- Métallica
-
Metallica
Metallica en 1986, lors de la tournée Master of Puppets, avec (de g. à d.) Cliff Burton, James Hetfield, Kirk Hammett et Lars Ulrich derrière la batterie.Pays d’origine États-Unis Genre(s) Hard rock[1]
Heavy metal[1]
Speed metal
Thrash metalAnnées actives depuis 1981 Label(s) Megaforce, Elektra, Warner Bros. Site Web metallica.com Membres James Hetfield
Lars Ulrich
Kirk Hammett
Robert TrujilloAnciens membres Cliff Burton †
Dave Mustaine
Jason Newsted
Lloyd Grant
Ron McGovney
John MarshallMetallica est un groupe de metal américain formé le 28 octobre 1981[2] et qui commença sa carrière avec le thrash metal[3] pour ensuite se tourner vers d’autres styles de metal. Il a obtenu un très grand succès pour chacun de ses albums, avec environ 100 millions de disques vendus à travers le monde[4],[5], dont 60 millions aux États-Unis[6],[7]. En moyenne, près de 20 000 albums par semaine sont achetés dans le monde, ce qui place Metallica en tête du plus gros vendeur de metal au monde. L'album Metallica (souvent appelé Black Album), sorti en 1991, fut vendu aux environs de 22 millions de copies, ce qui en fait le 25e album le plus vendu aux États-Unis[8].
Metallica est considéré comme étant l'un des groupes qui constituèrent le Big Four of Thrash[9] des groupes de thrash metal, aux côtés de Megadeth, Slayer et Anthrax.
Le groupe a reçu jusqu'à maintenant 9 Grammy Awards et a reçu les honneurs de MTV les intronisant « Icônes du Rock ».
En 2005 dans le magazine Forbes, Metallica est classé 23e parmi les cent célébrités les plus puissantes toutes catégories confondues (show-bizz, sport, littérature).[10]. Dans l'industrie musicale, il est à la 4e place[11], après Madonna, Elton John et Puff Daddy.
Le groupe a connu de nombreux changements de personnel dans son histoire et essaie maintenant de s’inscrire sur la durée avec le bassiste Robert Trujillo depuis 2003, ainsi dans le jeu Guitar Hero: Metallica, ce dernier est le seul bassiste présent, malgré le passé du groupe.
Sommaire
- 1 Histoire
- 2 Membres
- 3 Déclarations et anecdotes
- 4 Style musical
- 5 Inspiration
- 6 Discographie
- 7 Vidéographie
- 8 Jeux vidéos
- 9 Notes et références
- 10 Liens externes
Histoire
L'avant-Metallica (1960–1981)
Lars Ulrich est né le 26 décembre 1963 à Gentofte au Danemark.[12] Il est éduqué dans un milieu favorisé, son père, Torben Ulrich, étant un joueur professionnel de tennis reconnu dans le monde entier (il est aussi acteur, musicien, écrivain et peintre). En 1973, un ami du père, Ray Moore (un jazzman sud-africain qui était venu jouer à Copenhague) emmène Lars à son premier concert.[13] Le garçon (âgé de 9 ans) apprécie tellement le concert qu'il achète le dernier album du groupe qu'il avait vu la veille(Fireball de Deep Purple).
Dave Mustaine, quant à lui, est né le 13 septembre 1961 à La Mesa, à l'est de San Diego, en Californie.[14] Le père de Mustaine est agité et instable. Ses coups de tête obligent sa mère à déménager fréquemment.[14] En 1974, Mustaine découvre la pop grâce à sa sœur qui adore Cat Stevens. Mais très vite il est beaucoup plus intéressé par les groupes de rock, notamment Led Zeppelin.[14] « Houses of the Holy et Four Stick[15] était un de mes disques préférés avec le White Album des Beatles [...] Cela a été une période très formatrice pour moi. »[14]
Mustaine était quelqu'un d'assez prétentieux dans sa jeunesse, comme il l'a confié dans une interview : « Led Zep donna un concert dans ma ville. Mais c'était juste après la sortie de The Song Remains the Same, je les trouvais moins bons qu'avant, alors j'y suis pas allé. J'étais un jeune guitariste prétentieux, et je n'avais aucune idée du tort que je me faisais en n'y allant pas. ».[16] Il connait ses premiers succès avec un groupe nommé Panic.[16]
Entre-temps, ailleurs en Californie, un garçon nommé Kirk Hammett découvre la musique rock en même temps que Mustaine. Il se met à la guitare à l'âge de 15 ans, en 1977.[16] Kirk est né le 18 novembre 1962. Il a grandi à El Sobrante, une ville non loin de San Francisco. Il est le fils d'un officier dans la marine et d'une mère fonctionnaire, il a également un frère plus âgé (Rick), et une jeune sœur (Tracy).[16] Kirk commence à écouter du rock très jeune, comme il l'a dit lors d'une discussion organisé par le site internet twec.com : « J'aimais Jimi Hendrix, Kiss, Aerosmith et ZZ Top. Et je me disais que si j'apprenais à jouer leur musique, je deviendrais plus proche d'eux et que j'aurais en quelque sorte la clé du mystère. Quand vous apprenez les morceaux de quelqu'un, ça vous donne des réponses à un niveau musical, mais il reste mystérieux à d'autres niveaux. Je pensais juste que si je jouais leurs chansons, j'établirais un lien avec eux. ».[16] Dès son plus jeune âge, Hammett fait preuve d'une grande intelligence voire d'une grande brillance.[16] Sa première guitare est une Montgomery Ward, qu'il branche sur un ampli qu'il a fait lui-même avec un haut parleur et une boite à chaussures. Dès qu'il obtient l'argent nécessaire, il achète une Fender Stratocaster modèle 1978, puis, après avoir travaillé chez Burger King, il s'achète un ampli Marshall.[17] Il part donc en quête d'autres musiciens pour former un groupe. Il rencontre rapidement le chanteur Paul Baloff. Le duo se met à écrire des chansons et crée le groupe Exodus.
Environ trois semaines après la naissance d'Hammett, un couple du nom de Jan et Ray Burton donne naissance à leur fils, Cliff Burton le 10 février 1962. C'est alors le benjamin de la famille - il a un frère (Scott) et une sœur (Connie). Décrit comme étant un enfant très actif, il fait ses études au collège Earl Warren puis au lycée de Castro Valley.[18] Lorsqu'il est adolescent, un évènement bouleverse sa vie : son frère meurt d'un cancer à 16 ans.[19] On raconte que c'est ce qui a motivé Burton à faire de la basse.
A l'école, il l'étudie théoriquement et prend des cours de septembre 1978 à janvier 1980, grâce auxquels il fait énormément de progrès. Les groupes locaux s'intéressent rapidement à lui : il joue avec AD 2 Million puis avec Agents of Misfortune (d'ailleurs, le guitariste de ce groupe - Jim Martin - deviendra plus tard celui de Faith no More). Par la suite, Jim Martin et Cliff Burton forment un autre groupe du nom d'EZ Street dans lequel officie le batteur Mike Puffy Bordin (lui aussi futur membre de Faith no More).[18] Kirk Hammett assiste d'ailleurs à l'un des premiers concerts d'EZ Street. Il veut voir ce que valent les musiciens locaux avant de fonder son propre groupe - Exodus. Il racontera plus tard que lors du concert, l'ampli du bassiste avait rendu l'âme, mais qu'au lieu de quitter la scène, il s'était mis devant son ampli et avait commencé à headbanger.[20] Plus tard, Burton quitte EZ Street pour un groupe de San Francisco nommé Trauma, comme l'a raconté Jim Martin : « Cliff a quitté EZ Street. Moi je suis resté avec le groupe et on a continué pendant un petit moment avec des changements incessants de musiciens [...] Cliff et moi, on continuait à jammer la plupart du temps avec Dave Donato à la batterie. ».[20] En concert, Burton se fait remarquer pour les solos de basse qu'il effectue, alors que les guitares poursuivent le rythme, ce qui est une nouveauté à l'époque.[20] Les maisons de disques et Brian Slagel - un « métalleux » de Los Angeles commencent à s'intéresser au combo.
A environ 3 000 kilomètres de là, un adolescent du nom de Jason Curtis Newsted fournit de gros efforts pour jouer du rock. Il est né le 4 mars 1963 à Battle Creek, dans le Michigan, il réside jusqu'à 14 ans dans la ville de Niles. Il mène lors de son adolescence une vie active, rythmée par le sport. Il quitte le lycée avant d'avoir son diplôme de fin d'études (qu'il a depuis acquis). Il tente d'apprendre la basse, mais ses débuts ne sont pas très concluants. Puis, il fait du piano pour finalement se remettre à la basse, et rejoint un groupe local du nom de Gangster en compagnie de son ami - et professeur de basse - Tim Hamlin.
Virgil et Cynthia vivent avec leurs trois enfants -David, James et DeDe- à Los Angeles. Le père est camionneur -propriétaire d'une société de transport- et la mère est chanteuse. James Alan Hetfield, né le 3 août 1963, fait preuve -et cela dès son plus jeune âge- d'un don musical. Il prend des leçons de piano, mais joue plus volontiers de la batterie -celle de son frère ainé, David -, puis, lorsqu'il devient adolescent, se met à la guitare.[21] En 1976, ses parents divorcent. L'année suivante, il rentre au lycée de Downey au sud de Los Angeles. Il y fait la connaissance de Dave Marrs et Ron McGovney, tous les deux fans de Kiss et Aerosmith. En 1980, Hetfield monte un groupe appelé Obsession, composé des frères Veloz (basse, batterie) et d'un guitariste rythmique, Jim Arnold. Un an et demi plus tard, Hetfield, Jim Arnold et son frère Chris forment le groupe Stynx dans lequel ils ne jouent que des reprises de Rush. Mais cette association ne dure pas, Hetfield quittant rapidement le groupe.[22] Sa famille est alors frappée par une tragédie : sa mère meurt d'un cancer. Il déménage dans une ville proche - Brea - chez son frère.[22] Hetfield rencontre un nouveau guitariste du nom de Hugh Tanner et, accompagnés de McGovney à la basse, ils forment Phantom Lord. McGovney ne sachant pas jouer de la basse, Hetfield lui apprend sur le tas. James Hetfield est pour la première fois à la tête d'un groupe sérieux. McGovney raconta : « On a répété avec Hugh Tanner pendant un temps. Il était assez doué [...] Puis on a passé une annonce pour trouver un guitariste. [...] Un type qui s'appelait Troy James y a répondu et a rejoint notre groupe. ».[23] Quelques mois plus tard, les parents de McGovney, qui possèdent 3 maisons, permettent au groupe de s'installer gratuitement dans l'une d'entre elles, qui allait être démolie pour laisser place à une nouvelle autoroute, l'US 105. Phantom Lord change de nom pour Leather Charm, qui adopte un son plus Glam Rock, à la Mötley Crüe.[23] Hetfield devient officiellement le chanteur du groupe.
