- Louis de Sancerre
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Louis de Sancerre Louis de Champagne, de Sancerre, connétable de France en 1397, Jules-Claude Ziegler, 1834, musée historique de VersaillesNaissance 1341/42 Décès 6 février 1402 (à 60 ans)
ParisOrigine France Allégeance les rois Philippe de Valois, Charles V puis Charles VI. Grade connétable de France, maréchal de France, commandant de l’armée de Guyenne, plusieurs fois gouverneur, lieutenant et capitaine général du roi. Années de service 1359 - 1401 Conflits guerre de cent ans Faits d'armes Siège de Melun, Défense de Sancerre, Reconquête du Poitou, du Limousin,de la Guyenne, du Languedoc... Autres fonctions seigneur de Boisgibault, de Bommiers, de Condé, de Charenton, de Charpignon, de Luzy, de Menetou-Salon et de Sagonne. Famille Maison de Sancerre modifier Né en 1341 ou 1342, Louis de Sancerre est le deuxième fils du comte Louis II de Sancerre et de Béatrix de Roucy. Orphelin de père, tué à la bataille de Crécy en 1346, il fut élevé, par l'ordre du roi Philippe de Valois, avec les enfants du duc de Normandie. Le 18 juin 1359, à 17 ans, il se trouva au siège de Melun, avec le dauphin (futur Charles V), attira par sa bravoure l'attention du connétable Bertrand du Guesclin, et de ce moment devint l'ami de ce grand homme[1]. Il fit ses premières armes lors de la défense victorieuse de la ville de Sancerre, attaquée par une compagnie menée par le capitaine anglais et chef de compagnie Jean Aymery, à l’âge de dix-sept ans, à côté de ses frères Jean et Robert[2]. Il fit plus tard construire une tour dans le château de Sagonne[3].
Sommaire
Biographie
Maréchal de France: 1368-1397
Louis seconda du Guesclin et Olivier de Clisson dans la reconquête de la Guyenne. Il rendit de grands services au roi Charles V qui le créa maréchal de France le 20 juin 1368 pour protéger Paris, sa capitale menacée par des compagnies gasconnes et anglaises. Le roi le nomma ensuite commandant de l’armée de Guyenne. On le connaît dès lors sous le nom de maréchal de Sancerre. En 1369, Louis força le comte de Pembroke à se retirer avec ses gens dans un village du Poitou nommé Puyrenon. Surpris par les Français du maréchal Louis de Sancerre, le comte n'eut que le temps de se barricader (passage) à l'Hôpitault. Jacques de Surgères accompagna le comte de Pembroke dans la chevauchée qu'il fit, en 1369, contre le vicomte Louis de Rochechouart et lorsqu'il fut surpris à Purnon par le comte de Sancerre[4].
Pour contrer l'avance de Knolles, Du Guesclin et Sancerre forment chacun une armée (à Caen et à Vendôme). Le 4 décembre 1370, Guesclin attaque par surprise, au petit matin, les Anglais de Thomas de Grandson (600 à 1200 hommes) sur le Loir. Sancerre est encore à quelques heures de là; quand il apprend ce succès de Pontvallain, il file au sud vers le corps de Fitz-Walter, qui se replie sur Vaas. Fitz-Walter n'a pas le temps de placer son armée, et est sèchement battu par Sancerre; Guesclin arrive sur la fin, pour compléter la victoire[5].
Louis de Sancerre passa montre le 5 septembre 1371 à Tours, avec 21 chevaliers bach. et 58 écuyers[6],[7] pour faire la guerre en Poitou[8]. Louis de Sancerre combat, en 1372, les Anglais en Limousin, Guyenne, Languedoc et délivre Sainte-Sévère. Le 24 avril, il arriva à Limoges, ville reprise par le Prince Noir après un bref siège du 14 au 19 septembre 1370. Il y loge aux Jacobins. Il reçut les révérences des consuls et bourgeois. Louis somma tant les consuls que les habitants de se soumettre à l'obéissance du roi comme ils l'avaient promis. Après le serment des bourgeois et des habitants de la ville, le Maréchal entra dans la ville avec ses gens, enseignes déployées, et il fit mettre les bannières du roy de France aux portes de Limoges[9].
