Louis Pierre Montbrun

Louis Pierre Montbrun
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Louis Pierre de Montbrun
Général Louis Pierre Montbrun.jpg
Naissance 1er mars 1770
Florensac
Décès 7 septembre 1812
bataille de la Moskowa
Mort au combat
Origine Drapeau de France France
Grade général de division

Louis-Pierre de Montbrun, est un officier français ayant servi sous le Premier Empire, né le 1er mars 1770 à Florensac (dans l'Hérault, à 25 km de Béziers), et mort le 7 septembre 1812 à la bataille de la Moskowa.

Sommaire

Biographie

Louis-Pierre de Montbrun, un « centaure » de l'épopée napoléonienne

Louis-Pierre de Montbrun fait partie des grands cavaliers de l'époque napoléonienne, au même titre que Lasalle, Charles Lefebvre-Desnouettes, Pajol, Chamorin, Caulaincourt... Comme eux, il est passé à la postérité pour avoir chargé avec fougue et panache à la tête de ses hommes. Il fut célèbre non seulement pour son courage et son physique d'athlète mais aussi... pour sa moustache noire.

Ses faits militaires sous la Révolution

Louis-Pierre de Montbrun s'engage dans les chasseurs d'Alsace (futurs premiers chasseurs à cheval) le 5 mai 1789. Brigadier au même corps le 20 novembre 1791 et maréchal-des-logis le 11 juillet 1793, il fit, aux armées du Nord et de la Moselle, les campagnes de ces deux armées, et celles des ans II, III, IV et V à l'Armée de Sambre-et-Meuse

Nommé adjudant le 10 vendémiaire an II, , et sous-lieutenant le 26 fructidor suivant, il fut fait lieutenant le 9 thermidor an IV (27 juillet 1796), sur le champ de bataille d'Altendorf, pour avoir, au milieu de la mêlée, couvert de son corps le général Richepanse, qui, blessé au bras, allait tomber au pouvoir de l'ennemi.

Capitaine au choix le 11 germinal an V, il passa, en l'an VI, à l'armée du Rhin. Montbrun combat alors en Allemagne : Le 13 vendémiaire an VIII (5 octobre 1799), il emporta de vive force la tête de pont de Nidda, près Francfort, défendue par 2,000 Autrichiens. C'est à cette occasion que Moreau le nomma chef d'escadron le 14 du même mois. Il se distingue à Gross Gerau, le 12 octobre ; et à Erbach, le 16 mai 1800, où il se fait remarquer au cours d'une terrible charge.

Confirmé dans ce grade le 26 germinal, il obtint celui de chef de brigade le 26 prairial, à la suite de plusieurs charges brillantes, effectuées à l'affaire du 16, pour empêcher l'ennemi de franchir un défilé. Il se signala pendant le reste de la campagne, principalement les 18 et 19 messidor, en détruisant presque entièrement une colonne de la garnison d'Ulm que le général Richepanse tenait en état de blocus.

Ses faits militaires sous le premier Empire

Déjà considéré comme l'un des meilleurs officiers de cavalerie de l'armée, Montbrun se trouvait à Bruges avec son régiment, lorsque, les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il prit rang dans la Légion d'honneur comme membre et comme officier. Entre 1803 et 1805, Montbrun est à Bruges, puis il suit le 3e corps de Louis Nicolas Davout en Autriche.

Quand un décret du 3 nivôse an XIV lui conféra le grade de général de brigade, il avait acquis des droits à cette faveur, et par sa conduite au combat de Ried, dont en grande partie il avait assuré le succès, et par sa participation aux étonnants faits d'armes de la bataille d'Austerlitz.

Employé dans le royaume de Naples en 1806, il fit partie, vers la fin de la même année, du corps de la Grande Armée qui, sous les ordres de Vandamme, opérait dans la Silésie concurremment avec le général Minucci ; il battit, le 30 novembre, près d'Ohlau, le prince d'Anhalt-Pless, lui fit 1 800 prisonniers, et s'empara de 7 pièces de canon.