Lars Ulrich obtient sa première batterie en 1977, offerte par ses parents et non pas comme le veut la légende, par sa grand-mère (qui lui en acheta bien une, mais beaucoup plus tard).[24] En août 1981, la famille Ulrich déménage aux États-Unis, à Newport Beach, près de Los Angeles. Le jeune Ulrich prend une année sabbatique car il ne sait pas s'il veut devenir joueur de tennis comme son père. Dès son arrivée, il commence à s'intéresser au mouvement NWOBHM jusqu'à devenir un spécialiste de ce genre musical.[25] Il se lie d'amitié avec John Kornanens et Brian Slagel, fans comme lui de ce mouvement.[26] Kornarens racontera à propos d'Ulrich: « Lars vivait dans une maison composée de trois pièces. Sa chambre était devant, face au jardin. Celle de ses parents était derrière et entre les deux il y avait une petite pièce. [...] Et, un jour, il ouvre la porte de cette petite pièce. Elle était entièrement occupée par une batterie toute blanche. Il s'installe derrière son instrument et il commence à taper dessus n'importe comment ... »[27]
Pendant ce temps là, Hetfield et McGovney commencent à maîtriser leurs instruments : grâce aux cours de warch anas, McGovney devient un bon bassiste. Malgré cela, ils n'avancent pas dans leurs compositions.[28] Le groupe cherche alors un batteur. Hugh Tanner les met en relation avec Ulrich. Ulrich est auditionné, mais son faible niveau ne plaît pas à Hetfield et McGovney - Troy James ne faisant plus partie du groupe.[28]
Jason Newsted quitte le lycée en 1981 à trois mois du diplôme de fin de cycle et quitte le Michigan pour rejoindre la Californie. Devenu bon bassiste, il fait quelques jobs pour subvenir à ses besoins, pendant qu'il monte un groupe. Newsted se lie d'amitié avec un batteur, Kelly David-smith, avec lequel il joue brièvement dans un groupe nommé Paradox. Il déménage à ScotsDale avec David-smith (dans l'Arizona), il enrôle deux guitaristes, Mark Vasquez et Kevin Horton, et baptise son groupe Dogz. Horton est ensuite remplacé par Ed Carlson, et un chanteur, Erik A.K. Knutson, est recruté. Peu après, le groupe change à nouveau de nom pour s'appeler Flotsam and Jetsam.[29]
Formation et débuts (1981–1982)
Lars et James: le commencement
À l'été 1981, Lars Ulrich annonce à ses parents qu'il part en Europe, plus précisément en Angleterre, pour suivre la tournée de Diamond Head, l'un de ses groupes préférés.[30] Durant la tournée, il rencontre Sean Harris, un des membres de Diamond Head.[31] À son retour d'Angleterre, Lars est comme « possédé » par le fait de monter un groupe, il commence à chercher sérieusement des musiciens.[32]
Pendant ce temps, Brian Slagel décide de lancer un fanzine nommé New Heavy Metal Revue qu'il rédige chez lui avec John Kornarens. Plus tard il décide de faire une anthologie du nom de The New Heavy Metal Revue Presents Metal Massacre, qui sera vendue avec le magazine. Lars Ulrich, emballé par le projet, dit à Slagel qu'il mettra une de ses chansons sur l'anthologie...alors qu'il n'a même pas encore de groupe. Ulrich téléphone alors à Hetfield qu'il n'avait pas revu depuis son audition peu concluante. James Hetfield témoigna : « Lars m'a dit qu'il avait un ami, Brian Slagel, qui allait sortir un album de Metal, et qu'il avait accepté qu'on lui fournisse un titre. 'J'arrive tout de suite !', j'ai hurlé ! ».[33] Une répétition est rapidement organisée chez McGovney. Hetfield est alors surpris : « Lars était devenu un bien meilleur batteur. Et puis il avait une batterie flambant neuve, une authentique Camco. On a joué des chansons que j'avais écrites pour Leather Charm, Hit the Light et No Remorse. ». Hetfield et Ulrich deviennent alors amis, ils se mettent à écouter des disques ensemble. Hetfield apprécie rapidement la musique européenne qu'écoute Ulrich. Le bouclage de l'anthologie approchant, les trois compères décident d'enregistrer la chanson Hit the Lights. C'est une chanson rapide et pleine d'énergie qui raconte que lorsque le groupe monte sur scène, il est prêt à se donner à fond.[34]
Le groupe doit alors trouver un nom pour être crédité sur le disque. Il y a plusieurs théories quant à l'origine du nom Metallica. Certains affirment que le groupe aurait tiré son nom d'un livre appelé Encyclopaedia Metallica. Une autre théorie, plus probable, serait que ce soit Ron Quintana, éditeur d'un fanzine, qui en eût l'idée. Ron aurait demandé à Lars son avis concernant le nom de son fanzine. Il hésitait entre Metal Mania et Metallica. Lars lui aurait conseillé le premier et « emprunté » le second pour son groupe.
Un guitariste solo déjanté... Dave Mustaine
Le groupe auditionne un nouveau guitariste noir à l'accent Jamaïcain du nom de Lloyd Grant, qui prend le statut de guitariste solo provisoire.[35] Le groupe passe ensuite une annonce dans The Recycler dont le contenu aurait été : « on recherche un guitariste solo déjanté et rapide ». Un certain Dave répond à cette annonce. C'est Dave Mustaine qui a l'expérience et la technique qui manque alors à Metallica.[36]
« On avait emprunté un quatre pistes Tascam et on a enregistré 'Hit the Lights'. J'ai assuré le chant et j'ai joué de la guitare rythmique et de la basse. Lars, lui, était à la batterie. En fait on n'était qu'un duo. ».[37]. Le line-up du groupe lors de l'enregistrement de la chanson est assez confus. Les solos de la chanson - qui ne sont pas joués par Hetfield - sont question d'un vaste débat. Mustaine venant d'arriver dans le groupe, Lars et James attendent qu'il fasse ses preuves. Il enregistre alors les solos de « Hit the Light », mais Lars Ulrich juge qu'il serait mieux que Lloyd Grant les ré-enregistre, comme le confirme McGovney : « [...] Dave a joué les deux solos de 'Hit the Light' mais, pour le second, ils ont gardé la version de Lloyd, parce qu'ils la trouvaient meilleure. ».[38] On sait que le solo est enregistré quelques heures avant que Ulrich et Hetfield ne remettent la cassette à Brian Slagel pour le mixage de l'anthologie. L'enregistrement sur le 4 pistes explique que la chanson ait un si mauvais son.
Sans Kornarens, la chanson ne serait jamais apparue sur l'anthologie. En effet, c'est lui qui finance le mastering de la chanson (50$), alors que le groupe est totalement fauché. Sur le premier pressage, Metallica est en fait orthographié « Mettallica », faute qui sera corrigée sur les albums du second pressage. Sur celui-ci, la chanson est réenregistrée, McGovney cette fois tient la basse et Mustaine effectue tous les solos.[39]
Début 1982, le groupe, qui trouve une certaine stabilité, commence à répéter régulièrement dans le garage de McGovney. James se demande alors s'il doit jouer de la guitare et à la fois chanter. Il lui arrive de dire qu'il devrait se concentrer sur la guitare et laisser le micro à un meilleur chanteur.[40]
Les membres du groupes font des petits boulots comme le rappelle McGovney « James était au chômage à l'époque, Lars travaillait la nuit dans une station-service. Et Dave était... Un travailleur indépendant. » En fait, Mustaine gagnait sa vie en vendant de la drogue comme il le révéla en 1999.[40]
Les premiers concerts
Metallica réussit à maîtriser une dizaine de chansons et est enfin prêt pour donner des concerts. Parmi ces chansons se trouvent deux compositions originales : « Hit the Lights » (généralement cette chanson ouvre le concert) et Jump in the Fire. Les autres chansons sont des reprises : quatre de Diamond Head, une de Savage, une de Sweet Savage et une de Blitzkrieg. Le groupe démarche les clubs de Los Angeles. Il monte sur la scène du Radio City Hall à Anaheim. Le concert, d'après certains témoins, est assez chaotique : Mustaine a des problèmes avec sa pédale de distorsion alors qu'il est le seul guitariste sur scène (Hetfield chante uniquement lors de ce concert). Il casse une corde, mais n'ayant pas pris une seconde guitare, il doit changer la corde sur la scène.[41]
Ron McGovney devient entre-temps le photographe officiel de Mötley Crüe.[41] Peu après le premier concert de Metallica, Saxon, l'un des groupes phares de la scène NWOBHM doit venir à Los Angeles pour faire une représentation au Whisky A Go-Go. Ron McGovney rencontre au club les membres de Mötley Crüe : « 'Hé, Ron qu'est ce que tu fais là ?' ils m'ont demandé. Je leur ai expliqué que Saxon allait jouer au Whisky et que mon groupe voulait essayer de faire leur première partie. 'C'est nous qui devions la faire, cette première partie', ils m'ont dit. 'Mais on est trop célèbres pour ça, maintenant. Viens avec nous, on va te présenter la fille qui s'occupe des engagements.' Grâce à ça j'ai pu lui remettre la cassette. ».[41] La cassette en question est constituée de Hit the Lights et des reprises de Killing Time et Let it Loose.[41] « Elle m'a rappelé le jour suivant. Je me souviens qu'elle m'a dit :'Vous êtes doués. Vous me faites penser à Black'n'Blue, un groupe local. (Black'n'Blue avec le lead-guitariste Tommy Thayer actuel lead guitariste de Kiss) [...] Saxon va jouer deux soirs de suite. Ratt ouvrira pour eux le premier soir et vous, le lendemain.' ». Le groupe joue alors son second concert au Whisky A Go-Go, Hetfield occupe la place de chanteur, Mustaine s'occupant de toutes les partitions de guitares.[42] Le groupe, à cause de son manque d'expérience, n'est pas très sûr de lui, comme se le rappelle John Bush, chanteur d'Armored Saint puis d'Anthrax, adolescent à l'époque du concert.[42].
Il se passe un temps avant leur troisième concert à la Concert Factory de Costa Mesa. Metallica recrute un second guitariste, Brad Parker (surnommé Damien C. Phillips), mais celui-ci est renvoyé : Brad Parker chauffe la salle en effectuant des solos de guitare alors que le groupe n'est pas sur scène, ce qui ne leur plaît pas, encore moins à Mustaine qui est le guitariste soliste. Durant le concert, le groupe joue un nouveau morceau appelé The Mechanix.
Le groupe décide de faire une nouvelle démo, cette fois uniquement constituée de morceaux originaux. Se retrouvent sur la cassette les morceaux Hit the Lights, The Mechanix, Jump in the Fire et Motorbreath autre nouvelle - et rapide - chanson. La démo est destinée à assurer la promotion du groupe auprès des clubs de Los Angeles.
