trop court. Finalement, les Russes acceptent de lui donner plus de temps. Le 18 septembre, Hitler annonce la fin de la campagne de Pologne mais il se trompe, en effet les Polonais résistent encore dans certains endroits du pays et notamment à Varsovie.
Le siège de Varsovie
Depuis la première tentative de la prise de Varsovie, le général Juliusz Rómmel qui dirige la défense de la ville a reçu de nouvelles troupes, provenant des débris d'armées encerclées à l'ouest de la capitale. Les Allemands tentent d'obtenir la capitulation de la ville le 16 septembre mais sans résultat et les Allemands tardent à regrouper leurs forces pour l'assaut alors qu'Hitler aurait voulu que Varsovie soit prise dès le 17 septembre. Le lendemain, les troupes allemandes reçoivent l'ordre d'attaquer par le faubourg de Prague sur la rive est de la Vistule. Mais la résistance de la forteresse de Modlin située au confluent de la Narew et de la Vistule (au nord-ouest de la capitale) bloque les Allemands qui avancent très lentement. Devant ce premier échec, Gerd von Rundstedt déploie de nouvelles forces pour la prise de Varsovie et qui sont les suivantes :
- 13e corps d'armée;
- 10e corps d'armée;
- artillerie des 10e et 14e armée;
- génie de la 10e armée.
Malgré ses effectifs imposants, von Rundstedt ne veut pas qu'elles subissent de trop lourdes pertes et décide de prendre la ville par la famine et les bombardements. Néanmoins, cinq divisions d'infanteries allemandes doivent conquérir la ceinture externe de la ville et ses forts. À cause d'une trêve signée entre les deux protagonistes pour permettre l'évacuation du personnel diplomatique des pays neutres, la Luftwaffe n'intervient qu'à partir du 22 septembre avec le bombardement des installations de DCA et des installations militaires par la Luftflotte 1. La Luftfotte 4 bombarde les points les plus fortifiés de la ville. Les bombardements se poursuivent pendant deux jours avec le 24 septembre, la venue de Hitler qui observe les bombardements depuis un clocher située à proximité de la ville. Il ordonne alors de laisser tomber l'assaut sur Praga pour attaquer Varsovie directement. Mais les Allemands sont très gênés dans leurs préparatifs dans les sorties polonaise qui sont cependant coûteuses pour les assiégés. Von Rundstedt, devant cet état de fait, demande d'éviter à tout prix un assaut de l'infanterie et propose de détruire la ville avec des bombes incendiaires. Le 24, les avions allemands balancent des tracts demandant à la population de se réfugier dans le quartier de Praga car le lendemain, un raid aérien largue 486 tonnes de bombes explosives sur la ville.
De son côté, Hitler refuse l'utilisation de bombes incendiaire et insiste sur la prise de quelques forts de la ceinture extérieure de Varsovie pour prouver à von Rundstedt qu’un assaut de l’infanterie peut amener à la prise de la ville. Néanmoins, les progrès allemands sont faibles dans la ville et les Polonais luttent pied à pied mais ces derniers commencent à manquer de tout (eau, vivres et munitions). Le 26 septembre, Rommel envoie un parlementaire aux Allemands et les Polonais capitulent le 28 septembre à 13h15. Avec la prise de Varsovie, 120 000 prisonniers dont 16 000 blessés ont été capturés. Malgré la capitulation, la forteresse de Modlin continue la lutte mais dès le lendemain, les défenseurs du fort rendent les armes. Dans le secteur de Kock, la 13e division d'infanterie motorisée allemande est surprise par l'armée de Polésie qui flanque les fantassins à l’aide de sa cavalerie, mais le 6 octobre des renforts vont venir à bout des soldats polonais.
Bilan
Les pertes allemandes lors de la campagne polonaise se chiffrent à 16 660 morts ou disparus et 27 280 blessés, les Polonais eux perdent 66 000 tués, 133 700 blessés et 694 000 prisonniers. Les Russes, perdent 737 hommes et ont 1 125 blessés enfin les Slovaques ont 30 disparus ou morts et 46 blessés.
Annexes
Grand Écho du Nord des 30, 31 août, 1er, 2 et 28 septembre 1939.
Autres lectures
- Buffetaut, Yves, La campagne de Pologne: Septembre 1939 (1), revue Armes Militaria HS no.37, 2000.
- Buffetaut, Yves, Varsovie et La Sarre: Septembre 39 (II), revue Armes Militaria HS no.40, 2001.
- Fernandez, José, La campagne de Pologne, revue Ciel de Guerre n°5
- Fernandez, José, La campagne de Pologne, revue Batailles Aériennes no.4, 1998.
- Slizewski, Grzegorz, Dix-sept jours de combat: la chasse polonaise en 1939 (1), revue Avions no.116, novembre 2002.
- Slizewski, Grzegorz, Dix-sept jours de combat: la chasse polonaise en 1939 (2), revue Avions no.117, décembre 2002.
- Valet, Thierry, La cavalerie polonaise: Structure, doctrine et opérations en 1939, revue Vae Victis no.28, septembre-octobre 1999.
Articles connexes
- Incident de Gleiwitz
- Ordre de bataille lors de la campagne de Pologne (1939)
- Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale
- Seconde Guerre mondiale : la marche à la guerre
- Avant : Anschluss | Accords de Munich : règlement des Sudètes
- Après : Drôle de guerre | Campagne de Norvège
- Chronologie : septembre 1939
- (de) Fall Weiß
- Liste des opérations lors de la Seconde Guerre mondiale
Notes et références
- ↑ Ces deux dernières régions constituent la majeure partie de l'actuelle République tchèque
- ↑ Cette fermeté était largement feinte selon Eric Hobsbawm dans L'Âge des extrêmes, p. 210, qui s'appuyant sur l'ouvrage de Donald Cameron Watt, How war came : « Lorsque les armées allemandes entrèrent en Pologne, le gouvernement de Neville Chamberlain était encore disposé à pactiser avec Hitler, ainsi que celui-ci l'avait escompté »
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