En 1375, Louis prend Cognac, Saint-Sauveur-le-Vicomte et combat les Compagnies, et les seigneurs d'Auvergne qui se livrent au brigandage. La compagnie de Louis de Sancerre est reçue à Périgueux, le 8 septembre 1376[10]. Le 5 décembre 1376, Louis, dans une lettre adressée au sénéchal d’Angoulême, ordonna qu’il fut fait une levée d’argent pour compléter l’expulsion des ennemis anglais[11]. En juillet et août 1377, lors d'une nouvelle campagne en Guyenne, le duc d'Anjou et Sancerre enlèvent 134 villes et forteresses. Fin juillet, l'armée se regroupent à Poitiers avec plus de 2000 hommes; ils partent le 1er août, passent par Nontron, Brantôme, Bourdeilles (prise après 7 jours de siège), Périgueux, et arrivent devant Bergerac le 22 août qui tombera le 3 septembre. Les Chroniques de Froissart nous disent comment, lors du siège de Bergerac par Du Guesclin… le seigneur de Duras, Galhard, a été fait prisonnier par le maréchal de Sancerre, avec lui, les seigneurs, de Madaillan, sire de Rauzan, Bérard d’Albret de Langoiran et Raymond de Montault de Mussidan[12], cédés au duc d’Anjou 30000 francs d’or, le 14 septembre. Sainte-Foy et Castillon sont prises le 20, la citadelle de Saint-Macaire tombe le 8 octobre, Langon, le 8 octobre et Duras, le 27.
En juillet 1380, Louis est présent au siège de la forteresse de la baronnie de Châteauneuf-de-Randon, mené par le connétable Du Guesclin. Alors que le maréchal de Sancerre s'était avancé sur les bords du fossé de la forteresse assiégée, et avait sommé le gouverneur de rendre la place: ce dernier répondit qu'il avait donné sa parole à Du Guesclin et qu'il ne se rendrait qu'à lui. Alors de Sancerre avoua que le connétable venait de décéder. Eh bien ! reprit le gouverneur, je porterai les clefs de la ville sur son tombeau. Louis de Sancerre fit préparer la cérémonie d'enterrement du connétable[13]. Le maréchal de Sancerre s’avança en Guyenne et mit le siège devant Montguyon, à une journée de marche de Libourne. Il assiste le 4 novembre au sacre de Charles VI dans la cathédrale de Reims. Suite à la mort de Du Guesclin, il reçut le commandement des armées du roi en Guyenne, en 1381, pour la défendre des Anglais[14]. Vers 1381, Pons de Langeac est capitaine en Auvergne sous ses ordres[15],[16].
Au combat du Pont de Comines, en 1382, Louis de Sancerre, conduisant une petite troupe de cavaliers français, attaque un grand nombre de Flamands. En parlant de ce combat Froissart dit : Là crioit-on : Saint Py, Laval, Sancerre, Anguien ! et autres cris qu’ils crièrent dont il avoit gendarmes. Il co-commande l’avant-garde française à la bataille de Roosebecke du 27 novembre 1382 contre les Flamands, avec le connétable De Clisson.
En 1383, lors de troubles à Paris, le maréchal de Sancerre et le sire de Coucy, lorsque leur avant-garde eut brisé la porte Saint-Denis, firent arracher de leurs gonds trois autres portes de Paris, entre celle-ci et celle de Saint-Antoine, afin que toutes manières de gens d'armes pussent entrer de jour et de nuit[17]. De Sancerre instaura en 1383 à Sagonne quatre foires annuelles ainsi qu'un marché le samedi. Louis de Sancerre retourna en Guyenne pour faire aux entreprises des Anglais en 1383 et 1385. En 1384, le maréchal Louis de Sancerre soumet Marseille et quelques autres places de Provence[18]. Sancerre est envoyé en Angleterre en 1385[19],[20].
En 1386, Louis de Sancerre est également lieutenant et capitaine général du roi en pays de Limousin, la Marche, Xaintonge, Angoulême et de Pierregort et en tout le pays de Guyenne par deçà la Dordogne[21]. Le 17 mai 1386, le roi lui confie la garde des châteaux de Cognac, de Merpins et de Châteauneuf. Cette même année, le maréchal de France assiège le château de Bouteville (Charente). En 1387, Louis de Sancerre chassa les Anglais du château de La Rochandry. La même année, Louis de Sancerre possède la Seigneurie de Charpignon (à Sury-ès-Bois) ainsi que les terres de Thou qui en dépendent[22].