La démo est nommée Power Metal à cause d'une bourde de McGovney : « C'est une drôle d'histoire. Je devais faire imprimer des cartes de visite avec le nom du groupe pour qu'on les envoie à des responsables de club avec notre démo. La carte devait juste comporter le logo de Metallica et notre numéro de téléphone. Mais j'ai trouvé que ça avait l'air trop quelconque, alors j'ai décidé de rajouter quelque chose sous le logo. Je voulais pas mettre 'hard rock' ni 'heavy metal', alors j'ai eu idée de mettre 'power metal'. Je trouvais que ça sonnait bien. Pour autant que je sache, aucun groupe n'avait employé cette expression avant nous. » McGovney les montre alors à Ulrich qui pique une crise : « J'ai apporté les cartes au groupe mais Lars a piqué une crise en les voyant. Il était vraiment furieux. 'Qu'est ce que t'as fait ?', il m'a démandé. 'Putain, mais c'est quoi ce Power Metal ? J'arrive pas à croire que t'aies fait un truc aussi con ! On peut pas utiliser ces cartes avec ça dessus !' C'est donc à cause de cela que la démo fut surnommée Power Metal. »[43]
Le quatrième concert du groupe se déroule au lycée de Lars (la Backbay High School), le 25 mai 1982.[43] Cette fois-ci, Metallica joue dix morceaux : cinq reprises et cinq morceaux originaux.[43] C'est le premier concert où James Hetfield décide de jouer de la guitare rythmique et d'assurer le chant en même temps. Mais il envisage encore de se limiter au chant.[43] Le groupe engage alors un autre guitariste du nom de Jeff Warner pour une apparition à la Concert Factory de Los Angeles le 28 mai.[43] Le concert a bien lieu, mais Jeff Warner se retire du groupe car Dave Mustaine ne le laisse jouer aucun solo.
Après un nouveau concert au Radio City Hall d'Anaheim le 5 juin, le groupe attend avec impatience la sortie de l'anthologie de Brian Slagel, Metal Massacre.[44] En quelques années, l'anthologie se vend à environ 30000 exemplaires, une première pour un disque indépendant et réalisé par un passionné.[44] Les Metal Massacre sont devenus une véritable institution, car ils ont permis de découvrir de nombreux groupes, comme Metallica (sur la première édition[45]), Slayer (sur la troisième[46]), Voivod, Metal Church et Hellhammer (sur la cinquième[47]).
Enregistrement de la première démo professionnelle
Après s'être de nouveau produits au Concert Factory de Costa Mesa le 26 juin, les membres de Metallica prennent une décision importante: ils ont à présent assez de chansons pour pouvoir faire un enregistrement professionnel et les sortir sur une cassette.[48]
Metallica compte sur le système d'échange de cassettes pour se faire connaître aux yeux du milieu underground et peut être signer un contrat avec une maison de disques. Ces réseaux étaient une sorte de proto-Internet, où les fans de groupes partageaient la musique qu'ils connaissaient en s'échangeant des cassettes.
Le problème de l'enregistrement est rapidement résolu car Lars Ulrich devient ami avec un certain Kenny Kane, propriétaire d'une maison de disques. Ce dernier avait vu Metallica en concert et était prêt à faire un enregistrement:[49] « Un mec du nom de Kenny Kane a rassemblé un peu d'argent pour qu'on puisse enregistrer aux Chateau East Studios à Tustin, en Californie. On avait écrit quelques chansons entre-temps [et on continuait à jouer] Killing Time', Let It Loose et un ou deux titres de Diamond Head en concert. ».[50]
Lors des sessions d'enregistrement, Ron McGovney n'apprécie guère Kenny Kane, comme il l'avouera à Shockwave : « Kenny Kane avait un label Punk qui s'appelait High Velocity. C'était une branche de Rocshire Records, une maison de disques d'Orange County. Il avait dit qu'il nous donnerait de l'argent pour que l'on fasse un EP. on est donc rentré en studio. ».[50] Le groupe choisit d'enregistrer pour ces sessions, Hit the Lights (version qui figurerait sur le second pressage de l'anthologie Metal Massacre), The Mechanix, Jump in the Fire et Motorbreath ainsi que trois chansons plus récentes Seek and Destroy, Metal Militia et Phantom Lord.[50]
Il y a dès lors un problème car High Velocity est spécialisé dans le punk et non dans le metal. Comme l'explique James : « en studio, lorsque l'on a commencé à enregistrer nos propres morceaux, Kenny a dit : 'Mais ça ressemble pas du tout à ce que j'ai entendu !'. 'Ben ouais, Kenny. Les chansons que t'as entendues, elles sont pas de nous. ».[50] Exceptionnellement, Kane laisse au groupe les bandes, Ulrich et son ami Pat Scott en font des copies, qu'ils donnent à leurs relations. Mc Govney déclarera à ce sujet que « Cette démo a beaucoup voyagé. Elle est même allée au Japon. On a reçu du courrier du monde entier. ».[50]
Le groupe fait alors imprimer une publicité pour le magazine BAM, pour promouvoir la cassette. Ron McGovney : « Ça nous a coûté 600$, ce qui était une grosse somme en 1982. C'est probablement Lars et James qui en ont eu l'idée. Ils ont rédigé l'annonce, me l'ont montrée, et ils m'ont dit que ça couterait 600$. Alors j'ai dis : 'OK. Lars, James, vous avez cette somme ?' Ils ont répondu : 'On a pas une thune'. J'étais le seul à avoir un peu d'argent, alors j'ai fait un chèque de 600$ à BAM. Aujourd'hui, je n'ai toujours pas revu cette somme. ».[51]
La démo, surnommée No Life 'Til Leather, d'après le premier vers de Hit the Lights et peut être en hommage de l'album live de Motorhead, No Sleep 'til Hammersmith, se diffuse dans les réseaux d'échange à plein régime[50]; et « toutes les personnes qui comptaient possédaient la démo parce qu'on l'avait envoyée à K.J Doughton en Oregon, au magazine Aardshok en Hollande et à Bernard Doe de Metal Forces en Angleterre. ».[52]
Dave, Ron, James, et Lars: les tensions
A l'été 1982, les relations entre les membres de Metallica deviennent tendues:[52] Ron McGovney vit de plus en plus mal le manque d'égard dont les autres font preuve envers lui.[52] Dave Mustaine est également sur le fil du rasoir à cause notamment de ses nombreuses sautes d'humeur.[52] Mustaine est même renvoyé temporairement de Metallica à la suite d'une bagarre avec Hetfield dont les raisons sont obscures : il existe plusieurs versions de l'incident et certaines sont contradictoires. Voici ce qu'a confié Dave Mustaine en 1999 : « Je dealais pour joindre les deux bouts parce que ma mère avait déménagé. C'était devenu mon business. Seulement, quand on faisait un concert, les gens savaient que j'étais pas chez moi, alors ils entraient par la fenêtre et ils me piquaient ma dope. Il n'y a pas énormément de cachettes dans une maison et généralement, les voleurs étaient des clients, des mecs qui étaient déjà venus chez moi. Alors j'ai pris des chiens pour protéger ma came [...] J'ai emmené ma chienne avec moi à une répétition un jour, et elle a mis ses pattes sur la voiture du bassiste. Je sais pas si elle a rayé la carrosserie, si elle a laissé des traces ou si elle l'a cabossée. J'en sais rien. ».[53] Hetfield, semble-t-il, n'a pas apprécié : il a calloté l'animal, l'a repoussé ou a posé sa main (ou son pied) sur elle (doucement ou brutalement, on l'ignore). « James a donné un coup de pied à ma chienne et on a commencé à s'engueuler. Une chose en entraîne une autre, j'ai fini par le frapper, ce que je regrette. ».[53] Ron MCGovney a lui aussi évoqué l'incident dans le magazine Shockwaves : « Dave est venu chez moi un dimanche après-midi avec ses deux pitbulls. Je crois que j'étais sous la douche à ce moment-là. Quoi qu'il en soit, il a détaché ses chiens, et ils se sont mis à sauter sur ma voiture et à salement la rayer. James est sorti et a dit : 'Hé, Dave, éloigne ces putains de chiens de la voiture de Ron !' et Dave a répondu : 'Bordel, t'as dit quoi, là ? T'avises pas de parler de mes chiens comme ça !' Ils ont alors commencé à se battre. Leur bagarre s'est poursuivie chez moi, et quand je suis sorti de la douche, j'ai vu Dave envoyer un direct à James, qui a valdingué à l'autre bout de la pièce. Alors j'ai sauté sur le dos de Dave, mais il m'a balancé sur la table du salon. Puis James s'est relevé et il a hurlé à Dave : 'Tu fais plus partie du groupe ! Fous le camp !' Alors Dave a emmené toutes ses affaires et il est parti. Il avait la haine. Le lendemain, il est revenu, en pleurs, nous supplier : 'S'il vous plaît, reprenez-moi dans le groupe !' ».[53][54]
Après plusieurs concerts, notamment à la Metal Massacre Night, les relations entre Ron McGovney et les autres membres du groupe se dégradent : comme il le dit lui-même, à propos d'un voyage pour aller faire un concert à San Francisco : « J'avais loué une remorque. On y a mis la batterie et tout notre matériel, on l'a accrochée à la camionnette de mon père et on est tous montés dans cette dernière. J'étais jamais allé à San Francisco avant ça. Je me souviens avoir fait le tour de Chinatown avec cette remorque, et ça commençait à me faire chier de chercher le club sans arriver à le trouver. Les autres étaient derrière, à boire et à s'amuser, et moi, j'en avais plein le cul [...] Ca a commencé chez nous. [...] Mes affaires disparaissaient. Le pire ç'a été quand on a joué avec Kaos, le groupe de mon copain Jim. [...] Apparemment un ami de Dave en a profité pour voler ma seconde basse, une Ibanez. Mon blouson de cuir avait aussi disparu. J'en avais vraiment marre de tout ça. ».[55] Les autres membres de Metallica se rendent compte que McGovney est à bout de nerf et contactent alors Brian Slagel pour trouver un nouveau bassiste. Il leur conseille de voir le groupe Trauma « parce que leur bassiste est génial ».[55]
Cliff Burton
Le bassiste en question s'appelle Cliff Burton, qui, après avoir quitté le groupe EZ Street, a rejoint Trauma. Chose peu commune pour l'époque, il fait des solos de basse, porte des pantalons pattes d'eph (chose de très mauvais goût pour l'époque, le pantalon à la mode étant le spandex), et headbangue sans retenue sur scène.