Le 11 juin de l'année suivante il remporta, en Pologne, un avantage non moins important à l'affaire du pont de Drewkenow, sur l'Omulew, et est envoyé en Espagne, accompagnant Joseph Bonaparte, en 1808.

En 1808, un épisode survient, qui aurait pu briser sa carrière

Intervient en 1808 un épisode qui aurait pu briser à jamais la carrière de Montbrun : celui-ci se fiance à Mlle de Morand — la fille du général baron de Morand, gouverneur de la Corse —, mais, alors qu'il se trouve à Bayonne, il reçoit l'ordre de rejoindre au plus vite l'Espagne. Ne voulant pas abandonner sa promise seule à Bayonne, il attend pendant quatre jours l'arrivée de sa sœur qui doit chaperonner sa jeune fiancée. Cependant, sa brigade se bat en Espagne sans lui et Napoléon Ier, très en colère, parle même d'abandon de poste en présence de l'ennemi ! Mis aux arrêts de rigueur, Montbrun veut à tout prix se racheter. Il commande l'avant-garde impériale lorsque, le 30 novembre 1808, des chevau-légers polonais accomplissent une charge légendaire dans la gorge de Somosierra, ouvrant à Napoléon la voie de Madrid. Selon certains, Montbrun n'aurait pas pris part à la fameuse charge... Si le Bulletin de l'Armée du 2 décembre 1808 mentionne sa présence en tête des Polonais, et ses états de service comme le témoignage de ses contemporains assurent que c'est lui qui commanda l'ultime charge (mémoires de Lejeune, mémoires du baron de Marbot), le baron Pierre Dautancourt(en Toscane au moment des faits, selon Guésef Zaluski, 1781-1846 officier chevau-léger polonais présent à cette même bataille qui tout en ne voulant pas être en opposition avec le récit de Niegolewski, donne un récit complémentaire où il finit par reconnaitre que Montbrun commanda l'avant garde - la veille de la charge et finit par se contredire), ainsi que certains participants polonais de la charge ayant laissé des témoignages (dans sa brochure de 1854 Les Polonais à Somo-Sierra en 1808 en Espagne Réfutations et rectifications relatives à l'attaque, le colonel Niegolewski, qui a participé à la charge, écrit dans un livre très polémique, que "ce général droit et brave, dont tous les Français pleuraient la mort, aurait sans doute aucun lui-même rejeté les lauriers qui n'étaient pas les siens' mais il écrit aussi qu'il fit partie de la première charge, perdit connaissance et ne dut la vie sauve qu'à l'intervention de chasseur à cheval !'". D'autre récits font état de 3 charges successives, Montbrun, aux arrêts de rigueur, ayant eu l'honneur de commander la troisième et ultime charge ce qui lui valut d'éviter le conseil de guerre.

Le 4 décembre de la même année, se trouvant en parlementaire à l'une des portes de Madrid pour engager le peuple de cette ville à cesser une défense inutile, et n'ayant pu cacher son indignation en entendant un garçon boucher prétendre ne vouloir traiter qu'avec le maréchal Bessières, qui commandait de ce côté, la populace l'entoura, proférant contre lui des cris de mort ; il ne dut son salut qu'à son sabre, qui lui permit de se frayer un passage à travers la foule.

De l'Espagne à la Russie

Créé comte de l'Empire en 1809, promu général de division le 9 mars, et le 29 avril commandeur de la Légion d'honneur, il passa à la grande armée d'Allemagne ; L'Empereur lui donna le commandement d'une division de cavalerie légère, forte de 4 000 chevaux, avec laquelle, réunie au corps du général Lauriston.

Le 22 avril, il combat à Eckmühl sous les ordres de Jean-Baptiste Bessières, puis à Nittenau, le 25 avril, il passa, le 7 juin, la Raabnitz, non loin de Sovenhyaga, après avoir défait un corps de cavalerie hongroise, et à Raab, le 14 juin 1809.