Des bandes de pillards ayant pris pour refuge les châteaux de la région d'Angoulême, le maréchal de Sancerre fit démolir, en 1387, les châteaux de Jarnac, Bourg-Charente et Merpins [23]. Le maréchal de Sancerre s'est rendu au siège de Châteauneuf-sur-Charente, de Vibrac et de Merpins[24]. La revue de Louis de Sancerre fut reçue à Merpins, le 1er février 1387 et à Poitiers le 15 février 1387[25]. Il mena la vie dure aux Anglais depuis l'expiration des dernières trêves, et les deux partis sentaient le besoin d'en faire de nouvelles. C'est ce qui arriva dans ce même mois d'août 1388. Le 18 mai 1389, Charles VI relève Berry de sa lieutenance en Languedoc et la confie à Sancerre[5]. Le 10 décembre 1390, Louis de Sancerre fut nommé gouverneur du Languedoc ; il le restera jusqu'en 1401. Louis est seigneur d'Ambrault en 1391[26].
Connétable de France: 1397-1402
Il fut créé connétable de France le 26 juillet 1397, à la mort du comte d'Eu, Philippe d'Artois, et prêta serment au roi le 22 juillet. Durant l'été, Louis de Sancerre chasse les Grandes Compagnies du Languedoc. Louis prête serment pour sa charge de connétable, le 11 septembre. En 1398, Louis dirigea les armées du roi contre le Captal de Buch, Archambaud de Grailly, du comté de Foix et traita avec lui pour le faire sortir du parti de l’Angleterre. À Saverdun, le connétable de Sancerre soumet le comté de Foix et les autres domaines à l'autorité royale : les habitants prêtent fidélité au roi le 30 août 1398. Louis se rend maître des Bordes, du Fossat, de Daumazan, Saint-Ybars, de la Bastide de Besplas… et entreprend la prise du château de Montaut le 24 janvier 1399. Le 10 mai 1399, par le traité de Tarbes, le comte de Foix abandonne le parti anglais. Le connétable de Sancerre avait déjà conquis quelques-uns de ses châteaux[27]. Il envoya de Guyenne à Paris deux ermites « médecins » au chevet du roi Charles VI dans l'espoir d'obtenir sa guérison. Vers la Pentecôte 1399, le roi « fou » donne l'ordre à Louis de Sancerre, alors à Toulouse, de lui apporter le Saint-Suaire de Cadouin.
Selon Jacques Faugeras, on note, vers la fin de sa vie, des relations tendues avec le duc Jean de Berry. En 1401, le connétable de Sancerre, malade, se démet de son gouvernement de Languedoc. Agonisant, il fit son testament le 4 février où il nomma comme exécuteur testamentaire : Louis, duc d'Orléans, Arnaud de Corbie, Chancelier de France, Jean de Roucy, évèque de Laon, son cousin, Guichard Dauphin, son beau-frère, Guichard Dauphin le jeune son neveu et quelques autres seigneurs et officiers[28]. Il mourut suite à une longue maladie le mardi 6 février 1402. Louis fut inhumé le 19 février en la basilique de Saint-Denis, du côté gauche de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, chapelle du roi Charles V, sous la voûte de la « grande montée qui va au chœu »". Son gisant de marbre blanc, fut jadis sur une dalle de marbre noir[29]. Ses funérailles furent célébrées solennellement en présence des ducs de Bourgogne et d'Orléans et d'un grand nombre de barons[30].
Famille, descendance et héritiers
Les sources n'attestent d'aucune alliance. De ses liaisons, Louis eut deux enfants non légitimes :
- Louis, bâtard de Sancerre, seigneur de Barleu, La Ferrière, Beroust, etc.
- Jehannette, bâtarde de Sancerre, mariée à Jean de la Teillaye[31],[32], conseiller du roi.
Sa nièce, Marguerite et sa sœur cadette Isabeau de Sancerre, leurs époux, sont qualifiés d'héritiers de Louis de Sancerre. La Chronique du religieux de Saint-Denys nous apprend qu'il recommande à son neveu, Guichard Dauphin, d'écarteler ses armoiries avec les siennes et lui légue la jouissance perpétuelle et à titre héréditaire de la meilleure partie de sa seigneurerie de Sancerre.
Isabeau de Sancerre
Isabeau, Isabelle ou Ysabeau de Sancerre (née vers 1342- après 1391), est qualifiée de dame de Bommiers, puis, par ses mariages, de dame de Cléry et de Vouzon, de la Bussière[33]. Elle épouse Pierre de Gracay, seigneur de La Ferté-Nabert, d’Isle de Cléry et de Vouzon (mort vers 1363). Veuve, elle épouse en secondes noces, vers 1365, Guichard Ier (mort en 1403), dauphin d’Auvergne, baron de La Ferté-Chauderon, seigneur de Jalligny et maître des arbalétriers[34],[35].