James Hetfield et Lars Ulrich assistent donc à un concert de Trauma à San Francisco. Ils en ressortent époustouflés par la prestation de Cliff Burton. Dave Marrs déclarera à propos d'Ulrich et d'Hetfield : « Ils disaient : 'Nom de dieu ! Regarde moi ce type !'. La chose qui frappait le plus, c'est que si on était habitué à voir des guitaristes solos, là, ils étaient en face d'un bassiste solo. Ils trouvaient ça génial. »[56] James Hetfield confiera à Aardshock : « On a vraiment été bluffés par ce bassiste hippie qui headbangait tout le temps. »[56] Ils proposent donc à Cliff de les rejoindre. Ce dernier se montre réticent, car il ne veut surtout pas quitter San Francisco pour rejoindre Los Angeles qui est alors peuplé de groupe Glam Metal qu'il n'apprécie guère.[56] Toutefois, Cliff envisageait bien de quitter Trauma comme il le déclara plus tard au journaliste Harald Oimoen : « Avec Trauma, on est allé à LA et on y a donné quelques concerts. Pendant qu'on y était, Lars et James nous ont vus et ils ont eu envie de m'avoir dans le groupe. Alors ils se sont mis à me téléphoner régulièrement. Je suis venu les voir quand ils ont joué à Frisco. Et puis, finalement, j'ai commencé à... en avoir marre de Trauma... Pour différentes raisons. Alors je leur ai dit adieu. Ils commençaient à se la jouer... Bref, ça devenait commercial à divers niveaux. Et il y avait des choix musicaux qui ne me plaisait pas. ».[56]
Le groupe continue alors à jouer quelques concerts : le 1er octobre, ils se produisent au Woodstock puis le 18 octobre à San Francisco où ils jouent une nouvelle chanson nommée « No Remorse ».[57]
Après quatre autres concerts à Los Angeles et ses environs, ils rejouent au Old Waldorf le 29 novembre. Ce concert fut important pour trois raisons : le groupe Exodus ouvrait pour eux et parmi eux se trouvait un jeune guitariste de 20 ans du nom de Kirk Hammett; le concert fut enregistré et donna matière à une nouvelle démo, que les fans surnommèrent "Live Metal Up Your Ass" - le son qui devait à l'origine être enregistré avec une table de mixage a été finalement enregistré sur un quatre piste ; et le morceau Whiplash est joué pour la première fois en public.[57]
Le concert du lendemain au Mabuhay Gardens à San Francisco est la dernière apparition de McGovney au sein de Metallica. Il expliqua à la radio KNAC en 1993 que le voyage du retour fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase et le poussa à partir : « Sur le chemin de Los Angeles on s'est arrêté pour acheter de l'alcool et ils ont pris quatre litres de whisky. James, Lars et Dave étaient complètement torchés. Pendant que je conduisais, ils passaient leur temps à cogner la vitre pour que je me gare pour qu'ils puissent pisser. Et puis, à un moment, alors qu'on était à l'arrêt, je tourne la tête et je vois Lars allongé en plein milieu de l'Interstate 5. Incroyable ! Alors je me suis dit : "Ca suffit les conneries !" ».[57]
McGovney subit encore d'autres désagréments : « Ensuite un de mes amis m'a dit qu'il avait vu Dave verser de la bière dans les capteurs de ma basse - une Washburn - en disant : 'Je déteste ce connard de Ron'. Le lendemain, ma basse marchait pas. Et ma copine de l'époque m'a confié qu'elle les avait entendus dire qu'ils prendraient Cliff dans le groupe. »[58] Peu de temps après : « Après que Dave a niqué ma basse, quand les autres sont venus répéter, je leur ai dit : 'Foutez le camp de chez moi!'. Je me suis tourné vers James et je lui ai dit : 'Je suis désolé James, mais toi aussi, il faut que tu partes'. Deux jours plus tard, leur matériel n'était plus chez moi. »[58] McGovney était aussi très ennuyé par la façon dont les choses avaient tourné : « Cette histoire m'a tellement dégouté que j'ai vendu mon matos... J'en avais vraiment plein le cul de tout ça. » Ron McGovney se doutait que Cliff allait prendre sa place : « Après les avoir entendu parler de Cliff, j'ai eu des soupçons... J'ai en quelque sorte deviné ce qui se tramait. »[58]
On peut conclure que McGovney est parti de lui-même du groupe et n'a pas été viré, comme il l'a déclaré : « Si vous vous fiez à leur version, c'est eux qui m'ont foutu dehors. Mais jamais, jamais ils ne m'ont dit : 'Tu ne fais plus partie du groupe'. »[58]
Dave Mustaine a tout de même reconnu dans une interview pour Metal Hammer dans les années 1990 : « J'ai besoin de confesser un truc que j'ai fait à Ron McGovney... J'ai versé de la bière dans les capteurs de sa basse. Il s'en souvient encore tandis que moi, j'avais oublié. Mais j'ai vu qu'il pleurnichait à ce propos dans une interview il y a quelque temps, et je voudrais faire la paix. »[59] McGovney commente ces évènements : « C'est si vieux que ça n'a plus d'importance aujourd'hui. Je vous ai juste dit ce que je ressentais à l'époque. Je veux qu'il soit clair que cette histoire ne m'ennuie plus. Ca s'est passé il y a quatorze ans. Ce n'est plus que des souvenirs. Je m'entends à nouveau bien avec eux maintenant. »[59]
A peine les membres de Metallica sont séparés de McGovney, [60] qu'ils décident de quitter Los Angeles pour San Francisco pour que Cliff Burton les rejoigne (condition qu'il avait imposé aux membres du groupe). Le déménagement est fini en quelques mois et le 28 décembre 1982 a lieu la première répétition avec Cliff Burton.[59]
Lars et James s'installent tout d'abord au 3132 Carson Boulevard, chez Marc Whitaker, un ami commun. Il fait des études en tant qu'ingénieur du son et fréquente la scène metal. Mustaine s'installe chez la grand-mère de Whitaker.[61] Une opportunité inattendue se présente au groupe lorsque Whitaker leur dit qu'il a besoin d'un groupe pour enregistrer une démo (dans le cadre de ses cours). James : « On a fait une démo, gratuitement, de « Whiplash » et « No Remorse ». Elle avait un très bon son. C'était le meilleur enregistrement qu'on ait jamais eu jusque-là. ».[62]
Plus tard, le groupe s'installe dans le quartier d'Albany. Jeff Becerra de Possessed se souvient : « J'ai grandi avec ces types. Kirk habitait à deux pas de chez moi et il organisait des soirées démentes. On allait aussi chez les autres. Ils vivaient dans une grande maison délabrée d'Albany, et on y picolait sec. Plein de gens allaient à ses fêtes et en ressortaient déchirés. Si quelqu'un prétend se souvenir d'une de ses soirées, alors ça veut dire qu'il n'y était pas ! »[62]
Mais le groupe ne se contente pas de faire uniquement la fête : ils répètent avec Cliff Burton qui ajoute vite une touche mélodique aux morceaux. Le 5 mars 1983, le groupe joue sur scène avec Burton pour la première fois au Stone. En plus de la setlist habituelle (sans reprises) Burton joue un inédit : « Anesthesia – Pulling Teeth » sur scène.[62] Ce solo de basse est un déluge d'accords et de motifs classiques, le public en est époustouflé.[62] Un second concert a lieu dans ce même club le lendemain et la prestation est alors filmée pour la postérité.[63]
Le succès rencontré à San Francisco avec No Life 'Til Leather permet au groupe de s'accommoder au climat de la ville sans accroches, comme le fait remarquer Bob Nalbandian : « Grâce aux échanges de cassettes, Metallica était extrêmement populaire à San Fransisco avant même d'y avoir mis les pieds. »[63]
L'étape suivante pour Metallica n'allait avoir lieu ni à Los Angeles, ni à San Fransisco, mais à New York sur la côte Est des États-Unis.[64]
« Quelqu'un qu'on connaissait est revenu de San Francisco avec une cassette, et il a dit : 'Johnny, Marsha, il faut que vous écoutiez ça!' Il y avait de la musique dans le magasin. Je me souviens plus de ce que c'était, mais c'était du metal. On passait jamais rien d'autre. J'ai donc arrêté et j'ai mis sa cassette dans le magnéto. C'était à tomber à la renverse ! ».[65]
Jon Zazula avait écouté à l'époque une copie de la cassette Live Metal Up Your Ass dans le magnétophone de son magasin nommé Rock'n'Roll Heaven dans le New Jersey. La cassette du groupe a terminé aux quatre coins du pays depuis sa sortie, aussi vite que No Life 'Til Leather. Jon Zazula réalisa qui avait écouté quelque chose de radicalement nouveau : « Ca ressemblait un peu à Motörhead et on y retrouvait l'esprit de la NWOBHM. Mais c'était américain et c'était nouveau et meilleur. Je trouvais aussi que la section rythmique était très mélodique. Mais quand je dis mélodique, je veux pas dire commercial. C'était une façon totalement nouvelle d'aborder les mélodies. ».[66] En plus de posséder un magasin Jon Zazula organisait des concerts et manageait des groupes à travers sa société Crazed Management.[66] « On a téléphoné à K.J Doughton. Il était l'auteur du tout premier article consacré au groupe que j'ai lu. On n'avait pas le téléphone au magasin, alors on l'a appelé depuis une cabine. Il m'a rappelé le soir même et il m'a dit qu'il faudrait que je discute avec Lars Ulrich. Et Lars Ulrich m'a téléphoné le lendemain. Lars était très positif. Il avait entendu parler de nous : la côte Ouest savait qu'il se passait beaucoup de chose dans le Nord-Est et qu'on était à l'origine de toute cette activité. Je lui ai dit qu'on devait organiser des concerts avec Venom et les Rods et j'ai ajouté : 'On aimerait que vous donniez quelques concerts et on aimerait vous faire part de certaines idées. Si vous venez on pourra en discuter.' On voulait faire quelque chose avec ce groupe. [...] On allait laisser la nature suivre son cours. Enfin, la nature ou le chaos ! ».[66][67] Lars est prêt à se rendre à New York, mais le groupe étant alors sans le sou, Zazula leur paya le voyage.[67]
Dave Mustaine écarté
Fin mars 1983, le groupe et Mark Whitaker leur colocataire/ingénieur du son, louèrent deux véhicules, y mirent leur matériel et entamèrent un voyage de 4500 kilomètres vers New York.[68] Lars Ulrich déclara à propos de Dave Mustaine lors du voyage: « Durant le voyage de San Fransisco à New York, notre patience a atteint ses limites. Il y a eu quelques incidents de trop. Il n'arrivait pas à se contrôler. Et c'était plus... Sur le long terme ç'aurait été un problème. On a donc décidé [de le renvoyer], à mi-chemin entre l'Iowa et Chicago. ».[68] Il déclara ensuite : « On allait attendre jusqu'au jour où on trouverait quelqu'un pour le remplacer. ».[68]
Une fois le groupe arrivé sur la côte Est, Ulrich prévient Zazula du problème Mustaine. Toutefois le groupe devait jouer deux dates en première partie de Vandenburg et Rods au Paramount Theater et à L'Amours, à Brooklyn. Metallica assura les deux concerts, pris une journée de repos, puis le 10 avril 1983, Dave Mustaine fut renvoyé de Metallica.[69] Selon la légende, lorsque Mustaine se réveilla, ses bagages étaient faits et les autres membres du groupe le regardaient d'un air sombre. Hetfield lui lança qu'il ne faisait plus partie de Metallica. Dave demanda simplement à quelle heure décollait son avion. Hetfield répondit qu'ils lui avaient réservé une place dans un car qui partait une heure plus tard.[69] « Une heure plus tard il était dans le car. », [69] confirma Lars sur l'antenne de KUSF.[69] Jon Zazula se souvenant d'ailleurs qu' : « ils l'ont fait monter dans un bus, et ils l'ont renvoyé chez lui. Il était furieux. ».[69]
