- Michelle Auriol
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Michelle Auriol Mandats Épouse du 16e président de la République française 16 janvier 1947 – 16 janvier 1954
( 7 ans, 0 mois et 0 jour)Président Vincent Auriol Prédécesseur Marguerite Lebrun Successeur Germaine Coty Biographie Nom de naissance Michelle Aucouturier Date de naissance 5 mars 1896 Lieu de naissance Carmaux (Tarn) Date de décès 21 janvier 1979 (à 82 ans) Lieu de décès Paris (4e arrondissement) Conjoint Vincent Auriol Enfants Paul Auriol Religion Catholicisme modifier Michelle Auriol, née Michelle Aucouturier le 5 mars 1896 à Carmaux (Tarn) et décédée le 21 janvier 1979 dans le IVe arrondissement de Paris, fut l'épouse du seizième président de la République française Vincent Auriol, par ailleurs premier président de la IVe République. Elle fut par conséquent première dame de France du 16 janvier 1947 au 16 janvier 1954, lors du mandat présidentiel de son époux.
Sommaire
Biographie
Enfance
Michelle Aucouturier est née le 5 mars 1896, à Carmaux; elle est la fille de Michel Aucouturier, militant syndicaliste, ouvrier verrier et fondateur, avec des camarades, d'une verrerie à Albi. Le fonctionnement de cette entreprise est original, dans le sens où chaque employé a vocation à devenir à tour de rôle le patron : le but est alors que chaque ouvrier touche aux fonctions dirigeantes de l'entreprise et puisse par conséquent arriver à une sorte d'égalisation des salaires.
Le mariage avec Vincent Auriol
C'est par l'intermédiaire de Jean Jaurès, ami de son père, lors d'un café pris à la verrerie, que Michelle Aucouturier, âgée de 15 ans, rencontre Vincent Auriol, alors jeune militant à la SFIO, avocat et rédacteur en chef du Midi socialiste, âgé de 21 ans.
Les fiancés se marient le 1er juin 1912 et ont un fils, Paul, né à Toulouse le 15 septembre 1918, cadre à Électricité de France, qui sera marié à la première femme pilote d'essai, Jacqueline Douet, et qui occupera la fonction de secrétaire général adjoint de l'Élysée lors de la présidence Auriol, de 1947 à 1953.
Les débuts dans la politique
Michelle Auriol soutient son mari tout au long de son acsension, notamment lorsque celui-ci devient ministre des Finances dans le gouvernement du Front populaire, dirigé par son ami Léon Blum.
La Résistance
En octobre 1942, elle s'engage dans la Résistance, comme son époux, et participe au décodage des messages chiffrés envoyés par l'état-major allié, à Lyon, devenant une figure essentielle de la Résistance locale.
Première dame de France
Lorsque son époux Vincent est élu président de la République française en 1947, Michelle Auriol devient alors la première dame de France. L'épouse du nouveau président parvient alors à trouver sa place et offre à la presse, notamment Paris Match, des séances photos organisées à l'Élysée, au sein même du palais présidentiel, au cours desquelles pose le couple présidentiel.
Par ailleurs, la First Lady prend en main personnellement, avec la complicité de sa belle-fille Jacqueline, le réaménagement et la décoration du palais de l'Élysée, quelque peu éprouvé par l'Occupation allemande, n'hésitant pas à acheter au grand magasin À la Belle Jardinière de nouveaux meubles et de nouveaux uniformes pour le personnel de la présidence.
De même, la première dame achète même des tableaux d'art contemporain qu'elle fait exposer à l'Élysée. Michelle Auriol réaménage les appartements privés du premier étage en vue de recevoir des hôtes de marque, comme les couples royaux et présidentiels qui jusqu'ici dormaient à l'hôtel du ministre des Affaires étrangères ou dans leurs ambassades respectives. C'est après un confortable voyage au Royaume-Uni où le couple présidentiel français fut accueilli dans le palais royal de Buckingham que Michelle Auriol décida d'aménager de grands appartements pour le confort de ses hôtes; le premier chef d'État à bénéficier de cette modernisation est la reine Juliana Ire des Pays-Bas[1]. Très délicate envers ses hôtes, l'épouse du président Auriol tient à décorer les couloirs et les appartements du palais en fonction des chefs d'État en visite officielle : des Jongkind sont accrochés au mur pour la reine Juliana, un Canal est exposé en honneur président de la République italienne Luigi Einaudi, ou encore un Turner est présenté pour la reine Elisabeth II, ces tableaux sont empreintés par la présidence au musée du Louvre. Lors des dîners d'État, la première dame veille également à conserver les menus, de sorte que si un chef d'État est de retour en France, il ne lui soit pas servi le même plat.
Elle fait détruire la verrière que Sadi Carnot avait fait construire à l'entrée d'honneur et la marquise en métal que Louis Napoléon Bonaparte avait installé à l'entrée des jardins. Elle s'occupe du service social créé pour donner les premiers secours aux malheureux. Elle réintroduit la tradition de l'arbre de Noël élyséen : y sont invités une fille et un garçon de chacun des arrondissements de la capitale, avec bien sûr les enfants du personnel du palais. Elle s'occupe personnellement de l'organisation des trois grandes réceptions annuelles que sont celles du corps diplomatique, des parlementaires et des hauts fonctionnaires et accompagne son époux à toutes les cérémonies officielles et aux courses hippiques, qu'il affectionne particulièrement.
Une fois le mandat de son époux terminé, et ce dernier ne souhaitant pas le renouveler, Michelle Auriol se souviendra de « journées harassantes, débutant à 8 h 30 pour régler les menus, avant de plonger dans les innombrables obligations qui s'étageaient tout au long de la journée »[1], sans compter les réceptions et les soirées. Lorsqu'elle quitte le palais, en 1953, elle déclare : « Ah ! Cher ami, comme nous sommes heureux de partir ! Nous en avons assez, notamment parce que journalistes et photographes ont été particulierement odieux envers les nôtres et nous-mêmes »[1] ; en effet, Michelle Auriol avait été à tort attaquée par la presse d'avoir reçu en cachette de toute note de l'Élysée une immense tapisserie de la manufacture des Gobelins[1].
L'ancienne première dame participe à l'écriture du livre de son mari Journal du septennat, à partir des conversations enregistrées dans son bureau.
Fin de vie
Vincent Auriol s'éteint le 1er janvier 1966; son épouse Michelle, quant à elle, décède le 21 janvier 1979, à 83 ans. L'ancienne première dame est saluée de toute part lors de son décès. Les époux Auriol reposent tous deux à Muret (Haute-Garonne).
Apparence
« Mince, grande, avec un physique à la Gaby Morlay, Michelle Auriol est élégante et porte des robes de grands couturiers : Lanvin et Balmain sont ses préférés »[1].
Hommage
Le lycée professionnel de Blaye-les-Mines, près de Carmaux (Tarn) porte le nom de son père, Michel Aucouturier[2].
Iconographie
- 1951 ca - Portrait de Mme Vincent Auriol, huile sur toile par Maurice Brianchon.
Annexes
Notes et références
- Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée. Celles d'hier et de demain, Librairie Académique Perrin, Paris.
- http://jaures-aucouturier.entmip.fr/
Articles connexes
- Vincent Auriol
- Jacqueline Auriol, sa belle-fille
- Liste des épouses des présidents de la République française
Liens externes
Catégories :- Conjoint d'un président de la République française
- Naissance en 1896
- Naissance dans le Tarn
- Décès en 1979
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