Elle eut deux fils, Guichard, vers 1365 ou 1371 et Louis, qui finit sa courte vie au monastère de Marseigne. De Jaligny, "neveu" de Louis de Sancerre, hérite de la châtellenie de Bommiers et de la baronnie de Luzy, est tué à Azincourt en 1415, en qualité de grand maître de France.[36]
A ne pas confondre avec une "cousine" homonyme qui épouse Arnould de Bonnay, seigneur de Précy, vers 1384-1389 ref>Histoire et statistique monumentale du département du Cher, par Alphonse Buhot de Kersers, publié par Office d'édition du livre d'histoire, 1996</ref>. En 1384, Arnould de Bonnay, seigneur de Quantilly, marié à Isabeau de Sancerre, dame de Menetou, peut se prévaloir du titre de seigneur de Menetou. En 1391, elle est qualifiée de femme d'Arnoul de Bannay, dame de la Bussière[37]Un procès eu lieu entre le seigneur de La Ferté-Imbault, Guillaume d'Harcourt, et Arnoul de Bonnay, chevalier, seigneur de Souesmes à cause d' Ysabeau de Sancerre, sa femme[38]... Selon un autre auteur, Isabeau aurait été la femme de Robert de Bonnay et non celle d'Arnoul : Isabeau de Sancerre, si j'en crois les titres de l'abbaye Saint-Sulpice, ayant épousé, non pas Arnoul, mais Robert de Bonnay, seigneur de Menetou[39].
Vers 1360-1370, dans un Mandement du comte de Blois (Louis II de Blois-Châtillon?) au receveur du Château-Renault, touchant Arnoul de Bonnay (et non Ernoul de Bouvay), ce dernier est qualifié d' héritier de Louis de Sancerre[40],[41]. En 1402, Robert et Philippe de Bonnay, sont qualifiés de "cousins" de Louis de Sancerre.
Anecdotes
- Louis de Sancerre, revend au sire de Beaujeu la terre de Chalamont en Bresse qu'il avait achetée le 29 juin précédent dudit sire[42].
- Louis possédait un Hôtel dans le VIe arrondissement de Paris[43] au niveau des no 5-7 rue des Grands Augustins[44].
- Pendant la Révolution française, sa tombe fut profanée et son cadavre exhumé le 22 octobre 1793. Ses cheveux étaient peignés avec trois longues tresses[45].
Bibliographie
- Jehan Froissart/Chroniques/Livre Troisième/Chapitre XVI/Comment plusieurs capitaines anglois et autres gens de Compagnies furent déconfits devant la ville de Sancerre.
- Louis de Sancerre, connétable de France, Jacques Faugeras, Ed. du Terroir.
- Valérie Jouët-Uhart, Louis de Sancerre, ses dernières volontés et le Religieux de Saint-Denis, dans F. Autrand, C. Gauvard, J.-M. Moeglin (sous la direction de), Saint-Denis et la royauté. Études offertes à Bernard Guenée Paris, Publications de la Sorbonne, (Histoire ancienne et médiévale, 59), 1999, p. 197-212.
- Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours.
Notes et autres références
- Dictionnaire encyclopédique par M. Ph. Le Bas, Tome douzième, p308
- Jehan Froissart, Chroniques, Livre Troisième, Chapitre XVI, Comment plusieurs capitaines anglois et autres gens de Compagnies furent déconfits devant la ville de Sancerre.
- Peinture monumentale : Annonciation à Sagonne (18)
- Guerre de cent ans 100 vendee guerres bataille
- http://guerre-de-cent-ans.wifeo.com/1365-a-1392.php
- Registres des comptes municipaux de la ville de Tours - 1878 - p340
- http://books.google.fr/books?id=cTQOAAAAQAAJ&q=%22JEAN+de+sancerre%22&dq=%22JEAN+de+sancerre%22&pgis=1
- Œuvres de Jean Froissart, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique - 1876 - p
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- aloigny
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- Histoire du Berry: depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1789, par Louis Hector Chaudrude Raynal, publié par Librairie de Vermeil, 1844
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- Titres de la maison ducale de Bourbon, par m. Huillard-Bréholles et m. Lecoy de la Marche, par Jean Louis A. Huillard-Bréholles, Richard Albert Lecoy de la Marche, 1874
- http://www.paris-pittoresque.com/rues/267.htm
- Guide du Paris médiéval, par Bernard Vespierre, publié par L'Harmattan, 2006
- Isla de Francia
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