Kirk Hammett
Bien sûr, les membres de Metallica ne s'étaient pas séparés de Mustaine sans avoir préalablement pris leurs précautions.[70] Une dizaine de jours auparavant, Whitaker - également manager d'Exodus - téléphona à Kirk Hammett et lui demanda de venir à New York pour venir passer une audition.[70] Hammett répondit, sans trop savoir si c'était une blague ou non, « OK, ça marche. ».[70] Le lendemain, un second appel de Whitaker le convainquit que Metallica ne plaisantait pas, et il prépara ses bagages pour New York.[70] Par rapport à son groupe Exodus, Hammett expliqua à Trasher : « A l'époque, Exodus avait des problèmes de personnel. Notre bassiste ne voulait pas prendre la même direction que nous. Le groupe ne répétait plus et on était au point mort. Je commençais à en avoir marre. C'est drôle parce qu'un jour, alors que j'étais aux chiottes, j'ai eu un coup de fil de Whitaker. Il m'a demandé si j'étais prêt à venir à New York pour faire un essai avec Metallica, parce qu'ils avaient des problèmes avec Dave. ».[70] Hammett connaissait déjà le groupe, ils avaient déjà partagé l'affiche avec eux à San Francisco, le persuader ne fut alors pas difficile.[70]
Il semble toutefois que le groupe n'accueillit jamais formellement Hammett au sein de Metallica : son audition fut concluante et ils continuèrent simplement à jouer avec lui. Des papiers officiels auraient été signés plus tard, mais à l'époque il est juste resté dans le groupe. Hetfield reconnut cet état dans le magazine Trasher.[71] Hammett ignorait s'il allait rester longtemps avec le groupe, ainsi qu'il l'a expliqué plus tard : « C'était un pari osé, parce qu'il y avait le risque qu'ils ne m'apprécient pas. J'ai pris l'avion pour la Côte Est avec plein de matériel à mes frais. C'était vraiment bizarre parce que je quittais la Californie pour la première fois de ma vie et en plus, c'est à peine si je connaissais ces types. Le seul que je connaissais, c'était Mark. ».[71]
Après qu'Ulrich, Hetfield et Burton aient été convaincus par le talent de Hammett, ce dernier fit son premier concert le 16 avril au Showplace, dans le New Jersey. Le groupe devait assurer la première partie de Venom lors de leur tournée américaine.[72]
Malheureusement, le groupe devait changer d'endroit pour dormir : alors qu'ils étaient hébergés par Jon et Marsha Zazula, le groupe but une bouteille de champagne lors de leurs beuveries, alors qu'elle était mise de côté par le couple pour un événement particulier. Ces derniers jugèrent que ça ne pouvait plus durer comme ça.[71]
Zazula trouve alors au groupe un nouvel endroit pour dormir : « On les a installés dans un endroit vraiment sordide qui s'appelait le Music Building. Ils partageaient la salle de répétition avec Anthrax, mais ils dormaient dans un endroit épouvantable. C'était un débarras : c'est à cet endroit qu'étaient entassés tous les objets mis au rebut par les habitants de l'immeuble. C'était pas un spectacle agréable, mais je n'avais pas vraiment le choix. Je ne savais pas dans quoi je me lançais ! »
Jeff Dunn de Venom, se souvient parfaitement de la période des deux concerts qu'ont donné Metallica et son groupe au Paramount Theater de Staten Island, le vendredi 22 avril et le dimanche 24 avril 1983 : « Durant cette première tournée américaine, je me souviens que Cronos et Lars ont fini dans le même lit ! Ils étaient bourrés comme des ânes. Ils se sont endormis l'un à côté de l'autre. En se réveillant, le lendemain, ils ont gueulé : "Putain, c'est quoi ce merdier ?". Tout le monde était couché. On était à l'étage et eux, au rez-de-chaussée. Il faisait si chaud qu'il était vraiment difficile d'arriver à dormir de toute façon. J'entendais Lars qui braillait en bas. Un de nos roadies a alors dit : "Je vais descendre l'assommer, cet enculé. Je veux dormir moi." Mais tout d'un coup, on n'a plus entendu le moindre bruit. Je suppose que Lars était tombé dans les vapes. ».[73]
Les roadies de Venom ont failli par ailleurs détruire le Paramount Center en forçant sur les effets pyrotechniques:[73] « On a eu un problème quand on a joué à Staten Island. Le premier soir ( c'était mon anniversaire), on a eu des tonnes d'incidents techniques. Les haut-parleurs sont sortis des enceintes. Ce qui s'est passé, c'est qu'on avait des mini-bombes en fonte - d'un diamètre d'une tasse haute de vingt centimètres. On en avait mis 24 tout le long de la scène. Un type les a remplies de poudre explosive et y a mis des amorces. Ensuite, une demi-heure avant le début du concert, un autre gars s'est dit : 'Merde ! Les mini-bombes !'. Il faut dire que la communication n'était pas bonne entre les roadies. Alors le deuxième type les a à nouveau remplies, sans savoir que ç'a été déjà fait ! Aussi, quand on a allumé ces trucs ... Putain de dieu ! Le bruit de l'explosion a couvert notre musique. On a retrouvé une des mini-bombes enfoncée dans un mur, à l'étage. Je te jure que c'est vrai. Cet abruti aurait pu tuer quelqu'un. Il y avait un trou d'un mètre vingt au milieu de la scène. Qu'il n'y ait pas eu de victimes ... ».[74] Malgré ces problèmes annexes, Metallica et Venom se sont accordés à dire que ces concerts étaient des réussites indiscutables.[75]
Pour Ulrich et Hetfield, le line-up de Metallica n'est pas encore définitif : il espéraient recruter un nouveau chanteur. Ils jetèrent leur dévolu sur John Bush, chanteur d'Armored Saint, qui malgré tous leurs efforts, ne rejoindra jamais Metallica.[76].
Peu de temps après, Hetfield et Ulrich révélèrent qu'ils allaient bientôt enregistrer leur premier album. Lars avait des idées bien arrêtées concernant le disque : « On n'a pas retenu que des titres rapides. S'il n'y a que ça sur un album, les morceaux finissent par tous se ressembler... Quand on joue des chansons rapides, on essaie d'y mettre des breaks parce qu'ensuite, ça donne l'air d'aller encore plus vite. »[76]
Jonny Z - qui entre temps est devenu manager du groupe - tente alors de rentrer en contact avec des maisons de disques, mais celles-ci jugent le groupe beaucoup trop rapide dans sa manière de jouer. Le groupe décide alors de s'autoproduire.[77] Jonny avait alors fait les comptes : « On avait estimé que la réalisation de leur album nous coûterait environ 5000$ mais, à l'époque, même les cents étaient rares... ».[77] « On a décidé de tout faire nous-mêmes. Les maisons de disques pouvaient aller se faire foutre ! On s'est juste dit : "Rien à branler de ce que tout le monde dit, on va le faire." Les gens nous prenaient pour des cinglés. Mais on l'a fait. ».[78]
Zazula crée donc le label Megaforce (qui à l'origine devait s'appeler Vigilante[79]). Il est nommé ainsi car « Un jour, on discutait avec Cliff, et il a trouvé le nom "Megaforce" » se souvient Zazula.[78]
Premiers albums et succès (1983-1988)
Pour l'enregistrement de l'album, Metallica connaissant des difficultés financières, Zazula était obligé de négocier avec le producteur de l'album, Paul Curcio : « Après avoir économisé quelques dollars, on a pris l'avion pour Rochester - qui n'est pas la porte à côté - et j'ai dû les convaincre de nous laisser faire l'album à crédit. Curcio pensait qu'il allait être payé tout de suite ! Mais il a accepté un arrangement. Il m'a laissé du temps pour le payer, ce qui rendait les choses jouables. ».[80]
Le 10 mai 1983, Metallica commença l'enregistrement de son premier album. Entre deux sessions, le groupe réfléchi au nom à donner pour l'album.[81] Il choisirent le titre Metal Up Your Ass, [82] mais la société choisie pour distribuer l'album s'y opposa. Le groupe devait alors trouver une alternative. Zazula déclare à ce propos que : « Ce qui s'est passé, c'est que Cliff a dit : "Just kill 'em all[83]". Et c'est devenu le nom de l'album ! ».[81]
Des sessions d'enregistrement de Kill 'Em All sortirent dix chansons, qui avaient toutes été jouées en concert l'année précédente.
Si ces morceaux étaient impressionnants, il ne fut jamais facile de les enregistrer en studio comme le déclara James au magazine Thrasher en 1986 : « On n'avait jamais travaillé en studio avant d'enregistrer Kill 'em All. Le type qui était censé nous produire restait assis et il pointait les morceaux sur un calepin. Et tout ce qu'il disait, c'était des trucs du genre : 'Bon, ce soir, on pourra aller boire un coup quand on aura fini d'enregistrer. À propos, est ce que le café est prêt ?'. Il n'a pas fait le moindre commentaire sur les chansons. D'un autre côté, je crois pas qu'il aurait osé dire quoi que ce soit, parce qu'on lui aurait répondu : 'Va te faire foutre ! C'est notre chanson !' Mais pour ce qui est de la production, du travail sur le son ou de quoi que ce soit d'autre, il n'a absolument rien fait. Donc, d'emblée, on a eu une mauvaise opinion des producteurs. ».[84]
Le mixage et la qualité sonore de Kill 'Em All sont corrects pour un album de cette époque qui a eu un budget limité.[84] La vitesse des chansons comme « Hit the Lights », « Whiplash » ou « No Remorse » distingue Kill 'Em All des autres albums.[84] Selon Kirk pour le magazine Thrasher : « On savait que, quoi qu'on fasse, il y aurait des gens qui prendraient [ce disque] avec des pincettes parce qu'à l'époque, il était vraiment différent de ce qui se faisait. [...] On a écrit les chansons en se disant qu'on allait les jouer à vitesse normale puis que, tout naturellement, on les accélèrerait. ».[84] James donna une explication quant à la vitesse des chansons de l'album : « C'est parce que à force de répéter, les chansons devenaient de plus en plus rapides, et on y mettait de plus en plus d'énergie. [...] Et en concert, c'est encore plus rapide à cause de l'alcool, de l'excitation générale et des fans qui sautent dans tous les sens. ».[84]
Pour accompagner la sortie de Kill 'Em All, Megaforce sort également un maxi de l'une des chansons phares de l'album « Whiplash ».[85] Sur la face A, on retrouve le morceau éponyme avec un remix et sur la face B des versions live de « Seek n' Destroy » et « Phantom Lord » (qui ne sont pas jouées live, mais enregistrées avec des bruits de foule).[85]
Thomas Fischer du groupe Celtic Frost précisa que l'album influença toute la scène Metal : « Il ne faisait de doute pour personne que nous étions au début d'une nouvelle ère pour le Heavy Metal. Ce qui distinguait Metallica des autres jeunes groupes d'alors, c'était sa précision et le grand professionnalisme - pour l'époque - de son jeu et de sa production. Ils faisaient une musique unique, et Kill 'Em All a représenté une véritable innovation. Avec cet album, ils ont changé les règles du jour au lendemain. ».[86]
La distribution de Kill 'Em All est assurée dans le monde entier : aux États-Unis par Relativity, aux Pays-Bas par Roadrunner, au Canada par Banzai, au Brésil par RGE et en France par Bernett[86].