Le 13 du même mois, veille de la bataille de Raab, marchant à l'avant-garde, il rencontra la cavalerie ennemie au village de Sazuak; entraîné par l'ardeur de ses troupes, il fut un instant enveloppé, et il aurait été forcé de mettre bas les armes, s'il n'eût été secouru par le général Durutte, qui vint à son secours avec sa division. Le lendemain, chargé avec deux brigades de cavalerie légère d'appuyer le mouvement de la division Seras, il obligea la droite de l'armée autrichienne de démasquer le front de son infanterie, et par cette manœuvre, exécutée sous le feu d'une artillerie nombreuse, il arrêta la cavalerie ennemie qui s'ébranlait pour paralyser l'attaque du général Seras.

Le 16, dans une reconnaissance sur Comorn, ses avant-postes furent brusquement attaqués par 600 chevaux, soutenus par quelque infanterie ; il se met à la tête d'un régiment rassemblé en toute hâte, fond sur les assaillants avec son impétuosité ordinaire, les culbute et les ramène le sabre aux reins jusque sous les murs de Comorn.

L'Empereur en témoignage de sa satisfaction, le fit chevalier de la Couronne de Fer le 9 juillet de la même année, et le 10 avril 1810 il lui confia le commandement de la cavalerie de réserve de l'armée que Masséna commandait en Portugal.

Dans cette contrée, Montbrun se plaça, dans l'opinion des gens de guerre, au, rang des Lasalle, des Michaud et des Colbert. Du 24 juillet au 28 août 1810, il met le siège devant Almeida, puis se distingue en contournant les lignes britanniques après la bataille de Bussaco le 29 septembre 1810. À cette dernière affaire, marchant sur la droite de l'armée ennemie, il chargea en colonne par régiment 20 escadrons anglais qu'il détruisit presque entièrement. Montbrun fut récompensé de cette action par la croix de grand officier de la Légion d'honneur.

Encore une fois, en chargeant victorieusement à Fuentes de Oñoro le 5 mai 1811 : avec 2 400 chevaux seulement, il charge et taille en pièces trois carrés britanniques, mettant en déroute toute l'aile droite de l'armée ennemie.

Il effectue encore une charge d'anthologie à el Bodon, le 25 septembre, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont ayant remplacé André Masséna, Louis Pierre Montbrun sert ensuite à l'armée d'Aragon, dans l'est de l'Espagne,

Il fut moins heureux lorsque, rentré en Espagne après l'insuccès de l'expédition de Portugal, il entreprit, au mois de décembre, malgré les observations du maréchal Suchet, de s'emparer d'Alicante. À peine arrivé devant cette place, il fut forcé de se retirer. Charles Mullié indique que cette opération, dont se plaignit le général en chef dans ses rapports officiels, a été sévèrement censurée par la plupart des écrivains militaires, qui l'accusent de négligence dans le maintien de la discipline, sans songer qu'à cette époque les troupes françaises, en Espagne, abandonnées pour ainsi dire à elles-mêmes, subsistaient des seules ressources que leur procurait le pays.

Il est rappelé en France en 1812 pour prendre la tête du 2e corps de réserve de cavalerie sous Joachim Murat. Gagnant la Russie avec la Grande Armée, Louis Pierre Montbrun se bat avec son panache habituel contre les Cosaques à Sventsiany, le 3 juillet 1812, et sur la Disna, deux jours plus tard.

Mort de Montbrun à la bataille de la Moskowa

Louis Pierre de Montbrun est tué à la bataille de la Moskowa, le 7 septembre 1812, par un boulet qui le frappe au côté peu après le déclenchement de la bataille.

Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud.

État de service

Titres, honneurs et distinctions

  • Chevalier de Montbrun[réf. nécessaire]
  • 19 mars 1808 : baron de Montbrun
  • 15 août 1809 : comte de Montbrun

Source partielle

« Louis Pierre Montbrun », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]

  • capitaine Ledru : Montbrun, 1809
  • Acte de naissance AD de L'Hérault : registre paroissial de Florensac 3 E 106/3
  • Acte de mariage 1er mars 1809, Paris

Voir aussi

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