- Berty Albrecht
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Berthy Albrecht Surnom Victoria Naissance 15 février 1893
Marseille, Bouches-du-Rhône, FranceDécès 31 mai 1943 (à 50 ans)
Fresnes, Val-de-Marne, FranceNationalité Français Activité principale Résistant Formation Infirmière Distinctions Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Rosette de la Résistance
Médaille militaireCompléments Elle est inhumée dans la crypte du Mémorial de la France combattante. Berty Albrecht, née Berthe, Pauline, Mariette Wild le 15 février 1893 à Marseille, est une résistante française. Décédée à la prison de Fresnes le 31 mai 1943 par pendaison[1], elle est l'une des deux femmes inhumées dans la crypte du Mémorial de la France combattante au mont Valérien.
Sommaire
Biographie
Berty (parfois orthographié Bertie ou Berthie) Albrecht est issue d'une famille protestante d'origine suisse de la bourgeoisie marseillaise. Elle fait ses études à Marseille, puis à Lausanne, et obtient son diplôme d'infirmière en 1911[2]. Elle part alors pour Londres, où elle travaille comme surveillante dans une pension de jeunes filles. Au début de la Première Guerre mondiale, elle retourne à Marseille où elle travaille pour la Croix-Rouge dans plusieurs hôpitaux militaires.
En 1918, elle épouse à Rotterdam le banquier néerlandais Frédéric Albrecht, dont elle aura deux enfants, Frédéric et Mireille. Le couple vit aux Pays-Bas, puis s'installe à Londres en 1924. C'est là qu'elle rencontre les féministes anglaises et se passionne pour la condition des femmes.
Séparée de son époux, elle s'installe à Paris en 1931 et se lie avec Victor Basch, professeur à la Sorbonne et président de la Ligue des droits de l'homme. Dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de voter, où la contraception est rudimentaire, inefficace, peu accessible, l'avortement lourdement sanctionné, elle crée en 1933 une revue féministe, Le Problème sexuel.
Antifascisme
En 1937, Berty suit la formation de l'école des surintendantes d’usine dont la directrice est Jane Sivadon. Assistante sociale, elle travaille dans une fabrique d'instruments optiques.
Lucide sur la réalité du nazisme, Berty accueille en 1933 des réfugiés allemands dans sa maison de Sainte-Maxime, villa La Farigoulette au lieu-dit de Beauvallon, où elle rencontre le capitaine Henri Frenay. Frenay, qui appartient alors à la droite nationaliste et paternaliste, subit profondément l'influence de son amie.
Résistance
En 1940, Berty est surintendante aux usines Fulmen de Clichy et de Vierzon[3].
A Vichy et à Lyon, Berty Albrecht participe à toutes les initiatives de Frenay résistant qui fonde le Mouvement de Libération Nationale, plus tard rebaptisé Mouvement de Libération Française. En décembre 1940, elle prend en charge la fabrication du Bulletin bi-hebdomadaire du capitaine. Grâce aux contacts de Berty, Pierre de Froment et Robert Guédon peuvent développer leur action en zone occupée et en zone interdite.
Fin 1941, Albrecht et Frenay reconnaissent le général de Gaulle en tant que symbole de la Résistance, mais renâclent à accepter son autorité. Peu à peu, Frenay se détache de la Révolution nationale que Albrecht avait toujours rejetée. Ensemble, ils lancent successivement trois journaux : après le Bulletin, Les Petites Ailes de France, puis Vérités et enfin Combat. Leur mouvement prend alors le nom de Combat.
En 1941, commissaire au chômage de la ville de Lyon, Berty, fonctionnaire de l'Etat français, militante connue d'avant-guerre, est surveillée de près par la police française et, sans doute, par les services allemands. Elle organise le service social qui aide les militants emprisonnés et leur famille.
Arrêtée en 1942 par la Surveillance du Territoire, elle s'évade et entre dans la clandestinité. L'invasion de la zone libre change la situation. Prise par la Gestapo le 28 mai 1943 à Mâcon, elle est torturée ; d'abord incarcérée à la prison du Fort Montluc (Lyon), elle est ensuite transférée à la prison de Fresnes le 31 mai dans le quartier des droits communs et se suicide par pendaison le même jour[2]. Son corps, retrouvé dans le jardin-potager de la prison en mai 1945, repose dans le caveau n° 5 du Mémorial de la France combattante au mont Valérien. Elle est, avec Renée Lévy, l'une des deux seules femmes à y être inhumée.
Distinctions
- Compagnons de la Libération : elle est l'une des six femmes nommées dans cet ordre
- Médaille militaire à titre posthume
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme
- Médaille de la Résistance avec rosette
Bibliographie
- Mireille Albrecht : Berty, R. Laffont, 1986, et Vivre au lieu d’exister, Éditions du Rocher, 2002
- Dominique Missika, Berty Albrecht, Paris, Perrin, 2005, 331 p. (ISBN 2262023832)
- Henri Frenay: La nuit finira, R. Laffont, 1973
- Marie Granet et Henri Michel: Combat, histoire d'un mouvement de Résistance, PUF, 1957
Évocation dans la littérature
- Michèle Fabien, Berty Albrecht, pièce de théâtre, Éditions Actes Sud-Papiers, 1992 (ISBN 9782869431980).
Notes et références
- http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/9.html
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron, T. 1 à 5, en ligne, consulté le 22 septembre 2011. Renée Dray-Bensousan, « Albrecht Berthie » dans le
- Vierzon. Voir Mireille Albrecht, Les Oubliés de l'Ombre, Éditions du Rocher, 2007. Usine de batteries Fulmen à
Liens externes
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