Metallica et Raven se lancèrent dans une tournée commune de fin juin à début septembre 1983 pour promouvoir la sortie de leurs albums respectifs, Kill 'Em All et All For One. La tournée est baptisée Kill 'Em All For One.[87] James Hetfield dit avoir tiré des leçons des représentations du groupe Raven, que beaucoup considéraient comme du "rock athlétique".[87] La vie au bord du tour-bus est parfois pénible : « Pendant qu'on traversait le Texas, l'air conditionné est tombé en panne. Tout d'un coup, on avait l'impression de voyager dans un four. Le matin, quand on se réveillait, on avait la langue collée au palais parce qu'il faisait au moins 90° là-dedans ! »[87]
L'album Ride the Lightning sort en août 1984. La musique y est plus complexe, comporte une semi-ballade (Fade to Black), et le premier titre instrumental du groupe (The Call of Ktulu). Cet album contient également certains des titres les plus joués du groupe sur scène avec les classiques (For Whom the Bell Tolls ou Creeping Death) mais l'album reste néanmoins dans la lignée thrash de Kill 'Em All.
Lorsque Ride The Lightning a attiré l'attention des majors, Metallica signe avec le label Elektra Records.
En 1986, sort l'album qui deviendra alors un des albums référence du thrash metal (au même titre que le Reign in Blood de Slayer sorti la même année) et il est considéré comme étant « l'un des meilleurs albums de heavy metal sorti jusqu'à ce jour ».[88] Master of Puppets arrive à la 29e place du classement du Billboard, l'album se vendra à 12 millions d'exemplaires[89]
Master of Puppets reste dans la lignée de Ride The Lightning car il possède la même structure musicale (tout comme l'album suivant ...And Justice for All) :
- Les premières secondes sont calmes, des guitares acoustiques jouent un air assez mélodieux et le reste de la première chanson est très rythmé (même agressif).
- La deuxième chanson, assez longue, donne son titre à l'album.
- La troisième est lourde, au tempo lent, et de structure simple.
- La quatrième chanson est calme, presque une ballade.
- L'avant-dernière chanson est instrumentale et longue.
- La dernière chanson commence par briser une mélodie douce et est à nouveau très agressive.
Le groupe se permet de faire des chansons assez longues, Master of Puppets, Disposable Heroes et Orion qui dépassent les huit minutes.
Mort de Cliff Burton
Après plusieurs concerts au Royaume-Uni, Metallica se rend en Scandinavie où il joue à l'Olympen de Lund et au Sonahallen de Stockholm, les 24, 25 et 26 septembre 1986.
Dans la nuit du 27 septembre 1986, les deux tours-bus de Metallica sont sur la route pour un quatrième concert à Copenhague, la capitale danoise. Ils roulent sur une route de campagne entre Stockholm et Copenhague. Aux alentours de 05h15 du matin, le conducteur fait un écart violent sur sa droite et commence à faire des embardées. Il perd le contrôle du véhicule : à son bord se trouvent les quatre membres du groupe ainsi que Flemming Larsen (le technicien de Lars), John Marshall, Aidan Mullen (assistants à la guitare) et le manager Bobby Schneider.[90]
Le bus se renverse sur le bas-côté de la route près de la ville de Ljungby et s'immobilise 50 mètres plus loin.[91] Mullen et Larsen, qui dormaient dans des couchettes en bas à droite, restent coincés pendant presque trois heures jusqu'à ce que les pompiers les délivrent. Kirk est éjecté de sa couchette et s'évanouit, mais revient à lui et parvient à sortir par une porte latérale. Les passagers qui réussissent à s'extirper de la carcasse du bus s'en sortent avec quelques blessures mineures. Lars Ulrich se casse un doigt, James Hetfield a quelques blessures superficielles et Kirk un œil au beurre noir. Bobby Schneider a le bras luxé et un autre membre souffre de nombreuses contusions.
L'accident est dû à une plaque de verglas que le chauffeur - qui a été mis hors de cause - n'a pas pu éviter. Cependant, pour les Four Horsemen, le chauffeur avait trop bu ce soir là.
Cliff Burton dormait sur une des couchettes supérieures à l'arrière droite, quand le bus a dérapé. Il est éjecté par la fenêtre puis est écrasé par l'autobus. Le jeune bassiste meurt sur le coup, à 24 ans.
Plus tard, James, Lars et Kirk songent à arrêter l'aventure. Mais les parents du bassiste, Jan et Ray, encouragent le groupe à continuer à la mémoire de leur fils. Cet incident a aussi inspiré Dave Mustaine, qui a composé l'air de la chanson In My Darkest Hour (sur l'album de Megadeth So Far, So Good… So What!) juste après avoir appris son décès. Les paroles ne font en revanche aucunement référence à Cliff Burton.[92]
L'enterrement de Cliff a lieu le 7 octobre 1986 dans la chapelle de Castro Valley, sa ville natale. Une cassette Cliff'em all sort en son hommage, et le morceau instrumental To Live is to Die lui est dédié. Vers la fin du morceau, James Hetfield murmure un poème que Cliff Burton avait récité lors d'une interview :
When a man lies he murders
Some part of the world
These are the pale deaths which
Men miscall their lives
All this I cannot bear
To witness any longer
Cannot the kingdom of salvation
Take me home(Le début de cette phrase, « When a man lies he murders some part of the world », avait déjà été entendu chez le personnage de Merlin, dans le film Excalibur de John Boorman en 1981.)
L'apogée du succès (1988-2006)
Le groupe envisage de se séparer, mais décide finalement de continuer et recrute un nouveau bassiste, Jason Newsted (du groupe Flotsam and Jetsam). Metallica enregistre avec « Newkid » le EP Garage Days re-visited avant de sortir un nouvel album, fin 1988, ...And Justice For All, dont la chanson To Live Is To Die est le dernier témoignage discographique de feu Cliff Burton, remarquable compositeur.
Le morceau One servira de prétexte au premier clip vidéo du groupe. One possède une véritable histoire : celle du soldat qui souhaite mourir plutôt que de vivre une existence infernale après avoir été horriblement mutilé à la guerre et devenu prisonnier de son propre corps inerte, à l'hôpital ; reprenant ainsi l'œuvre de Dalton Trumbo. Le clip reprend les images du film Johnny s'en va-t-en guerre. Le clip a été mal reçu par les admirateurs de la première heure, ce qui n'a pas empêché pour autant le groupe de faire sensation et d'atteindre une nouvelle catégorie d'admirateurs.
S'ensuit une énorme tournée mondiale de deux ans qui passera par Seattle en 1989, Doris, nom de la statue figurant sur la pochette de ...and Justice for All, se démantibulant durant le concert. Cet album marque l'évolution du groupe : les solos de guitare y sont nets, rapides et remarquables, empruntant un peu à ceux des deux albums précédents, et renforcent un peu plus la place que Metallica occupe dans le heavy metal.
En 1991, Metallica revient avec un album communément appelé Black Album, produit par Bob Rock. C'est alors l'apogée du groupe mais la fin de la période thrash. En effet, le groupe réduit grandement sa vitesse et la complexité de ses riffs, qui n'en demeurent pas moins accrocheurs. La formation apparaît sur scène aux côtés de groupes comme AC/DC, Guns N'Roses ou Europe (notamment au Tokyo Dome), et s'engage dans une très longue tournée de près de 400 concerts à travers le monde durant cinq ans, jouant sur tous les continents et créant même parfois des émeutes (à Djakarta), dont un témoignage vidéo est disponible dans le coffret Live Shit : Binge & Purge sorti en 1993.
Metallica, avec le Black Album, a d'une certaine façon rendu le metal accessible au grand public, notamment avec la ballade Nothing Else Matters. À partir de ce moment, il deviendra un monstre du rock et ne redescendra pratiquement jamais de son piédestal.[réf. nécessaire]
Le groupe représentait, à cette époque, la révolution du metal américain et ses membres étaient perçus comme des dieux par la plupart de leurs admirateurs.[réf. nécessaire]
En 1992, Metallica participe au concert donné en hommage à Freddie Mercury à Wembley. James Hetfield y chante notamment Stone Cold Crazy avec les trois membres survivants de Queen.
Après une longue absence des studios de cinq ans, due notamment à deux ans et demi de tournées incessantes avec des concerts marathons de près de deux heures, Metallica revient en 1996 avec un nouvel album : Load, acclamé par la critique mais dénoncé par certains admirateurs de la première heure qui n'apprécient pas l'évolution musicale du groupe ni les nouvelles coupes de cheveux des musiciens. En 1997 sort son frère jumeau ReLoad, qui est la suite des enregistrements réalisés lors du passage en studio du groupe pour l'album Load, initialement prévu pour être un double. Ces deux albums, tout en restant lourds et agressifs, empruntent largement au blues ("Ain't it my bitch"), voire à la pop ("Unforgiven II"), ce qui leur vaut d'être les plus critiqués par les fans, avec le "Black Album".
En 1998 sort Garage Inc., un double album comprenant 27 chansons (11 sur le premier et 16 sur le second), principalement influencées par Discharge, Diamond Head, Black Sabbath, Danzig et les Misfits, Blue Öyster Cult, Thin Lizzy, Motörhead, Killing Joke et . Toutes les chansons de Garage Inc. sont des reprises et, par la suite, Metallica jouera avec l'orchestre symphonique de San Francisco dirigé par Michael Kamen et sortira un album live de ce concert, S&M, ainsi qu'un DVD.
Pendant ce temps, Metallica signe pour la première fois un single dédié à accompagner le film Mission Impossible 2 avec le titre I Disappear. (James participera à la bande originale du film South Park un peu plus tard). L'album est généralement influencé par le punk mélangé avec le metal, comme dans la chanson So What, ainsi que plusieurs autres.
Peu après, Jason décide de quitter le groupe. Officiellement pour raisons de santé (« des années de headbanging ont abîmé mes cervicales »), mais plus officieusement parce que l'orientation musicale des Four Horsemen ne lui convenait plus et que la possessivité de James Hetfield lui interdisait de s'ouvrir à de nouveaux horizons musicaux : Jason n'a pas composé depuis l'album Doomsday for the Deceiver de Flotsam and Jetsam en 1986, si l'on excepte Blackened et My Friend Of Misery. Il décide donc de se concentrer sur les nombreux projets musicaux sur lesquels il a planché avec plusieurs musiciens de renom au cours des années (Andreas Kisser de Sepultura, Piggy et Away de Voivod, etc.). Notamment avec le groupe Echobrain qu'il a formé avec Dylan Donkin (chant et guitare) et Brian Sagrafena (batterie). Le premier album de la formation a été lancé en 2002. Il a par la suite rejoint la formation Voivod en 2003.
En 2003 sort St. Anger, marquant le retour à une sonorité plus agressive. Metallica adopte en effet un style de nu metal nouveau genre. À l'occasion de la sortie de cet album en Europe le 11 juin 2003, Metallica donne trois concerts à Paris, le même jour. Le premier a lieu à la Boule noire, le second au Bataclan et le troisième au Trabendo.
Aidé par le producteur Bob Rock, à qui il est demandé de jouer de la basse sur cet album, Metallica déroute les admirateurs en ne proposant aucun solos, aucune ballade ou power-ballade. Il en résulte un album profondément différent de ses précédentes réalisations. À la fin des sessions d'enregistrement, Robert Trujillo (ex-membre de Suicidal Tendencies, Infectious Grooves et Ozzy Osbourne) devient le nouveau bassiste officiel du groupe. La basse y occupe aussi une place plus importante, mais l'album y est généralement marqué par un mauvais son provenant de la batterie.
Un documentaire (Some Kind of Monster) sur la création de l'album est sorti en 2005.
Metallica participe à l'album hommage aux Ramones (We're a Happy Family) avec le titre 53rd & 3rd. D'autres titres de la session (Cretin Hop, Commando, Today Your Love, Tomorrow The World et Now I Wanna Sniff Some Glue) sont présents sur les singles St. Anger. De son côté, Kirk Hammett a participé au dernier album de Carlos Santana, All That I Am, sorti en 2005.
Enfin, le groupe apparait dans la saison 18 des Simpson, dans l'épisode Parrain par intérim diffusé aux États-Unis le 10 septembre 2006[93] : le bus du groupe est en panne et Otto Bus, le conducteur du bus scolaire et grand admirateur du groupe, croit halluciner et décide de s'arrêter pour les aider.
L'affaire Napster
En 2000, Metallica prit ouvertement position contre le partage de fichiers (P2P), condamnant l'ancêtre des sites P2P, Napster, à cesser son activité jugée illégale. Cette prise de position plomba la carrière du groupe pendant de nombreuses années, le P2P ayant connu une ascension fulgurante. Beaucoup d'admirateurs qui ne voulaient plus entendre parler du groupe ont fait des vidéos dans lesquelles on pouvait les voir brûler des chandails de Metallica, piétiner les albums et bien d'autres choses.
C'est pour cette raison que le groupe a fait une apparition dans un épisode de la saison 7 de la série South Park dans l'épisode Rock chrétien diffusé aux États-Unis le 29 octobre 2003, où il décide comme d'autres groupes d'abandonner temporairement la musique pour aider le groupe de Stan, Kyle et Kenny (Moop) à faire la grève contre le téléchargement.
Événements récents et projets (depuis 2007)
Death Magnetic, le neuvième album studio de Metallica est sorti le 12 septembre 2008. Ce nouvel album est produit par Rick Rubin (U2, Red Hot Chili Peppers, System of a Down, Rage Against The Machine, AC/DC, Slayer, ...). La plupart des fans décrivent Death Magnetic comme l'album où l'on est témoin du "retour" de Metallica, faisant référence aux déceptions des albums Load, ReLoad et St. Anger. Death Magnetic est l'album le plus thrash depuis ...And Justice For All, ce dernier étant beaucoup comparé à Death Magnetic. On peut aussi entendre quelques similitudes avec les albums Master of Puppets et Black Album (Metallica). Contrairement à l'album St. Anger, Kirk Hammet joue dans Death Magnetic, au moins un solo de guitare par chanson, ce qui fait également plaisir aux fans. A noter que Metallica a diffusé les versions intégrales des titres de l'album en écoute gratuite sur son site. Ce qui n'a pas empêché l'album d'être n°1 des ventes de disques pour la semaine de la sortie. Par la même occasion, sur la même semaine, les autres albums de Metallica sont entrés dans le top 50 (hormis Load et Garage Inc.). Avec Metallica en n°4, Master of Puppets à la sixième, puis ...And Justice for All et Ride the Lightning à la dixième et onzième place; et juste derrière, en n°14 Kill 'Em All, S&M en n°24, St. Anger à la 29 place, et enfin ReLoad à la 36 place.
Après la date française de la tournée Spring/Summer Tour 2008 à Arras (62), Metallica a donné un concert les 1 et 2 avril 2009 à Paris Bercy pour la tournée World Magnetic Tour[94][95] et le 7 juillet 2009 dans les arènes de Nîmes[96]dont le concert sortira en DVD exclusivement en France le 19 Octobre 2009. Il est de plus prévu qu'une avant-première de ce DVD ait lieu dans certaines salles de cinéma (Pathé, Kinépolis, ...) le mardi 6 octobre à 20h30 avant une diffusion sur Canal+ le samedi 10 octobre à 22h30.
Après de nombreuses dates en Europe, Metallica repart en Septembre 2009 sur les routes des États-Unis jusqu'en Décembre en passant par le Canada.
Après ce nouvel album, les membres du groupe envisageraient de produire eux-mêmes l'album suivant et de le diffuser via Internet, à l'image de ce qu'a fait Radiohead[97].
Metallica a remporté 2 Grammy Awards le 8 février 2009 dans les catégories suivantes : « meilleur titre métal » avec la chanson My Apocalypse et « meilleur package » avec l'album Death Magnetic[98], ce qui représente un total de 9 Grammy Awards reçus depuis le début de leur carrière.
Rick Rubin a obtenu un Grammy Award dans la catégorie « meilleur producteur de l'année » grâce à la réalisation de Death Magnetic.
Metallica ainsi que Cliff Burton et Jason Newsted ont été intronisés au Rock and Roll Hall of Fame le 4 avril 2009 à Cleveland, un panthéon du rock élu par des professionnels pour des artistes ayant sorti leur premier album depuis au moins 25 ans[99].
Ils rejoignent ainsi les groupes The Rolling Stones (1989), Led Zeppelin (1995), Pink Floyd (1996), Aerosmith (2001), Queen (2001), Ramones (2002), AC/DC (2003), ZZ Top (2004), U2 (2005), Black Sabbath (2006), Lynyrd Skynyrd (2006), Van Halen (2007), Jeff Beck (2009).
Membres
- Lars Ulrich, à la batterie (depuis 1981), co-fondateur du groupe
- James Hetfield, au chant et à la guitare rythmique (depuis 1981), co- fondateur du groupe
- Kirk Hammett, à la guitare 'lead' (depuis 1983)
- Robert Trujillo, à la basse (depuis 2003)
Chronologie des membres
Année
d'enregistrementMembres
1981:
Première version de « Hit the Lights » pour le premier pressage de la compilation Metal Massacre1981-1982:
No Life 'Til Leather, dernier pressage de la compilation Metal Massacre1983-1986:
Kill 'Em All
Ride the Lightning
Master of Puppets1986-2001:
Garage Days Re-Revisited
...And Justice for All
Metallica
Load
ReLoad
Garage Inc.
S&M2001-2003:
St. Anger- Kirk Hammett - Guitare solo, Chœur
- James Hetfield - Guitare rythmique, Chant
- Bob Rock - Basse (seulement durant les sessions d'enregistrement)
- Lars Ulrich - Batterie
2003-present:
St. Anger Live Bonus Disc
Some Kind Of Monster
Death MagneticPrincipaux membres et discographie de Metallica
Membres temporaires lors de concerts
- « Damien Philips » (Jeff Warner) - Guitariste rythmique pour un concert en 1982 pour que Hetfield puisse se concentrer sur le chant, mais il se fait renvoyer à la fin de ce même concert.
- John Marshall (roadie de Kirk Hammett, qui joue dans le groupe Metal Church) - Guitariste rythmique lorsque Hetfield est victime de plusieurs accidents (en 1986, accident de skateboard ; en 1992, brûlé par des feux d'artifices au Stade Olympique de Montréal).
- Hetfield se blesse au dos en faisant du ski nautique avant un show le 7 juillet 2000 au Georgia Dome à Atlanta. KoЯn, Kid Rock et System of a Down aident le groupe lors du show.
- Lorsque Lars Ulrich est incapable de jouer lors du Download Festival 2004 (en), il est remplacé par les batteurs Dave Lombardo de Slayer, Joey Jordison de Slipknot, et Flemming Larsen, le technicien de sa propre batterie.
- Le 16 mai 2008, Flea, le bassiste du groupe Californien Red Hot Chili Peppers, fut invité par Metallica à jouer son morceau préféré Fight Fire With Fire en binome avec Robert Trujillo.
Déclarations et anecdotes
- Dave Mustaine aurait déclaré que les membres du groupe avaient décidé d'évincer Lars Ulrich du groupe en 1986, ce a quoi Scott Ian (Anthrax) aurait répliqué " c'est totalement faux... Lars détient déjà les droits du nom "Metallica" ".[réf. nécessaire]
- A de nombreuses reprises, le groupe s'est exprimé dans la presse, par exemple, pour la reprise de Turn The Page de Bob Seger, Lars Ulrich a entendu la chanson pour la première fois alors qu'il était en voiture et traversait le Golden Gate et c'est exclamé "Alors ça ! Ça sent le James Hetfield a plein nez !"[réf. nécessaire]
- Cliff Burton a toujours été fasciné par l'écrivain H. P. Lovecraft, il a passé sa passion à James Hetfield, qui, à la question "Avez vous des regrets du passé ?" a répondu "Presque aucun, sauf d'avoir changé le nom de Cthulhu en Ktulu pour que les fans ne se trompent pas dans la prononciation"
- La chanson "Creeping Death" parle des Dix plaies d'Egypte et c'est Cliff Burton qui à trouvé le titre, alors que le groupe regardait "Les 10 commandements"[réf. nécessaire]
- La Chanson "All Nightmare Long" s'appelait initialement Flamingo et parle de la légende de Cthulhu, elle a connu 4 formes très différentes, et c'est cette chanson qui a demandé le plus de travail sur l'album, elle aura changé de paroles et de riffs a de nombreuses reprises, pour qu'au final Kirk Hammet la trouve "Niiccce". James fut très content et trouvait les paroles "Anonymes mais puissantes"[réf. nécessaire]
- Lars Ulrich a déclaré que quand il écoutait un album, ce dernier lui rappelait l'époque de l'enregistrement, et il affectionne tout particulièrement "Ride The Lightning" et "Creeping Death"[réf. nécessaire] enregistrés au Danemark d'où il est originaire, lui rappelant ses sorties avec King Diamond[réf. nécessaire]
- James Hetfield a déclaré que quand le public se mettait a crier "Die" au moment du pont de la chanson "Creeping Death", "Tout le monde devenait fou, on en perdait la boule".[réf. nécessaire]
Style musical
Influencé par les premiers groupes de heavy metal tels que Black Sabbath, Deep Purple, Led Zeppelin ou encore Scorpions ainsi que par les groupes de la New Wave of British Heavy Metal tels que Venom, Motörhead, Diamond Head, et Iron Maiden, Metallica crééait au début des tempos rapides, des solos harmoniques, et des instrumentales de 9 minutes. Steve Huey de Allmusic a dit que Ride the Lightning mettait en valeur « l'étendue, les épopées progressives;... ». Huey a estimé que Metallica a élargi sa composition technique avec des gammes prenant une approche plus agressive en suivant les rejets et les paroles de façon plus personnelle et socialement consciente. Les thèmes lyriques explorées sur Master of Puppets incluent les leaders religieux et militaires, la rage, la folie, les monstres, et les drogues.
Inspiration
Les membres du groupe puisent leurs inspirations de sujets qui leurs tiennent à cœur. Ainsi, ils dénonceront la guerre (One), le pouvoir de l'argent (... And justice for all) et bien d'autres fléaux. Aussi, certains morceaux sont issus directement de la vie privée des membres. Nothing else Matters est un hymne à la liberté qui est sorti du cœur de James Hetfield et Mama Said sur Load évoque la relation de James Hetfield avec sa mère lors de son adolescence.
Le morceau instrumental Call of Ktulu de l'album Ride the lightning, ainsi que les chansons The Thing That Should Not Be de l'album Master of Puppets et Harvester Of Sorrow, de l'album ...And Justice For All font référence à des nouvelles de l'écrivain fantastique Howard Phillips Lovecraft (notamment L'Appel de Cthulhu).
Les concerts de Metallica commencent depuis toujours de la même façon : des passages du film et la bande originale du film Le Bon, la Brute et le Truand, avec notamment le morceau The Ecstasy Of Gold.
Pour la chanson One de l'album ...And Justice For All, à cause de nombreuses similarités, le groupe a dû racheter les droits du film Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo, ce qui a permis d'en incorporer des scènes dans le clip (le premier de la formation).
Certains fans de la première heure n'ont pas apprécié cette démarche artistique, considérant que le groupe avait « vendu son âme à MTV ». L'un d'entre eux a même craché sur James Hetfield.
La chanson For whom the bell tolls fait référence au roman du même nom d'Ernest Hemingway (Pour qui sonne le glas), et Of Wolf And Man rappelle le roman Des souris et des hommes de John Steinbeck (deux auteurs prix Nobel de littérature).
Le morceau Enter sandman est une évocation à la sauce heavy metal du marchand de sable.
On peut de plus citer les chansons Master of puppets, Fixxxer, The house Jack built, Fuel et quelques autres encore comme faisant clairement référence à la drogue et aux dépendances en général. Syndrome dont a souffert pendant longtemps le batteur du groupe notamment, Hetfield ayant lui surtout eu des problèmes d'alcoolisme.
L'introduction de The Frayed Ends of Sanity reprend le chant des Soldats de la Sorcière du film The Wizard of Oz avec Judy Garland. James Hetfield imite d'ailleurs brièvement le personnage du Lion dans les vidéos A Year and a Half in the Life of Metallica.
Discographie
Article détaillé : Discographie de Metallica.- Albums studio
- 1983 : Kill 'Em All
- 1984 : Ride the Lightning
- 1986 : Master of Puppets
- 1988 : ...And Justice for All
- 1991 : Metallica
- 1996 : Load (album)
- 1997 : ReLoad
- 1998 : Garage Inc.
- 2003 : St. Anger
- 2008 : Death Magnetic
Vidéographie
- Cliff 'em All, vidéos de quelques chansons de 1982 à 1986, en hommage à Cliff Burton
- 2 of One, vidéo promotionnelle de la chanson One de l'album ...And Justice For All
- A Year and a Half in the Life of Metallica, volumes 1 et 2, documentaire sur la réalisation de l'album Metallica (Black Album), plus vidéos de divers concerts de la tournée
- Live Shit: Binge & Purge, vidéos de 2 concerts de Metallica, Seattle 1989, San Diego 1992, Mexico city 1993 est en format audio
- Cunning Stunts, vidéo d'un concert de la tournée Load, à Fort Worth, IL
- S&M, vidéo du concert avec l'orchestre symphonique de San Francisco (1999)
- Classics Album: Metallica (2002), DVD documentaire sur le Black Album avec des interviews récentes du groupe sur l'album
- Some Kind of Monster (2004), documentaire qui retrace l'histoire de Metallica de 2001 à 2003, le départ de Jason, l'affaire Napster, la cure de James, l'enregistrement du nouvel album et les auditions des bassistes. a été montré dans plusieurs festivals prestigieux tel que le festival de Sundance.
- The Videos 1989-2004 (2006), la carrière du groupe en 14 clips.
- Le groupe est apparu dans la comédie The Darwin Awards (2006).
Metallica a aussi composé la chanson I Disappear, pour la bande originale du film « Mission : impossible 2 »
Jeux vidéos
- Tony Hawk's Underground 2 - Whiplash
Plusieurs chansons de Metallica sont jouables dans les jeux vidéo musicaux suivants :
- Guitar Hero 3, 2007. (One dans le jeu, l'album complet Death Magnetic en contenu téléchargeable)
- Guitar Hero : World Tour, 2008. (Trapped Under Ice dans le jeu, l'album complet Death Magnetic en contenu téléchargeable)
- Rock Band, 2007. (Enter Sandman dans le jeu, Blackened, And Justice For All... et Ride The Lightning en contenu téléchargeable)
- Rock Band 2, 2008. (Battery dans le jeu, Blackened, And Justice For All... et Ride The Lightning en contenu téléchargeable)
- Rock Revolution, 2008. (Am I Evil ? - il s'agit d'une reprise)
Le 29 mars 2009 est sortie sur PS3, PS2, X-box 360 et wii Guitar Hero: Metallica, qui est quasi-entièrement consacré au groupe. Le groupe y présente des endroits où ils ont joué ainsi que des chansons de groupes divers (Slayer, System Of A Down, Social Distortion, etc)
Notes et références
- ↑ a et b Biographie de Metallica, Allmusic.com
- ↑ (en)Metallica.com - L'histoire partie 1, Metallica.com
- ↑ Depuis 1991 et la publication de son LP éponyme, Metallica n’a plus publié d’album de thrash
- ↑ bbc.co.uk "BBC artist biography", bbc.co.uk. Consulté le 7 février 2007
- ↑ Metallica.com "Metallica, Limp Bizkit and Linkin Park committed to the Sanitarium", Metallica.com. Consulté le 5 décembre 2006
- ↑ RIAA Total Sales, RIAA. Consulté le 5 décembre 2006
- ↑ "So What! The Good, The Mad, and The Ugly" - Review, Popmatters.com. Consulté le 5 décembre 2006
- ↑ fanofmusic
- ↑ Le Big four est un surnom des quatre groupes considérés comme étant ceux qui ont grandement apporté au genre thrash metal en le popularisant.
- ↑ (fr) - Afriquechos.ch - classement des 100 célébrités les plus puissantes
- ↑ (en) Metallica est classé comme étant à la 4e place des musiciens les plus puissants
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.25
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.26
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.27
- ↑ Dave Mustaine devait sûrement parler du 4e album de Led Zeppelin dans lequel figure la chanson Four Sticks
- ↑ a , b , c , d , e et f Metallica : Que justice soit faite! p.28
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.31
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.30
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.31
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.32
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.35
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.36
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.37
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.44
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.43
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.47
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.49
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.50
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.57
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.59
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.61
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.63
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.67
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.68
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.69
- ↑ Metallica: Que justice soit faite! p.70
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.73
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.74
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.74
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.81
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.84
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.85
- ↑ a , b , c , d et e Metallica : Que justice soit faite! p.87
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.88
- ↑ Massacre, Volume 1 sur Amazon.com
- ↑ Massacre, Volume 2 sur Amazon.com
- ↑ Massacre, Volume 2 sur Amazon.com
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.90
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.114
- ↑ a , b , c , d , e et f Metallica : Que justice soit faite! p.115
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.116
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.117
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.118
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.119
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.124
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.125
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.126
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.127
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.128
- ↑ Après avoir fait partie en 1986 du groupe de metal Phantasm, McGovney s'est définitivement retiré du monde de la musique.
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.153
- ↑ a , b , c et d Metallica : Que justice soit faite! p.155
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.156
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.170
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.171
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.172
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.173
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.174
- ↑ a , b , c , d et e Metallica : Que justice soit faite! p.175
- ↑ a , b , c , d , e et f Metallica : Que justice soit faite! p.181
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.182
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.183
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.185
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.186
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.187
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.188
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.189
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.190
- ↑ Un vigilante est une personne qui exerce sa propre justice.
- ↑ Metallica : Que justice soit faite! p.191
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.192
- ↑ « Le Metal t'encule »
- ↑ "Tuons-les tous."
- ↑ a , b , c , d et e Metallica : Que justice soit faite! p.195
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.197
- ↑ a et b Metallica : Que justice soit faite! p.198
- ↑ a , b et c Metallica : Que justice soit faite! p.199
- ↑ (en)Master of Puppets - Critique de l'album par Allmusic.com
- ↑ Description de Master of Puppets sur Billboard.com
- ↑ Metallica.com - Histoire partie 2
- ↑ (fr)Chronologie de Metallica sur Metalmonster.fr
- ↑ Site officiel de Megadeth
- ↑ Metallica en train de doubler un épisode des Simpsons
- ↑ Vu sur musicspot
- ↑ Vu dans Ouest-France
- ↑ metallica.com
- ↑ vu sur Infos-du-net.com
- ↑ metallica
- ↑ (en) Glenn Gamboa, « Rock Hall of Fame inductees include Metallica, Run-DMC », dans Newsday.com, 15 janvier 2009 [texte intégral (page consultée le 8 février 2009)]
- ↑ (en) « Encyclopedia Metallica », dans Encyclopedia Metallica [texte intégral]
Liens externes
- (en) Site officiel
- (en) Metallica sur Myspace
- Portail du metal
- Portail des États-Unis
- Portail de la Californie
Catégorie : Metallica
Wikimedia Foundation. 2010.